Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]

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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 1:19

- J'suis désolé, je fais trop le con, je devrais rentrer au lieu de t'emmerder.

Dites-moi qu’il se fout de ma gueule. Je crois que j’ai claqué un peu trop fort la portière. Au passage, t’as vu, je sais conduire ! C’était la minute débile du rp, revenons à un problème nettement plus sérieux, plus chiant aussi mais quelque chose de très important à régler néanmoins. J’ai l’impression d’avoir pas été assez clair avec lui ou de m’être fait mal comprendre. Il devait plus y avoir de connexion ou de réseau à ce moment-là mais en tout cas, le message n’est pas passé. Je vais devoir me répéter, c’est quoi déjà l’expression ? Ha oui, jamais deux sans trois.
J’ai dû soupirer ou une connerie du genre, passer ma main sur ma nuque, un geste vaguement nerveux. Dans une partie obscure de mon cerveau, je me fais un scène nettement plus trash que celle qui va se dérouler dans quelques secondes. Je sais pas pourquoi mais je me vois bien lui décocher un poing magistral pour le flot de stupidités qu’il est capable de sortir. Sauf que je suis un mec civilisé et que ce type de personnes règle ses problèmes par le langage. Tu vois, je suis du genre à parler avec des mots plutôt qu’avec des gestes. Mais j’ai une bonne nouvelle, les mots peuvent être parfois plus blessants que la violence physique. Alors je vais tester sur toi, tu vas être mon cobaye pour une petite expérience qui montrera à tous nos lecteurs qu’on peut être éloquent et incisif avec des mots.
J’viens de remarquer que tu as atterri miraculeusement dans mes bras, c’est un signe divin, j’en suis sûr. Tu veux que j’te dise un truc Irvin, c’est moi qui vais t’emmerder plus qu’autre chose. Alors boucle-la trente secondes que je place c’que j’ai à dire, ensuite tu pourras la rouvrir, à tes risques et périls. Je choppe ton visage rapidement, formant un étau avec mes deux mains. Et puis je finis par déclarer :

« Tu ne m’emmerdes PAS, Irvin. »

J’ai détaché tous les mots, j’ai insisté sur le ‘pas’ et j’ai prononcé son prénom. J’ai employé un ton catégorique, sans appel et je l’ai regardé droit dans les yeux, sans ciller. Cette fois, c’est bon, t’as capté ou tu veux que je te le redise encore une fois ? Parce que si tu veux, je peux te le gueuler dans un haut-parleur, histoire de marquer l’événement. Je sais pas, j’peux être inventif pour une fois, improviser un nouveau concept de communication, ouvrir un club de décryptage des conversations, organiser des soirées de rencontre. Et puis, je parviens même à faire des efforts et tu sais pourquoi ? Tout ça pour toi. Je le relâche, me recule et d’un geste magistral ferme la voiture. Je suis fatigué et comme si ça allait me réveiller, je me frotte les yeux.
Finalement, je te prends la main et te traîne à l’intérieur de la prison. On franchit la rivière des piranhas et on arrive dans la jungle. Un regard de chaque côté, imagine-nous dans une histoire à la Indiana Jones. On est à la recherche d’un diamant capable de réduire en cendres l’humanité entière s’il est retiré de son temple sacré au fin fond d’une jungle pas encore marquée sur une carte. C’est bon, tu visualises ? Tous ces gens autour de nous, ce sont des indigènes et ils nous haïssent au plus profond de leurs tripes. Ils veulent notre peau, nous accrocher à leur totem par les poignets avec des clous, à moitié drogués. Mais on s’laissera pas faire parce qu’on est des gros durs. Rien nous résiste, pas même les mygales ou les mille-pattes géants.

« T’es sourd ou quoi ?! »

Gros bide, qu’ouïs-je ? Qu’entends-je ? Où suis-je ? Que fais-je ? Ah merde, le gardien de l’entrée ! Le pauvre, il doit parler depuis longtemps tout seul, j’ai rien écouté de ce qu’il racontait. Bordel, on doit faire peur, j’ai entre autre une tête d’illuminé. Finalement, il me répète qu’il aimerait que je sorte ma carte d’identité dans la prison pour être sûr que j’suis bien gardien dans cette taule. C’est après lui avoir lancé un moue embarrassée que je lui donne ce qu’il veut. J’ai même trouvé celle d’Irvin, coincée entre un paquet de clopes et le sachet de coke. Il finit par nous laisser passer, en nous regardant bizarrement. Du coup, j’en profite pour feinter et me hâte jusqu’à la tour sud, avec Irvin sous l’bras. Comment je sais que c’est au sud ? C’est une bonne question, j’en sais que dalle, c’est instinctif ! Bref, on monte les escaliers, non sans difficultés. Premier arrêt, sa chambre. Je l'installe sur ce que je suppose être son lit puis je lui fais signe que je reviens. Le deuxième arrêt s'effectue dans ma chambre où je fais un peu de rangement vite fait, j'ai pas envie de me faire frapper par Thorkel. Finalement, je reviens dans la chambre d'Irvin, une clope allumée aux lèvres. Je m'adosse contre le mur à côté de la porte et te conseille :

« Surtout repose-toi, t’en as plus que besoin. »

Si je t'étreins, ne me lâcheras-tu jamais ? Si je t'embrasse, chériras-tu ce moment ? Si je tends ma main, la prendras-tu avec douceur ? Si j'ai besoin d'une épaule, me laisseras-tu pleurer sur la tienne ? Si j'ai besoin de parler, m'écouteras-tu vraiment ? Si j'ai besoin de crier, le feras-tu avec moi ? Si j'ai besoin de m'en aller, viendras-tu avec moi ? Si je me laisse avoir, me rattraperas-tu ou me laisseras-tu m'écraser la face contre le bitum ? Je me fais tant d'illusions, fais gaffe à toi. Dans mes filets, j'ai peur que tu abîmes tes ailes déjà quelque peu froissées.
Une taffe et mon regard se reporte sur toi. Plus sérieusement, je reprends :

« J'vais te laisser, je crois que j'ai bientôt des heures de service... »
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeVen 8 Mai - 16:29

Je me suis pris un coup de portière spirituel dans la gueule, et ça fait mal. J'aligne connerie sur connerie, avec constance et diligence. Non mais sérieux, est ce que c'est pas la lose ultime de dire – non, de s'excuser – de faire chier ? Si si hein, franchement, Irvin, je ne félicite pas. Et il prend mon visage entre ses deux mains, et je me demande si j'ai l'air con comme ça ou pas. Non, il m'écrase pas la face non plus, je suis juste pris avec... fermeté, disons. Et le pire, c'est que je me défend même pas, je le laisse dire ce que je sais déjà, et je le laisse me maîtriser, parce que 'toute façon j'sais pas m'défendre. Mais pourquoi bon dieu de bordel de merde j'arrive pas à te croire à fond et à tous les instants. Oui c'est logique, c'est même évident, si je te faisais si chier que ça, tu serais pas en train de me tenir le visage pour me dire ça. Sauf si tu compte devenir mon mac' ou un truc comme ça et que tu me manipule, mais je crois que c'est pas trop ton genre. T'es plutôt genre comme les chatons que tu peux trouver dans la rue qui viennent te voir et qui te laisse les tripoter avec confiance, comme si personne allait leur faire de mal. C'est très déstabilisant d'ailleurs.
Enfin Shu me fait une démonstration de force et de virilité comme on en voit peu : Il ferme la portière de ma caisse en la claquant, et moi je m'empresse de fermer à clé derrière, avant qu'il me prenne la main et qu'il me tracte jusqu'à l'entrée de la prison, et quand Gros Con sort de sa loge, je me planque derrière Shu en le tenant par le bras. Ce qui est bien quand on est moi, c'est qu'on peut se cacher totalement derrière n'importe qui. Trop petit et trop maigre pour déborder, et je jette un coup d'œil de derrière mon mâle protecteur au type. Pourquoi je me planque ? Celui là, il voulait que je lui taille une pipe à la base, et il est quand même un peu trop vieux et tout ça pour que j'accepte. Je marchande pas ce genre de chose moi, et c'était contre ma libre-circulation dehors/dedans de la prison. Ben j'suis resté trois semaines enfermé mine de rien, jusqu'à ce que j'aille chouiner je ne sais plus où. Bref Shu le mâle protecteur s'occupe de ce genre de détail, après un blanc où le pauvre mec a parlé tout seul, et j'suis tellement homme-objet là qu'il me sort ma carte d'identité. Je reste juste caché derrière lui comme derrière ma maman quand j'avais quatre ans et que quelqu'un venait la voir et que ça me faisait peur. « Ben il dit pas bonjour le petit Irvin ? », non il dit pas bonjour, il t'encule le petit Irvin. Nah.
Bref je reste collé à Shu que ça en est presque gênant pour marcher, et on se dirige vers l'endroit où les gardiens crèchent. Oh un truc en caillou, oh encore un autre, ouh là là encore un ! M'en fiche, Shu, il sent bon d'abord, alors je préfère ce truc là aux cailloux, granit et autre rocher.
Il me pose dans ma chambre, et je bronche pas quand il repart. Il se casserait pas sans me dire au revoir hein ? Bah oui, pfff, dis pas des conneries toi non plus, et à tous les coups c'est de ta faute si il s'est cassé, voilà, tu lui as fait peur. Docile, je reste couché, et j'attends, je m'allume une cigarette pour m'occuper, je tire une taff et je regarde le plafond en faisant le point. Je sais même plus qui quand pourquoi comment je me laissé entrainé comme ça. C'est vrai quoi, ce con était là au bon endroit au bon moment, et je suis même plus capable de me comporter comme je m'étais comporté aux cuisines. Non là je me laisse trainer par le bras, engueuler, je m'inquiète, c'est n'importe quoi ! Mais où ai je foutu mon cerveau grands dieux ? Ces outils si perfectionné que presque tout le monde en a un*.
Enfin bref, le grand, l'unique, le magnifique Shu revient, et moi j'ai pas bougé du pieu pour pas le fâcher. Ah ah ah, je ne me reconnais plus, et là, ma seule crainte en cet instant, c'est qu'il me frappe ou qu'il me dise quelque chose de méchant.

- Oui.

Bon, s'inquiéter de ma petite santé, est ce quelque chose de méchant ? Non, mais il ne faut surtout pas que je dise un truc du style « mêle toi de ton cul » ou encore « si j'crève on s'en fout t'façon », sinon il va encore me prendre le visage entre ses mains et me donner un coup de portière oral.
...
Des heures de service ?! Quels heures de service ? Pourquoi comment quand ? Je pousse sur mes pieds pour sortir à moitié du lit (sans me craler) et je me rattrape aux hanches de Shu en les entourant de mes bras. Un pont humain entre le lit et ce type, y en a un qui lâche, je tombe. Bon, certes, actuellement tout de suite maintenant, j'ai l'air très con. Mais c'était un réflexe, un putain de réflexe !

- Ouais d'ailleurs en parlant de surveillance, j'crois qu'il y a un grand malade très foufou dans sa tête à la chambre quatre à surveiller. Très trèèèèèès dangereux, en plus c'est une sacrée follasse, faut se méfier de ces gens là.

Non j'ai pas mes talons-aiguilles là, c'est balot, mais oui, surveille la folle, allez, surveille, c'est ton boulot du jour. Et mon dieu qu'est ce que je me sens con là accroché à tes hanches ! J'ai le cul à moitié hors du lit, et mon ventre fait une jolie courbe, irrésistiblement attiré vers le sol. Je sens qu'il y en a un qui va finir par terre, et ça sera bien fait pour lui.
Et si je me mets à pleurer, tu reste ? Allez, tu reste hein ? Non Irvin, ne détruits pas le peu de dignité que tu possède pour un truc aussi idiot, ne te force pas à pleurer. Et qui te dis que je me forcerai hein ? Va te faire foutre ! Je veux pas rester tout seul, et je peux faire n'importe quoi pour arriver à mon but, même ça, même le chantage affectif.... Enfin je crois que j'en serais capable.

*Attention, ceci est une private joke !
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Mai - 19:21

HS - Et là, tu te dis : Enfin !

En faite, c’est con à dire mais je me demande si c’était une bonne idée de le rencontrer. Ya des fois, il me paraît un peu con, légèrement attardé et même pire encore. Il sait bien faire le lèche-cul, adopte quelques attitudes de connard et joue la pute quand ça lui chante. Néanmoins, je crois que c’est trop tard, je t’ai pris en affection. Tu vas avoir du mal à te débarrasser de moi à présent, il fallait s’y attendre. Je suis en mal d’amour, d’affection et de baisers dans le cou. Alors je ne te demande rien d’autre à part d’être toi-même avec moi, de ne pas jouer la comédie, s’il te plait. C’est une supplique à demi-mot que je t’adresse et que j’espère, tu m’accorderas.

Anéanti, par une putain de bas étage, par une blonde aux cheveux noirs qui m'a souri, que j'ai suivi au petit jour, qui s'est scotchée a ma mémoire, six pieds d'amour, j'voudrais mourir. Là comme un con, petit garçon sur le trottoir, hurler ton nom au désespoir. C'est pathétique. Qui aurait cru que le brigand, que le bandit de grand chemin, que le tigre sans cœur soit la brebis. Anéanti, par un agneau aux dents de loup, par une reine sans dessous. Une éclaircie qui cachait tellement bien l'orage, qui avait promis le grand voyage puis qu'est partie là dans la nuit. J'suis comme un con, sans horizon sur un trottoir, petit garçon au désespoir. Putain c'est triste de finir en tigre qui pleure, de finir en aigle sans aile, en tourtereau sans tourterelle. Anéanti, par une blonde aux cheveux noirs, une aurore qui n'était que soirs, que soirs de pluie, qui déployait l'armée des ombres quand dans mes yeux moi j'ai vu sombre, moi j'ai vu fondre, oui, des mers infinies. J'ai tout perdu, la bataille mais aussi la guerre, qu'elle a bouffé dans son trou noir mes galaxies. C'est la débâcle à l'univers. Y'a trop de rires sous mes paupières, y'a tant de triste. Les putains sont des anges et les anges des putains. Mes larmes vont aux fleuves et les fleuves à la mer. Tu me laisses le cœur en laisse comme on laisse celui qu'un jour on crut d'amour, qu'un jour on crut toujours puis qu'un jour on croit plus, puis qu'un jour on oublie. Maman, tu n’es qu’une pourriture, qu’une maladie qui frappe et qui s’en va. Je ne souhaite qu’une seule chose, que tu crèves aussi douloureusement que cette peine qui m’écœure.

Un accrochage sans plus de casse, tes mains agrippées à mes hanches et moi qui ne comprend plus rien. Y’a eu un disfonctionnement du système et t’as tout fait sauté. Je te regarde, sonné et finis par reprendre consistance quand tu parles. Ta réplique me fait sourire, un sourire las, une esquisse triste et mes yeux dans les tiens, brillants. Je lâche un rire, plus un son amusé qu’autre chose. Je la vois enfin cette putain de lumière au fond du tunnel. Et toi, tu es une main tendue. Alors je tends la mienne, tâtonne et enfin trouve la tienne. Je choppe tes poignets et frissonne sans raison. Je te soutiens pour pas que tu tombes et t’aides à te remettre stable sur le lit jusqu’à ce que je te lâche, après avoir estimé que tu n’allais pas dégringoler une fois de plus. M’asseoir à tes côtés me paraît approprié, je soupire légèrement, un maigre sourire aux lèvres. Mes yeux te sondent, un peu comme si je te voyais pour la première fois et finalement, je te réponds :

« Bon, d’accord… c’est bien parce que c’est toi. »

Mes lèvres laissent place à un sourire plus franc. Emporté par un élan soudain, je pose doucement mes lèvres sur les tiennes et m’en décroche à regret. Un regard alentours et je reviens sur toi pour te demander :

« Tu veux faire quelque chose en particulier ? Ou bien, je m’installe sur le lit d’à côté et je surveille ton sommeil. On sait jamais, si un mauvais rêve se pointe… »

C’est con ce que j’viens de dire, je crois que c’est pas le bon moment pour jouer la pédale effarouchée. Pour masquer ma gêne passagère, je tire comme un damné sur cette pauvre clope qui n’avait rien fait et n’avait rien demandé. Encore heureux, j’lui aurais rien donné. Bref, outre parler mentalement avec ma clope, un grand silence qui prend de la place s’interpose entre Irvin et moi. Et il veut pas se casser, bizarrement je trouve rien à dire. Je lui demande encore une fois de m’attendre et sors rapidement de la chambre. Sans trop de mal, je trouve un gardien dans le couloir et lui fais de magnifiques sous-entendus tordus pour qu’il accepte de me remplacer pendant mes heures de service parce que j’ai d’autres choses à faire, des gens à voir, bref j’ai une vie à mener. Quelques battements de cil plus tard, je suis de nouveau dans la chambre d’Irvin et le sourire aux lèvres, je déclame, fier de moi :

« Je te suis officiellement entièrement réservé. »
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeVen 22 Mai - 22:16

Shu me fait une faveur, il reste, mais c'est bien pour me faire plaisir. C'est vrai que je suis un peu chiant. Il me repose sur le lit, et moi je continue dans la voie de l'homme-objet, parce que j'ai jamais su rien faire d'autre. Et vous savez le pire ? C'est que je m'en plains même pas, je suis très content de mon état, et que je le défens bec et ongles. J'attends d'ailleurs impatiemment le moment où un mac' va me mettre le grappin dessus, comme ça j'aurais définitivement plus à réfléchir. Je suis un peu masochiste je crois, surtout quand je suis défoncé, ça me prend derrière les couilles là, c'est très...
C'est quelque chose dont j'arrive pas à me défaire, ce besoin presque physique d'être con. Surmonter le besoin de dignité et la honte pour devenir... Autre chose. Comme si j'avais besoin d'un stupide rapport dominant/dominé pour me sentir rassuré, plus libre finalement. Paradoxalement, quand je taillais des pipes dans ce putain de PMU, je savais exactement ce que je valais : Cinquante euros.
Shu m'embrasse, et il me parle, il me demande ce que je veux. Vas y, infantilise moi, j'aime ça, et lésine pas surtout. Je kiffe, je te fais chier mais je kiffe. On dirait presque que tu m'en veux pas. Et crier « punies moi », ça serait trop caricatural, et j'aime pas me faire tabasser en plus de ça.
Shu sort, sans doute pour négocier son droit de rester à surveiller un abruti, et j'écrase ma cigarette pour mieux en rallumer une autre. Je suis dans un mauvais trip, clairement, ça fait vingt quatre ans que je suis dedans, mais comme je connais rien d'autre, je saurais pas dire si l'herbe est plus verte ailleurs. Et cette connaissance d'un éventuel bonheur ailleurs ne m'empêche pas de ne pas me sortir les doigts du cul et de rester sur le lit de mon Seigneur et Maître à attendre qu'il revienne. Seigneur et Maître ? C'était de l'humour moisi, pardon. Je pense pas que Shu soit le genre de personne à rentrer dans ce genre de délire. Mais il y est bien obligé, je sais rien faire tout seul, et j'ai la mauvaise idée d'être assez mal en point pour qu'on soit obligé de me porter dans tous les sens du terme.
L'héroïne, les méfaits qu'il fait à l'intérieur se voient à l'extérieur.
D'ailleurs si ça se voyait tant que ça, j'serais à poil les bras en croix et je gueulerai « BUFFET GRATUIT », parce que c'est toi donc t'as gratis ce que d'autres paye. Délit de sale gueule, je sais c'est mal, toi parce que t'es canon et gentil, tu paies pas. J'devrais faire payer tout le monde ou personne, faudrait savoir.
... Hey mais c'est moi la marchandise...
Comme quoi, tout s'achète, tout se vend.
Je regarde le plafond en fumant, laissant l'idée trainer dans un coin de ma tête sans l'exécuter. C'est bien petit, tu progresse, prochaine étape : Ne plus me mettre en levrette exprès pour pas voir les gens, et arrêter d'avoir des idées glauques dès que la vie n'est plus un joyeux chemin verdoyant avec des pâquerettes et de la musique hippie. Et surtout, surtout, dire la vérité à Shu. Là ça devient plus qu'indispensable.
Mal parti.
J'veux dire, Shu il est gentil, et même si il est homo, c'est – à vu de nez – le mec le plus sain que j'ai jamais vu. Il s'est offusqué du fait que je sniff sur son dos, c'est vous dire le niveau du truc. Il va se sentir hyper mal d'avoir baisé avec une pute, ou pire : Il va avoir de la compassion pour moi, s'attendrir – c'est bien son genre – et il va vouloir m'aider ou un truc comme ça. D'ailleurs je m'écouterais, je me jetterai par la fenêtre, ou je sautillerai à poil dans la pièce en chantonnant « je suis un objet la la la ! ».
Et là il rentre dans la pièce, ce fameux Shu.
Je tourne vers lui de grands yeux écarquillés d'angoisse. C'est fou comme dès qu'on est seul quelque part, on devient une petite loque gémissante, mais là d'un coup ça va mieux. D'ailleurs je perds mon expression flippante pour lui sourire - sincèrement -, des rides d'expression doivent d'ailleurs apparaître, car la drogue est pas connue pour vous faire une peau de pêche et un teint de lys. Vous avez vu Forrest Gump ? Le film, oui voilà. Y a une scène où Jenny se réveille dans un appart' où un type se fixe, et elle va voir son miroir où, à mon âge, elle a déjà l'air vieille et fatigué. Mais on voit que c'est artificiel, que c'est provoqué par la vie de fou qu'elle a. Et bien je pense toujours à cette scène là en me voyant dans un miroir. C'était la minute « je déprime sur mon physique », merci de nous avoir suivi, à demain.

- Entièrement réservé ? Trop bien !

J'ouvre les bras, tout sourire, et je l'embrasse. C'est fou comme les mauvaises idées peuvent disparaître grâce à des petits bonheurs simples comme ça. Je me rallume une cigarette après lui avoir roulé le patin de ma décennie. De l'action, du sexe, de la romance, grand dieu mais quelle scène épique !

- Heureusement que Monsieur le Gardien est là, la follasse fait une violente crise : C'est lequel ton film avec Marilyn Monroe préféré ? Tu trouve pas que Some Like it Hot c'est le meilleur ? J'veux dire, y a le Pompompidou !

Ouh là, crise extrêmement violente ! Nous dénombrons actuellement vingt sept neurones morts. Manque plus que le disco et Bob l'Eponge – c'est une icône gay, vous saviez pas ? - pour que le désastre soit total.
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeMer 27 Mai - 15:55

Un jour, il faudra que je m’aperçoive que je suis trop gentil et que parfois, lorsqu’on est trop gentil, on se fait aisément exploiter par des gens qui à la base sont aussi gentils mais en profitent pleinement. Le jour où j’aurais compris que l’on se sert de moi pour diverses choses, d’une part je deviendrais méchant et d’autre part, je verrais la vie beaucoup moins rose. Et disons que cette version Barbie & Ken de la vie me convient humblement et je ne m’en plains pas. Au moins, je peux prendre n’importe quoi au troisième degré (voire plus) et ça, c’est le pied. Bref, tout ça pour dire que si j’avais un tant soit peu de jugeote, je me serais sans doute aperçu qu’Irvin profite un tout p’tit peu de ma gentillesse. Comme il est naïf Shu… Pour moi, Irvin est un mec bien, un mec sympa, avec qui je pense m’entendre. C’est sûr que si je pouvais pas l’supporter, je serais pas dans sa piaule… quoique. D’accord, j’arrête de philosopher sur ma personnalité quelque peu sentimentaliste pour me concentrer sur les élucubrations vaguement bancales d’Irvin, auxquelles je m’empresse de prendre part :

« Trop d’accord, Some Like It Hot est juste un pur bonheur. Ca m’a fait tripper le fait qu’ils se travestissent et puis la fin… simplement excellente : ‘‘Mais je suis un homme ! Et bien, personne n’est parfait.’’ Et puis même, les chansons de Marilyn Monroe sont intemporelles, surtout le Pompompidou (prononciation française et déformée oblige) ! »

J’essaie de me rappeler du film en entier, l’histoire, les personnages et les scènes que j’ai préférées. Ca fait longtemps que je l’ai vu ce film et j’ai un peu une mémoire de poisson rouge. Mais finalement, ça me revient et, les yeux brillants, je me tourne vers Irvin, un sourire fendant ma bouche. Je viens de me souvenir de la première scène où on les voit travestis et en talons, et l’un deux finit par se casser la gueule dans les marches. Ca m’avait bien fait marrer, d’ailleurs je sors :

« J’ai jamais essayé de marcher avec des talons mais j’crois qu’il vaut mieux pas que j’essaye. Ca risquerait d’être un désastre intersidéral alors courir comme ils le font, laisse tomber ! »

Vu qu’il part dans un délire total, autant le suivre et gaiement. De toute façon, j’ai trop peur de le décevoir, de lui casser tout son truc donc je préfère répondre et rigoler un peu plutôt que de le regarder avec un air exaspéré et me poster dans un fauteuil. Donc oui, on est con mais on fait ça si bien qu’il faudrait nous remettre la palme de la connerie (en c’moment c’est le bon timing avec le festival). Et je remets la PALME D’OR à… ha merde, Irvin et Shu sont ex aequo. Et puis, comme pour agrémenter mon récital intérieur, je me mets inconsciemment à chanter :

« I wanna be loved by you, just you and nobody else but you. I wanna be loved by you alone. Pooh pooh bee doo ! I wanna be kissed by you, just you and nobody else but you. I wanna be kissed by you alone. I couldn't aspire to anything higher than to fill the desire to make you my own. Paah-dum paah-dum doo bee dum, pooh ! – C’est à cet instant de la chanson, je crois, que je me suis levé, que j’ai pris les mains d’Irvin et que je l’ai entraîné dans une danse langoureuse. J’ai des talents de chanteur et de danseur cachés, j’vous assure ! Tout content de moi, je continue la chanson (je viens d’apprendre que je la connais par cœur) – I wanna be loved by you, just you and nobody else but you. I wanna be loved by you alone. I couldn't aspire to anything higher than to fill the desire to make you my own. Paah-dum paah-dum doo bee dum, pooh ! I wanna be loved by you, just you and nobody else but you. I wanna be loved by you alone. Paah-deeedle-eedeedle-eedeedle-eedum. Poo pooo beee dooh ! »

Sur ces dernières onomatopées, je fais basculer Irvin en arrière tout en le maintenant avec une main dans le dos et l’autre dans la sienne. Un sourire vient illuminer mon visage et je te relève lentement jusqu’à poser mes lèvres sur les tiennes. (Plus niais, tu meurs.) Quelqu’un arriverait dans la pièce, il nous prendrait sans aucun doute pour des attardés mentaux. Mais personnellement, je n’en ai rien à faire. Tout ce qui m’importe à l’heure actuelle, c’est mes mains glissant jusqu’à tes hanches, mes yeux dans les tiens et cette ambiance feutrée dans lequel on évolue. Tout à coup, je te demande :

« C’est quoi le métier de tes rêves ? »

C’est vrai ça, ça m’étonnerait que tu es voulu faire gardien de prison quand t’étais mioche, moi non plus d’ailleurs. Tous les gosses ont un rêve, la plupart des mecs c’est être pompier ou pilote de chasse et pour les filles c’est être chanteuse ou vétérinaire. C’est du conditionnement pur et simple. Mais, au final, chacun a une idée de ce qu’il veut faire, un vœu inavoué qui pourra être perçu comme stupide pour certains, génial pour d’autres. Mais les autres, on s’en fout. Quand on parle de ce que l’on veut faire, il faut savoir être égoïste et faire abstraction des gens qui nous entourent. Il y a des fois où il est préférable de s’occuper de soi plutôt que de s’intéresser à l’avis de tout le monde. Car, à force, on ne fait plus rien, autant rester chez soi. On a qu’une vie alors il faut prendre des risques, même si ceux-ci peuvent nous nuire, au moins on pourra se dire qu’on a essayé et c’est le principal.
Je me suis détaché d’Irvin pour regarder le paysage à travers la fenêtre. Il me faut un certain temps pour remarquer que dehors, le soleil s’en est allé. Le ciel est saupoudré de millions de grains de sucre fluorescents. J’ai toujours aimé dormir à la belle étoile. Je me permets d’ouvrir la fenêtre et tout en m’accoudant au rebord, je t’intime :

« C’est quoi ta théorie sur les étoiles ? Boules de feu ou tu aimes à croire que ça représente les défunts. J’trouve la deuxième idée bien sympathique pour ma part… enfin j’aime l’idée de me retrouver parmi les étoiles, c’est une belle fin, comme les happy ends dans les films américains. »

J’ai des feux d’artifice plein la tête et des conneries plein le cœur…
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeJeu 28 Mai - 12:32

[HJ : J'ai fait pire que toi dans la catégorie "je passe du coq à l'âne comme dans une partouze à la ferme". \o/ ]

Attention, la scène qui suit est d'une violence insoutenable, veuillez éloigner les hommes ayant un minimum le sens de la dignité ou une virilité pas trop amochée. Vous voilà prévenu.

- Nan mais moi je marche super bien avec des talons ! C'est pas si dur en fait, on peut le faire ! C'est pas réservé aux possesseurs de nichons !

Arg gasp. Encore de la poésie et de la testostérone, god damn.
Là dessus Shu se met à chanter, et je me dis qu'on a atteint le point de non-retour. Je vérifie d'un coup d'œil qu'il n'y a personne d'autre dans la pièce. Nan c'est bon, je peux écouter Shu avec une tête de méduse échouée, et profiter de ses talents de chanteur (enfin moi quand je chante on dirait une gamine de six ans en overdose de Lorie, c'est dire si je chante bien). Et alors, le drame, déjà surpris qu'il chante – mais bon c'est pas désagréable dans le fond – je tombe sur le cul quand il m'attrape pour... Danser. Plus question d'chercher du travail, on pédalait dans les nuages, avec les petits lapins... Bon, je peux l'affirmer clairement : Shu et moi, on a craqué notre slip, parce là on s'est lancé dans un genre de tango/valse/tektonic du plus bel effet. Bon, ne sachant pas danser – nobody's perfect ! - c'est l'autre qui dirige, et moi je fais la femme, ça me convient parfaitement. Je me colle à Shu et je le regarde avec les yeux tout brillants et tout admiratifs façon Lassie Chien Fidèle face à son seigneur et maître. Je sais pas pourquoi, mais le temps de la danse, je suis irrémédiablement et totalement amoureux de Shu. C'est idiot hein ? Je sais pas, il m'est apparu là comme l'homme de ma vie tout ça, le mec sauveur de l'humanité. J'ai réussi à reprendre mon cerveau un peu plus tard, mais sur le coup j'étais au bord des larmes. Complètement barré je vous dis, foutu, irrémédiablement foutu, plus rien à faire.
Mais c'est tellement bien.
Le truc ultime, c'est quand il m'a fait basculer en arrière en me regardant. Là mon petit cœur il a eu des battements tout bizarres. Je suis troublé, c'est gênant. Mais c'est quoi cette ambiance gros cœurs et dauphins ?! Je sais pas, je crois que je vais arrêter d'essayer de mettre de la logique là dedans, et je vais continuer à regarder Shu dans le blanc des yeux avec une tête de lapin coincé dans les feux des phares d'une voiture.
Le temps que j'ai passé en position basculé, ça devait faire très exactement une seconde et demi, mais les meilleurs moments sont éternels et j'en ai profité à fond. Ça a fait des sortes de frémissement étranges dans mon ventre, et ça avait rien de sexuel. Et bon dieu pourquoi il fait si chaud tiens ? Ah bah ça y est, Irvin il danse avec un mec, il se sent plus il devient tout mou et tout tafiolé. Tsss.
Il me remonte, je me retrouve face à lui, complètement vidé. Il m'embrasse, histoire de m'enfoncer, et comme un gros masochiste moi j'aime ça. J'aime ce mec gentil qui sait pas sa chance d'être si gentil et qui va se faire entuber pas tous les mecs parce que lui il aime danser en chantant. Moi le premier, je vais lui pomper son temps, son énergie et surtout son pognon parce que je suis qu'un sale junkie égoïste – pléonasme – et moi du moment que j'ai ma dose je suis content.
... le métier de mes rêves ?

- Je sais plus, j'ai oublié à force. Et toi ?

Alors sa question me plonge dans des abîmes de réflexion, c'est incroyable. Qu'est ce que je voulais faire à la base ? Certainement pas pute, et sûrement pas gardien non plus. Peut être que c'est pour ça que je suis devenu Junkie, parce que j'arrivais pas à me lancer dans autre chose. Si ma passion ça avait été l'aviron, je me serais pas drogué parce que sinon j'aurais pas été le plus fort des rameurs. Disons que la drogue l'a emporté par défaut. Mais alors, j'avais bien un rêve avant, un truc comme ça ? Attends, gamin, qu'est ce que je voulais faire plus tard...

- J'voulais faire du saut en hauteur ! Avec une perche !

Ah bah oui, ça me revient, j'étais planté devant la télé avec les J.O. Et je regardais des gonzes sauter. J'trouvais ça beau, l'élan qu'ils avaient, comment le corps se tordait pour surmonter l'obstacle. Malheureusement j'ai lâché l'affaire à cause d'un manque cruel de perche en fibre de verre à la maison, c'était un beau rêve pourtant je trouve. Maintenant c'est foutu. Mais j'aime bien genre l'illumination que j'ai eu : Le saut à la perche.
Shu se dirige à la fenêtre, et l'ouvre, pour regarder les étoiles je suppose – c'est bien son genre – et moi je vais le rejoindre comme un niais, complètement shooté à ma propre connerie.
... Étoiles ?
Franchement, y a que défoncé ivre mort que je m'extasie sur les étoiles, Shu il a même pas besoin de ça. Et c'est ça qui est génial avec lui.

- J'pense que c'est... – là je cherche une connerie à dire digne de moi - là où les animaux de compagnie morts vont. C'est ce que m'a dit ma mère quand Mistigri est mort. Tu vois là c'est Youki – je pointe une étoile du doigt - et là c'est Mirza. Je pointe une autre étoile. Et en fait l'étoile polaire, c'est la maman de Bambi, comme elle est célèbre et que tout le monde chiale quand elle claque, bah elle a une grosse étoile. Et le berger allemand mascotte de 30 millions d'amis, bah lui aussi il a une grosse étoile, parce que c'est rien qu'un tas de VIP.

C'est fou comme trainer avec Shu peut vous amener à dire totalement n'importe quoi. Mais ça me gêne pas, ça change du « ah le prix du gramme il est de tant ? Et c'est qui qui à du bon là ? », c'est drôlement rafraichissant. Je me colle à lui parce que ouvrir la fenêtre ça donne tout froid, et j'allume une cigarette, planqué contre son T-shirt.
Là, normalement, je devrais partir dans un monologue sur le fait que non, Shu, tu ne dois pas rester avec moi parce que je suis rien qu'un sale méchante et qu'en plus je me prostitue et blah blah blah, mais ça m'intéresse pas, et puis le joueur il en a marre des perso qui se lamente parce qu'ils sont alcoolo/vieux/violé par un roux/transformé en chien/lycanthrope/un peu con, donc non, je vais pas expliquer à Shu en quoi je suis sale intérieurement et je vais rester collé contre lui, et je vais continuer à dire des conneries.

- Et les humains ils vont... Rejoindre Dieu. Mais ce qu'on nous a pas dit c'est que Dieu c'est un spaghetti géant tout bleu et qu'il vit dans une usine Lustucru fermée. Il nous bénit de son appendice nouillesque quand on mange un plat de pâtes en fait... ouais bon je raconte n'importe quoi, en fait je crois que quand on meurt on fini bouffé par des vers, mais j'aime bien la théorie d'aller dans les étoiles aussi.

Je souris, je suis heureux, et pour la première fois de ma vie j'ai pas envie de me droguer ou de me faire tirer, j'ai envie de parler du Grand Dieu Spaghetti qui veille sur nous de son royaume Pâtesque. Et je suis même pas défoncé pour dire ça, t'as vu ? Oui je sais, t'es trop admiratif là, ou mort de rire, au choix, mais je suis très content d'avoir eu de l'imagination sur ce coup là, je pensais que j'en avais pas.

- Hey tu crois que ça existe les club de saut à la perche ? C'est trop beau un gonze qui saute, tu dois avoir l'impression de voler, à leur place et puis le corps tout tordu comme ça, on a l'impression qu'ils ont un orgasme.

Sur ces considérations très poétiques, je continue de regarder les Youki et les Brutus dans le ciel. Des millions de chats morts écrasés, des centaines de milliers de poisson rouge jetés dans les toilettes. Un sens de la poésie un peu bancale quand même, mais je trouve ça beau, j'imagine un tas d'animaux en train de galoper sur la voie lactée. Bon dieu ce que je peux penser comme connerie moi.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Juin - 0:00

HS - The return...


Tu sais que je me retiens de rire lorsque tu m’annonces avec une certaine fierté que toi, oui TOI, tu sais marcher avec des talons. Et je sais pas pourquoi mais ça m’étonne pas. Enfin, j’deviens habitué avec toi et je prends ça tellement légèrement. Mais je crois qu’on est pire q’atteint et ça me gène pas plus que ça. En tout cas, moi qui pensait que seules les filles maniaient l’art de marcher en talons, il vient d’apprendre quelque chose. J’me coucherais moins con ce soir, si c’est pas génial ça. Non, je ne participerais pas au concours du mec qui marche le mieux en talons, ça ternirait encore plus mon image d’homo avéré. Bref, tout ça pour dire que ça m’a fait marrer. Ça fait du bien de rire.

Tu dis ne pas te souvenir de ton rêve mais je n’y crois pas une seconde. Ça me paraît impossible. Selon moi, tout le monde a un rêve, quel qu’il soit. J’ai bien connu un mec qui voulait devenir chauffeur de bus. C’était son rêve et j’l’ai jamais blâmé pour ça, même si ça m’paraissait bizarre et surtout désuet. On peut pas lui en vouloir, finalement il est heureux et c’est ça qui compte. J’crois qu’il y a rien de mieux que de réaliser ce que l’on a toujours voulu faire, ce à quoi on était prédestiné.Ca doit être une source de satisfaction inestimable. Il m’a retourné la question mais je compte pas lui répondre avant qu’il ne m’est avoué son rêve. Ouais, j’suis chiant comme mec, mais c’est comme ça. Et puis, finalement ça sort ! Sauteur à la perche ! Waow ! En regardant de plus près, c’est plutôt pas mal comme rêve surtout qu’il a de bons arguments. J’essaie de l’imaginer mais je dois avouer que ça me laisse perplexe. En tout cas, s’il avait montré plus de volonté, j’suis sur qu’il y serait arrivé. Bon, il aurait p’t’être pas été connu dans le monde entier mais ce genre de notoriété, on s’en fout. C’est le sourire aux lèvres que je réponds :

« J’voulais faire un truc artistique, du genre chanteur ou acteur… mais quelque chose dans lequel j’aurais été reconnu. »

Les jours avant que tu n'arrives, glaciaux, froids et vides. Les villes ayant changé de nom et de corne d'abondance. Ni le crack, ni la cocaïne ne pourraient tenter de me dissimuler. Pourquoi ne pas me rejoindre dès à présent ? Tu m’as l'air déchiré et usé.
Rejoins la mascarade !
Pourquoi ne pas me rejoindre dès à présent ? Me dis pas que tu cherches à te faire culbuter. Rejoins la mascarade ! Les jours avant que tu n'arrives, cela paraissait toujours séduisant d'être nu et profane, c'est indéniable. Les jours avant que tu n'arrives, coups de tonnerre et éclairs. Chaque jour, une toute nouvelle veine, chaque garrot se heurtant. C'est le malaise du moment, l'épidémie qui s'étend. La fête est finie, on descend les pensées qui glacent la raison. Paupières baissées, visages gris. Surgissent les fantômes de notre lit. On ouvre le loquet de la grille du taudis qu'on appelle maison. Sommes-nous les jouets du destin ? Souviens-toi des moments divins planant, éclatés, au matin et maintenant nous sommes tout seuls. Perdus les rêves de s'aimer, le temps où on avait rien fait. Il nous reste une vie pour pleurer et maintenant nous sommes tout seuls. Protect me from what I want.

Un sourire las sur les lèvres, empreint d’une amertume passagère. Je t’écoute parler, tout un flot de paroles auquel je ris, je te regarde, je m’étonne et m’emballe. Tu me surprends parce que je m’attendais vraiment pas à ce que tu me sortes une histoire d’animaux morts reposant en paix dans la voie lactée et encore moins une allusion à Dieu sous forme de spaghetti géant. Mais toutes ces élucubrations me rendent tout simplement heureux. Je saurais pas trop le décrire étant donné que ça tient à pas grand chose. Juste qu’à raconter des conneries sur des sujets on ne peut plus sérieux, je me sens tellement bien. Ça m’emplit le corps d’un liquide euphorique qui me donne envie de crier par la fenêtre que je suis heureux. Mais j’ai pas envie de faire peur à Irvin.

Mon regard se perd dans le ciel. Je suis comme un autiste, le monde qui m’entoure est le support de mon monde à moi. Celui où tout le monde sourit, où l’on goûte au bonheur, on le respire et on le touche. Je ne veux pas être oublié, je ne peux pas être seul. Je peine à tenir debout, tu sais. C’est comme se réincarner dans un corps déjà mort. Des voix humaines comme des tambours et ils me regardent sans me voir. Répands les cendres une fois encore pour moi, une fois encore pour moi. Détache ton regard, pour moi une carcasse abritée est trop fondamentale. Comme en transe, je m’extasie devant le ciel et vois les animaux sur les étoiles, dans une marche funèbre.
Narcotique ?
Oui merci, j’en prendrais bien un peu.

Tout repose sur cette ultime chance. Et alors les cieux s’ouvriront pour moi. Je rencontrerai mon Jésus Christ. Je vois l’histoire se dérouler devant moi. Pour le plaisir et la passion il y a un prix. Tristesse est le nom de l’épine qui m’a emporté. Je le ferais, c’est tout, comme un Méphistophélès excité, fort et furieux qui serait venu pour mon âme.

Je reprends consistance lorsque tu me poses cette question étonnante à laquelle je reste interdit quelques secondes. J’efface cette lueur triste en moi en la masquant par un sourire enjoué. Moqueur, je réplique :

« T’es sérieux ? Ça doit sûrement exister mais loin d’ici, c’est un peu un coin paumé ici, au cas où tu l’aurais pas remarqué ! Enfin, en tout cas, j’ai jamais vu cette discipline alors j’m’en tiens à ta description. »

Ouais, j’ai pas vu les J.O. ni n’importe quel autre événement sportif d’ailleurs. Non, j’ai jamais vu un mec sauter à la perche, c’pas un crime quand même. C’est pas vraiment que ça m’intéresse pas mais je sais pas, j’en ai jamais eu l’occasion ou alors l’occasion s’est jamais présentée. En tout cas, il a l’air d’en parler avec envie et je suis tout content de découvrir des trucs sur lui. J’aime bien faire causer les gens sur leur vie, leurs passions et tout le tralala dont la plupart des gens s’en fout complètement. En fait, j’crois que j’aime déroger à la règle. Je sors une clope, m’arme d’un briquet et la grille, le visage impassible. La fumée que je recrache s’effiloche sous mes yeux pour disparaître sous des volutes endiablées.

« Tu sais faire des ronds de fumée ? »

Putain mais qu’est-ce que je suis con et gamin, sérieux. Y’en a pas un pour rattraper l’autre. En attendant, je tire sur ma clope, l’air super sérieux. J’ai le temps de rien faire que j’me mets à bailler. Pourtant il est pas tard mais je sens que si j’fais rien, j’vais piquer du nez.
Irvin, ça te dirait pas de trouver une occupation ? Hum, parce que sur le moment, j’ai pas d’idée de quoi faire en tête. Et j’me donne pas la peine de chercher à avoir des idées aussi donc ça facilite pas les choses. Et puis, j’pourrais bien t’embrasser mais tu risquerais de me trouver vraiment collant avec toutes ces manifestations débordantes d’affection. Donc je fais rien.
Et puis je ferme les yeux.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeLun 29 Juin - 17:26

On enchaîne phrases connes sur phrases connes, et moi j'souris comme un niais parce que c'est encore ce que je fais le mieux. J'me sens un peu sous pression, c'est pas des choses que je fais d'habitude, et j'ai peur qu'un groupe de personnes arrive en hurlant pour me lancer des pierres. Ou des parpaings. Bref, j'arrive pas à me détacher de l'impression d'être ridicule.
Et oui il y a sans doute des club de saut à la perche à Luxembourg (la ville, pas le pays).

- Nan j'sais pas, et toi ?

On m'avait montré le truc, mais j'ai jamais maitrisé. Faut mettre sa langue en pointe dans sa bouche et faire bouche comme si t'allais tailler une pipe à une mouche. Pas facile quand on a une grosse langue. En plus, comme c'est désagréable de fumer comme ça, j'me suis pas trop entrainé donc j'y arrive pas.
Bref, après l'enthousiasme débordant d'avant, petit moment de flottement où Shu ferme les yeux et moi je fume en silence un peu collé à lui, faut dire. On matte le ciel comme deux abrutis en transe poétique ou j'sais pas quoi. Mon cul. J'pourrais penser une connerie du style « oh, on est comme dans un nid », mais ce genre de truc insinue une certaine notion d'intimité, de protection. Hors c'est pas le cas, c'est jamais le cas. On est une génération d'adepte de l'auto-analyse foireuse, de philosophie à deux balle et de non-vie privée. Les constats qu'on peut faire sur nous, faut absolument qu'on les partage au monde entier, pour affirmer son identité un truc comme ça. Faut qu'on mette le doigt là où ça fait mal, et bien dire où qu'on a mal, pourquoi, comment c'est arrivé et tout le toutim. Les plaies cachées, c'est un truc de vieux con parce qu'il y aura toujours un connard pour arriver en te pointant du doigt et en hurlant « AH AH ! » (référence aux simpsons, et oui je ne parle que pour une élite culturelle, tu crois quoi ?). C'est une question de honte assumée, un truc de sado-madochiste que tu peux même pas test.
Bref.
J'écrase ma cigarette sur le bord extérieur de la fenêtre, et je jette mon mégot d'un geste négligeant par dessus bord. Je suis sa course du regard, et pour le voir s'écraser sur le sol, je me penche brusquement par dessus la fenêtre. J'ai un peu bousculé Shu dans la foulée, j'en ai peur. Bah comme ça il aura plus les yeux fermés. Manquerais plus qu'il me pionce dessus, le pauvre.

- Oups pardon.

Ah merde, le mégot fait encore de la fumée. Y a tellement eu de truc anti-tabac qu'un mégot qui fait de la fumée, tout seul là sur le sol, ça dérange. En plus j'le vois bien, on est au premier étage de la tour (celle du Sud, si vous voulez tout savoir), et j'ai une furieuse envie d'écraser du pied ce qui m'est inaccessible.

- 'tain y fait encore de la fumée. J'l'ai mal éteinte.

Dis je à moitié penché par dessus bord. C'est fou comme les détails cons peuvent avoir de l'importance parfois. J'sais pas, je mets pour un truc idiot une intensité redoutable (l'adjectif convient, vous allez comprendre pourquoi après) et je me penche en avant pour mieux le voir. Si je tombe – je me ferais pas trop mal, du premier étage – on pourra mettre en cause du décès – ouais bah j'suis pas solide non plus – un truc du style « a voulu éprouver une émotion ». Classe. Dans un monde où les trucs aussi intense que l'orgasme, la dépression, la drogue ou le suicide sont sur-médiatiser, vous pouvez être sûr que je me ferais lancer la pierre. Bah oui, c'est important le ressenti.
Putain de mégot.
Gniiii...
'tends la fraise est pas encore allumée quand même ? J'l'ai si mal éteinte que ça ? Putain j'vois pas.

- AAAAAAAAH !

* Proutch *
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeVen 3 Juil - 19:39

J’suis déçu de voir qu’il sait pas en faire. Enfin, pas de là à chialer évidemment. Bref, il me retourne la question et je mets un certain temps avec de répondre. C’est pas que fermer les yeux m’empêche de réfléchir, juste que je suis au bord de la rupture là, un peu plus et je pionçais. Il fait bien de m’apostropher. Ça l’aurait pas fait que je tombe sur lui, endormi. Quoique ça aurait pu être comique mais j’vais tout de même éviter. On peut jamais prévoir les réactions des gens et j’ai pas envie de me hasarder à deviner la sienne. Bref, tout ça pour lui dire :

« Moi non plus, je sais pas. »

Ma vie est passionnante, je vous en remercie. Il semble qu’Irvin n’a rien de mieux à ajouter et du coup, y’a un silence à la con qui s’invite. Vu que j’ai vraiment pas d’idée sur quoi faire, je préfère me taire au lieu de dire des conneries. S’il faut meubler le silence, autant bien le faire. Un soupir passe les portes de mes lèvres, malgré moi, et je me laisse porter au gré de mes pensées. Des fois, j’essaie d’imaginer mes parents. Je ne l’ai jamais dit à personne parce que c’est un peu mon secret. Je vois ma mère petite, les cheveux longs et noirs tombant dans son dos avec élégance, des yeux bleus gris. Pour ce qui est de mon père, je le vois grand, mince, les cheveux bruns foncé coupés court, le regard d’un vert pétillant. Cette image s’impose à moi de toute sa grandeur et je me laisse submerger par une vague déferlante de sentimentalisme à deux balles. Je suis arraché à mes songes par Irvin qui vient de me bousculer et ouvre les yeux avec difficulté. Je m’apprête à lui dire de faire attention mais il me devance en s’excusant. Et je comprends l’objet de son agitation. C’est alors que je me mets à rire et ne peut m’empêcher de lui dire :

« Mais quel pas doué ! »

Et là, c’est le drame.

C’est un peu comme si je le voyais tomber au ralenti. Je le vois se pencher, un peu, beaucoup et puis partir très loin, de plus en plus bas, jusqu’à s’effondrer sur le sol, lourd, dans un bruit sourd. Il gît sur le sol, comme une poupée de chiffon, et ne semble pas vouloir se relever. Généralement, le temps de réaction n’est pas très long, de l’ordre d’une seconde et demi. Mais là, je suis tellement choqué que j’envoie valser cette précieuse seconde et hésite beaucoup trop. Oui, j’hésite sur comment me rendre sur les lieux. Soit je descends en trombe les escaliers, soit je saute du premier étage. Et puis, ça tombe sous l’sens. L’évidence même, je m’agrippe au rebord de fenêtre et saute. Vu que je m’appelle pas James Bond, j’me nique un peu le poignet à la réception mais je m’en fous royalement. J’accours vers toi, totalement paniqué et essaie bien malgré moi de ne pas trembler comme une feuille. Tu es là et tu ne bouges pas. Pourquoi tu ne bouges pas ? Bordel ! Mon regard tombe sur le mégot qui a fini par s’éteindre, te narguant avec désinvolture. Je l’écrase rageusement et m’agenouille à côté de toi. M’emparant d’une de tes mains, je m’improvise secouriste et m’exclame :

« Irvin, si tu m’entends, sers-moi la main. »

Tu ne me réponds pas, figé dans un silence de marbre. Mon cœur bat la chamade, et ce de peur. Il faut que je me souvienne des gestes de premier secours, il faut que je monopolise toutes les parties valides de mon cerveau, tous mes neurones disponibles pour te venir en aide. Je dois être rapide, précis et utile ! Je t’allonge correctement et m’empresse de placer ma joue au-dessus de ta bouche tout en regardant ton ventre. C’est avec horreur que je découvre que tu ne respires plus. Ton torse est aussi plat qu’une sole et aucune souffle ne vient caresser ma joue. La peur laisse place à la panique. C’est complètement affolé que je tente de me remémorer comment on pratique un massage cardiaque et finalement, je me lance. Il en va de sa survie… ce simple mot me donne soudain la nausée.

« J’t’en supplie, me lâche pas, pas maintenant. Je ferais tout ce que tu veux mais crève pas, s’il te plait ! »

Tout le monde peut se mettre en colère, c'est facile, mais de se mettre en colère avec la bonne personne, au bon degré, au bon moment, pour la bonne cause, de la bonne manière, ça, ce n'est pas facile. C’est de la colère contre moi-même. J’aimerais que tout ceci ne soit qu’une pièce de théâtre et qu’il se réveille en me souriant tout en me jetant à la figure un « T’y as cru, hein ? » Mais hélas, je suis dans la vraie vie et il est m… Non, il est en vie, il va vivre, il faut qu’il vive ! Je remonte son tee-shirt, soulève son menton et lui insuffle deux entrées d’air. Puis je croise les mains et prends mon appui au milieu du sternum pour pousser mes mains rapidement vers le bas, les bras bien tendus, les coudes bloqués, et les remonter. Trente compressions, deux insufflations, et ainsi de suite.

« Irvin, ouvre les yeux… bouge… fais-moi un signe… quoique ce soit… Irvin… »

Je te le promets, je vais chanter la vie, comme si je devais mourir demain. Je vais faire la fête pour un amour…un ami, pour oublier, ou pour rien. Je vais marcher sur la tête. Je vais sentir comme il fait bon en ouvrant les fenêtres. Oublier qu’il pleut dans mon cœur à en perdre la raison. Sourire et renaître, je vais enfin goûter au bonheur. Je vais sentir le vent dans mes cheveux et respirer l’odeur du foin. Je vais courir pour rattraper le temps, savoir enfin être heureux, rejeter la tristesse au loin et rêver encore de mes 20 ans. Je vais briser le miroir et oublier la misère du monde. Je vais aimer à ne savoir que dire pour retrouver enfin l’espoir. Je vais me pâmer dans l’onde, bercé par la douceur d’un sourire. Je vais chanter la vie comme si je devais mourir demain. Viens…viens, mon ami, prendre ma main. Rejoins-moi sur le sentier de la vie !

Trente compressions, deux insufflations. Trente compressions, deux insufflations. Trente compressions, deux insufflations…

Reviens-moi.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeVen 3 Juil - 22:14

Une douleur effroyable. Oui, effroyable, le mot n'est pas trop fort. C'est partout. Dedans derrière devant, partout, je vois plus rien. Une respiration, mais une respiration d'agonie, qui ne persiste pas parce que tout le monde sait que ça ne sert à rien, accompagné de quelques convulsions. Peu. Et comme quand tu t'endors, je me sens arraché à moi même.

*** Interlude Noir. ***


Burp.

*** Interlude Noir. ***


Gné ?

*** Interlude Noir. ***


Je dois rentrer chez moi, ma maman m'attend.

*** Interlude Noir. ***


Le jour de mon Jour d'Appel à la Préparation à la Défense :
« Alors d'abord on s'assure que la victime et soi même, on est en sécurité. Pas de bris de verre, et on ne rentre pas dans une voiture sur le point de s'enflammer. Ensuite on regarde si la victime saigne, si ce n'est pas le cas on lui demande des ordres simples, sans la bouger, afin de voir si elle est consciente. Si on a vraiment pas de pot et qu'elle est sur le point de crever, on lui dégage les voies respiratoires et on vérifie si elle respire. Et si elle respire pas on appelle les secours au lieu de la réanimer comme un con. Regardez jeunes gens : Shu essaye de défoncer la cage thoracique d'Irvin sans appeler une ambulance, ce qui est très con. De plus, la victime est toxicomane, et les toxicomanes, c'est comme les poisson rouge, ça crève vite. Shu va devoir jeter Irvin dans la cuvette de ses chiottes maintenant, et sans oublier de tirer la chasse, sinon c'est sale.
Maintenant les enfants nous allons sodomiser sauvagement Irvin, et tâchez de jouir intensément parce que l'État français est un État nécrophile. »
Je crois que je mélange un peu.


*** Interlude Noir. ***


"Pour eux, couper mon cordon ombilical semblait être une manière amicale de me dire « bienvenue dans la vie ! ». C'est gentil mais maintenant, ce que j'aimerais c'est qu'on le recolle" (c'est pas de moi mais du klub des loosers, mais je trouve que ça colle très bien à la situation).


*** Interlude Noir. ***


Ce que je ne m'explique pas, c'est que je puisse connaître la situation d'énonciation, les protagonistes de l'histoire, le déroulement de l'action, l'âge du capitaine, et que, pourtant, je ne vois rien et n'entend rien. Je suis foutrement incapable de bouger, mais j'ai parfaitement conscience que Shu est en train de s'acharner comme un fou furieux sur mon petit corps chétif. Je ne ressens pas l'urgence de la situation.
Je crois qu'on peut dire sans trop s'avancer que non seulement je en train de mourir, mais de la mort la plus conne qui soit. Il a fallu que je ne sois vraiment pas solide pour crever en tombant du premier étage. Le choc, la peur, mon pauvre cœur abimé a lâché, mon dieu que c'est con. La trouille de ma vie sera de m'être trop penché par la fenêtre. J'l'aurais bien mérité mon Darwin Award. Enfin bref, là j'suis mûr j'attends le défilement de ma vie et la p'tite lumière blanche, tout ça tout ça.
... C'est vrai qu'on a un orgasme au moment de mourir ? Un orgasme monumental, s'il vous plaît.


... Hein ?

- Hhhhhhh !

... Et merde.


- KEUF KEUF KEUF.

Putain il est bon en massage cardiaque le con.
Bon c'est pas tout ça, mais je reprend conscience, parce qu'avoir dans sa tête une voix mécanique qui annone dans sa tête des constats déshumanisé, c'est pas une vie.


BORDEL DE CUL !
Je fous une droite monumentale au grand brun qui me surplombe et je tente de ramper le plus loin possible en dégueulant à moitié (enfin reprendre ma respiration est difficile quoi), un très beau spectacle. Le problème, c'est que j'ai autant de force qu'un bébé souris, et je me traine lamentablement cinquante centimètres avant de m'endormir d'épuisement. Merde connard, mon cœur s'était arrêté, tu crois quoi, que j'allais danser une valse ?
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeLun 13 Juil - 17:12

Je suis inutile. C’est une constatation qui s’impose à moi au fur et à mesure que les secondes s’égrainent et que je lui insuffle de l’air pour qu’il rouvre les yeux. C’est affreux cette tension qui fait que même à la vue d’une fourmi, j’pourrais pleurer. Mais je suis tellement concentré que je capterais même qu’une fourmi ou même carrément une colonie de fourmis passe à côté de moi. Tout ça pour dire que désespéré et abattu ne sont pas des mots assez forts pour exprimer dans quel état je me trouve actuellement. Ce serait orgueilleux de ma part de dire que je n’ai pas peur. Je suis terrifié et totalement déstabilisé. C’est la première fois que je fais un massage cardiaque alors que j’aurais voulu ne jamais en faire de ma vie ou tout du moins pas sur quelqu’un que je connais.
Peu à peu, une douleur sourde me traverse le bras, venant du poignet avec lequel je me suis mal réceptionné. Au départ, je n’y fais pas gaffe parce que je canalise toutes mes maigres forces sur le torse d’Irvin mais la douleur se fait sentir, insidieuse et sournoise, et pour y remédier, je crispe la mâchoire. Autour de nous, c’est morne plaine mais je ne perds pas espoir. Desserrant les dents, je me mets à crier :

« AU SECOURS, A L’AIDE ! »

Je serais tenté de dire que ça fait cliché mais bizarrement, j’ai rien d’autre à dire et, même si je ne suis pas crédible, il va bien falloir que quelqu’un, qui que ce soit, ramène son cul par ici. Le plus dur est de faire abstraction de ce qui m’entoure, c’est-à-dire de l’univers carcéral et du fait que des détenus pourraient venir roder par ici et nous attaquer en constatant notre état de faiblesse. Bref, j’ai pour habitude de m’inventer trente-six milliards de scénarios en l’espace de quelques secondes. Et là encore, mon imagination me joue des tours. Donc j’espère du plus profond de mon être qu’un gardien va arriver en courant et qu’il va nous sauver tous les deux de cette galère.
Tout ça pour une clope mal éteinte…
C’est alors qu’il reprend sa respiration, il suffoque et… il me colle une droite magistrale. Ça, je l’avais pas vu venir ! Complètement sonné, je m’affale lourdement par terre à côté et tente de recouvrir rapidement mes esprits en étouffant un :

« Bordel ! »

J’crois que je saigne, un peu, enfin j’ai le goût du sang dans la bouche. Mais j’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon sort car j’ai un Irvin réanimé à m’occuper. Je me relève un peu trop vite, du coup ma vue devient floue et je manque de m’écrouler une deuxième fois au sol. La scène serait comique si j’étais spectateur mais je suis acteur, et le voir se carapater sur le ventre à la seule « force » (entre guillemets parce que c’est pas très impressionnant, désolé) m’inquiète au plus haut point.

Et là… LE MESSIE !

Un gardien arrive à ma hauteur en me hurlant des trucs que je n’arrive pas à capter ce qui me fait passer pour plus con que je ne le suis déjà, c’est dire. Il est assez essoufflé et peine à me demander ce qu’il se passe. J’aimerais bien lui raconter l’histoire des deux abrutis qui fumaient une clope à la fenêtre du premier étage mais bizarrement, j’en ai plus trop envie en voyant sa tête. Ou alors, j’le fais de manière détournée. Du genre, Irvin et Shu sont au premier étage. La clope tombe à l’eau, suivie par Irvin, qui reste-t-il ? Mais encore une fois, je préfère éviter. Alors je me mets à bafouiller et finis par lui gueuler dessus :

« PUTAIN, IL FAUT UNE AMBULANCE ! T’ES BOUCHÉ OU QUOI ?! »

Je crois qu’il a compris parce qu’il obtempère. D’un geste plus que maladroit, il sort son portable de sa poche et compose un numéro. Pendant ce temps, je rejoins Irvin, toujours au sol, et m’agenouille près de lui en me tenant le poignet. Oui, parce que j’ai mal, et plus que tout à l’heure. Tout en lui caressant doucement les cheveux, je m’empresse de le rassurer :

« T’en fais pas, ça va aller… »

Bonne nouvelle, je suis convaincant (ou pas). De toute façon, j’ai rien d’autre en stock et puis il a l’air de s’être évanoui. Mais il respire ! J’ai une soudaine envie de danser tout seul, dans la cour, comme un con parce qu’il respire et que ça m’apparaît comme le plus beau jour de ma vie. Moi, Shu, j’ai sauvé quelqu’un !

« Une ambulance arrive… Il… Il va bien ? Heu… et t… vous, vous avez mal au poignet que vous vous l’tenez ? »

Je pose sur le gardien un regard désabusé et soupire fortement. Qu’est-ce qu’il faut pas entendre. Au bout d’une dizaine de minutes, j’entends une sirène retentir dans la plaine et me félicite intérieurement de la réussite de l’opération de sauvetage. Mes chevilles vont biens, merci de vous en inquiéter. Je les vois embarquer Irvin sur un brancard et le placer dans l’ambulance. Un infirmier s’avance vers moi et marmonne, tout en observant mon poignet :

« Poignet cassé… »

Youpi.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeMar 14 Juil - 10:13

Oh Shu t'es tellement gentil, tout s'emballe, surtout mon cœur en fait. Tu sais pas qu'une crise cardiaque en cache souvent une autre ? On s'en fout, ce qui est important c'est que quand tu me caresse les cheveux, tout bouillonne en moi comme quand on dit quelques mots niais à une adolescente. J'encaisse une vague de douleur, parce que si tu as réussi à relancer mon cœur, il sait plus comment on marche normalement et là je me sens mourir, ce qui me fait un peu peur. Non il n'est pas arrêté, il fait juste n'importe quoi et les morceaux de conscience que j'avais précédemment récupéré s'en vont loin loin loiiiiiin dans une autre galaxie. Ou ailleurs, peut être encore plus loin, peu importe.
Je constate qu'on me soulève, dans un brancard sans doute, et c'est con mais je me sens comme quand je simule un orgasme : j'ai des convulsions (enfin on convulse pas comme je le fais quand on a un orgasme, mais vous voyez l'idée) et j'essaye de faire semblant d'aller bien alors que c'est la douleur qui m'étreint. D'ailleurs, quand on a mal aussi on voit des étoiles, ça devient facile de confondre voyez. Et là du lointain brouillard où je flotte, j'entends des hurlements et tout ça. D'ailleurs j'ai même mal quand on m'intube, c'est dire le bonheur et le pied que je suis en train de prendre. Intuber... A un « e » près j'aurais adhéré tu vois, là j'ai juste très mal à la gorge et l'impression d'un viol par la trachée. C'est très difficile à décrire dans l'état de semi-conscience où je me trouve tu vois, mais on doit m'injecter tout un tas de trucs et essayer de découvrir quelle connerie j'ai bien pu prendre pour me retrouver dans un état pareil... bah j'vais vous répondre : Tout.
Oh putain Shu ! J'vois un million d'étoiles, c'est vraiment tout pareil que quand on était entre nous, j'vois rien sauf des étoiles. Et je les sens aussi les étoiles, elles se diffusent par vague dans mon corps. Oh mon dieu Shu, oh mon dieu, j'dois vraiment perdre les pédales, mais j'ai vraiment l'impression de me faire baiser. J'ai tellement mal ! Oh putain, ooooooh...
Je sombre.


*** Interlude Noir. ***


ZzzzZzzzz... Alors ça sera quoi le mot de la fin ? Une droite dans la gueule, et puis plus rien ? Oïe gott, j'aurais voulu des dernières paroles intelligentes. Et si ils me faisait survivrent ? Vous avez vu le film le Scaphandre et le Papillon ? Oh mon dieu je veux pas être ça, non non non ! J'ai pas ce courage là ! Je veux pas être enfermé en moi ! Je veux pas chier dans une bassine !
Mais je crois que mon avis, dans l'histoire, on s'en fout.


*** Interlude Noir. ***


Shu peut bien être mort et moi être transformé en pierre que ça changerait strictement rien. Je crois qu'on peut le dire : Y a pas trop d'action. Même pas une scène de fesse. Oui je sais ça vous manque, là on flotte dans un moment plat magnifique, c'est ni fait ni à faire. J'm'emmerde, pour tout dire. Fait tout noir, fait froid. Alors c'est ça la mort ? Rester dans son corps étriqué pour l'éternité, dans le noir ? Non je suis pas mort, j'ai senti et entendu des trucs ben euh... L'autre jour ! Enfin avant quoi. Plus précisément, j'ai eu mal au ventre et j'ai entendu « merde ! Il est au bord de l'occlusion intestinale ! », etl à tu vois, si j'avais pu pleurer, je l'aurais fait. Parce que mes problèmes de constipation ça regarde que moi, et je refuse qu'un enculé d'interne me tripote à quelque endroit que ce soit. Lâche-moi-connard. Si ils savaient ce que veut dire le mot « dignité » ces gens là ils me laisseraient crever au lieu de me torturer comme ça. Enfin je suppose qu'ils me torturent. Ça sert à quoi de me sauver sérieux hein ? De toute façon, dans deux mois je claque, si c'est pas maintenant. Ah mais oui... Ils s'en foutent que je mérite de vivre ou pas... Oh c'est beau la dévotion du corps médical, j'en pleurerai bien tiens.
Trop crevé.


*** Interlude Noir. ***


C'est flou, mais je vois !
Et j'ai mal dans ma gorge, je porte mes mains et j'entends « touchez pas monsieur ! ». La belle affaire ! Je touche si je veux. Douleur atroce, mais vite oubliée tellement j'ai la tête dans le cul. On vient de me dé-intuber. C'est à dire qu'on a enlevé de ma gorge un long tuyau en plastique. Je re-ouvre les yeux. Oh là là, mais où je suis ? Le même cirque se produit à ma gauche, la même parole de la part des infirmières : « touchez pas monsieur ! », et on le dé-intube. Putain c'est gore, beurk.
Après il s'est pas passé quoique ce soit d'intéressant, mis à part beaucoup d'ennui.

*** Interlude Où Il Se Passe Rien. ***


Oh là là, y a plein de machine autour de moi, j'suis trop p'tit au milieu. Des perfusions.... Est ce que ça fait mal quand on bouge ? … Ah non. J'croyais pourtant. J'ai une aiguille dans le bras, mais ça fait pas mal quand je bouge. Non je sais pas pourquoi mais c'est comme ça. Des gens m'ont parlé, mais j'ai strictement rien capté. Mais j'aimerais bien voir Shu, m'excuser ou un truc comme ça. Oh oui j'aimerais bien m'excuser encore, j'aime ça. Et puis... Il est tellement gentil tout ça. J'aimerais beaucoup. S'il vous plaît. J'veux rentrer chez moi et dormir avec lui. M'excuser vous voyez ?

On a prévenu la famille, votre mère va venir.

Pardon ?
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Juil - 19:20

Avoir le poignet cassé, c’est le top. C’est le droit. J’ai une superbe attèle, bleu foncé, et le bras en écharpe. En y repensant, je peux pas m’empêcher de rire. Je savais qu’un accident pouvait vite arriver mais pour une histoire de clope, j’aurais jamais imaginé que c’était possible. Rappelez-moi d’en toucher deux mots à Irvin quand je le reverrais.

J'ai pour te retenir, trois fois rien, un sourire, quelques succédanés cultivés en secret. Livrées aux quatre vents, éparpillées gentiment. Depuis quelques années, laisse-moi me rassembler. Je te prie, je t'implore de ne pas sceller mon sort à grands coups de couperet. C'est dangereux, tu le sais. J'ai, et je le déplore, quelques fois quelques torts. Je suis un homme tu sais, et pas un homme parfait. J'ai longtemps réfléchi, et cette fois j'ai saisi. Crois-moi, j'ai des regrets, moi qui ne regrette jamais. J'ai, pour te plaire encore, des histoires cousues d'or. Des que tu n'connais pas, que j'te dirais tout bas. Sans toi, pas d'avenir ; des sanglots, des soupirs. Un ciel d'encre et de jais ; j'm'en sortirai jamais. Je t'appelle au secours, ouvre-moi amour ! Faut savoir pardonner, cette fois je vais changer ! J'ai, comment te le dire, plutôt confiance en l'avenir. Pourquoi se dire adieu quand on peut vivre heureux ? Il faudra m'enfermer, si tu veux me quitter. Je m'en fous, je crie fort, pour que tu m'aimes encore. J'ai pour te retenir, trois fois rien, trois fois rien...

Il est temps de trier, de faire l'inventaire. Il est temps de laisser son adolescence maudite de côté, son caractère de gosse inconscient et les idées noires. Temps de prendre le temps. De vivre à une allure convenable, ne pas sauter les étapes. Sourire. Il est grand temps d'évoluer, de laisser couler les larmes quand il le faut, s'agenouiller devant une mec en lui disant : « Je ne veux que toi, peu importe le temps qu'il nous reste. » Voilà.
Il faut que je laisse mon tic d'appréhender, de tout vouloir contrôler. Et ne rien contrôler. Laisser faire les choses, vivre un peu. Ne plus se bercer de douces illusions, chercher à comprendre. Tenter de dormir un peu plus. Gagner du temps. Oublier que je suis condamné et me battre à arme égale.

Il y a un moment dans la vie ou il faut cesser de déblatérer sur la vie, pour la connaître enfin.

J’arrive à l’hôpital, la capuche de mon gilet sur la tête, les cheveux dans les yeux, les mains dans les poches, l’air peu avenant. A l’entrée, je demande à l’infirmière si elle peut m’indiquer la chambre où est alité un dénommé Irvin Durand. Quelques clics de souris sur son PC plus tard, je marche silencieusement dans le couloir du deuxième étage. J’ai en horreur les hôpitaux et tout ce qui touche à la santé. Ca sent les produits de désinfection, la mort parfois et très souvent la souffrance. Il m’est dur de conserver un air impassible mais je le fais, parce que je ne veux pas choquer les consciences. Il est dans la chambre cinquante-quatre et j’arrive enfin devant la porte. Avant de passer la porte, j’inspire et expire profondément tout en me persuadant que tout va bien. Puis finalement, je me lance et passe le seuil. Son lit est près de la fenêtre d’où des rayons de soleil se glissent entre les raies du store. J’entends les machines ronronner et bipper de partout. D’un coup, je suis stressé. Une poche de je ne sais quel médoc’ est reliée à son bras par une perfusion. Le gars, qui lui tient compagnie sur le lit d’à côté, est encore plus mal en point. Je ne peux réprimer un frisson.

J’inspire une seconde fois profondément et m’avance jusqu’au lit où Irvin est allongé. Il y a une chaise à côté et c’est là que je décide de me poser. Nerveusement, je prends sa main dans la mienne et caresse doucement le dessus. Puis, d’une voix un peu rauque, sans doute parce que j’ai la gorge serrée, je murmure :

« Irvin, c’est moi… Shu. »

Je n’ai que ma présence à t’offrir, mon corps à la rigueur. Si tu savais comme je vis dans la peur que tu me rejettes pour des fautes que je n’ai sans doute pas commises. Mes yeux sondent ton visage dans l’espoir de te voir battre des cils tandis que, du revers de mon autre main (ayant enlevé mon écharpe mais ayant gardé l'attèle), je viens caresser ta joue.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Aoû - 16:54

[HJ : Oui, c'est un peu long, mais j'ai été frustré de deux semaines sans rp. xDDD]

Ah mon dieu, Mickael Jackson est mort. C'est la télé qui l'a dit, et elle est en face de moi. Depuis deux heures. Putain y a un mec là, il s'est fait six mille euros sous mon nez, cet enculé. Ouais c'était la fin de qui veut gagner des millions, et ça fout vraiment les boules de voir un gonze se faire des couilles en or juste en sachant où est la lune et la recette de la tarte tatin. Et après y a eu une sitcom, mais je sais pas ce que c'était. J'ai eu un blanc pendant le générique en fait. Bref. C'était l'histoire d'une nana qui avait une scierie (???!!!?) et qui se faisait draguer par un inspecteur des impôts, si j'ai bien compris. Nan en fait je crois qu'elle était à la mère - la scierie, pas la nana - et que la-dite nana elle était pharmacienne, et qu'il y avait pas d'inspecteur des impôts. Mais maintenant que tu le dis, je crois que ça se passait dans une auberge de jeunesse.... AH OUI ! Le frère de la pharmacienne était dépendant aux médoc' et c'était elle son dealer... Nan, le frère il la volait en fait ? J'sais plus. Mais y avait bien le réglementaire mec canon à cheveux argentés célibataire et si malheureux le cul sur ses millions de dollars.... FILE LE MOI GROGNASSE ! … Non ? Bon. Mais bref, qu'est ce qu'il foutait ce putain de gars dans l'histoire ? Ouais bon il se tape la pharmacienne à la fin, c'est l'évidence, mais ce qu'il foutait dans son bled à la base.... AH OUIIIIII ! Il allait remplacer le frère dans la scierie familiale qui était un peu naze du fait qu'il avalait la morphine comme si c'était du doliprane. D'ailleurs je suis scandalisé du fait qu'il est foutrement bien conservé pour un camé. Tout musclé avec un petit jean pour mouler son cul bien sculpté, c'est une insulte au bon sens ce gars. Comment on peut avaler des trucs tout chimiques à longueur de journée et s'en sortir si bien ? Et puis pourquoi il porte un polo Lacoste ? On a pas dit aux scénaristes que c'est franchement has-been, Lacoste ? Bon c'est vrai qu'il y a que les vieux pour regarder une sitcom à l'heure de bouffer. Et bref, la mère de la pharmacienne, celle qui a une scierie, elle fait quoi dans l'histoire ?
Elle est en route pour le Luxembourg.
Ah ah ah !
Ah ah...
Ah...
...
MEEEEEERDE !
Oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu oh mon dieu.
Oh Shu.
Il me tient la main, et il me sort d'une petite voix qu'il est là et que c'est lui. Ah bon ? Bon ben faut que j'arrête de regarder le plafond d'un air fixe alors. Je tourne la tête vers lui d'un air douloureux (j'ai un peu fait un arrêt cardiaque, je vous rappelle) et peux contempler à loisir son air affolé. Et son bras en écharpe. Oh Shu... C'est ma faute. Si vous, oui vous là, vous aviez quelqu'un que vous connaissez avec le poignet pété par votre faute, vous vous sentiriez coupable ? … Bon, ben voilà, j'vais pas vous décrire ce que je ressens, puisque vous le savez.

- 'lut.

Ouais yo mec bien ou bien ? La famille tranquille ? Wesh gros ! … Comme si c'était le moment de faire des blagues, plutôt de se rouler par terre en pleurant parce que c'est gênant que quelqu'un s'inquiète pour toi. Et ma mère qui va venir... La totale. C'est un complot, on veut m'achever, c'est pas possible. C'est un genre de contraste que j'ai dans ma tête, d'un coté j'ai envie de mourir tout seul et que tout le monde s'en foute, que personne ait mal et qu'on me laisse faire mes conneries tranquille, et d'un autre coté, quand je fais un bad trip, j'ai pas envie de mourir tout seul. Genre quand je suis par terre sur un trottoir/dans une cave/dans un pieu, c'est de ça que j'ai peur : Crever comme une vieille merde dans la solitude et l'indifférence générale. C'est idiot hein ? Oui ça l'est. Mais là présentement, j'ai envie que Shu j'ai autre chose à faire ailleurs, que personne n'ait appelé ma mère, et que je claque silencieusement. Ou que je guérisse mais que personne me voit tout faible et tout fatigué. Mais c'est vicieux l'affection, ça pousse les gens à écorcher ma dignité en me voyant dans un état où je peux même pas faire caca tout seul. D'ailleurs en parlant de ça, vu que je me drogue, j'suis très constipé, donc un connard m'a fait quelque chose qui nécessitait qu'on me rase le cul de près. J'ai honte. Je déteste qu'on me manipule comme ça, j'peux pas bouger tout seul donc on le fait à ma place, c'est tout à fait détestable. Sinon non, c'est pas franchement la pudeur qui m'étouffe, j'ai fait pire que de me faire raser le trou de balle pour qu'on me fasse artificiellement poser une pêche. T'façon ça sert à ça un corps, à faire caca. Le reste c'est du détail. Six milliards virgule cinq fabriques à excréments qui se baladent, ça fout la frousse. Des hectolitres, des gazillons d'hectolitres de merde, et j'suis même pas foutu de remplir mon quota. La loose.
Bref, je pensais à quoi avant la merde ?
Ah oui, ma maman et Shu.
Je tiens à préciser avant d'aller plus loin que ma mère croit que je vis à Marseille, que je bosse dans la com et que j'ai une petite amie. De plus, nous ne nous sommes pas vu depuis fort longtemps, ayant fugué de chez moi à l'âge de quinze ans, par là. Comme j'ai eu quand même mon bac (je me demande encore comment tiens... Ah oui, je vivais chez des vieux et j'allais au lycée entre deux séances de reluisage de l'usine à Suchard, voilà), elle s'est bizarrement pas trop inquiété, me croyant extrêmement précoce (d'une certaine façon, oui) et près à vivre seul. C'est fou comme j'étais imaginatif niveau mensonges n'empêche. Bref, là normalement je suis censé hurler d'angoisse à l'idée que ma mère me perce à jour. Normalement. En fait, somme toute, j'en ai rien à foutre. Je m'en branle si elle en souffre, je ne l'aime pas. Si j'ai eu une vie de merde, c'est de sa faute. J'ai juste pas envie de la voir, elle a dû vieillir en plus, beurk.
Par contre la présence de Shu me touche. Je sais pas quoi lui dire mais je le regarde avec de grands yeux humides, tiraillé entre l'envie qu'il se casse et l'envie qu'il reste. Il est vraiment trop sensible Shu, on se connait pas depuis très très longtemps, mais il est allé se casser le poignet pour moi, et il à l'air sincèrement inquiet. Et franchement, je sais pas quoi lui dire. M'excuser, ça serait vide de sens, m'inquiéter de sa santé aussi. Faire une blague... ?

- Ma mère va venir.

Oui bah fallait que je le prévienne hein, quand même. Mais finalement c'est pas très très important, il doit en avoir rien à foutre. Enfin moi j'en ai rien à foutre, je crois. Nan mais sérieux c'est chiant, elle va gueuler, faire n'importe quoi, péter une crise d'hystérie et se plaindre avant de finalement se renseigner sur ma santé. Elle va me raconter des échecs sentimentaux et sexuels, du moins c'était comme ça qu'on parlait avant. Enfin qu'elle parlait, moi j'pouvais pas en placer une. Et puis elle me parlait aussi beaucoup de mon père qui m'avait abandonné quand j'avais trois ans, que c'était un connard tout ça. J'suis allé le voir une fois, on avait un peu parlé dans sa cuisine (il voulait pas que j'effraie ses gosses qui étaient dans le salon), il était assez sympa en fait. Il m'avait donné de l'argent parce que j'étais dans une sale période à l'époque, j'commençais à bosser dans le PMU et j'étais pas spécialement fier de moi. Pour dire j'ai refusé de m'assoir sur une de ses chaise parce que j'avais peur de la salir, une putain de sale période.
Comprenez donc que voir ma génitrice ne m'enchantait pas vraiment.

- T'as fait quoi aujourd'hui ? Moi j'ai vu un super téléfilm avec une pharmacienne qui se faisait voler de la morphine par son frère et qu'avait une mère qui possédait une scierie. Bah oui je parle, sinon il va se poser des questions à me voir tirer une gueule de dix pieds de long. La nana pharmacienne elle se tapait un vieux canon inspecteur des impôts ou quelque chose comme ça, c'était cool. Et ils se sapaient tous en Lacoste, un truc de ouf. En plus ils avaient une piscine dans le jardin, mais ils se sont même pas baigné dedans. C'est con, il faisait beau dans le film en plus. Oui, j'aime beaucoup le son de ma voix. A la fin la nana elle part à Dresden (oui ça se passait en Allemagne le film) avec l'inspecteur des impôts et le frère il arrête la morphine.

J'aurais voulu dire à Shu quelque chose de plus profond que ça, au lieu de lui résumer un téléfilm pourri, mais j'ai pas su quoi. Alors j'ai parlé à toute pompe pour dire des conneries, pour faire semblant que je pète le feu. Mais le bip du machin qui surveille que mon cœur bat contredisais un peu ce que je disais en fait. J'espère que Shu va quand même croire que j'simule une maladie plutôt que j'suis sur mon lit de mort. Le mec à coté ? Il pionce. Il a fait une overdose lui, moi mon corps il a juste dit « bon t'arrête tes conneries coco ! ». Sinon j'ai juste des bleus à cause de ma chute.
Bref, assez parlé de moi.
Je dégage ma main de sa prise et je la pose sur sa nuque pour pousser sa tête doucement vers moi tandis que je bande mes non-abdos pour m'approcher, et finalement l'embrasser. Un peu de tendresse, merde quoi. Je suis content d'avoir ce contact là, donc je le prolonge. Je suis content que tu sois là Shu, en fait. J'en suis très content, et je sais même pas pourquoi.
Et là, on frappe à la porte, et vu que je sais qui c'est, mon cœur se lance dans un solo de batterie, lassé de faire de la musique toujours au même rythme. Donc ça donne : « boum... boum... boum... TCHAK BOUM DADAAAAM ! ». Ouais okay j'exagère un peu, mais c'est flippant quoi.

- IRVIIIIIIN !

Mon double féminin et vieux vient de rentrer dans la chambre en gueulant, sans se soucier qu'un gonze pionce à coté. C'est flippant, on a le même visage (le mien est plus masculin quand même), elle est un peu plus petite que moi, et à la même silhouette : Plate, sans forme. Pas de hanches, pas de nichons (ouais dans mon cas normal quoi) et pas de muscles. Mon double je vous dis, je l'ai pas vu depuis neuf ans, et là la ressemblance me crève les yeux c'est affolant. Et si moi je fais ressortir le peu que j'ai avec des fringues trop moulantes, elle elle porte un jean tout con et trop grand avec un pull decathlon tout aussi trop grand. Et dieu merci, elle est tout de même un peu plus grosse que moi.
Ce qui est flippant aussi c'est qu'on a les mêmes cheveux, raides et brun, mais exactement la même texture et la même nuance de brun. Enfin les siens tirent sur le blanc par endroit quand même, y a une justice, et ils sont vachement longs. Bah comme la dernière fois que je l'ai vu quoi, par contre moi....

- COMME TU AS GRANDI !

Oui elle m'a pas vu depuis neuf ou dix ans, j'ai un peu changé, un tout petit peu. Et en fait, je crois qu'elle mesure pas que je suis presque claqué, sinon elle sortirait pas des conneries pareilles.
Et là, le drame atroce : Elle jarte Shu de moi (que j'avais arrêté d'embrasser quand même) d'un revers de la main et me prend dans ses bras. Quant à moi je fait mon air pas content du tout (gros yeux, bouche pincée tout ça) mais elle relève pas et m'embrasse le sommet du crâne. Ça me dégoûte, je la repousse un peu plus violemment que la morale le permet, mais elle y prend pas garde, elle croit toujours que j'ai quatorze ans et que si je la repousse, c'est parce que je suis en pleine crise d'adolescence. Elle comprend pas que je peux pas la blairer, et que si elle avait pas été comme elle est, j'aurais jamais eu besoin de tapiner. Elle aurait dû m'empêcher de fuguer, s'inquiéter pour moi, aller me chercher, pas croire que je pouvais vivre tout seul si jeune, elle aurait pas dû gober ce que je lui disais. Elle pense vraiment qu'à sa gueule, cette sale grosse pute.
… Maman.

- Moi aussi j'ai été malade il n'y a pas longtemps ! Dit elle d'un air joyeux, elle est complètement folle en fait. J'ai eu une grosse crise d'asthme j'ai vomi partout ! En plus j'avais une gastro aussi... Oh là là. Mais c'est grave ce que tu as ? On m'a pas dit.

- Une crise d'appendicite, je ressors demain, c'est rien.

- Ah OK... Et vous, vous êtes qui ? Un ami à Irvin ?

Mais mon dieu et tous ses saints, mais tuez là !
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Aoû - 22:45

HS - Moins long, forcément... x)

Vous connaissez cette sensation de quand vous terminez un livre, quand vous finissez un film, une série, et que vous étiez tellement accroché à l'histoire, au monde même de l'histoire, cette sensation qui fait que vous sentez une déchirure au fond de vous-même, comme un manque affreux et profond, une envie de continuer à voir, vivre ce monde, et même plus, à y vivre dedans.
C'est un peu l'effet que peut faire une rupture. On avait entrevu un futur, quelque chose pourrait durer, autant qu'on le peut, et puis à un moment, le fil se rompt, on lâche, à bout de souffle, on s'écroule. Et on regarde les routes se séparer, et on voudrait tellement que ça continue. Certes, il y a le manque de l'autre... mais derrière, plus que le manque d'un corps et d'un esprit, il y a le gouffre provoqué par l'absence de la somme de nos deux êtres, quelque chose de nouveau, qui était plus que la simple addition de nous.
Et pourtant, il faut bien lâcher prise.
Il faut bien tourner la page, comme on le dit si bien - et si justement. On clôt un chapitre.
L'avantage d'un livre est qu'on peut retourner en arrière autant de fois qu'on veut, mais à chaque fois, on perd un peu plus le goût de la nouveauté, on se sent un peu trop familier face à cet univers que l'on aime. Et là on se rend compte qu'on ferait une erreur de recommencer, n'est-ce pas ? Parce qu'alors, on en viendra à haïr le fait de vivre dans ce monde, de haïr tout simplement le fait de ne plus aimer. La haine de la haine. On se déteste soi-même de vouloir recommencer à tout prix, de ne pas pouvoir passer à autre chose.
Parfois, on apprend de ses erreurs, et alors, on peut vivre à nouveau.

Certains, certaines... s'arrêtent là. Ils continuent tout simplement. Et ils ne font plus attention à ce qu'ils ont laissé derrière eux.
Et à ceux-là je dis : Vous avez tort.
Il y a une différence entre tourner la page, et faire table rase. Il faut garder à l'esprit tout ce qui a été, au nom de tout ce qui sera un jour.
On ne connaît vraiment les gens qu'au moment où ils nient le temps passé ensemble. On verra alors d'un autre regard ceux qui se retournent quand il le faut, et tendront la main à leurs souvenirs.

Après tout, rien ne nous empêche d'écrire une autre histoire dans le même monde, non ?

J’ai pensé à tout ça en l’espace d’un seul baiser. Tes lèvres contre les miennes, tout simplement et pourtant, il avait le goût de l’éternité. Je suis paumé dans mes sentiments, je ne sais pas très bien ce que je dois ressentir à l’égard d’Irvin mais je ressens bien quelque chose, un truc infime qui prend de la place. Par contre, ce que je sais c’est que je suis avec Jayden. On se l’est pas dit explicitement mais c’était comme si on avait conclu un pacte silencieux que l’on aurait signé par des regards un peu trop langoureux et des caresses déjà trop répétées. Pour l’instant, je me dis que c’est passager, que ce sentiment d’avoir le cul entre deux chaises va s’estomper. Avant, ça m’aurait posé aucun problème mais aujourd’hui je suis plus très sûr de ressentir la même chose. Je ressens des choses pour Jayden, ça c’est certain. De l’amour ? Je ne saurais trop dire, j’aime pas employer les grands mots de suite. A côté de ça, je ressens des choses pour Irvin mais de là à dire que c’est pareil pour les deux. RHA. Je préférerais encore répondre d’un choix cornélien plutôt que de devoir choisir celui que je préfère.

Vas-y, prends-toi ça dans la gueule. Je viens d’être jarté de ma chaise avec une grande conviction et regarde la chose qui m’a poussé, éberlué. Il m’a parlé d’une série qu’il a regardé, mais avant il m’a dit autre chose. Que quelqu’un allait venir… Par analogie (j’suis capable de raisonner assez intelligemment mine de rien), je peux dire que la personne qui vient d’embrasser Irvin sur les deux joues est ce quelqu’un et que… OH PUTAIN, C’EST SA MERE. J’en reviens pas, j’ai devant moi la mère d’Irvin et je crois que si je l’avais pas su, j’aurais deviné. Parce qu’ils ont un air de ressemblance qu’on peut pas loupé, même si on l’fait exprès. Et puis vient la question fatidique après tout un déblaiement inutile et un mensonge d’Irvin qui m’a laissé perplexe (mais auquel j’ai préféré garder mon statut de porte-manteau). Qui suis-je ? Je passe outre le côté philosophique de la question et me concentre sur le côté pratique :

« Enchanté Mme Durand. Je m’appelle Shu, je suis un collègue d’Irvin. »

Je vais pas broder parce que je vois bien qu’Irvin n’apprécie pas outre mesure sa mère et qu’en plus, s’il lui a menti sur ce qui s’est passé, c’est qu’il a ses raisons et qu’il vaut mieux pas que je me la ramène. J’en viens à me demander si sa mère est seulement au courant qu’il bosse dans une prison en tant que gardien. Quant à ce qu’elle sache qu’il est homo et qu’il se drogue, j’arrive même pas à le concevoir (et pourtant j’fais des efforts). Et puis, comme pour me jutifier d’être là, je reprends :

« Ne vous inquiétez pas, les médecins sont confiants. L’appendicite – Long regard douteux tout plein de sous-entendus vers Irvin – ça se soigne bien maintenant. »

Autant dire que c’est la joie. J’aurais jamais cru que je rencontrerais la mère d’Irvin dans ces conditions. Non, je rectifie. J’aurais jamais cru que je rencontrerais la mère d’Irvin tout court. Du coup, c’est assez troublant. Et j’ai beau faire de grands sourires, je me sens pas convainquant du tout. En plus, je déteste mentir ou prendre part à un mensonge. Il paraît même que je mens très mal. Ce serait con que je trahisse Irvin… Je crois qu’il m’en voudrait terriblement. Mais maintenant que je suis lancé dans cette mystification, autant poursuivre :

« Vous voulez boire quelque chose ? Vous venez d’arriver et généralement on propose à boire aux arrivants. La machine propose du café, du thé et du chocolat chaud. »

Ca donne vaguement l’impression qu’on a un p’tit rendez-vous tous les trois et qu’Irvin et moi, on va lui avouer qu’on est fiancés. Et moi, le futur gendre, je fais en sorte de plaire à ma future belle-mère. J’vous assure que c’est flippant. Finalement, je me tourne vers Irvin pour continuer la conversation que l’on avait commencé avant ce débarquement :

« Oh et pour ce que j’ai fait aujourd’hui – Petit temps de pause, histoire de réfléchir à ce que je vais dire car je ne sais pas dans quoi il est sensé travailler pour satisfaire les besoins de sa mère – j’ai rempli pas mal de paperasse. Il y a de nouveaux dé… dossiers, pour certains il va falloir y jeter un sérieux coup d’œil, pour d’autres la routine. »

Le mot ‘détenus’ s’est coincé dans ma gorge à temps. J’ai hâte d’avoir une conversation privée avec Irvin. Il y a des choses que j’aimerais clarifier…
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeLun 17 Aoû - 2:52

[HJ : N'importe-quoi-man a frappé, tremblez mortel.]

Je prends l'expression de circonstance : le connard qui vient de se faire choper dans ses mensonges, et j'essaye de pas avoir l'air trop vaillant (pas dur) pour pas que Shu vienne me taper dessus (vous aimez la double négation et la répétition du mot « pas » en triple exemplaire ? … Ouais mais j'ai pas fait un bac L figurez vous). Nan mais sérieux il m'a regardé méchamment en parlant de mon appendicite fictive, et si je veux bien comprendre pourquoi, je veux pas qu'il vienne me le reprocher après. Enfin bref, Shu, vu que c'est un type bien, il fait quelques politesses à ma mère en lui proposant à boire.

- Oh oui merci, je veux bien un café ! Dit elle d'une voix joyeuse comme si elle arrivait pas comme un chien dans un jeu de quilles (vous surkiffez la répétition du mot « comme », avouez).

- Bah tu vas te le chercher toi même. Répondis je d'un ton sec (là ça se voit pas mais je m'essaye au compte-rendu de dialogue façon rédaction de CM2, et ça foire, oh étonnement).

Ma mère ne bronche pas et va chercher son café sans même me jeter un regard méchant, toute heureuse qu'elle est de me revoir. Et ça, ça m'énerve, parce que j'ai bien conscience de faire des cacas nerveux pour rien, de centrer le monde sur ma petite personne, et j'peux pas changer la donne. Tiens, regardez Shu, il en a vu pas mal de ma part, et il m'a pas fait comprendre que les gens dans mon genre, il s'en passerait bien. Mais c'est fou qu'il donne comme ça, ça m'énerve parce que je peux pas faire la même en retour. Par exemple, j'lui taillerai une plume, ça passerai pas comme ça passe quand il le fait, je sais pas pourquoi. J'le sens pas c'est tout. Et donc quand ma mère part – après qu'il ai expliqué sa petite journée – ben je sens qu'on va encore parler de la gueule à Irvin, de pourquoi il ment à sa maman, et de comment qu'il est tout fragile ce pauvre petit. Nan mais c'est pas faute, j'en fait pas exprès d'être si con, si vous avez un guide vie, j'en veux bien parce que sérieux je m'en sors pas tout seul. Ou alors qu'on me passe le goût de faire mon intéressant, ça marche aussi. Parce que oui, le pire c'est que j'aime ça fort fort fort dans mon cœur. J'aime qu'on s'intéresse à moi et qu'on me plaigne, comme tout le monde, mais plus.

- Alors oui j'ai menti, mais c'est pas la peine de l'inquiéter pour rien non ? … Non ? Bon. Petite pause. Nan mais après elle va geindre ça va être chiant... Ça fait longtemps que je l'ai pas vu alors... Perdons nous dans des arguments foireux sans arriver à leur donner suite parce qu'on a pas de cerveau, ouaiiiiiiiiis !Bon ben s'tu veux on va lui en faire bouffer de la vérité, plein les dents, parce que la vérité c'est trop bien c'est trop existentiel. Soyons les chevaliers fous du Bien avec les oiseaux qui gazouillent et tout ça ! ET VOICI UN MAGNIFIQUE FINAL DE PROVOC' ADOLESCENTE ! OUAIIIIIIS ! TIREZ LE FEU D'ARTIFICE (et votre grand mère) !

Et, emporté par un élan d'enthousiasme et entendant les bruits de pas dans le couloir, je chope Shu par le ventre pour l'attirer contre moi. Ma mère arriva juste au moment où je lui roulais un patin en levant une jambe pour coller sa cuisse contre la mienne, et ainsi dévoiler ma fesse droite (oui y a pas de culotte dans le truc que te donne l'hosto).
Et vous savez quoi ?
J'ai même pas eu la satisfaction de la voir faire tomber son café par terre en hurlant, vu qu'elle l'a pas fait.

- Oh ! Tu as un petit copain ? Tu m'avais pas dit ! Et ta robe remonte au fait.

J'arrête d'embrasser Shu et je la regarde, cette folle là, d'un air surpris. J'suis tellement déstabilisé que je remets mon truc sur mes fesses sans réfléchir.

- Mais euh... T'es pas surprise ?

- Non, tu as oublié des magasines érotiques en partant, alors bon... Et puis tu sais, on est au XXIème siècle, je vais pas en faire tout un fromage, je m'en fiche moi. C'était mignon que tu essaye de me cacher un truc aussi idiot d'ailleurs. Je sais pas pourquoi, mais je me sens volé là. Elle s'adresse à Shu. Collègue hein ? Si seulement elle pouvait arrêter de sourire. Enfin peut être que vos parents l'ont mal pris. J'espère pour vous que non Mr Shu.

Shu, tu rigole, je te tues. Je te jure je t'étripe. Enfin peut être que l'allusion à des parents manquants va le plonger dans la mélancolie et qu'il fera pas chier. Prions.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeMer 26 Aoû - 17:43

J’admire le tact avec lequel Irvin répond à sa mère. Je me serais bien levé pour aller chercher un café mais je crois que c’est inutile. Vu le ton qu’il a employé, si je lève ne serait-ce qu’une fesse, il risque de me fusiller du regard ou de m’assommer avec la poche de morphine qui pend à côté du lit. Je regarde sa mère disparaître dans le couloir et reviens poser mes yeux sur lui. Tu es FAUTIF. Tout en fronçant les sourcils, je m’exclame :

« Putain, tu m’expliques c’que tu fous ?! »

Et là, il part dans un long monologue inintéressant en se basant sur des raisons bidons auxquelles je n’accorde aucune attention et de l’humour à deux balles pour lequel je n’arrive même pas à esquisser un sourire. Pauvre de nous. Je dois avoir adopter un air grave. Et il est rare de me voir comme ça. Généralement, je suis soit aux anges, soit inquiet mais jamais en colère. La colère ne fait pas partie de ma liste de sentiments. Pourtant, je crois que c’est bien de la colère que je ressens lorsque je te regarde. Et peut-être même une pointe d’indifférence. Toute cette comédie me fait chier, si tu savais à quel point !

Dis-moi ce que tu penses, de ma vie, de mon adolescence. Dis-moi ce que tu penses, moi j'aime aussi l'amour et la violence.

Et là, je me sens propulsé vers lui, sans même savoir comment ça se fait, et ses lèvres atterrissent sur les miennes. Il sait s’y prendre ce con… Voilà, j’suis plus énervé. C’est comme si l’on dansait lentement serrés l'un contre l'autre, mon cœur aride et lui. Son nom a un goût si doux. Tu parviens à étouffer l'amour qui est en moi. Le comportement des gens est un mystère, comment avoir envie d'une vie d'esclave. Quand il m'a embrassé, j'ai capitulé avec plaisir, ce combat personne ne pouvait le gagner. Il y a des bruits de pas derrière et ça me fait ni chaud ni froid. J’ai oublié qu’il y avait sa mère, j’ai oublié qu’on était dans un hôpital, j’ai oublié que j’étais énervé et paumé dans mes sentiments. Je te parle comme je te parlais avant, l’amour est une force puissante. Se jeter dans les bras de n'importe qui, ça finira seulement par me causer du tort. Oh toi, toi, c'est toujours toi. De tous les hommes que j'ai connu tu es celui qui m'a donné le plus de fil à retordre. Le véritable amour est un amour cruel. Il n'y a pas de quoi être fier. Dans le passé j'ai plié, mes nerfs ont lâché de façon spectaculaire. Moi ou comment me soucier des autres jusque dans la tombe. Quand il m'a embrassé, j'ai tout perdu puis je me suis relevé et je l'ai fait à nouveau.
Lèche-cul, sans pitié, traître… tout ça pour un happy end.

Est-ce que tu penses vraiment que l'amour va sauver le monde ? Et bien je ne le pense pas. Je ne le pense simplement pas. Et est-ce que tu penses vraiment que l'amour va sauver ton âme ? Et bien je l'espère. Oh oui, je l'espère vraiment. Mais je ne le pense pas.

C’est la voix de sa mère qui me fait prendre conscience qu’on est pas tous seuls. Si j’avais été un minimum normal, j’me serais barré de cette chambre d’hôpital sans jeter un seul regard en arrière. Mais hélas, je suis con, ce qui n’arrange pas les choses. Du coup, je bloque sur le groupe de mots ‘petit copain’ et me mets à rougir. Pire qu’un gamin de quatorze ans. Irvin a l’air tout aussi choqué mais pour une toute autre raison. Oui, rappelons-la, sa mère n’était pas sensée être au courant qu’il était homo et qu’il avait couché avec moi. Mais apparemment, ça n’a pas l’air de la déranger du tout et vu ce qu’elle lui répond, j’aurais bien envie de rire. Finalement, sa mère a pas l’air si terrible que ça. Il y a vraiment quelque chose qui m’échappe. Surtout quand elle se tourne vers moi avec un sourire malicieux et qu’elle minaude sur mes parents et leur possible réaction. Je manque d’ailleurs, à ce moment-là, de m’étouffer. Enfin, qu’importe, je lâche rapidement :

« Je pense pas qu’ils l’auraient mal pris… enfin j’en sais rien. »

Je soupire et jette un œil blasé à Irvin. Vu qu’à présent sa mère sait pour son homosexualité, elle peut tout entendre. C’est vrai quoi, ça paraît moins terrible à dire. Lui qui parlait d’incarner les chevaliers du Bien, il va être servi. J’suis sûr que ça lui fera moins de poids sur la conscience et qu’il en dormira mieux la nuit. Qui sait, ça fait du bien de rêver un peu. Du coup, je n’hésite pas, et puis je suis pas sensé savoir qu’il a aussi menti à sa mère sur son travail :

« On est collègues… Je suis aussi gardien de prison au Château des Terres Brûlées. »

Si vous m’cherchez, je suis déjà dehors.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeLun 31 Aoû - 19:07

Et quand Shu fait sous-entendre qu'il n'a pas connu ses parents, ma mère prend l'expression adéquate, un subtil mélange de tristesse et de compassion. Putain elle fait vraiment chier la salope, j'en ai marre, je veux qu'elle se casse. Maintenant. Si seulement ce que je souhaitais dans ma tête pouvait se réaliser dans la vie...
Et ce con, oui ce con là, très précisément, il sort le vrai boulot que je fais, là, sans complexe. Évidemment, ma mère ne le relance pas sur ses parents, elle a compris qu'il essayait d'éviter le sujet. Moi je me retourne en position fœtal, pour faire dos à l'autre conne là, et pour pas voir Shu j'enfouis ma tête sous la couverture. Planqué, je suis là pour personne, et certainement pas pour les deux abrutis qui sont dans la pièce là. Le problème c'est que si je peux fermer les yeux, je peux pas fermer les oreilles.

- Tu m'as mentit sur ton boulot aussi ?!

Et le reste de ce qu'elle dit, je le couvre d'un grognement agacé. Mais je chope quand même au vol un truc du style « y a pas de honte à bosser en prison, puis gardien c'est un bon travail ». Si elle a dit quelque chose après, je l'ai pas entendu parce que j'ai mis mon oreiller sur ma tête en appuyant dessus avec mon bras droit pour pas qu'on me l'enlève. Oui, je vous l'accorde, c'est une réaction un peu enfantine, mais il me reste plus que ça pour les faire disparaître aussi, tous. Je crois que c'est le plus chiant quand on se drogue, c'est l'avis de tout le monde là dessus. Et puis même, j'ai pas envie que ma mère s'intéresse à moi, c'est... Sale (tiens, on me touche l'épaule à travers la couverture, mais je bouge pas). Ça me met mal à l'aise, j'ai pas l'habitude de me considérer comme le fils de quelqu'un, j'préfère la détester, c'est plus simple, moins de pression. C'est vrai quoi, le fils de maman se fait pas mettre contre du pognon, il se drogue pas non plus, il affiche la gentille image qu'on attend de lui dans un repas de famille, quelqu'un qui n'a pas de vie sexuelle tout ça. Quelqu'un qui n'est pas du tout moi quoi.
Je sens une vilaine traction sur mon oreiller. Évidemment comme j'ai la force d'une mouche morte, j'arrive pas à le retenir. Donc je jaillis des couvertures (enfin je me redresse brusquement, mais c'est mieux dit comme ça).

- Mais arrête de te cacher ! T'es plus un enfant !

- ME TOUCHE PAS GROSSE PUTE !

Ma remarque est tombée comme une brique dans une fosse à purin, et ça a fait autant d'éclaboussures et de bruit. Ma mère me regarde comme si je lui avait enfoncé un démonte-pneu dans le cul, et Shu j'ose même pas y jeter un coup d'œil. Il devrait pas assister à ça, c'est tragique pour lui, il doit pas comprendre. J'ai la chance d'avoir des parents... Et j'peux pas les voir, les supporter, les aimer tout ça. C'est sadique pour lui, et j'en suis désolé, mais j'y peux rien moi.

- Mais pourquoi tu veux pas de moi ?

- Parce que euh... Je me drogue.

- Et alors ? Qu'est ce que je suis censée faire ? Te prendre par la main comme si t'avais six ans ?

Grattez un peu et les connards se dévoilent. Je veux la pousser à bout, qu'elle se casse ! Ce genre de nana, une fois bien énervée, ça a besoin de dire un truc impardonnable, pour te blesser tu vois. Quelque chose qu'on dit pas à son gamin. Et le plus drôle, c'est que une fois la connerie dites, elle le regrette.
Attention, la scène qui suit est hurlée à plein poumons :

- BEN SI TU SERS A RIEN CASSE TOI !

- OUAIS, OK ! QU'EST CE QUE J'EN AI A FOUTRE D'UNE PETITE TANTE QUI SE FAIT METTRE SUR LA PLAGE ARRIERE D'UNE VOITURE T'FACON ?!

Là, on y est ! Elle me regarde, surprise elle même par ce qu'elle a dit, bafouille, et s'en va sans me regarder. Je regarde la porte, et j'me dis qu'il faut quand même que je dise quelque chose à Shu, n'importe quoi.

- Euh... Désolé...

C'est bien, ça change.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] - Page 2 Icon_minitimeSam 5 Sep - 0:49

HS - Ceci est mon dernier RP dans ce topic, libre à toi d'y répondre.

Et puis, dans ma tête un scénario se monte. Ce ne sont que des pensées, balancées avec l’insouciance de la douleur sourde qui me scie. Tout à coup, je suis autre part et je fais des choses que jamais je n’oserais faire en vrai. Parce que tout ce qui va suivre, c’est des visions, les yeux ouverts et hagards face à une mère et son fils qui partagent le même sang mais ne parlent pas le même langage. Rarement. Rarement la colère me monte au cœur au point d’exploser sur mon visage. Les poings rageurs fixent le cou de cet idiot morose. Je l’aurai. Aveuglé, je vais à lui. Pas un regard, pas un cil. Je le frappe. Il s’affaisse. De ma hauteur, je lui crache dessus. Non je ne suis pas dégueulasse. C’est lui, lui qui a toujours menti. Je m’avance toujours et j’aperçois son effigie. Son visage a déjà été brouillé, sûrement par des milliers d’autres. Je m’en fous. J’enfonce mon poing dans son nez incertain. Il saigne, tente de se relever mais titube. Doucement, il dit que mon attitude est étrange, moi qui l’ai plusieurs fois sollicité, dans le passé. Je lui jette mon amertume dans la rotule. « Mais tu la fermes maintenant. T’avais pas le droit. Pas le droit d’être partout comme cela. T’avais pas le droit de t’imposer alors que tu étais déjà foutu. Je sais que c’est pas de ta faute mais je sais que j’ai mal. Oui je suis une connard. Tu le savais pas ? Pourtant tu me l’as pressé le cœur ! Tu aurais du voir que le jus, c’était du poison ! C’était à toi ! A toi de le voir ! » Je me suis jeté sur lui, de nouveau. Trahi. Le souffle succinct, je baisse les yeux vers son corps où s’amalgament cicatrices et traces d’amour. Je m’approche de son oreille, le genou enfoui entre ses côtes et je lui murmure « Ce n’est pas moi qui t’ai salit ! » Il ne me regarde pas. Je griffe chaque parcelle de son corps malade. Au loin, résonne sa voix éraillée. Il me demande mes cicatrices à moi, si j’ai continué. Je lui dis que ça ne le regarde pas. Et mon poing fait craquer son être. Il ne se tait pas. En un souffle, il me dit que la haine ne me va pas. Je lui dis que c’est la seule chose que j’ai trouvé à sa place. Un vertige mais mes yeux noirs se cramponnent. D’un sursaut, je me lève. Je sens ses frissons de peur. Je ferme les yeux. Et je le torture. Et je l’use. A la corde. Je tords chaque morceau de sa personne. Dans tous les tons, à toutes les sauces. Et les larmes qu’il y a eu aussi, à cause de son piège, celles des autres, qui m’ont mis l’âme à l’envers. Les miennes que j’avais enfouies loin. Je suis allé chercher tout cela pour le noyer avec.

Mes yeux se sont ouverts. Je me suis effondré. A côté de lui. J’ai mis ma tête dans ses cheveux et je lui ai murmuré qu’il fallait qu’il comprenne. Il m’a dit qu’il comprenait mais qu’il pensait que je m’étais trompé, et que je me tromperai sûrement encore si je ne me faisais pas confiance. J’ai voulu arrêter de respirer, il l’a vu et m’a dit que je ne pourrai pas, pas ici. J’ai compris qu’il avait raison quand j’ai senti l’air dans mes poumons alors que ma bouche, mon nez et mon cœur étaient fermés. Je me suis recroquevillé tout contre lui. Le rouge qui s’en allait de lui tachait mon corps. J’ai reconnu la souffrance. Je lui ai demandé si on lui avait déjà fait cela. Il m’a dit oui, tous les jours. Mais, il a rajouté que j’avais un certain style et que ça ne l’étonnait pas de moi. Je lui ai demandé si je l’avais déçu. Il m’a répondu qu’il ne pensait plus à cela. Je me suis penché sur son corps et j’ai essuyé les plaies en disant que je comprendrai s’il ne veut plus jamais me revoir. Il m’a dit que je ne pouvais me passer de lui et que c’est pour cela que je l’avais frappé. J’ai admis qu’il avait raison. Je lui ai demandé qui lui avait fait le plus de mal. Il m’a répondu : « Les gens passionnés » et m’a jeté un regard entendu. J’ai voulu le cogner de nouveau mais je me suis enfoncé le poing dans mon propre estomac. Je me suis mis à pleurer. J’ai eu peur que ça le gêne mais il m’a touché la main. J’ai trouvé cela dégoûtant mais, en même temps, absolument apaisant et agréable. Il m’a dit qu’il était temps pour moi de partir. Avant de disparaître, je lui ai demandé s’il espérait renouer avec sa mère. Tristement, il a soupiré que la situation était encore plus dur pour lui. J’ai fuit.

Et puis, j’ai vu mes mains, tachées. Avec le sang sur mes doigts, j’ai tracé 5 points à côté du t apostrophe. J’ai dévisagé la feuille et j’ai plongé, pour savoir. Arrivé à parler des sentiments, j’ai fermé les yeux pour appréhender ce que je ressentais. Un dégoût m’est venu à la bouche, ainsi qu’une violence d’impuissance. Le pourquoi de ma confrontation au mot amour s’est peint une nouvelle fois devant moi, ce besoin, de déverser ma haine contre ce mot son non-sens et son écrasante dictature mensongère. J’ai réalisé pourtant que je venais de cogner dans le vide, pour rien. Le mot amour n’avait pas dégénéré tout seul. On lui avait fait dire n’importe quoi. Comme j’avais déjà pris le temps, une autre fois, de tordre le cou à l’idée de regrets, j’ai bâillonné la culpabilité et j’ai compris pourquoi j’aurai besoin de la poésie.

Son énième excuse me ramène à la réalité. Je réalise que sa mère n’est plus là, qu’il est amoché mais pas par ma faute et que je suis épuisé. Un peu comme si on m’avait posé une enclume sur chaque épaule et que je m’étais reçu une frigo en pleine gueule. Je soupire, tout cela n’a aucun sens. Ses propos sont incohérents et inutiles. Je n’arrive pas à déterminer si je lui en veux, ni même si je suis réellement en colère contre lui. J’éprouve juste une exaspération certaine sur le moment et préfère me retirer. Mon regard, lourd de sous-entendus et peu amène, se pose sur lui. Des dixièmes de seconde s’écoulent pendant lesquels le silence décide qu’il règne en maître. Je ne romps pas cette prise insidieuse de pouvoir. Au contraire, je détourne la tête et lentement, je me dirige jusqu’à la porte. Je disparais dans l’embrasure de la porte, sans avoir dit un mot.
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