Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl]

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Adélie Roche
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MessageSujet: Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl]   Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl] Icon_minitimeMer 29 Oct - 2:34

Je m'éveille. À l'aube, vous vous en doutez. Comme toujours. J'ai mal aux yeux, je suis fatiguée. Mais je ne pourrai pas dormir davantage, je le sais. Cela fait quelques temps que je travaille dans cet Enfer, à présent. J'ai perdu toute notion de temps ou d'espace. Nous sommes ici et aujourd'hui. C'est tout ce que je sais. Le reste est inutile, au fond... Je n'ai pas d'échéances précises à tenir, il ne me sert à rien de connaître la date. Et quant au lieu... Je vais de ma chambre à la salle de bain, de la salle de bain à l'infirmerie, et puis parfois je fais un tour dans la prison – et je me perds généralement. Il n'y a rien autour de nous que des terres désolées, desséchées. Autrement dit, c'est comme si je me trouvais dans un endroit où le temps et l'espace n'existent pas. Mes journées se ressemblent pour certaines, d'autres sont plus violentes. Tout n'est qu'un grand recommencement. La musique m'accompagne où que j'aille, et me permet d'oublier parfois le monde extérieur, pour quelques instants. Jusqu'à présent, je n'ai pas croisé le directeur une seconde fois, et je crois que c'est tant mieux. Je n'ai jamais vu un homme aussi terrifiant, je crois. Encore que celui qui partage ma chambre n'est pas mal non plus, dans le genre. Je n'ai pas encore eu l'occasion de discuter avec lui, et plus ce moment tardera, et mieux je me porterai, je crois... Je ne sais pas pourquoi son regard me fait aussi peur. Il doit être quelqu'un de gentil, c'est à peu près certain, vu sa profession. Mais tout de même... Je n'ai croisé son regard qu'une fois, et je n'ai plus osé lever les yeux vers lui.
C'est drôle, mais l'unique fois où j'ai croisé le directeur m'est resté dans la tête, comme ancré à ma mémoire. Cet homme m'obsède. Enfin peut-être pas à ce point, mais son image m'apparaît souvent quand je pense à ce lieu. Il m'a sauvée de je ne sais quoi – de quelque chose que je me refuse à imaginer – puis il s'est montré odieux avec un prisonnier, jusqu'à le menacer parce que je faisais mal mon travail et à le reléguer au rang de... d'animal. Et puis comme si rien de toute cela ne s'était passé, il s'est mis à me donner des cours sur la manière de faire. Il a même conseillé de donner un repas au prisonnier et de prendre soin de sa santé. Je n'arrive pas à comprendre qui il est, c'est troublant. Imprévisible, insaisissable. Je crains chaque jour de le croiser à nouveau tout comme j'aimerais en savoir un peu plus sur lui.
Et ça me perturbe.
Je me lève sans un bruit après avoir enfilé mon uniforme, je ne veux pas réveiller le prêtre. Puis je me saisis de mon lecteur mp3 et je sors de la chambre sans un bruit, comme tous les jours. Chaque matin les mêmes gestes, rien ne diffère d'un jour à l'autre. Peut-être que ces habitudes me permettent de ne pas me perdre, je n'en sais rien. C'est un peu comme une sorte de rituel. Mais au fond, il n'y a peut-être aucune raison précise. Je le fais, c'est tout. Enfin peu importe. Une fois dehors, je ferme la porte en silence et je mets mes écouteurs dans mes oreilles. J'allume la musique à bas volume, et me voilà en train de chevaucher dans une prairie de la Terre du Milieu. J'oublie un instant les pierres froides qui m'entourent pour imaginer cette grande chevauchée fantastiques. Tout en écoutant, je commence à me diriger vers les salles de bain pour la toilette. À cette heure-là, il n'y a jamais grand monde dans les couloirs. Il arrive de croiser un gardien, mais en général je baisse les yeux et je trace. Je feins l'indifférence et m'arrange pour qu'on ne m'adresse pas la parole. En général, ça marche. Jusque là, je n'ai pas eu de problème avec cette technique.

J'arrive à la salle de bain, prends une douche rapide, comme tous les matins, puis passe à nouveau mon uniforme avant de remettre la musique. Cette fois, je me retrouve dans le dix-neuf-ième siècle japonais, dans un petit village. La culture du riz et la vie paisible des villageois. Une musique calme... C'est agréable. Et maintenant, je fais quoi ? Est-ce que je vais à l'infirmerie tout de suite ? Il y a quelques patients dont je dois m'occuper, ce matin. Hum... Mais j'ai faim. Hier, je n'ai pas mangé. Je n'ai pas eu le courage d'aller au réfectoire. Je m'efforce de m'y rendre assez régulièrement, mais je ne parviens pas encore à y aller tous les jours. Il y a toujours un blocage. Cela dit, il faut reconnaître qu'il y a du progrès, depuis Sadismus. Est-ce que j'ai le courage, aujourd'hui ? Voyons voir... Le réfectoire est dans la tour Ouest, donc à peu près à la même distance que le Donjon. À cette heure, il n'y a personne dans la cour. Hum... Et est-ce que ce sera ouvert ? Non, c'est l'ennui. Il me semble pas. Je ne vois pas pourquoi ça ouvrirait aussi tôt alors que les prisonniers et la plupart des employés dorment encore. Bon. C'est pas grave, j'irai une autre fois. À midi, si je m'en sens le courage.
Je me dirige donc vers le Donjon pour prendre mon service. La musique s'écoule dans mes oreilles, je m'efforce de ne pas prêter trop attention à ce qui m'entoure. J'espère, comme chaque jour, ne croiser personne. Plus vite je serai dans l'infirmerie, et mieux je me porterai. Là-bas, je ne suis pas seule, certes. Mais j'ai pris mes marques, et je m'y sens un peu plus en sécurité dans les couloirs. Il est hors de question que je rencontre encore quelqu'un dans les mêmes conditions que ma rencontre avec le directeur. J'étais dans une position de faiblesse qui ne me plait pas du tout. Plus jamais ça. Mais en général, j'arrive suffisamment tôt pour ne pas croiser trop de personnes. Une ou deux au maximum, la plupart du temps. Et puis à l'infirmerie, j'arrive à supporter la présence du médecin et du gardien. Et de Bella, aussi. Je n'ai pas encore eu l'occasion de lui parler, car il y a beaucoup de travail. Ça m'a fait tout bizarre quand j'ai vu que c'était elle, le prisonnier assigné à l'infirmerie. J'avais eu un doute lorsque le prisonnier m'a dit qu'une certaine Hope viendrait nous assister, mais je n'étais pas sûre, et loin de là. Cela faisait deux ans que je l'avais rencontrée, environ, et également deux ans que je ne l'avais plus revue. Mais nous sommes tellement prises par le travail que nous n'échangeons pas plus que quelques mots. Je n'ai pas oublié la manière dont elle avait essayé de me rassurer, à mon arrivée à Sadismus. Je ne sais pas comment elle a pris le fait que je n'étais plus une prisonnière. J'ai un peu peur de sa réaction, c'est pourquoi je suis contente d'avoir beaucoup de choses à faire. J'espère juste qu'elle ne m'en veut pas de lui avoir menti.
La musique change, me donne envie de pleurer. L'une de mes musiques préférées. Pleine d'émotion, si douce... Je l'adore. Même si elle me donne à chaque fois l'impression de déprimer complètement. Tant pis. J'arrive enfin à l'infirmerie, la porte est fermée. Je sors ma clé et ouvre. Il n'y a encore personne, hormis le gardien. Je le salue brièvement avant de me mettre à la tâche. J'éteins aussi mon lecteur mp3, car j'estime que ce n'est pas très poli de s'occuper des gens sans leur prêter attention. Je range le petit appareil dans ma poche et au travail.

Un coup d'œil à l'horloge, midi. Je n'ai pas vu le temps passer, mais j'ai faim. J'ai refait les pansements de trois patients, lavé l'un d'entre eux qui ne peut pas bouger du lit. J'ai également eu à soigner un prisonnier qui est sorti un peu mal en point d'une salle de torture... J'ai toujours du mal à me faire à l'idée qu'il y a des salles de torture ici même, dans la même tour du même château, et à notre époque. C'est choquant, je trouve. Et ça me retourne l'estomac à chaque fois que j'ai une preuve de plus de l'existence de ces endroits. Comment l'humain peut-il autant haïr l'humain ? C'est effrayant, je trouve... Ils sont nos frères, non ? Des exclus, des moins que rien. Le monde humain fait partie du monde animal. Les animaux aussi sont cruels, parfois... Mais nous nous vantons de notre conscience et de notre intelligence, alors que nous agissons exactement comme des animaux sauvages. N'est-ce pas pire, quand on y réfléchit ?
Je m'efforce de faire mon travail au mieux, en suivant les conseils que l'on m'a donnés et que l'on me donne parfois. Je ne parle pas beaucoup plus qu'avant, cela dit, et mes réponses sont toujours succinctes. Mais il y a déjà du progrès, alors... Le reste viendra plus tard. Je l'espère, tout du moins.
J'ai faim.
D'un côté, je pourrais peut-être attendre encore... Il va y avoir du monde dans les couloirs, dans la cour, dans la tour Ouest, et puis dans le réfectoire. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de m'exposer ainsi. D'un autre côté... On m'a déjà dit que ce n'est pas très bien de travailler alors que je n'ai pas mangé depuis plus de vingt-quatre heures. Et puis si je reste ici... Il n'y a plus rien de particulier à faire. Cet après midi, oui. Mais pas maintenant. Si je reste ici, je croiserai des gens, c'est certain. Et comme je ne serai pas en train de travailler, il faudra bien que je leur adresse la parole. Bon, c'est décidé. Je vais au réfectoire. Allez. C'est pas bien dur, tout de même. J'essaie en vain de trouver des occupations très urgentes, mais c'est en vain. Je n'ai rien à faire. Je remets mon lecteur mp3, l'allume et puis sors. La musique de tout à l'heure reprend, elle n'était pas terminée. À nouveau, j'ai l'impression de déprimer. Mais cela ne me gène pas, ce morceau est si beau !
Je marche vite, je veux croiser le moins de monde possible. Personne, si c'est possible. Mais j'en doute. Il me faut moins de deux minutes pour arriver dans le réfectoire... bondé. Bon. On respire un grand coup et on s'avance. Il y a du monde, beaucoup trop de monde. Je n'aime pas ça du tout. Je m'efforce de cacher mon malaise derrière un masque d'indifférence, et essaie d'oublier tous ces gens en écoutant la musique. Mais c'est peine perdue, tout le monde parle et je n'entends plus rien. J'éteins l'appareil mais garde les écouteurs dans les oreilles, pour faire comme si. Je sais pas pourquoi je fais ça, mais je le fais toujours. Peut-être pour décourager ceux qui voudraient m'adresser la parole. Un peu comme un panneau 'ne pas déranger'. Quand c'est à moi, je me sers et je me dépêche de filer. J'espère que je pourrai trouver une table de libre, parce qu'avec le monde qu'il y a, j'en doute un peu. Je jette un regard circulaire sur la salle. C'est vraiment bondé, je commence à me sentir mal. Je vois une table libre dans un coin, mais c'est à l'autre bout. Tant pis, courage ! Je commence à avancer à pas rapides, en essayant de ne pas me focaliser sur les regards que les gens pourraient me lancer. Pourquoi me regarderaient-ils ? Aucune idée. Mais pourquoi pas ? Je dois faire un peu tache dans cet univers violent, non ? Une espèce de gamine en blouse blanche qui doit avoir l'air complètement paniqué.
Vertige, encore.

J'arrive enfin à la table. Je pose mon plateau avec un empressement non dissimulé. Quand je suis ici, je n'arrive même pas à observer la salle dans laquelle je me trouve, tant je suis obnubilée par toute ce qu'il y a autour. Tous ces gens, ce bruit, ces odeurs... Je sais même pas comment j'arrive à manger alors que je me sens aussi mal. Mais parfois la faim prend le pas sur tout le reste. Je vais pour m'asseoir quand je me fais bousculer par quelqu'un. Heureusement que j'avais déjà posé mon plateau, sinon j'aurais pu dire adieu à mon repas. Je me vois mal faire la queue une seconde fois. Sous la surprise et le malaise combinés – d'autant plus que je commence à avoir sacrément faim –, je tombe en arrière. Je rougis, m'attendant à entendre des rires s'élever. C'est la coutume, non ? D'humilier ceux qui se font remarquer en public... Rien. Mais je suis sûre que certains doivent rire. Ils se cachent, c'est tout. Je rougis et me relève précipitamment, avant de bégayer d'une voix blanche :

« D... Désolée... »

Oui oui, vous avez parfaitement compris. C'est moi qui ai été bousculée, moi qui m'excuse. Comment ? Quelque chose vous choque là dedans ? C'est sans doute parce que vous me connaissez mal...
Je garde les yeux baissés et je m'assois. Je me terre contre le mur et commence à manger en essayant de ne pas montrer que je prête attention à tous ces gens. Je crois que si l'on ne m'avait pas bousculée, je serais quand même tombée, parce que j'ai le tournis. La table est assez grande, et puis je crois que c'est à peu près la seule où il n'y a personne. Alors j'espère que personne ne viendra s'asseoir à ma table, je ne sais pas comment je réagirais si c'était le cas. J'aime pas avoir l'air démunie et faible. J'aurais pas du venir, j'aurais mieux fait de me trouver un coin obscur où passer le temps. Comme je faisais au lycée, je m'en souviens encore. Il y avait un couloir où jamais personne ne passait entre midi et deux, pas même les surveillants. Autrement dit, personne ne pouvait me déranger ou me demander de sortir. Ici, il doit y avoir des endroits un peu pareils. Des couloirs obscurs, au sommet d'une tour ou ailleurs. Il faut que je trouve. Un endroit où me retrouver, ou me calmer quand je me sens trop mal. Comme maintenant. J'ai envie de finir de manger à toute vitesse puis de partir en courant. L'ennui, c'est que je n'ai nulle part où aller. Alors ça ne sert à rien de manger vite. Pas aujourd'hui. Plus je prendrai mon temps, et plus tard j'aurai à marcher au milieu de tout ce monde pour reporter mon plateau. Plus tard j'arriverai à l'infirmerie, aussi. Et donc, plus je prends mon temps, et plus j'ai de la chance d'avoir beaucoup de travail à mon arrivée à l'infirmerie.
J'espère juste que personne ne viendra s'asseoir...

[J'espère que ça te convient ! =D]
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Carl Hyde
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MessageSujet: Re: Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl]   Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl] Icon_minitimeMer 19 Nov - 6:19

Parfois lorsque je me réveille trop tôt et que je suis submergé par ma claustrophobie. Je souhaite tellement sortir. Je tente de m’imaginer ma famille, qui doit avoir beaucoup changé depuis l’unique photo que j’ai d’eux. Les enfants grandissent rapidement. Mes jumeaux devaient avoir près de cinq ans maintenant. Lorsque je les avais rencontrés pour la première fois c’était à Sadismus. J’avais appris cette journée là que la personne que j’aimais et que je fréquentais depuis un certain temps était en vie, et qu’elle était tombée enceinte de moi avant mon arrestation. Lorsqu’elle était parvenue à me retrouver elle avait déjà deux enfants magnifiques, un garçon et une petite fille, en bonne santé et qui comme elle me l’avait si bien fait comprendre cette journée là, attendaient leur père.
Quatre longues années s’étaient passées depuis ce jour. Malgré ce que j’étais, ce que j’avais pu faire dans le passé et ce que je pouvais toujours faire maintenant sans le moindre remord. Je voulais voir ma famille plus que tout au monde. Mais je l’avais avertie. Je ne voulais plus qu’elle vienne me voir, je ne voulais pas qu’elle tente d’entrer en contact avec moi, peut importe la raison. Mais même si je ne regrettais pas ce choix. À chaque jour je déplorais de ne pas pouvoir les voir.
La porte de ma cellule s’ouvrit finalement. Je me lève, je suis déjà vêtu, près à sortir. Je ne reste pas là un instant de plus, j’ai toujours la crainte de m’en prendre aux autres occupantes. Je ne les connais pas toutes mais je connais bien Bella, et je ne veux pas lui faire de mal. J’avais besoin de prendre l’air. Aujourd’hui je suis parvenu à me contrôler, ce n’est pas la même histoire à chaque jours. Lorsque mes crises sont particulièrement violentes je suis dangereux, pour les autres mais également pour moi-même. Un soir, il n’y avait pas eu de manutention ce jour là, habituellement je me donnais à fond toute la journée, je travaillais tellement fort que j’arrivais dans la cellule complètement épuisé et exténué, je m’endormais rapidement sans m’en prendre à qui que ce soit. Mais cette journée où il n’y avait pas eu de boulot, j’avais fais une sacré crise, mais comme par une certaine chance j’étais seul, c’était moi qui souffrait. La douleur ne m’effrayait pas. Mais je m’amochais salement, je n’étais pas allé à l’infirmerie, je préférais encore souffrir en travaillant toute une journée que de rater une journée de boulot et risquer de tuer Bella ou de me blesser encore plus.

Je m’étais rendu dans le réfectoire. Je commençais tôt, à ma demande j’avais beaucoup de travail, j’étais travaillant, ce n’était pas un problème. J’attendais pour avoir ma part. Ce ne fut pas tellement long, il était encore tôt. La plupart des gens qui se trouvaient ici devaient commencer tôt à travailler. Il y avait quelques gardiens, mais habituellement les choses étaient plutôt calmes. Moi je l’étais, je m’étais rendu dans la cours, j’avais pris de grandes bouffées d’air frais. Bref, c’était tout ce qu’il me fallait pour que ma journée se débute bien. Ce fut de courte durée. En allant vers une table libre, un homme me bouscule, je ne renverse rien heureusement, nous n’avons pas de très grosses portions, si je dois travailler le ventre vide je ne vais pas tenir le coup. Je me rends rapidement compte que je n’étais pas la personne visée dans cette bousculade. Il fait tomber une jeune femme en blouse blanche. Médecin probablement. Je fronce les sourcils. Pourquoi s’en prendre aux docteurs? C’étaient habituellement les rares personnes qui pouvaient quelque chose pour nous. Je n’aurais probablement pas bronché si c’était un gardien quelconque. Mais je n’aime pas cette situation.
Elle s’excuse. Je baisse un peu la tête, observant cette jeune femme d’un air étonné. Pourquoi est-ce qu’elle s’excuse alors que c’est cette brute qui l’a renversé? Je ne bouge pas. J’ai l’impression qu’ils n’iront pas plus loin. Elle aussi. Mais ce n’est pas le cas. Ils sont trois, et ils s’installent à la table, la rendant très mal à l’aise.

J’en ai assez vu. Ils la narguent, se moquent d’elle, et elle ne réagit pas. Moi je réagis. Avec impulsivité, comme à mon habitude. Cette impulsivité finira par me tuer. Je ne suis plus aussi jeune qu’eux. J’ai 39 ans maintenant. Bien que j’ai l’air un peu plus jeune, la prison ne m’aide pas à rajeunir davantage. Je suis beaucoup plus mince alors qu’avant j’avais une bien meilleure carrure. Mais je suis toujours imposant, bien plus que ses gringalets qui s’amusent aux dépends de la jeune femme. Sèchement je dépose mon plateau devant elle.

« C’est ici que je mange » dis-je agressivement, question d’avoir l’air beaucoup plus méchant que je ne le suis.

Je n’aime pas faire ce genre de chose. Habituellement je laisse les gens se débrouiller entre eux, je ne me mêle pas de ce qui ne me regarde pas. Mais visiblement, personne ne lui viendra en aide. Les gardiens au bout de la pièce discutent entre eux, ils ont remarqués l’altercation mais il ne lèverons pas le petit doigt. Tant pis, autant bien mettre un peu de piquant dans ma vie, quoi de mieux que de m’en prendre seul à trois autres personnes. J’ai l’habitude de la prison, j’ai beaucoup plus d’expériences que ces trois idiots. Je sais qu’ils n’ont pas la moindre chance. Et pourtant je ne suis pas du genre très vantard. L’un d’eux se lève et tente de s’en prendre à moi. Un vif coup sur le nez et il est hors jeux. Moi je grimace un peu. J’ai les mains amochées par ma dernière crise de claustrophobie, alors frapper n’a rien de très agréable pour moi. Les deux autres décident d’attaquer en même temps. Voilà un choix intelligent. Si bien que je reçois un coup de poing dans la figure, mais rapidement je brise le nez de l’un d’eux et l’autre décide d’abandonner de lui-même. Ils n’en demandent pas davantage. Le combat s’est très rapidement terminé, et moi je n’ai reçu qu’il coup de poing qui fait enfler ma pommette droite et rien de plus. J’ai les mains endoloris par contre.

Je m’installe finalement à la table. Je viens de me battre pour cette place. Je vais au moins l’utiliser. Et puis, bien qu’elle semble désirer être seule, je ne crois pas être de pire compagnie que les idiots qui s’en étaient prit à elle. Non, je ne parle par énormément. Je frotte un peu ma joue douloureuse puis je prends une bouchée de ma nourriture, j’ai faim, et malgré le fait que ce soit totalement dégueulasse, … je me suis habitué au gout avec le temps. Nous sommes silencieux, personne ne parle. Puis je décide de dire quelque chose. Je suis également impulsif au niveau des paroles. Et je viens de songer à une chose qui m’énerve un peu en fait. Je laisse tomber ma fourchette et je demande soudainement :

« Pourquoi vous êtes vous excusée?? Ça n’a aucun sens, cet idiot vous a bousculé, et non le contraire. »

Je la fixais d’un air interrogatif. J’étais le genre de personne qui faisait tout très impulsivement. Je n’étais pas très bavard, je ne partageais pas mes émotions, je ne parlais pas beaucoup de moi. Mais lorsque je songeais à quelque chose qui avait un peu d’importance pour moi, je n’hésitais pas à le dire. J’oubliais parfois que ce n’était pas tout le monde qui s’avait se défendre, qui était assez fort pour se battre. Et disons que cette jeune femme, qui avait l’air toute jeune ne semblait pas très forte. Mais malgré ça, j’étais étonné, tout le monde avait un mécanisme de défense non? Une certaine répartie. Pour rester aussi impassible, je me demandais d’où pouvais venir cette jeune femme.
Je glisse de nouveau ma main dans ma figure et je sens un peu de sang. Je grogne en sentant ma pommette douloureuse. Elle est fendue. Ce n’est rien, mais c’est tout de même désagréable. Ce qui me gène le plus ce sont mes mains. J’aurais bien besoin d’un bandage.
Mais un bandage m’empêcherait probablement de travailler. Alors il est hors de question pour moi de les soigner dans ce cas. Le problème est qu’elles ne guérissent pas. J’observe Adélie, mais je ne dis rien de plus. Je ne cherche pas à l’épargner, ne pas lui parler pour ne pas lui déplaire. Au contraire, je m’en fiche de ce que l’on pourrait penser de moi.

[Désolé pour le temps que j'ai mis à te répondre ... Ça me plait toujours ^^]
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Adélie Roche
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MessageSujet: Re: Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl]   Comme une louve poussée par la faim affronterait le monde des Hommes... [Carl] Icon_minitimeMar 25 Nov - 16:27

[Pas de soucis, prends ton temps Very Happy]

Je commence à manger en essayant d'oublier au mieux tout ce qui se trouve autour de moi. J'ignore si le prisonnier a fait exprès de me bousculer, mais visiblement ça l'amuse beaucoup. Lui et deux ou trois autres armoires à glace commencent à m'encercler et à se moquer ouvertement de moi. Je fais mine de les ignorer, mais j'ai vraiment du mal. Ils s'assoient à ma table, rient à gorge déployée, et moi je me sens m'enfoncer dans le sol. Les larmes me montent aux yeux, mais pour une fois, il est hors de question que je les laisse couler. Je serre les dents, je me concentre sur mon plateau tout en leur ordonnant mentalement de me laisser tranquille. Allez vous en, allez vous-en ! Laissez-moi tranquille ! Mais évidemment, cela ne marche pas. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils s'en aillent tranquillement. Simplement... L'espoir fait vivre, non ? Je porte un morceau de ce qui est dans mon assiette à ma bouche, mais je n'ai plus faim. Je n'aurais pas du venir ici, ça non. J'aurais mieux fait de rester dans l'infirmerie... Une boule dans la gorge, l'estomac noué. L'assiette tourne, la grande salle tourne. Tout n'est plus que mouvements chancelants, je voudrais disparaître. Et eux continuent à se foutre de ma gueule. Je ne suis rien qu'un objet de rires, une petite chose risible, bonne à jeter.
Soudain, je sursaute, quelqu'un a posé son plateau juste en face de moi, et annonce que c'est ici qu'il mange. Le ton qu'il emploie est sans appel et me fait un peu peur, mais je ne bouge pas, je ne le regarde pas. Je n'arrive toujours pas à avaler, je me sens de plus en plus mal. Je n'ai qu'une envie, c'est de me lever et de partir en courant, loin d'ici. Très, très loin. Je crois que je peux repartir, maintenant, c'est clair que je n'ai pas le cran d'assumer ce pourquoi je suis ici. Je suis trop faible et trop lâche. Quel idiot, ce psy ! Et voilà que je ressasse toujours les mêmes idées irréalisables. C'est trop tard à présent, je ne pourrai pas retourner à la maison avant un long moment. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il est hors de question que j'écrive une lettre de démission ou que j'agisse de manière consciente en vue de me faire licencier. Maintenant que je suis là, je ferai tout ce que je peux pour effectuer mon travail du mieux que je peux, je me connais. Et vu que le directeur a l'air relativement patient avec moi, je doute qu'il me licencie de sitôt. Pourtant, je crois que ce serait un bienfait pour l'infirmerie si je n'y officiais pas. Il devrait s'en rendre compte. Et le plus tôt possible. Même si je supporterais mal d'être virée, ce que je prendrais pour moi, j'en ai la certitude. Au lieu de lire que je fais mal mon travail, je lirais que je suis mauvaise. Point. Eh oui,c'est idiot. Mais c'est comme ça.
Bref, revenons à la situation présente. Les trois personnes qui se moquaient de moi commencent à se battre avec le nouveau venu, je n'ose pas regarder, peut-être de peur de croiser le regard de l'un d'eux. Je ne vois la scène qu'en coin, je crois que celui qui vient d'arriver a le dessus. Et je ne me suis pas trompée, le voilà qui vient s'assoir en face de moi. Je garde les yeux baissés, je dois être bien rouge. Ça ne m'étonnerait pas qu'il se mette à rire, lui aussi. Je ne mérite pas mieux, après tout. Qui suis-je pour demander que l'on ait des égards pour moi ? N'est-ce pas me nuire que de quémander un peu de tendresse ? Je me noie dans un rêve éveillé, c'est pitoyable. Jusque là, personne n'est venu pour me tirer de ce songe un peu – beaucoup – naïf. Il y a eu quelques tentatives, mais personne n'a vraiment insisté. À commencer par mon psy. C'est censé être un thérapeute, mais à part me faire parler, il n'a pas fait grand chose. Peut-être veut-il que j'y mette un peu du mien, peut-être est-ce la raison de mon stage en ce lieu lugubre. Il veut que je me soigne de moi-même. N'a-t-il pas remarqué combien je suis faible ? Je ne sais pas si vous avez remarqué quelque chose de drôle chez moi, je passe ma vie à me contredire. Amusant, n'est-ce pas ? Non ? Ah, possible...

« Merci... »

Voix rauque, volume sonore des pas d'une souris. Je pense qu'il n'a pas du entendre, c'est fort probable. Surtout avec tout le bruit qu'il y a autour. Il faudrait que je me répète, car je n'ai pas envie qu'il m'en veuille de ne pas l'avoir remercié – et rien à voir avec le fait qu'il vienne de faire fuir trois brutes, je vous assure. Seulement, je crois que je n'en ai même pas la force. D'ailleurs, si ça se trouve il voulait vraiment s'assoir là, et la bagarre n'a rien à voir avec moi. Mais franchement, j'en doute. Et puis dans tous les cas, il m'a débarrassée d'eux, alors je me dois de le remercier, quelle qu'ait été sa motivation première. Je lève un œil discret vers lui, je crois qu'il a pris un coup à la pommette. Peut-être que je devrais lui proposer de le soigner, mais... Non, je n'ose pas. Je m'en veux terriblement, mais je préfèrerais qu'il me demande lui-même. Heureusement, il n'a pas l'air trop amoché, ma conscience est sauve. Pitoyable, hein. Non, bien sûr que non, ma conscience n'est pas sauve ! Je fais partie du personnel de soin, je suis censée soigner, c'est mon boulot ! Merde, mais quelle idiote, décidément ! J'ai envie de m'excuser, mais il risque de me demander pourquoi je m'excuse, et alors je devrais m'expliquer. Et finalement, ça reviendra au même que si je lui avais proposé immédiatement de le soigner. Raaah, quelle idiote ! Il aurait du me laisser me débrouiller seule, tiens. Pour voir comment ça se serait terminé. Ça m'aurait fait du bien. Il n'y a pas une corde, dans le coin, que j'aille me pendre ?
C'est sûr, depuis que les années tracent
Y en a qui sont restés sur le bord du chemin.

Tiens, c'est la chanson que j'écoutais il y a pas dix minutes. Pourquoi me revient-elle à cet instant précis ? Révélateur ? Peut-être... Après tout, je me reconnais bien dans cette chanson. Vraiment bien, en fait. Enfin ça dépend des jours. Mais bref, cessons d'y penser, à quoi bon ? Je ne suis pas seule, je suis ici pour manger, et rien ne sert de se perdre dans des pensées inutiles. Je reporte donc mon attention sur ce qui m'entoure, à savoir cet inconnu et mon assiette.

Bon, je suis ici, il faut que je mange. Je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien. Tout ça quoi ? Rien que le fait de me présenter au réfectoire, c'est déjà beaucoup, je vous assure... Je n'ai plus faim, mais je dois manger, j'ai le ventre vide depuis trop longtemps. Je finis par prendre ma fourchette et manger une bouchée. Ça passe mal, d'autant plus que ça a mauvais goût, mais j'avale tant bien que mal. Hors de question que je revienne demain ! Plus tard j'aurai à affronter une nouvelle fois cet endroit, et mieux je me porterai. En particulier si ces types sont encore là la prochaine fois. Je ne veux pas risquer de les croiser à nouveau. La fourchette de l'homme tombe soudain dans son assiette, je sursaute. Et je blêmis lorsqu'il prend la parole, s'adressant à moi pour la première fois. Je lève un regard timide vers lui, il semble attendre. Et moi je rougis. Je sais que je ne devrais pas m'excuser à tort et à travers. Que cela me nuit plus que ça ne m'apporte. Beaucoup plus, même, puisque ça ne m'apporte rien, pas même les égards que j'espère, pour preuve le comportement de ces trois prisonniers. Mais après tout, ce n'est pas vraiment de leur faute, ils ne sont pas les seuls responsables, j'en suis persuadée. Leurs parents, leur environnement et le fait qu'ils aient été enfermés ici jouent aussi un rôle. Si je suis gentille avec eux, peut-être le seront-ils avec moi, non ? Non, apparemment, cela ne marche pas ainsi. C'est ce que m'avait dit le directeur, et je n'ai pas voulu le croire. Je ne veux toujours pas le croire, d'ailleurs. Je m'entête peut-être à m'accrocher à une réalité voilée, peut-être que tout cela est vain. Sans doute, même. Mais jamais je n'admettrai que les gens ne peuvent pas changer. La criminalité n'est pas inscrite dans les gènes et ce qui a été appris peut être désappris.
Oui, je sais... C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Laissez-moi dans mes rêves, s'il vous plait, tout y est tellement plus simple. Mais apparemment, cet homme n'est pas disposé à me laisser tranquille. C'est ce que je voulais, non ? Qu'on me secoue. Lui le fait très bien, le timbre de sa voix serait presque teinté d'agressivité. Mais finalement, je ne veux plus qu'on me secoue. En théorie, je le veux. Je le veux pour un avenir plus ou moins proche. Mais quand le moment arrive, je préfère qu'il soit repoussé, c'est mieux. Entre la santé mentale, le bien être et la tranquillité, je choisis la tranquillité. Pourquoi ? C'est moins risqué. En restant terrée, je ne risque pas de faire une chute. Je n'ai pas à affronter ce que je n'aime pas et ce qui me fait peur. Je vous avais bien dit que j'étais lâche. Il serait peut-être enfin temps de me croire. Après quelques instants de silence, je réponds en bafouillant, de ma voix toujours aussi rauque :

« Euh... Ben... Il a pas fait exprès... Je crois... »

Oui, je suis parfaitement consciente que cela ne m'impose pas de m'excuser. C'est quand même lui qui m'a bousculée. Je me racle la gorge puis ajoute en marmonnant, comme pour me justifier :

« Et puis je regardais pas trop où j'allais... C'est ma faute aussi. »

Je baisse les yeux. Ne vous inquiétez pas, je sais à quel point je suis ridicule. Regardez-moi, on dirait une gamine que l'on vient de gronder. J'ai envie de m'excuser auprès de cet inconnu pour m'être excusée précédemment. Amusant, non ? Non. Pas du tout. C'est juste terriblement pathétique. J'essaie de cacher ma honte, mais c'est dur. Je me demande comment il va réagir à mes paroles, j'espère que ça ne va pas l'énerver, il semble en être capable. Je ne veux pas finir le nez en sang comme les autres... Toujours est-il que si je n'avais pas le regard constamment baissé vers mes pieds, j'aurais peut-être évité l'impact. Est-ce si grave que cela de s'excuser ? Ne vaut-il pas être trop poli que pas assez ? Je n'en sais plus rien, à vrai dire. Je crois que les gens n'aiment pas que l'on se montre trop conciliant. Pourquoi, je l'ignore. Je ne suis pas dans leur tête, après tout. Mais en fait, quand j'y réfléchis, je n'aime pas non plus que quelqu'un passe son temps à s'excuser ou à demander pardon. Mais je ne sais pas pourquoi non plus. Eh oui, encore une fois je me permets de faire ce que j'accepte moins chez les autres. Bah, on commence à avoir l'habitude, non ?
Je lève une nouvelle fois le regard vers lui, en essayant de ne pas avoir l'air de le dévisager. Tiens, du sang sur sa pommette. Il est peut-être plus blessé que je ne l'avais cru, je ne peux décemment pas le laisser ainsi. C'est bien ça mon métier, non ? Soigner des gens. D'autant plus que s'il est blessé, c'est de ma faute. Parce qu'il a voulu me défendre. Quelle égoïste je fais ! Si je devais attendre que l'on me demande de l'aide à chaque fois, je crois que je ne soignerais jamais personne. Il faut dire que d'habitude, les gens blessés viennent d'eux-mêmes à l'infirmerie, ou alors ils y sont emmenés par des gardiens. Je crois bien que c'est la première fois que j'ai affaire à un cas comme celui-là – il faut dire que je m'efforce de ne pas croiser grand monde, ce qui explique beaucoup de choses. Bon. Allez, Adélie. Prends ton courage à deux mains, la plupart des prisonniers sont trop fiers pour demander de l'aide, tu l'as déjà constaté. Allez, à trois. Un... Deux... Trois.

« Vous êtes blessé... »

Je l'ai fait ! Comment ça, je n'ai pas de quoi être fière ? Bon, certes, je n'ai pas vraiment demandé s'il voulait que je le soigne, mais s'il le veut, il le comprendra... Non ? Oui, je sais, j'aurais du poser la question de manière plus explicite. Une nouvelle fois, je baisse les yeux vers mon assiette encore à moitié pleine et la mixture peu appétissante qui s'y trouve. Entendra-t-il la question que je n'ai su prononcer ? Plus une invitation qu'une question, en réalité... La vie de prisonnier ne doit pas être amusante tous les jours – j'ai eu de la chance quand j'étais à Sadismus – et peut-être que recevoir un peu de douceur ne fait pas de mal, de temps à autre. Et puis il ne faudrait pas qu'il s'infecte ou autre, je m'en voudrais. Bref, je n'ai vraiment pas envie qu'il prenne ma remarque pour un simple constat, ce qui me forcerait à développer un peu plus. J'ai déjà beaucoup parlé, j'estime en avoir fait assez... Vous voyez, je fais des efforts, tout de même. Un peu plus qu'avant... C'est toujours ça.
Un début.
Un tout petit début.
Vraiment très petit.

Mais bon...
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