Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 I am nowhere. [Jay' + Irvin]

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Shu
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Shu


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MessageSujet: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeDim 6 Sep - 1:15

HS - Répond qui veut après moi.

Aimer, c'est pouvoir tout partager, quitter la solitude gravée dans nos cœurs, et se rappeler qu'aimer c'est aussi se respecter. L'amour c'est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous même vous ne pouvez plus vous aimer, quand l'espoir vous a abandonné. Alors la joie renaît, le désespoir disparaît quand on recommence à aimer, quand la flamme du cœur recommence à brûler. Mais c’était avant mon arrivée ici, avant que je réclame de l’amour sincère et pas un tissu de mensonges, avant que je ne reprenne mes droits sur mon statut d’être humain.

Je frissonne. Ce n’était qu’un mauvais rêve, il faut que j’arrête de penser à ça. Il faut que ça s’arrête, toutes ces pensées, ces pleurs et pour quoi ? Dans quel but ? Tacher l’oreiller, se brûler les yeux et mourir à petit feu. Il faut que ça cesse. Je dois bannir ce mot de mon esprit, à jamais. Mais plus j’essaye, plus j’ai mal. C’est un putain de cercle vicieux. Je n’ai plus le droit à l’erreur. Ici, je dois faire bonne figure. Je veux que l’on m’apprécie. J’ai fait table rase du passé, personne ne doit savoir. Tout recommencer à zéro et se sentir libéré d’un poids, voilà mon credo. C’est dur mais je crois que ça en vaut la peine.
Je suis adossé contre un mur dans la salle de bain et je regarde les carreaux sales en face. Certains sont cassés, je n’en saurais jamais la raison, d’autres se disloquent, tombent en ruine. J’ai l’après-midi de libre et pourtant, je m’ennuie ferme. Des occupations, je peux m’en trouver des tas mais je n’ai envie de rien faire. Je crois que j’aurais préféré traîner dans les couloirs, y croiser du monde, sourire faussement et même parler pourquoi pas. J’ai besoin de me changer les idées. De ma poche, je sors un paquet de cigarettes et un briquet. Une clope entre les lèvres, une première bouffée de fumée et je me détends. Contre ce mur, j’ai l’impression d’être excentré du reste du monde. Comme si rien ne pouvait m’arriver. Je suis, pendant l’espace d’une seconde, intouchable et invincible.

Je sens tes mains dans mes cheveux. Je sens ton souffle contre mon cou. Je sens ton corps se presser tellement fort contre le mien. Je sens tes lèvres contre ma gorge. Je sens tes mains bouger dans mon dos et tes lèvres suivre le même chemin pour remonter jusqu’aux miennes. Je te sens et je t’aime.
Je t’entends dire que tu m’aimes. Je t’entends murmurer mon prénom. Je t’entends déclarer que je suis ton âme sœur. J’entends ton souffle dans mon oreille. J’entends ta respiration lorsque je m’endors. Je t’entends et je t’aime.
Je te vois alors que je cours dans tes bras. Je vois ton visage passer au travers de mon monde de ténèbres. Je vois que tu repousses mes peurs. Je vois que tu sèches mes larmes. Je vois que tu es amoureux de moi. Je te vois et je t’aime.
Je goûte tes lèvres. Je goûte ta langue. Je goûte ta gorge en l’embrassant. Je goûte ton amour. Je goûte ta passion. Je te goûte et je t’aime.
Je sens ton parfum en t’étreignant. Je sens ton shampoing en te serrant dans mes bras. Je sens ton dentifrice en t’embrassant. Je sens ton excitation lorsque tu me cajoles. Je sens l’odeur que j’ai attendu si longtemps pour la sentir de nouveau. Je te sens et je t’aime.
Je te sens. Je t’entends. Je te vois. Je te goûte. Je fais tout ça et je t’aime.
Mais suis-je pour autant avec toi ? Ou avec un autre ? Ou tout simplement seul ?

Je déglutis difficilement. Mon cœur se consume aussi vite que ma clope. Inutile de préciser que j’ai touché le fond. J’ai toujours essayé de me montrer optimiste, de sourire face à l’adversité et de me forger une personnalité inimitable. Aux yeux de tous, je nage dans le bonheur, je respire la joie et je jouis d’une existence incomparable. Mais il ne faut pas se leurrer. Ce masque a trop vite fait de tomber en poussière lorsque je suis seul et que je suis amené à me poser des questions sur ma maigre existence. Je soupire, ce qui provoque une onde cataclysmique dans la pièce silencieuse. Me voilà vide. Il est impossible de ne penser à rien, mais on peut tout de même essayer de penser à la moindre chose possible. Alors j’essaye. Et puis, si ça ne marche pas, je réessaye, et ce, infiniment. Ma main remonte jusqu’aux deux boutons du robinet. Lentement, je tourne celui de gauche. La pomme de douche, accrochée au mur, me crache une pluie verglacée. Je mets un peu plus fort. C’est une douche froide, au sens propre du terme. Le dos et la tête contre le mur, les jambes rabattues contre mon torse, les yeux fermés, l’eau dégouline sur mon corps habillé et imbibe le tissu dans un torrent rugissant.
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Jayden O'Clock
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeDim 6 Sep - 2:56

Qu’est-ce qu’on peut s’emmerder ici.
Quoique quand t’as de la compagnie, ça peut être pas mal. (Rendons justice aux choses et événements quand même.) Mais en l’occurrence, il ne se passe rien, je ne fais rien, et il n’y a personne. C’est mal barré, c’est nul, et je m’emmerde à en crever. On m’avait bien prévenu que la surveillance, c’était pas un taff marrant, que j’allais péter des câbles à la dizaine etc.
J’aurais peut-être dû un peu mieux écouter avant de m’embarquer dans cette histoire. Pour une fois. Ah non suis-je bête, de toute façon c’est pas comme si on s’arrachait mes compétences sur le marché du travai. Ex-acteur X ça intéresse pas grand-monde. Trop dommage. Résultat des courses ; je marche dans un couloir, je m’ennuie, et c’est bien fait pour ma gueule.
Joli résumé Jay, tu vas aller loin comme ça. Du coup, je joue avec mes clés, que je fais tournoyer autour de mon index rapidement, regardant vaguement autour de moi. Être gardien de quelque chose, ça donne de drôles d’habitude ; comme celle de scanner systématiquement ton environnement. J’peux plus m’en empêcher, c’est devenu un tic. Quand j’rentre dans une pièce, quand j’passe dans un couloir, et quand je passe devant une porte ouverte, je jette un coup d’œil avec une expression à la fois connaisseuse et très absorbée. Très pro. Même quand je connais pas les lieux.
J’te raconte pas le malaise que ça peut foutre. (Enfin que ça doit pouvoir foutre, j’ai pas encore testé sur des gens qui sont pas habitués au « coup d’œil inquisiteur de la mort ». Encore un truc à mettre sur ma liste to-do tiens.)
Bref, avec tout ça, j’aimerais bien savoir où est passé Irvin. Ou Shu, tant que j’y suis. Pourtant c’est pas une putain de grande prison ici, on devrait se tomber dessus de temps à autre (au sens figuré du terme, j’te rassure, j’ai l’intention d’écraser personne encore). Mais non. On se croise pas. Se sont volatilisés comme si j’avais claqué des doigts et qu’en faisant ça, j’les ai téléporté.
Oui je sais, j’me donne souvent un peu trop d’importance dans mes rêveries, et ça me perdra un jour. Sûrement. T’as raison. Bref, toujours est-il que ça fait deux-trois semaines que je suis désespérément seul. Même que j’ai toujours pas de coloc. C’est pas comme si ça me dérangeait tu me diras, je suis un solitaire dans l’âme à ce qu’il paraît (encore un de mes ex qui parvenait pas à s’expliquer mon désintérêt pour sa petite personne autrement qu’en m’accusant de tous les maux, et principalement d’égoïsme. Ce qui est parfaitement faux, je ne suis pas égoïste, je suis juste très difficile. Nuance.)
Ouais non on parlait pas de ça à la base. Donc j’étais en train de dire, que je me balade dans les couloirs en faisant du bruit avec mes clés en me faisant chier comme pas permis. Et là attention, élément perturbant dans le paysage. Les gens ont le droit de prendre des douches, mais je sais pas si t’as déjà remarqué, un mec qui prend une douche, ça fait pas ce bruit là. Ça remue.
Là ça remue pas.
Donc ; Super-Jayd’n va voir. Puisque c’est son super-taff que de tout surveiller dans cette taule. J’ouvre la porte, cessant un peu de faire tournoyer les clés, et m’approche, l’air de rien, très renfermé, très sympathique, à mon habitude.
Et là ô surprise, c’est Shu. En fait y’avait qu’à demander, et pouf il apparaît. Bon le fait qu’il semble tenter de se noyer sous un jet d’eau, j’m’en passerais bien, mais de toute façon, le gars qui exauce mes souhaits il les fait toujours à moitié.
Je m’approche, passe le bras sous la flotte pour l’attraper par le col et le relever vers moi. (Oui hors de question de le laisser se noyer, non mais.)

« Putain elle est froide ! »

C’est à se demander comment elle peut être aussi froide, franchement.

Hop, le Shu est relevé, et je le lâche pas pour autant, fixant sur lui mon regard … habituel. Sombre et direct. Pointu.

« Tu foutais quoi au juste ? »

Ouais ça va, je sais que je compatis très mal. J’suis comme ça, j’y peux que dalle.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeLun 7 Sep - 8:14

Putain cette taule, c'est un putain de fumoir géant. Je sais pas comment les priso font pour trouver des clopes, à moins que tous les gardiens suffisent pour ça, mais c'est l'aquarium géant là où je suis, c'est à dire la salle commune. Rien que juste devant moi là, y a un cendrier plein, et ça pue la cendre froide, une véritable infection. C'est typiquement le genre d'odeur qui peut te faire gerber sans que tu t'y attende, genre t'as dormi à coté d'un cendrier (ça m'arrive tout le temps) et TAC ! Au matin paf tu rends.
Nan mais j'déconne, c'est moi qui ai tout enfumé la pièce hein.
C'est plus fort que moi : Quand je lis, j'ai besoin de fumer en même temps, c'est physique, j'ai l'impression d'être désœuvré des mains sinon. Enfin c'est pas un truc que tu peux comprendre si tu fume pas, donc je vais pas me fatiguer à te l'expliquer. Qu'est ce que t'es con quand même putain. Enfin bref, je lisais Closer depuis une plombe, c'était super, mais voilà ça pue comme pas possible dans la pièce où je me trouve, donc j'vais p'tète bouger mes petites fesses histoire d'aller en polluer une autre. Nan mais n'empêche, tu savais toi que Sarkozy s'était évanoui à cause du soleil ? Un truc de ouf hein ? Ben on peut remercier Closer, parce que sinon je l'aurais jamais su tellement j'en ai rien à taper.
Donc bon, qu'est ce que je fais après ? Bosser ? AH AH AH, t'es vraiment un petit plaisantin toi. Non plus sérieusement, une douche me semble mieux. Oui c'est une heure bizarre pour ça, je sais, et j'ai même pas l'excuse de l'envie de branlette, parce que c'est des douches communes et que j'vais pas me la toucher devant tout le monde comme un abruti (ou un mec très bourré). Non pour le dire franchement, je me fais grave chier, et c'est la seule chose qui m'est venue. Je sais, tu te félicite de lire un truc pareil, t'as pas du tout l'impression de perdre ton temps. Es tu sûr que tu n'as pas quelque chose de mieux à faire tiens d'ailleurs ? Enfin bon, je pars du principe que si tu continues à lire, c'est que t'es un putain de no-life. Bref. Je disais. La douche.
Je chope rapidement mes petites affaires via un voyage vers ma chambre, et direction les douches, ou du moins celle les plus proches de ma piaule. Et pour dire, tellement je suis content de mon idée, j'y vais en faisant « pom pom pom », ce qui signifie que je suis d'excellente humeur. Et non, je chante pas sous la douche, le seul air que je connaisse c'est « pom pom pom », et ça suffit largement à ma culture musicale. Bon m'y voilà, je ferme la porte derrière moi en rentrant (donc je suis dos à la pièce), je vire mon T-shirt tant que j'y suis, je me retourne et...
Ne pas bouger, leur vision de pédale est sensible aux mouvements.
Nan mais je vous explique, y a Shu, et Jayden. En même temps. Sachant que j'ai fais ma cruche avec l'un et l'autre, je suis dans une position plus que délicate. C'est dingue quand même, suffit que t'ai en face de toi des gens qui t'ai vu dans une position humiliante, ça y est t'es mal à l'aise. Non je fais plus « pom pom pom » du coup, effectivement. Ça a donné « pom po... », quelque chose comme ça. Y a un tas de trucs qui me passent par la tête, y a «  oh merde,y a Shu, faut que je lui explique ce que je ne fais pas à l'hôpital », y a « oh merde, y a Jayden » (même pas besoin de raison, ça se suffit à sois même), y a aussi un truc en trois mots, qui comprend « plan », « trois » et « à », mais là c'est un peu con con, tu avoueras.
Donc je suis face à eux, torse nu, le dos collé à la porte, à jouer à un deux trois soleil tout seul, et j'ai l'air un peu con. Ce qui est très bizarre, c'est qu'ils ont pas l'air d'être parti dans des préliminaires torrides (soyons lucides, deux pédales sous la douche, je me faisais pas trop d'illusion), plutôt genre Shu sous la douche tout habillé, et Jayden mouillé aussi. Y en a un qui s'est évanoui ? Ah mais me demandez pas à moi, j'en sais rien. Suis je tombé au mauvais moment ? Oh, sans déconner ?

- Salut, y s'passe quoi ?

C'est le seul truc qui m'est venu, désolé. C'est un bon préambule au lycée quand tu tombe sur une nana en train de pleurer avec un attroupement autour, mais passé dix sept ans, je crois que ça passe moins bien. Non ?
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Shu
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeMar 8 Sep - 2:12

Froide, l'eau froide m'entoure maintenant… Est-ce la pluie ? La mer ? Où suis-je ? J’ai froid mais je ne parviens pas à bouger. Peu à peu, je perds pied. C’est à peine si je respire. Seul m’importe cette eau qui dégouline contre moi. Qui m’engourdit au point que je ne parviens plus à ouvrir mes paupières. Qui me paralyse de son froid glacial. C’est impossible de se noyer sous une douche, tout du moins je le pensais. Mais à présent, je suis sur le point d’en démontrer le contraire. Plus je lutte, plus je sombre. Et puis, je ne comprends pas pourquoi il fait si froid. Partout. Cette pluie ne semble pas vouloir s’arrêter.
Vous savez, il existe deux types de noyade : la noyade asphyxique et la noyade syncopale. Dans mon cas, on s’intéressera à la noyade syncopale étant donné que, à moins d’avaler volontairement de l’eau et la faire passer dans mes poumons, je ne peux pas mourir de l’autre. Donc, la noyade syncopale est due à un choc thermo-différentiel entre la température très froide de l'eau et celle du baigneur. Le froid ayant pour effet de réduire d'un coup sec le diamètre des artères, il peut aller jusqu'à arrêter la circulation sanguine. Conséquence la victime tombe inconsciente, suivit presque immédiatement d'un arrêt cardiaque. Ce qu’il est intéressant de constater, c’est que, une fois la victime sortie de l'eau, on va la traiter comme un « simple » arrêt cardiaque.
Quand on me retrouvera, on pensera que j’ai eu un arrêt cardiaque et que, avant même d’avoir pu me déshabiller, je me suis effondré lamentablement sur le carrelage froid, la pomme de douche me narguant du haut de son crachat froid. J’aurais une fin pathétique pour un mec aussi pathétique que moi et je trouve ça plutôt sympa. Non content de ma trouvaille, c’est sans doute pour ça que je n’ai pas arrêté l’eau et que je ne me suis pas bougé pour arrêter mes conneries.

Ma mort aurait pu être parfaite si je n’avais pas omis de fermer la porte à clé. Oui, car si j’avais tourné le verrou, personne ne serait venu me déranger lorsque j’étais en train de mourir. Et je crois qu’il n’y a rien de plus dérangeant que d’être interrompu lors de sa mort. Je maudis intérieurement l’être qui a osé pénétré dans mon antre mais n’en manifeste pas plus grand intérêt. Frigorifié comme je suis, je peux à peine mouvoir mon petit doigt. Et c’est tant mieux. Car bientôt, je ne serais plus de ce monde et je peux vous assurer que j’en suis soulagé ! Mais je crois que l’odieuse personne qui s’est introduit dans la pièce n’est pas du même avis que moi… ce qui est fâcheux. Cette personne aurait pu passer son chemin, soudain dégoûtée à la vue d’un semi-cadavre, ou faire mine de ne pas m’avoir vu, ou bien encore me donner un coup de pied dans les côtés en maugréant : « Mourir n'est pas facile, s'endormir non plus. Combien de suicidés ont oublié que leur geste risquait de leur coûter la vie ? Regarde-moi, regarde-moi, je vais mourir dit-il, l'arme à la main, juste avant de rater son coup et de mourir comme un con, pour de vrai. Je vais mourir, tu parles. Et qu'est ce que tu espères ? Pour qui tu te prends ? Va mourir, connard. Va mourir si tu veux, on meurt de toute façon. Ce n'est pas ton suicide qui va te sauver la vie. » Mais non, il a fallu qu’elle commette l’irréparable, c’est à dire me sauver. Oui, me sauver ! Bordel, mais qu’est-ce que j’ai fait au ciel pour m’attirer autant ses foudres ?! C’est fou comme je me suis relevé vite… et comme je suis étranglé à moitié. J’entends vaguement un juron, quelque part. Il faut dire que j’ai de l’eau froide dans les oreilles depuis un certain temps, ça a eu le temps de faire des glaçons. Et puis, finalement je rouvre les yeux, très lentement. Et puis, mon cœur a des ratés. Alors, là… j’avais vraiment pas prévu ça. Sous mon regard éberlué, Jayden me pose une question pertinente. Néanmoins, à laquelle je n’ai pas de réponse. Mes lèvres violacées aident pas.

« Oh ça… »

Comme si ça suffisait pas, après Jayden, c’est Irvin qui se ramène dans les douches, frais comme un gardon. Si j’avais pu, je les aurais tués d’un seul coup d’œil. Me couper dans un élan d’humanité, briser ce moment fatidique, interrompre ce dénouement des plus tragiques. Vraiment, je les déteste. Lui aussi a une question toute prêt qui ne manque pas de charme. Franchement, il aura tout fait pour m’énerver et je vous assure que c’est dur de le faire. Je sais pas en ce moment, je m’énerve pour un rien, comme s’il fallait que je rattrape mon quota de pétage de câbles. Sauf que cette fois, Jayden est à côté et il va s’en prendre plein la gueule aussi si je me laisse envahir. Du coup, à la question d’Irvin, je réponds :

« …rien. »

Et puis, on sait pas pourquoi, on sait pas comment, je perds l’équilibre. Le terme ‘exact’ serait faire un malaise sans en faire vraiment un. Juste les genoux qui veulent plus rien entendre alors ils lâchent tout et nous emportent avec eux. Heureusement qu’il y a Jayden sinon je me serais écroulé par terre. Enfin j’suis pas sûr que ma main me maintienne très longtemps. Tout devient noir, mes doigts se crispent sur son bras qui me tient par le col.
Je referme les yeux, soudain épuisé. Je ne suis qu’un sombre con…
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Jayden O'Clock
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeDim 13 Sep - 23:33

Comme si un Shu qui poireaute sous une douche glaciale et qui n’a qu’à un « oh ça … » plus évasif tu meurs à répondre à ma question (que je trouvais pourtant très pertinente) ne suffisait pas, voilà Irvin qui s’amène. Et s’il croit vraiment que je n’ai pas entendu ses « pom pom pom », il se fourre le doigt dans l’œil. (Oui l’œil. C’est ça l’expression « le doigt dans l’œil », pas ailleurs.)
Bref, donc j’ai Shu devant moi, qui remplit très bien le rôle de la serpillère maigrissime détrempée, et Irvin dans mon dos qui s’est figé de surprise. Ta ta ta, n’allez pas en conclure des trucs de cul, c’est complètement hors de propos vu la gueule que tire Shu. L’avantage dans l’histoire c’est que certes j’ai réuni les deux dans la même pièce sans le vouloir (note à moi-même ; faire gaffe avant de repenser à des gens, prochainement), mais au moins Irvin avait pas l’air d’être parti pour faire une connerie. J’veux dire, il est torse nu dans une salle de bain, jusqu’ici ça se tient son histoire. Avant que j’ai eu le temps de seulement réfléchir à un semblant de début de réponse à la question d’Irvin (hormis « j’en ai foutre aucune idée mec »), Shu trouve le moment approprié pour s’évanouir/faire un malaise dans mes bras. Enfin il a un peu mal visé et m’arrive sur l’épaule gauche, mais heureusement pour lui il a pensé à se rattraper à mon t-shirt. Pour le reste, je m’en charge en passant un bras autour de lui, c’est pas comme s’il pesait des kilotonnes, j’peux largement le soutenir d’un bras.
J’aimerais bien savoir quel genre de mec s’évanouit sur son copain hein ? Non mieux ; quel genre de petit ami tente de se noyer sous la douche ? J’en sais rien, moi j’ai jamais tenté de faire des choses comme ça.
J’sais pas moi, quand j’me sens mélancolique (et ça m’arrive, si si, ça m’arrive), j’me pose devant une fenêtre, et je joue à fumer mon paquet de clopes le plus rapidement possible en remuant toutes les pensées les plus noires que j’puisse trouver, déterrer toutes les saloperies qui ont été exprimées sur mon compte, et j’me bousille soigneusement l’ego mais … en silence. Et puis seul. J’fais pas intervenir d’objets là-dedans, hormis les clopes. Et j’ai jamais essayé d’en avaler une pour me suicider (à mon avis ça marche pas et c’est plutôt douloureux). Hé ouais, mais tout le monde ne réagit pas comme le monolithique Jayd’n, j’ai appris à le comprendre assez rapidement. Ça doit être un don chez moi, un truc du style.
Toujours est-il que ça ne m’empêche pas de trouver tout ça très exagéré. Et il serait de bon ton que je rassure Irvin, pour une fois qu’il y est pour rien, autant le lui dire, y’a que comme ça qu’il finira par comprendre ce qui est bien et pas bien.

« T’inquiète pas Irvin, j’m’en charge. T’vas bien ? »

La dernière question, c’est pour faire genre, parce que je suis plus préoccupé par le machin congelé qui s’est écroulé contre moi pour vraiment me soucier de la réponse à l’instant présent. (Dans l’absolu, la réponse m’intéresse, quoi que tu en dises, mauvaise langue va.)
Je vire la veste que j’avais sur le poil pour la foutre sur Shu (ça peut pas lui faire de mal vu la température de sa peau), et cherche une quelconque étincelle de vie dans tout ce fatras d’os qu’il y a contre moi.
L’observation a un résultat plutôt négatif, et comme j’ai de très mauvais réflexes dans ce genre de situations (c’pas que j’aime pas les médecins c’est que j’pense pas à eux), je charge Shu dans mes bras.

« J’l’emmène dans ma piaule, tu viens Irvin ? »

Ouais, il a même le choix, la classe non ? En attendant je suis déjà sorti de là, et arrivé dans ma piaule, où je suis tout seul (merci difficultés de recrutement de ne pas m’imposer un colocataire … ou pire, UNE colocataire) je le balance sur mon pieu. Ouais, pas le vide, j’sais pas pourquoi, réflexe. Je l’enterre soigneusement sous les couvertures, me demandant vaguement s’il a avalé de la flotte. Vu qu’il était sous une douche, j’opte pour la réponse négative, et une fois tout ça fait, j’allume une cigarette et en propose une à Irvin, observant un silence parfait.
C’pas que j’ai pas envie d’en parler, c’est que j’ai rien à dire. J’sais que ça doit être chiant pour Irvin, parce que s’il veut parler, ça va être dur de relancer, mais j’y peux que dalle.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeLun 14 Sep - 20:26

Oh, Shu tombe... Lentement. Style un évanouissement va.... V.... Va... Un évanouissement à la Sarkozy quoi. Mais ça peut pas être ça, il fait pas assez chaud. Ça vous ai jamais arrivé, de genre rester allongé sur la plage, de vouloir se relever et... Piouuuuf plus rien ? Ben Shu il a pas fait ça, mais c'est pas grave, j'le raconte quand même.
Bref, Shu s'écroule et Jay' le rattrape tel le mâle viril qu'il est (ou pas, j'ai pas réussi à savoir). J'envisage tout ce qui a pu se passer avant que j'arrive, mettant en scène ces deux cocos là. Bon, ils ont encore leurs fringues, donc Shu ne s'est pas évanoui de douleur (relisez lentement la phrase, y a un lien logique entre les deux propositions, et c'est pas propre). Peut être que y en a un qu'à frappé l'autre et que ça a mal fini. Ou alors une armée de ninja est sortie du plafond et badaboum. Qu'est ce que j'en sais moi ?! Ben rien, c'est ça le problème. Dieu merci, Jayden m'informe qu'il s'en charge. Ah bon bah tout va bien alors. J'vais le suivre quand même, on sait jamais qu'il jette le corps dans un sanibroyeur ou quelque chose dans ce goût là. Faut se méfier avec Jayden, c'est peut être le plus raisonnable des trois, mais c'est pas forcément signe de qualité.

- Ouais tranquille, toi ?

Et donc, Jayden, l'incarnation de l'Homme ici bas, porte Shu comme une princesse pendant que je renfile mon T-shirt et acquiesce à sa proposition de venir avec lui. Comme si j'allais louper ça. Ooooh, il met même sa veste sur lui, comme il est mignon.
Donc on va dans sa piaule, il jette le corps avec plus beaucoup de vie de Shu sur le pieu, et me tend une cigarette. Après ça, silence radio. Tiens j'y pense là comme ça (tellement le vide sonore est source d'inspiration), Jay', il connait Shu ? Pas forcément, rien ne l'indique.

- Le mec là il s'prénomme Shu. Petite pause où je me sens abruti devant le regard de monsieur-j'me-suis-tapé-toute-la-prison. Hey, tu l'connaissais p'tète pas, comment j'pouvais savoir moi ?

Je vous parie cent euros qu'il se l'ai tapé. Qu'est ce que peuvent faire d'autre deux pédales dans une prison ? Du scrabble ? Non mais on parle pas de n'importe quelles pédales là les gars, c'est Jayden et Shu. Désolé mais je les vois pas ne pas coucher ensemble ces deux là, c'pas possible.
Oui bon je viens de lire Closer hein, je vois des culs partout maintenant. Et l'idée tourne dans ma tête tandis que je tire sur ma cigarette. Et une question se pose. Est ce que si le type tout froid et l'autre tout évanoui là, ils avaient couché ensemble, ça me dérangerait ? Est ce que actuellement je me sens trahi, spoilé, exploité, trompé ?
Ben nan.
Pas du tout.
Passons à autre chose, genre le fait que Shu soit pas en état. Pourquoi il est pas en état ? Qu'est ce qui s'est passé ? Autant attendre qu'il réponde lui même, et disons des trucs idiots en attendant.

- Euh... Tu sais pas ce qui s'est passé ? Petite pause de réflexion, et je réfléchis en vrai. Tu crois que sniffer de l'eau sous la douche, c'est une méthode de suicide envisageable ?

Oui, il faut tout envisager, et si se foutre sous la flotte tout habillé et claquer de froid c'est pas une méthode de suicide, je sais pas ce que c'est. Et pour une fois – position très confortable que je savoure – c'est pas moi qui ai fait l'abruti. Han han. Enfin bon, j'vais pas jeter la pierre à Shu, j'suis sûr qu'il a une excellente raison pour s'être écroulé dans la douche. Il va tout expliquer, donner une raison logique, et on vivra tous heureux à pédéland.
Si seulement j'pouvais lui sauter dessus à pied joints pour qu'il s'explique plus vite.
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Shu
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeJeu 17 Sep - 23:33

Un simple passager, à bord de ce train-train. Une mec de l’air, un mec de rien. Une ombre si légère que rien ne le retient. C’est un peu comme une pluie qui glace mais qui me mouille à peine. Et puis le vent efface mes joies, mes peines. Mais toi, attache-moi. Attache-moi encore. Resserre les liens. Serre-les fort. Enchaîne-moi à tes pas, à ton sort. Attache-moi à toi, à la vie, à la mort . Je m'improvise technicien de surface à fuir la profondeur. Je balaye les traces, bats les cœurs. En haut du grand plongeoir, les yeux levés au ciel, j’essaierais de ne pas boire la tasse du réel. Mon cœur Boeing survole pressé le grand ring de la vie, sans se poser. Pourquoi toi Jayden ? Je ne sais pas où je suis et je m’en fous complètement. Il fait plus chaud où je suis maintenant. Je n’entends pas ce qu’on dit autour de moi, je suis devenu sourd et aveugle. Vous pouvez m’insulter, profitez-en. Je suis muet aussi. Mes yeux sont clos, je délire. La fièvre arrive sur son destrier et me plante de son épée. Elle me crève et je me dégonfle comme un ballon.

« Je… »

Et je pleure intérieurement. Je suis dans un lit mais la chaleur qui se dégage de la couverture dont je suis recouvert ne sait pas me réchauffer réellement. Je suis froid, tout est froid. Je tente vainement de parler mais tout est étouffé. J’aimerais bien pleurer. Mais je n’y parviens pas. Et je m’en veux de ma faiblesse. Je m’en veux de ne pas être heureux. Je m’en veux de ressasser les mêmes choses stériles. Alors, je prends une profonde inspiration et tente d'expliquer, de m'expliquer, pour moi-même, pour les autres, une nouvelle fois. Mais expliquer à voix haute serait bien trop dur. J’insiste sur une blessure qui n'a pas besoin de cela. Et puis, de toute façon, je suis bloqué, je le sais. Ces journées passées à ne rien faire, à me laisser vivre, en culpabilisant de ne rien faire justement. Ça a un désagréable goût de déjà-vu. Cette douleur, cuisante, a un goût d'échec et de... retour à la case départ. C'est faux, bien sûr je ne suis pas le même, mais je suis de nouveau bloqué. Et je dois continuer à gérer ça tout seul. J’entends déjà dire : « Tu ne devrais pas tu sais. » Mais qui ? Qui pourrait m'aider ? C'est toujours la même chose, quand je décide de me confier, on me répond qu'on n’en sait rien, que la situation est en effet compliquée. On balance deux trois phrases banales et on me laisse me débrouiller. C'est normal. Et même si, bien évidemment, je ne m’en veux pas qu'à moi-même, j’en ai marre. Marre de me dépêtrer dans cette stupide histoire tout seul. On en revient là, je suis seul. J’ai beau me dire, me persuader qu’il y a des solutions en moi, mais là je suis bloqué, bloqué, bloqué ! Je sens que je ne suis pas capable de beaucoup de choses et je n'entrevois pas l'avenir. Bien sûr, je remarque le pathétisme de la situation, une nouvelle fois, comme un nouveau coup de couteau dans le ventre. Toujours, toujours, toujours. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir honte, de détester cette situation ridicule qui, au fond, ne tient bien qu'à moi. C’est moi qui ait tissé cette toile où je me trouve emprisonné. Mais sans pouvoir rien faire. Rester impuissant devant le déroulement puissant et incontrôlable de mes sentiments. En même temps, cette situation, j’ose penser que je ne l’ai pas tissé par pur hasard. Mais... qu’est-ce que ça m’apprend ? L'amour ? Oui, mais je n’ai pas besoin de toute cette mascarade, de toutes ces douleurs en guise de bonus. Alors... à quoi cela sert-il vraiment ? A QUOI MON INCONSCIENT VEUT-IL EN VENIR A LA FIN ? Ne... pouvait-on tirer un trait sur tout ça ? C'était... vraiment trop demander ? Mais... pourquoi ? La fatigue accumulée commence à me peser. Il y a toujours ce manque, que l'on comble comme on peut. Ces nuits, à mal en dormir. Penser à des milliers de choses. La tête qui lance un appel d'air, en vain...

« …t’aime. »

J’pourrais être un porte-savon, un courant d’air, ce serait du pareil au même. Bordel, je délire, je ne sais plus ce que je dis. Qu’est-ce que je viens de dire ? Je ne m’en souviens déjà plus. Oh, ça ne doit pas être très important. Je replonge dans les ténèbres de la folie. Mes paupières papillonnent mais ne s’ouvrent pas. Je bouge un peu la tête, essayant de chasser ce froid qui me ligote les membres de frissons. Je dois me préserver. Ne pas tomber une nouvelle fois dans ces conneries adolescentes. Non, c’est fini, c'est du passé. Pourtant, je sais que si je m'abandonne… je tomberais, je trébucherais; pas de très haut, parce que je m'y prépare, mais quand même. Je fuis en avant, mais j'en ai conscience. Je fuis, parce que cette vague-là, c'est trop de mauvais souvenirs, que je ne sais pas comment la prendre, que je sais que ça sera dur, que je ne suis pas prêt, pas encore. Alors, je cours, à en perdre haleine, je noie mon esprit dans la futilité ambiante du quotidien, et ça me fait du bien. Je respire, même si j'ai peur, j'ai peur de ce qui gronde derrière moi. Je me fuis, j'oublie, je m'oublie. Je dors très peu, même si je me couche tard, ou que je suis fatigué. Ça doit être mon esprit qui repousse mon corps à s'abandonner au sommeil plus longtemps. Dans la journée, je ressasse. J’ai une démarche de zombie parfois. Je repense à l’orphelinat, jusqu’à m’en fracasser le crâne, pour bouger ma tête où croupissent les mêmes idées glauques, stériles et futiles. Mais... je n'y arrive pas. Tout revient, je suis juste un peu plus meurtri, un peu plus pris au dépourvu. Toutefois, tant que je ne m'y penche pas, ma vie est agréable. Au fond, sûrement, je pense que cela ne va pas bien, il y a une espèce de douleur sourde qui gronde, que j'essaye à tous prix de ne pas entendre, c'est pas le moment, en même temps, je suis ingrat. Je souffle. Il me faut plus de courage, il faut surtout... de nouvelles aspirations, de nouveaux désirs, à la fois réalisables et concrets cette fois... Il faut du temps. Je n'en ai pas. Enfin, je n'arrive plus à le voir. Je m'aveugle moi-même. Je lève les yeux au ciel et j’attends. Quoi ? Je ne sais pas. J'ai besoin d'un nouveau souffle, d'un renouveau, quelque chose, qui bouge, mais qui soit plus fort que toutes mes tentatives.

« Jay… »

Ton nom prononcé du bout des lèvres, murmuré de manière presque plaintive. Et la fièvre qui tambourine contre mes tempes, qui me fait baigner dans un délire frisant le ridicule, qui me rend plus vulnérable que je ne le suis déjà.
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Jayden O'Clock
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeLun 28 Sep - 3:06

Dans mon numéro de mec blasé par la vie, son existence minable et remplie de fumée de clope à plus savoir quoi foutre, et ses expériences forcément empreintes d’une certaine dose de dégueulasse et de pas net, était comprise la certitude de n’être pas capable d’aimer quelqu’un. Tu sais, toutes ces conneries comme quoi si tu t’aimes pas, tu peux pas aimer les autres. Tes parents, t’es censé les aimer, parce que c’est dans l’ordre des choses, du moins s’ils ont pas la drôle d’idée de te décalquer la gueule ou de te faire avaler des cachetons pour te tuer. Les miens étaient des parents tout à fait basiques, ils m’ont jamais cogné dessus, jamais un mot plus haut que l’autre, ils étaient pas spécialement gentils, ni spécialement méchants. Et j’ai cru les aimer, longtemps.
Jusqu’à ce que je fasse ma vie ailleurs. Ouais, cette période formidable commencée par le mannequinat et terminée comme chacun un tant soit peu intéressé par ma vie sait comment elle a terminé. Bref on s’en fout de mon sens de la dignité à l’époque, on parlait de mes parents. Pendant tout ce temps-là, jusqu’à ce que je sois capable de me payer un appart sans leur aide, je croyais les aimer. C’est quand je les ai revu après que j’ai compris ; j’les aimais pas. Bête et simple application de la reconnaissance alimentaire, tu sais ce demi-sentiment qui devrait être réservé aux animaux tellement il est incongru entre humains. Et avec des années de pratique et de désillusions (hé oui, même les Jayd’n ça s’illusionne, ça le cache juste bien mieux que le reste du monde), j’ai fini par comprendre que dans mon univers en tous cas, il ne s’agissait que de ça.
Fort heureusement pour ma pomme, j’ai jamais été très philosophe, alors je me suis pas demandé de quoi ça pouvait venir, et j’ai pas cherché à me psychanalyser plus que ça. J’ai juste continué de vivre ma vie en évitant de me poser des questions, avec un poids à traîner en plus du reste. Sacrée carcasse.
Et finalement, à 26 ans passés, voilà que je découvre qu’en fait, je m’étais encore planté. Non, l’alimentation n’est pas le moteur principal qui régit ma vie. Merde alors. Manifestement, je passe ma vie à ça, et j’ai même pas le bon goût de m’en offusquer. Et je sais pas s’il est au courant, le p’tit brun là, mais voir quelqu’un que tu … – allez Jayd’n affronte l’évidence, elle va pas te bouffer – aime bien – courageux mais pas téméraire – délirer comme ça, c’est pas terrible. Surtout quand t’es pas médecin. Je sais pas du tout quoi foutre, et je soupire en lui remettant vaguement la main le long de la cuisse.

« Je suis là, t’inquiète pas. »

Je suis là, oui c’est peut-être très bien, mais je sers à rien. Comme tout un chacun, j’ai vu des séries B où les héros étaient malades, et les héroïnes se jetaient sur leurs corps fiévreux / charcutés / cancéreux selon les cas, en pleurant et en répétant que ça va aller. Autant préciser tout de suite que je suis absolument incapable de faire ça. Déjà lui prendre la main, ça me réclamerait un violent effort, alors …
Et puis de toute façon je suis pas assez blond pour faire l’héroïne de série B. J’en retourne à Irvin, qui ô miracle est toujours là, alors que ça fait deux heures que je lui ai pas répondu au bas mot. Il me pardonnerait, c’est pas comme si j’étais un mec hyper loquace les trois quarts du temps.
Non, les trois quarts du temps je ferme ma gueule, et c’est très bien comme ça.


« Si si j’le connais. »

Oui inspecteur Irvin avait sûrement déduit ça des paroles de Shu, merci de ta précision Jayd’n, ça doit l’aider. Je chasse une mèche de devant mon œil d’un geste rapide.

« Non je sais pas. » J’aimerais bien dire que j’le connais pas bien, mais quelque chose me dit que ça ferait débile Pourtant c’est la méchante impression que j’ai. « J’pense pas qu’il en mourra … Il aura juste le rhume du siècle, et ça sera bien fait pour sa pomme. »

Je m’assieds au bord du lit qui n’a jamais trouvé d’occupant, un peu plus loin, les yeux posés sur Shu étendu.

« T’as pas une clope ? »
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeLun 5 Oct - 22:37

Et là, c'est le drame. Nan, je sais, avec moi c'est toujours le drame, mais là c'est encore plus plus plein en même temps partout. En fait c'est arrivé comme ça comme une merde dans le potage : « Je... » - suspens insoutenable où je le regardais avec des grands yeux de truite - « t'aime... » - on respire un grand coup en se demandant ce qui va bien pouvoir nous tomber sur la gueule comme connerie après ça - « Jay... ». Fin de la phrase.
Et bah figurez vous que moi, un truc idiot comme ça, ça me bouleverse un peu. J'ai le droit de ressentir des sentiments, me blâmez pas pour ça. Et pourquoi ça me touche en fait ? Ben c'est que en fait, dans un futur éventuel, je vois vingt quatre centimètres de bonne bite se gaspiller dans la monogamie et que très paradoxalement, ça me fait mal au cul. C'est obscène comme idée, Jayden il vit pas. D'ailleurs c'est un con, mauvais imitateur du brun ténébreux, qui prend trop à cœur son rôle de branleur de la société dans un délire de froideur et de coups de bite violents.
... le problème c'est que j'aime ça, et que toutes les mauvaises excuses que je pourrais inventer ne changeront pas que c'est pas vraiment le fait de perdre un plan cul très acceptable qui me fait chier. En laissant définitivement Jayden, j'aurais l'impression de passer à coté d'un bonheur éventuel. Parce que Jayden ben... Il a p'tète un peu la même expérience de la vie que moi, quelque chose comme ça. J'sais pas, il a quelque chose que ni Shu ni Alix n'ont, et qui leur manque cruellement. Moment de lucidité sacro-saint : Je n'intéresse pas Jayden. Mais pas du tout. Je vois ça quand il repose la main de Shu près de sa cuisse, ou quand il le regarde, ou quand il lui parle. Peut être que j'ai de la merde dans les yeux et que Shu dit ça à cause d'une overdose médicamenteuse, mais si ça se trouve, je les croiserais dans les couloirs main dans la main, et j'aurais envie de tuer parce que j'ai jamais cru à un vrai couple qui marcherai et gna gna gna.... mais quand même, ça fout les boules de passer à coté de ça et de végéter dans sa piaule pendant que les gens se maquent. Surtout quand y a Jayden dans le tas (sinon j'veux dire... J'm'en fous moi).
D'ailleurs, en parlant de lui, il daigne enfin m'accorder de l'attention. Merci Petit Jesus. Il me répond, il n'a pas oublié mon existence (ouais parce que bon, devant les paroles de prophète du divin Shu, les questions pratiques d'Irvin, on s'en cogne j'veux dire). Moi je fais la tête du gars qui vient d'apprendre la mort de sa mère et j'acquiesce comme un abruti aux paroles d'une platitude énervante de Jayden. Qu'est ce que tu veux que je fasse d'autre ?
Ben rien, rien du tout. Quand il me demande une clope, je lui tends docilement et me sers moi même. Je lui tends même le briquet, tellement je suis gentil. Et j'me sens tellement désavantagé devant eux, que j'ai même pas de blague pourrie à faire. Pour cacher mon trouble tu vois... Parce que bon, j'aurais l'air con si ça se voyait. Donc je fais celui qui capte que dalle, qui fait pas gaffe, qui s'en fout en fait...

- Mais vous êtes vraiment ensemble en fait ?

Demandais je avec toute la naïveté du monde dans la voix. Et je parle comme si Shu était pas là. Putain, si seulement je m'étais pas autant drogué quand je parlais à Jayden, peut être que j'aurais eu l'air moins con et qu'il m'aurait mémorisé. Ben là que dalle. Et quelque part c'est bien fait pour moi. Je suis destiné à une espèce d'attirance à sens unique, telle une pucelle de quatorze ans amoureuse de son prof de maths. Dieu que j'ai l'air con. Oh, ça passera, ça passe toujours ces choses là. Puis c'est pas comme si j'étais tout seul, il me reste genre Alix... mais ça me fait chier quand même en fait...

Nan parce que j'me sens comme un chien dans un jeu de quilles après des séquences émotions pareilles.

Putain, qu'est ce que j'imite bien le mec qui s'en fout quoi !
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeDim 6 Déc - 18:55

HS - Comment ça fait trop du bien d'écrire *_*

J'ai peur. Mon cœur qui explose. La musique me berce. Et si j'ose ? Tout se presse. J'enroule une écharpe invisible autour de ma nuque. La vitre qui obstrue mon regard se teinte de respiration, en rythme de mes souffles. La musique est si forte que je crispe mes doigts. Allez, cours, cours. Envole-toi. Comme moi je tourbillonne, comme moi je file. Toujours plus vite, s'il te plait, suis-moi. Suis-le, suis-nous. C'est la nuit et les lumières artificielles tamisent l'espace. Je pers l'espace, il roule sous moi. J'ai envie de pleurer. Je me sens si bien, il y fait chaud. Laissez-moi en cinéma et le voyage ne se terminera jamais. J’aimerais m’éveiller. Maintenant. Et me retrouver dans mon lit, dans ma piaule… Bien sûr, il fallait que tu passes juste à ce moment là.

Tout ça me tourmente…

Laissez-moi hurler. HURLER. Je. Non. Tue-le. Tue ce ‘je’. Tue ce J. aussi. Détruis ce qui te fais du mal. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas. Quand l'intérieur se claque au mur, la violence exalte la vérité d'impuissance. Je peux parler à J. et l'aider. Chaque passion est ivresse. Ivresse, lucidité de... tout ? Je me sens vide. Vidé de tout.
Je me recroqueville et j'ai envie de me vomir.
Les valeurs. Laissons tomber nos croyances. Mais la connaissance n'est pas la vérité. Où suis-je ?
Prends mes mains, elles tremblent. Infinité subliminale. Prends. Signifie-moi que je ne suis pas seul. Quand la panique et la tristesse attaquent, on se déshabille, comme s'offrir au viol de sa propre intériorité. Nu, dans une prison artificielle de nos propres mots. Arracher les pierres avec les ongles. S'arracher les ongles avec les pierres. Et je me frappe moi-même à me dire que mes larmes sont indécentes. Prends mes mains. Souffle-moi sur la nuque. Doucement. Sensualités. Réaccorde-moi avec la réalité matérielle que mes élans m'enlèvent. Aide-moi. S'il te plait. Mais tu n'es pas là. Et je crie. Et personne n'est là. Par ce qu'il n'y a que toi que je veux ? Aussi, je m'isole. J'ai peur de moi-même dans ces états et je m'enferme comme on exclut un fou, ou une bête. La lucidité forcée hurle sous la torture des déceptions et avoue : "désillusions" avant de se taire. Laisser le noir.
Je voudrais me raccrocher. Mais c'est l'incommunication qui règne. Et les toiles d'araignées que je tisse autour des autres, pour me les éloigner. Me punir ? Mais c'est l'inconfiance qui reprend du terrain. Et c'est ton amour. Toujours trop là. Crac. Les sangs coulent, infiltrent mes eaux. Le rouge. De ton cœur. Du mien. De nos chairs. Envolées, jamais là.
Incendie. Les cieux enflammés. J'ai rêvé du feu. Et c'est la destruction. Les flammes mangent et consument. Bientôt les cendres. Bientôt descendre. Violences. COURS ! Les flèches envoyées. Ferme tes yeux. Je te protègerai jusqu'à ma vie, je l'ai vu. Protège-moi alors, si tu fermes les yeux.
Je suis dans le train qui m'emporte. Je sais où il va mais je ne sais pas l'endroit. Appuyé contre un mur. Je fixe des points pour me concentrer et laisser les musiques sortir de moi. J'ai tellement mal. J'ai tellement mal. Sortez. Je vous en prie. Sortez.

Je murmurerai des inepties, j'en crierai d'autres, les yeux qui me brûlent. Pour sentir. Que je n'ai pas tout perdu. Que je n'aurai jamais tout perdu. Même si mes peurs, les soirs, les faits, les malchances et les douleurs remettent en cause. Faire de tout cela un départ. Dépasser les trahisons, même celle de soi.

Je sens cette tension entre nous. Je ne sais plus. Elle me presse par le manque et par le mystère, qui ne veut jamais se défaire. J'ai peur, presque autant que je désire. Je sens que je m'embrasse toujours vers l'infini, l'impossible, la valse des mots avec les préfixes qui tordent, les mots contradictions. Le repos, je ne l'ai plus, je ne l'ai peut-être jamais eu, mais je ne le veux pas. Je pense, peut-être trop, aux ingrédients du bonheur. Je peine à les photographier dans ma vie, même si, je continue, je sais qu'il est là. Ou tout du moins, je pense qu’il est là. Souvent, j'aurais envie de pleurer, mais mes larmes rebroussent chemin avec sécheresse, elles savent qu'elles ne servent à rien. Je sens qu'elles redescendent, je sens que tout est rugueux. Mes réactions, aussi, parfois. L'agressivité protectrice des autres me l'apprend, je me regarde alors et je me reconnais comme violent. Et cette violence calme, ce désir qui n'est pas colère mais intransigeance me hurle de faire, me hurle le changement et la bousculade. Mais l'amour rappelle que les choses ne changent que peu. Perdu. Je ne sais redessiner un paysage avec ce cadre, je peine à le voir autrement. Il passe dans le couloir, s'éloigne. Les réalités s'imposent. Il s'éloigne mais rien n'est clair, même de ses représentations. Je sais pourtant que je dois voir pour vivre. Et ma violence prend l'élan du désespoir. Je me tiens à bout de bras. Agonie des sentiments. Râle qui me gâche la vue. L'agonie souligne l'intensité toujours présente. Mourra, mourra pas ? Le juge raison examine la possibilité d'un sursis. Mais. Il ne décide pas. Dans tous les cas, il y aura mort, quelque part. Tremble, tremble. La lassitude tente, en quelque sorte, aplanie le physique, ne laisse que le profond. Ce ne sont plus les mêmes sensations, mais des échos des profondeurs du soi, qui se révèlent. La passion réfugiée dans les grottes de l'intérieur. Refoulé ? Abattu ? Vif ? Toujours démesurément puissante, au fond. La passion, elle est essence. Son objet, pourtant, est à revoir. Mettre à mort l'espoir ? Pourtant, lui aussi se terre et la réalité ne m'aide pas. Et les mots. J'ai failli faire tout exploser. La boussole qui m'indique le flou. Mon changement même est désorienté.
Je n’ai jamais été très loin de l’implosion.

Mes paupières papillonnent, s’efforcent de rester ouvertes mais, devant le flou qui s’offre à moi, se referment. Le mot ‘ensemble’ m’est parvenu, lointain. Je voudrais aligner des mots mais mes lèvres s’animent dans le vide. Et puis je tente de me redresser. Mais ma tête tourne et très vite, je me rallonge. Ça tangue. Je grimace et parviens à articuler une ineptie :

« Vous en faites pas… j’vais très bien… »
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MessageSujet: Re: I am nowhere. [Jay' + Irvin]   I am nowhere. [Jay' + Irvin] Icon_minitimeLun 4 Jan - 0:27

HS/ J'te le fais pas dire :d

Irvin pose alors une grande question à laquelle je n’ai absolument pas réfléchi, et j’hésite franchement entre faire comme si je n’avais pas entendu ou hausser des épaules. Au final, j’hausse quand même des épaules, en attrapant la clope et le briquet qu’il me tend gentiment, gardant un air parfaitement naturel sur le visage. (De toute façon, c’est pas comme si j’arborais souvent une autre allure, hum. J’en suis foutrement incapable, et j’pleure pas après, parce que ça m’a vachement servi dans la vie.)

« Je crois que oui. »

Ça peut paraître con, mais je peux espérer que mon ton très définitif atténue cette impression d’amateurisme sentimental qui se dégage pas très subtilement de mes paroles. Après réflexion, ça le fera sûrement pas, et c’est pas très grave. On ne meurt pas de trop en montrer, je suis parfaitement bien placé pour le savoir. Comme la partie égoïste, voire égocentrique de mon esprit a été coulée en béton armé, je cherche même pas à savoir pourquoi Irvin s’intéresse à ça. J’ai déjà Shu à gérer, j’peux pas en plus me charger des états d’âme d’Irvin. Je suis le gars qui est infoutu de s’occuper d’un cactus, et déjà ma propre personne, c’est chaud par moments (sauf que je m’aime trop pour me laisser crever, merci ego). Alors les autres … un à la limite, deux non.
Et puis je suis pas très doué en psychologie et tous ces trucs tellement humains. C’est d’ailleurs pour ça que je peux remercier je ne sais qui d’avoir fait en sorte que je sois gay, j’aurais jamais été capable de gérer une fille. Horreur. Frisson, et tous ces trucs.
J’allume ma cigarette après l’avoir coincée entre mes lèvres, observant Shu qui s’agite un peu. Pas mal. Malheureusement pour lui, je sais vraiment pas quoi faire en pareil cas, j’ai jamais passé de formation de secouriste dans ma vie. (Ou peut-être que si, mais alors j’me souviens même pas l’avoir fait, donc les gestes … aucune chance.) J’en reviens à Irvin, posant une main sur le bras de Shu sans trop y penser, c’est un genre de geste automatique. Sûrement que c’est très chargé en signification au niveau psychologique mais … je me suis déjà exprimé sur mes compétences en la matière, j’vais pas me répéter quand même.

« T’inquiète pas. Il est à moitié dans les vapes, tu vois bien … »

Qu’est-ce que je peux bien lui dire au p’tit père moi hein ? J’ai beau essayer de faire comme si j’avais rien vu, j’vois bien qu’il est pas très à l’aise (je suis le roi de l’euphémisme). Mes doigts bougent de quelques millimètres sur la peau de Shu, alors que je me dis qu’il faudrait vraiment qu’on parle de tout ça avec Shu. Malheur, horreur (encore une fois, hé oui), j’ai jamais été très bon en conversation.
Bah, on verra bien, avec un peu de bol c’est lui qui voudra discuter de tout ça, et j’aurais qu’à attendre d’entendre ce qu’il en pense … (Le courage ne m’étouffe pas, je suis au courant. Je ne sais pas de quoi j’ai peur, et qui m’empêche d’avancer, mais le fait est que j’ai peur. Et que je n’avance pas. Tant pis.)
J’en reviens à Shu, appuyant ma main droite sur son épaule pour qu’il se recouche, et inutile de préciser que je ne crois pas une seconde à ce qu’il vient de dire.

« Très marrant, Shu. »

C’est pas de la méchanceté, c’est de l’humour, sauf que je suis sacrément pince-sans-rire (surprise). J’écrase ma clope dans le cendrier qui traîne dans les environs et relève les yeux sur Irvin. J’ai la vague conscience qu’il faut que je me bouge. Et non pas que je bouge quelqu’un d’autre.

« Je vais chercher le médecin … tu restes avec lui ? J’en ai pas pour longtemps. »

Avant d’avoir attendu la réponse, je pars en quête du médecin de la prison, en espérant qu’il soit dans son bureau.
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