Dossier médicalNom & Prénom – Durand Irvin.
Sexe – Masculin.
Âge – Vingt quatre ans.
Traits physiques –
« Mesdames et messieurs, bienvenue sur la fabuleuse description de l'être admirable que je suis. »
Déjà, rien qu'en une phrase, je pose le personnage. Tenez vous vraiment à ce que j'écrive le reste ? Oui, évidemment, sinon ça serait trop facile hein ? Les gens aiment vraiment pas se simplifier la vie, je comprends pas là, faudrait qu'on m'explique. Ouais, donc là je suis censé écrire un truc du style : « De taille fine, avec malgré tout des muscles présent, mais pas trop gros ni saillants, une chevelure d'ébène et les yeux... Ah les yeux ! Les reflets de mon âme troublée... »
Nimporte quoi.
Si vous rencontré un type comme ça, qui vous captive du regard rien qu'en choisissant ses pâtes dans le carrouf', faites moi signe, je demande à voir, sérieux. Même plus qu'à voir, d'ailleurs... Enfin bref, j'suis pas là pour critiquer votre egocentrisme, je fais pareil, mais pour rédiger une description de ma petite personne en bon et dû forme, pas pour monter un stand de pêche au canard. Sans déconner...
Déjà, après une intro pareille, je vois pas trop comment rentrer dans le sujet, sérieux. J'l'ai bien contourné, je l'ai retourné dans tous les sens, et pourtant, il m'échappe avec entêtement. Soyons clair, posons la difficulté : J'ai quelle gueule ? Sérieux, être objéctif sur ce genre de chose n'est pas aisé. Les gens qui arrivent d'un coup d'un seul à dire leur silhouette, la couleur de leurs yeux ect... Je les admire ! Perso, j'ai jamais vu mon cul de face, si si, sérieux, j'suis pas assez souple pour ça. Quoi ? Un miroir ? Mais qu'est ce que j'irais foutre à regarder mon cul dans un miroir ?! J'ai une vie moi braves gens, je vais pas faire le con dans un miroir ! Puis même, on a pas un regard objécitf sur soi, on a forcément une opinion, qu'elle soit bonne ou mauvaise, nan ? ... On pouvait vraiment pas se contenter d'une photo pour ce passage là ? Non ? Bon, ok.
Je suis de taille moyenne, un chouilla trop maigre, j'ai les cheveux bruns (noir, coloration ) m'arrivant un peu en dessous de l'épaule, et les yeux verts.
Voilà.
Taille – 1,75m
Poids - 62kg
Maladie ou handicap physique – Constipation.
Autres – Bon ok, j'me suis bien foutu de votre gueule pour la description physique, c'est pas gentil, promis, je me rattraperais.
Dossier psychologiqueQualités – Je suis adorable, et cultivé. Mes livres préférés sont le Petit Prince, le Portrait de Dorian Gray et le Festin Nu. Peut être même Exctasy, d'Irvin Welsh, celui qui a écrit Trainpotting, parce que ça pète quand même sa race de pitch. C'est trois nouvelles sur l'amour, la vengeance, et la drogue. Mais j'aime pas trop l'amour dans les livres en fait, j'y comprend rien, je vois pas ce qui les motive ces cons là, et ça me stresse, mais la vengeance et la drogue, ça passe bien, c'est simple comme concept... Quoique, la vengeance quand même, ça découle parfois de l'amour, alors c'est prise de tête aussi. Sinon j'ai un tas d'autres qualités, plein plein plein, mais j'ai franchement autre chose à foutre que de les lister, sérieux. J'veux dire, y en a, ça va de soit, j'suis gentil et tout ça, tout le monde le dit d'abord, et j'suis mignon, et ça, tout le monde le dit aussi. Adorable vous dis je.
Défauts – Je suis un sale petit connard insensible. Sérieux. Quand on me déclare sa flamme, ça me met plus mal à l'aise qu'autre chose, petite mine dégoûtée, et changement de sujet rapide. J'veux bien jouer le jeu quant aux petits surnoms et aux balades patte dans la patte, mais j'veux pas qu'on me demande d'aimer, c'trop dur, j'y arrive pas, je comprend pas. J'me sens... Déconnecté de mes sentiments, pour dire ça comme ça. Je cherche au fond de moi pour trouver l'amour et blah blah blah, et je trouve qu'un peu de moisi et une impression de lourdeur. Je marche comme ça, voilà.
Aime – Là j'suis censé dire : « Ouaaaah je kiffe le sexe, les sorties en boîte et les excta ! » J'suis censé le dire, et je le dit, parce que c'est vrai. Ca rentre d'ailleurs en contradiction avec le fait que j'aille m'enterrer au Luxembourg, mais bon... Ouais, j'aime ça, j'aime être pété comme un bouc, mais pas pété dans le sens de dégueulé dans le caniveau, pété d'endorphine plutôt. C'pour ça que j'aime pas le joint ou l'alcool, enfin pour l'alcool ça dépend, j'préfère les amphet', ou l'excta aussi, ou des rails de coco... Oh, ça y est, vous allé me prendre pour un drogué, alors que, ouais j'me mets souvent minable, mais j'suis pas un junkie. J'veux dire, un junkie, c'est pourri, c'est naze, ça pue, moi je sautille joyeusement partout en semant la terreur sur mon passage. Un junkie, ça se replie en boule dans un coin, prit par le Froid Intérieur – lisez le Festin Nu si vous me croyez pas – alors que moi je passe ma vie au chaauuuuud !
Voilà, ça c'était le paragraphe drogue&co.
Maintenant, passons à ce que je fais dans mon petit appart' en peignoir les deux pieds dans l'eau chaude devant la télé après une teuf à tout casser. Hum... J'aime bien lire, j'aime bien écouter de la musique un peu plus recherché que le gros « BOUM BOUM » dans lequel je baigne perpetuellement. J'aime pas dormir seul, mais j'aime bien la solitude, paradoxal non ? Donc j'aime bien avoir mon appart' à moi, et de ramener des gens dedans de temps en temps, du moment qu'ils restent pas trente plombes. Tu vois genre ? Ouais je sais, c'est très centré débauche tout ça, mais c'est le seul truc qu'est intéressant chez moi, un peu.
N'aime pas – J'aime pas quand les gens y sont amoureux de moi, parce que je comprends pas ça en général. Des fois j'arrive à donner le change, à faire « semblant », mais évidemment, au bout d'un moment, ça me saoule, alors je lâche l'affaire. C'est parfaitement ridicule cette affaire là, j'y comprend rien, mais j'aime bien qu'on m'aime, dans le fond. En général, je quémande ça, même, à fond. Je saurais pas l'expliquer mais... C'est comme ça, c'est tout. J'arrive pas à aimer les gens, mais je les supporte quand ils m'adorent, un truc de ce style.
Sinon, dans le trivial, basique, et compréhensible, j'aime pas qu'on me tripote trop quand j'suis pas en état de me défendre, la perte de contrôle, le froid, les gens moches, et les mamans poules dans les transport en commun, ou dans le carrouf'. Et tout un tas de trucs comme ça.
Comportement avec les gens - ... C'est quoi ce truc à la con ? Bah j'en sais rien moi, comme je le sens.
Maladie ou handicap mental – J'me sens pas concerné.
Tics – Allumer une cigarette. Tout le temps. Sinon y a le fameux tripotage percing au labret, voir même celui du nombril, ou encore me machonner l'ongles. Qu'est ce qu'on en a à battre, sérieux ?
Passé – Je suis né à Rouen, j'y ai grandit, et j'y suis pas resté. Voilà un bon résumé.
....
Nan sérieux ça me saoule d'en parler, parce que j'ai envie de passer à autre chose, y a les speed qui chauffent dans mon sang là, un truc violent, et j'suis obligé de rester planter là à marmoner comme un âne d'où je viens et tout. Sérieux, c'est lourd, et vous serize à ma place, vous auriez qu'une envie aussi, c'est de décarrer de là.
Bon, soit, racontons.
Ma mère était une charmante jeune femme un peu fragile née à Dukerque, et mon père un jeune homme pragmatique venant lui de Paris. Ils se marièrent sur un coup de tête, après s'être connu pendant quelques balades romantiques au bord de la Seine, et après s'être joyeusement troué le cul dans de petites chambres de bonnes pitoresques. Ils avaient le décor pour faire les dandys, pas les couilles. Après, c'est là que je rentre en scène. Un an de vie de couple plus que chaotique, j'apparait, moi, petite boule rose et beuglante, fruit de leurs entrailles, tout ça tout ça. Bien sûr, les hormones et les diformités physiques de madame balafrèrent durement l'amour de monsieur, qui partit deux ans plus tard alors qu'elle lui annonçait une seconde grossesse. Et comme la loi Veil était passé depuis un bout, elle se fit avorter.
Ouais, super, vingt cinq ans, des vergetures plein le cul, un gamin à charge, dix kilos en trop, et aucun diplôme dans le sac.
S'en suivit le cas classique de toute mère célibataire qui se respect : Condamné au célibat à vie, surmenée, exploitée dans un boulot de merde, gamin chiant avec de la morve au nez – ça c'est moi - , et queue à la caisse du Monoprix le samedi. Ouais, puis fallait ammener le petit au judo le mercredi aprem, en plus. Puis ça coûte cher ces merdes là, alors on lâche l'affaire, on déprime, et on se plante devant la télé à bouffer des merdes et on laisse les gamins pousser tout seul. C'est pas comme si on le laissait crever dans la rue non plus... Puis la banlieue rouenaise, c'est bien connu, c'est hyper bien fréquenté... Non, j'ai pas sombré dans la drogue et la violence, faut avoir des amis pour ça, et j'en avais pas. J'sais pas, je garde que de mon enfance une impression de lourdeur de trucs malsains, j'avais des fringues moisis, et pas d'amis. Mais ça a bien passé, dès que j'ai pu, j'ai quitté la maison, après la troisième en fait, pour aller dans un appart' pourri avec quelqu'un de six ans plus âgé que moi. Pour le lycée, j'ai réussi à me goupiller comme ça, les réunion parents prof, c'était un peu chaud, mais on veut, on peut, on s'en sort toujours. De là, j'ai fais mon petit bonhomme de chemin, avec les études tout ça. Une fois un BAC parfaitement inutile en poche, j'ai vogué de ci de là, et j'ai entendu parlé de cette prison au Luxembourg, l'expérience me paraissait fun, c'est pas comme si la misère humaine me touchait. Oh, ça peut bien m'émouvoir deux secondes, mais mon coté gamin reprend bien vite le dessus, et j'pense de nouveau qu'à mon magnifique nombril planté au milieu d'un ventre parfaitement plat.
Voilà, j'ai plus d'inspiration.
Autres – Je sais, même avec cette fiche, on ne me connait pas.
Dossier d'emploiPoste occupé dans la prison - Gardien.
Matricule - 3516
Rang – Can you see the Anguish in my eyes ?
No. de chambre -
Armes – Bah le kit de base du connard, voilà. Tonfa, flingue, tout ça, mais à part pour en faire un sexe toys, j'vois pas quoi en foutre, je sais pas utiliser tout ça moi.
Personnage sur l'avatar – Personne, enfin je suppose.