Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]

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Irvin Durand
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MessageSujet: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMar 24 Mar - 23:07

Je suis dans une grande misère pour arriver à ce point là.
Vous savez ça fait combien de temps que je suis debout ? ... Un petit moment. J'ai pas osé m'assoir, si il arrivait ça aurait fait genre je l'attends depuis des heures (ce qui est le cas vous me direz), donc je reste planté comme un con.
Alors là, les questions qu'on peut légitimement se poser c'est d'une qui est il, de deux pourquoi je l'attends comme si c'était le Messie. Et bien j'attends...

Nous interrompons notre compte-rendu de la vie fascinante d'Irvin Durand pour un flash spécial, un drame qui se produit, là, juste sous vos yeux : J'ai le nez qui me gratte.

Alors oui, encore une autre question à se poser ! Quand on a le nez qui gratte, on le gratte, et on en parle plus. Mais je vous demande, qu'est ce qu'il faut pour gratter un nez ? Des doigts. Et les miens sont au bouts de mes bras qui sont eux même dans des écharpes. Ah, et j'ai des bandages bien épais avec renfort de compresses du poignet au milieu des paumes à peu près, donc je suis totalement immobilisé de la clavicule au doigts, great. Mes épaules étaient tellement en bon état qu'on a dû me les torturer en les enfermant à double tour dans un grand machin bleu et rigide attaché de partout autour de mon dos et de ma poitrine pour un petit moment. Pas forcément hyper long, rien de cassé, mais quand même. Aller quémander pour se faire allumer une cigarette et qu'on vous la place dans la bouche, c'est pas évident, et pour tout un tas de détail techniques, je suis obligé d'aller à l'infirmerie plusieurs fois par jour... Classe.
Sinon je ressemble bel et bien à une pub pour lutter contre la violence conjugale, et encore, mon visage n'est pas enflé – je préfère pas commenter comment c'était il y a quelques jours – mais il arbore de somptueuses couleur automnales, allant du bleu au jaune en passant par le rouge et le violet. C'est le cas aussi au milieu de mon dos et sur ma fesse gauche, mais là c'est moins visible.
Accessoirement ma dignité va très bien, merci.

Et j'attends Shu.

Pourquoi Shu pourquoi pas le pape ? Et bien j'ai pas vraiment de relation approfondie avec un membre du personnel de la prison, et j'avais envie de voir quelqu'un. Pas forcément pour baiser, pas du tout même (actuellement je suis aussi bandant qu'une tranche de saumon fumée), juste voir quelqu'un de... gentil. Shu est la seule personne correspondant à ce critère qui m'est venu en tête (et puis il est mignon comme peut l'être un chaton joueur et affectueux... Oui j'oublie pas de me carrer mes métaphore dans le cul ce soir, t'inquiète). Et puis il m'a déjà vu blessé et défoncé, là ça peut pas être pire. Enfin si, c'est pire... Explication officielle ? Je suis tombé de l'escalier. L'officieuse (donc la vraie), je préfère ne pas en parler, même à vous, cher lecteur, mais depuis le temps qu'on se connait, tu peux comprendre que j'ai pas forcément envie de parler d'un menu détail comme d'une agression physique et du fait qu'on ai voulu jouer au fléchette avec mon petit corps chétif avant de me pendre par les poignets à une porte. Ah trop tard c'est dit...
Donc, ivre de solitude et aussi à jeun que je peux l'être (bah oui sans mains...), en manque de cul (« bah oui sans mains... » bis), de chaleur humaine, de nicotine, je viens chercher mes doses chez le dealer Shu, qui à mon souvenir est un charmant garçon. Je sais pas si il va me reconnaître, j'ai la tête d'un maniaco-dépressif dans ses mauvais jours (ou disons que j'ai l'air un peu perdu) et je porte un jeans, un T-shirt et des... Baskets blanches d'une sous-marque quelconque... Le changement est hallucinant, je savais même pas que je pouvais avoir l'air d'un type normal tiens, ET JE PORTE DES BASKETS !!! BASKEEEEETS !!! ... Bon OK je la boucle...
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMer 25 Mar - 18:43

De l’autre bout du couloir, je peux distinguer une silhouette. C’est flou mais j’suis persuadé qu’il y a quelqu’un, là-bas, au fond. Je peux pas encore dire qui c’est mais une chose est sûre, c’est que cette personne se tient devant la porte de ma piaule. J’ai le défaut d’être curieux, c’est d’ailleurs pour ça que je poursuis ma marche solitaire dans sa direction. Plus je me rapproche, plus je me dis que cette silhouette est tout d’même bizarre. Ce qui m’intrigue le plus, c’est qu’elle ne semble pas avoir de bras, depuis quand y a-t-il un manchot (le fait de ne pas avoir de bras hein, pas l’animal) dans la prison ? Si ça s’trouve, c’est un pote à Thorkel. Oui, ça doit être ça et le pauvre s’est cassé l’nez (là encore c’est imagé) parce que Thorkel est de service pratiquement toute la journée, si mes souvenirs sont bons. J’ai déjà du mal à retenir mon emploi du temps, alors celui de mon coloc’… Le couloir ne faisait pas des milliers de kilomètres de long, j’arrive assez rapidement devant l’illustre inconnu qui m’a causé tant de réflexions. Et qu’elle n’est pas ma surprise lorsque je découvre que cette silhouette n’est autre qu’Irvin !

Un sourire illumine mon visage un instant jusqu’à ce que je remarque ces attèles, ces bandages, ses bleus, et là ma bonne humeur s’efface d’un coup. J’adopte un air grave et assez affolé et préfère me taire avant de sortir une connerie dont j’ai le secret. Décontenancé, j’essaie d’ouvrir la porte et constate qu’elle est verrouillée. Normal, Thorkel est parti après moi et l’a fermé. Je sors de ma poche le trousseau d’clés, trouve la bonne et l’enfonce dans la serrure. Un déclic : j’ai les mains qui tremblent. J’ouvre la porte, le laisse entrer en premier et la referme derrière moi, tout ça en silence. Sur mon pieu, c’est le bordel, il y a des clopes, des vêtements, un rasoir, un produit douche,… Bref si je vous énumère tout, on risque d’y passer des jours. Je le laisse s’asseoir sur le lit de Thorkel et tente de ranger un peu. Ma technique de rangement : l’entassement ; essayez, ça change la vie. Une fois avoir jugé que ça prenait plus trop de place, je me place en tailleur sur mon lit et le regarde fixement. J’ai un peu peur de ce qu’il va me dire s’il j’lui demande ce qu’il lui est arrivé mais il le faut alors j’me jette à l’eau :

« Irvin, qu’est-ce t’as foutu ? »

Ca me fout les jetons. Est-ce que c’est un détenu qui l’a tabassé comme ça ? Ou alors une dispute entre gardiens qui a mal tourné ? Ou une histoire de drogues dans laquelle il serait impliqué ? Je suis pendu à ses lèvres et attends sa réponse avec une tension peu commune. Et comme le stress agit démesurément sur ma personne, vient un flot de questions incontrôlable :

« Je t’ai pas fait trop attendre devant la porte ? Qui c’est qui t’a fait ça ? Quand est-ce que ça s’est passé ? Est-ce que c’est cassé ? Tu as mal ? T’en as pour combien de temps avec tes attèles ? Est-ce que t… »

Je me rends compte de l’aspect dérisoire de mes requêtes et arrête de parler. Les yeux baissés, je me sens con. Toujours cette déchirante appréhension des autres, de parler et d'être mieux qu'avant. Toujours cette envie d'être dans un autre monde, ailleurs, loin de cette existence-ci. Toujours une impression de vide, perdu à jamais dans le propre songe de folie d'un enfant en larmes. Toujours une impression de trop-plein, car une volonté propre à exploser. Une envie d'autodestruction combattue. Toujours crier, toujours hurler pour se rendre compte qu'on frappe un mur capitonné. Toujours les mêmes mots qui tournent, retournent et virevoltent en rond et en cadence, pour une danse macabre et sans fin, jamais permis d'en réchapper, toujours condamné d'en rêver. Je relève la tête, je te laisserais pas tomber. Si tu es venu me voir, c’est que tu as placé une certaine confiance en moi et je ne te décevrai pas.

Je finis par me lever et m’approche de toi. Là, je m’accroupis pour me retrouver à ton niveau et passe doucement ma main sur ta joue. Je mentirais si je disais que ces teintes jaunâtres ne m’affectent pas. Et tous ces pansements, je déglutis faiblement. Ce n’est pas toi qui me dégoûte, c’est cet emballage d’hôpital. J’ai jamais aimé les hôpitaux, leur ambiance pesante, leur silence lourd de sens, leur odeur désaffectée. Et face à ça, je me sens tellement impuissant et je ne trouve tellement rien à dire à part me remettre en question. Mes lèvres se posent avec légèreté sur les tiennes, seul réconfort que je peux t’apporter. Tu transpires la détresse et je me demande pourquoi tu es venu me voir moi. Oui, pourquoi moi ? Mais après tout, on s’en fout. Je me retourne et attrape un paquet de clopes dans le fouillis ambiant. Une fois allumée, j’envoie valser le briquet et le paquet sur le matelas et place la clope entre ses lèvres. Je lui laisse le temps de tirer et un faible sourire aux lèvres, je déclare :

« Un p’tit remontant pour ne pas sombrer pendant ces quelques jours d’abstinence. »
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Irvin Durand
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Irvin Durand


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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMer 25 Mar - 21:50

Et là, je vois son sourire se décomposé, c'est hallucinant. Je pensais pas pouvoir produire un tel effet, on dirait que je lui ai annoncé la mort de ses parents. Il était arrivé, en souriant, et je l'ai vu capter l'information que j'avais les deux bras niqués (et la gueule de toutes les couleurs), je l'ai vu prendre une tête catastrophé, et j'me suis dit que c'était vraiment égoïste d'être venu pour qu'il se fasse du soucis pour moi. J'ai eu honte, je dois l'avouer, j'ai eu affreusement honte de mon comportement, parce que... Je sais pas, j'aurais voulu que ça soit autre chose, c'est tout, que je sois venu pour autre chose, avec mes deux bras bien calé le long de mon corps et pas dans la pose de la poule qui est sur le point de pondre.
Il ouvre la porte, et m'invite à m'assoir sur le lit. Je souris devant le bordel incalculable de sa piaule, et y a pas de trucs dégueulasse ou moisi, juste l'air du type qu'à pas l'air de se soucier que ses fringues soient dans une armoire ou par terre. Je critique pas, je fais personnellement pas beaucoup mieux. Et là, il me demande ce que j'ai foutu, style c'est ma faute j'ai fait le con et bam. Je baisse la tête, je plaide coupable, mais là il enchaîne et me sort un tas de mots. Il est inquiet. Et on s'est vu qu'une fois. Shu est une perle, et le voir en vrai me rappelle pourquoi j'étais venu à la base : C'est un type bien, et ça se voit au premier coup d'œil.

- Je... Euh.. N... Ah...

J'essaye de caser des réponses (en ouvrant plusieurs fois la bouche genre truite sur le point de mourir), mais il m'en laisse pas le loisir. Je paniquerai presque en le voyant me lancer des tas de paroles comme ça, de questions, et celle qui me touche le plus c'est : est ce que tu as mal, parce qu'un mec normal n'y aurait jamais pensé, et n'aurait pas pris cette tête là pour me le dire. Obscurément, ça me touche, même si moi même je n'ai vu Shu qu'une fois, mais il possède une sorte d'attirance qui n'est pas que sexuel, un truc bien à lui, et ça me surprend presque qu'il vienne s'enterrer au Luxembourg alors qu'il est... Lui même. C'est très difficile à définir, mais ça pousse à venir l'attendre deux heures devant sa porte alors qu'on a de lui qu'un souvenir vague de pleine défonce.

- T'inquiète pas, c'est pas très grave.

C'était le premier truc à dire, et j'espère qu'il me croit, parce que c'est réellement pas grave.
Et puis il me caresse la joue, et je savoure le contact de la manière la plus niaise qui soit (honte sur moi et mes descendant pour treize générations). Je le regarde avec mes grands yeux verts dont les gens ne cessent de faire tout un flan, parce que je sais que c'est une arme que j'ai à ma disposition, et je l'utilise, et je m'en voudrais presque d'être aussi calculateur si le fait de lancer des regards de bambi shooté à la testostérone n'était pas un réflexe chez moi.
Et puis il m'embrasse, et je m'y attendais pas trop, ce qui me fait un effet tout bizarre dans ma poitrine sanglée et entravée. J'ai eu pas mal de contacts de cet ordre avec pas mal de gens (je sais, vous êtes surpris), mais les bisous de réconfort dans un moment de crise, j'ai pas trop testé (en général, en période de crise, je me cache), ce qui me donne une impression d'intimité folle avec Shu, même si le goût des lèvres reste le même. C'est bref, pas le temps de monologuer sur l'impression qu'elle est déjà partie, coup d'pute sérieux.
Et là, alors que je me remets à peine du truc, il m'allume une cigarette, et ça me foutrait presque au bord de la crise de larmes qu'on s'occupe de moi comme ça, spontanément. Et si j'avais pas un minimum de sens de la retenue, je me jetterai sur lui pour qu'il me fasse un câlin et que je lui répète en boucle combien il est gentil, mais je crois que je vais pas le faire.

- Merci ! Petite pause. J'suis tombé dans les escaliers en fait, et j'sais pas trop comment j'ai branlé mon truc, mais j'me suis explosé les deux bras ! Et j'me suis explosé la tête contre un mur, d'où la gueule de hareng. Mais t'inquiète j'vais pas me balader avec tout ce bordel hyper longtemps ! ... C'est hyper casse couilles quand même, mais merci d'avoir pensé à mon envie de clope, les infirmières veulent pas m'en donner...

Et je parle parle parle tel un mec qui aurait fumé un joint, je raconte ma vie, et je suis heureux de le faire. J'arrive même à tirer sur ma clope entre deux, avec une subtile technique qui me fait cracher la fumée par le nez et qui m'explose gentiment les yeux (la fumée, ça pique, retenez cette leçon mes enfants).
Je regarde Shu en souriant, parce que sourire c'est bien et que j'suis content d'être là, vraiment. Shu, il a trop le feeling avec les cons, c'est cool, et ça l'empêche pas d'être lui même un mec possédant toute son intégrité mentale. Et il me sort une phrase genre modèle king size tu vois, avec un sous-entendu des plus classe, mais c'est comme ça qu'il est bien ce mec, pas de chichi, sinon on serait encore à attendre sous la pluie que le bon Dieu veuille bien nous dépuceler.

- Et puis j't'ai pas attendu longtemps en fait... Deux heures, trois fois rien. C'est juste que j'passais, j'ai lu ton nom et t'es arrivé en même temps, et puis t'es gentil en fait tout ça, enfin voilà quoi.

J'essaye vaguement de bouger les bras par réflexe dans mes bidules, et mis à part me faire un peu mal, j'arrive à rien, évidemment. C'est extrêmement désagréable comme sensation, d'être attaché. Puis les nombreuses sangles sur ma poitrine et mon dos me grattent.
J'aimerais bien l'embrasser moi aussi.
Mais j'ai pas pris de drogue, alors je sais pas m'y prendre, mais pas du tout. Alors je reste là comme un con qui peut rien faire, en essayant d'avoir l'air vaillant même blessé. Genre c'est pas grave (et c'est le cas), et j'oublierai presque que je mens comme un docteur (« mais non un toucher rectal ça fait pas mal ! ») et que je me suis fait agresser par un fou dangereux. Mais je crois que je vais passer par dessus l'info, hein, faudrait pas le traumatiser. Et puis ma dignité rôh bordel, je vais pas l'achever à coup de pied, c'est pas mon genre.
C'est dingue, mais je me sens hyper con en basket, genre je détermine mon comportement par mes chaussures. Ça m'énerve prodigieusement d'être une loque, mais j'arrive pas à prendre une autre attitude, vraiment. Je suis franchement mieux quand je baisse quand même, avec mes deux bras et l'impression de savoir ce que je fais, non ?

- Et toi tu vas bien ? Ma présence, ma drague délicate et subtile t'ont pas trop manquées ?

Et là je lâche un beau sourire plein de dents parce que j'ai fais de l'humour. Ah ah rigolez, allez s'il vous plaît.... Mais-euh.
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeJeu 26 Mar - 0:43

Apparemment, je dois pas m’inquiéter mais rien qu’à le regarder, je peux pas m’empêcher d’être inquiet. Je sais pas, c’est physique, j’vois quelqu’un qui souffre, je souffre aussi. Même si, comme il le dit si bien, c’est pas grave. Alors je hoche la tête sans lui faire remarquer qu’il aura beau me sortir toute sorte de mots doux, je me verrais contraint de me faire du souci. Il y a des fois où je déborde de compassion et de bonne volonté. Enfin, c’est souvent mais en fait, ça dépend des gens. Il faut que ces gens en valent la peine et oui, je juge qu’Irvin en vaut la peine. Mais, en même temps, je suis naïf et un peu dans la Lune. C’est sans doute pour ça que je remarque pas son air surpris quand je l’embrasse et encore moins quand je l’aide à fumer. J’crois que pour moi, c’est naturel de faire tout ça. Et puis, je me pose pas de questions, je le fais et après j’avise. Pourtant, on dit toujours qu’il faut réfléchir avant d’agir mais j’ai réalisé qu’en réfléchissant trop, on laisse passer beaucoup trop de choses et qu’il vaut mieux agir en premier quitte à se prendre une belle baffe dans la gueule plutôt que de se laisser dominer par de vaines restrictions conservatrices et protectionnistes. C’était la minute philosophique du jour par Shu, merci de votre attention.

J’ai le droit à un résumé de ses déboires et comment il en est arrivé à avoir les deux bras en écharpe et le visage à moitié défiguré. Tout cela me paraît suspect mais je ne relève pas. J’suis pas là pour jouer les flics. Cependant, le coup de l’escalier, je parviens pas à le gober. Se viander à ce point, faut y’aller. Mais n’empêche, en y pensant, j’en rigolerais presque. Et puis, après le coup du couteau à beurre, je crois que plus rien ne m’étonne quand il s’agit d’Irvin. J’en viens même à me demander quel sera son prochain exploit. J’le vois bien faire une p’tite baignade dans les douves, précisons que celles-ci sont infestées de bestioles aquatiques pas très sympathiques et dont il ne me viendrait pas à l’idée d’apprivoiser. Les yeux au ciel, je réplique :

« T’es vraiment pas doué, même moi j’ai pas fait de connerie depuis que je suis ici et pourtant, c’est fou ce que je peux être tête en l’air et maladroit des fois. »

J’me dis que d’avaler ses bobards, ça passera mieux. Quoique, pour le fait qu’il m’est pas attendu longtemps, je le crois parce que je l’imagine pas du tout m’attendre plusieurs heures. Donc j’en conclus qu’il a eu de la chance que je sois arrivé quelques minutes après qu’il se soit échoué devant ma porte. Le mot ‘gentil’ me fait sourire et même rire tandis que je balbutie :

« Oh… mais… ça… enfin, c’est normal… J’veux dire… ya pas d’quoi. »

Heureusement pour vous que la connerie n’est pas contagieuse parce que sinon, vous seriez déjà à l’ultime stade de la maladie. Il me demande si ça va et c’est un bon moyen de rattraper ma médiocre prestation d’il y a quelques secondes. Certes, tu m’as manqué mais dois-je vraiment le préciser ? Que cherches-tu en me posant la question ? Tous nos échanges ont coulé de source, tous nos mélanges se sont avérés prolifiques. Tout a été brutal, tout à l'horizontal : nos envies, nos amours,… Tout a été extrême, limite mais intense. La situation est-elle toujours la même à l’heure actuelle ? Dans la cuisine ou dans cette pièce, tout peut être à l'horizontal. Tu me demandes si je t’ai manqué et la réponse est oui. Et si je dis le contraire, m’en voudras-tu ? Ou si je ne dis rien, regretteras-tu d’être venu me voir ? Mais c’est déjà trop pour mon cerveau qui surchauffe alors je te réponds simplement :

« J’ai pas joué les cascadeurs comme toi, donc oui je vais bien. »

Vous remarquerez que je n’ai répondu qu’à la moitié de sa question. Mince, j’aurais pas du vous le dire, c’était censé être discret. Ouais bon, je sais pas me défiler ou alors je le fais en fanfare. La fuite n’étant pas de rigueur, j’ai la fâcheuse manie d’être honnête. Ça peut se révéler problématique surtout quand la réponse est niaise à mourir :

« J’suis content de te revoir. Je t’espérais en plus grande forme. »

Pas la peine de sortir les violons ni la boîte de mouchoirs, on s’en passera. Remballez vos larmes aussi, vous allez me faire culpabiliser. Bref, la clope se consume petit à petit jusqu’au filtre et je finis par jeter le mégot dans le cendrier, apparition divine entre deux paires de chaussettes. D’ailleurs, j’en profite pour enlever ma ceinture où crâne le flingue du service. Mentalement, je prie pour ne jamais avoir à l’utiliser, ça me traumatiserait sans problème. Dans ce genre de prisons, j’ai de fortes chances ou plutôt de forts risques d’avoir à m’en servir un jour mais j’espère que ce jour n’arrivera pas de sitôt. Et puis, là je parle comme si j’allais rester toute ma vie gardien dans cette prison, et en vie ! Et même qu’avec des ‘si’, on pourrait mettre Paris en bouteille.
Avec tout son bordel, j’ose pas trop le toucher, j’ai vraiment peur de lui faire mal. Du coup, j’suis un peu empoté et je finis par m’asseoir à côté de lui, muet. Et vu que je tiens pas en place, je demande :

« Ils t’ont filé quelques jours de repos, non ? »

Ma main se pose par inadvertance sur sa cuisse et bizarrement, j’ai pas le courage de l’enlever, ou alors pas l’envie. En tout cas, j’essaie de faire au mieux pour qu’il se sente à l’aise. J’ai jamais joué le rôle du confident ou de la personne ‘indispensable’, c’est dans un sens pour ça que ça me fait tout drôle d’être là avec Irvin et de lui parler dans un but purement réconfortant. Je sais pas pour le moment si je fais l’affaire mais je persévère.
Et puis, je découvre une autre de ses facettes, un Irvin sobre et soudainement assez distant. Comme quoi la drogue, ça aide à franchir des barrières. Mais il est tout autant attractif comme ça et je suis persuadé qu’il pense le contraire.
Et je rêve d'archipels, de vagues perpétuelles sismiques et sensuelles…
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeVen 27 Mar - 7:49

Et il balbutie, et je souris, comme si personne ne lui avait déclaré cette évidence ; Tu es gentil, et il me fait des reproches quant à mon attitude, comme si il s'inquiétait pour moi, et il me dit qu'il va bien.
Trop bien !
Continues de parler je t'en prie, j'aime bien ça, ça me fait sortir de mon individualisme et tout ça, le son de ta voix. Enfin ça marche avec n'importe quel être humain, tu me diras, et je vois pas trop quoi rajouter d'autre de toute façon. Il a gobé mon bobard, et j'en suis très satisfait, vraiment, très heureux vous pouvez pas savoir. Je pourrais cacher ça, on pourra faire semblant que ce n'est jamais arrivé, que c'est aussi traumatisant que de tomber dans un escalier. Personne ne pourra vérifier.
Par contre je sais pas ce qu'il a Shu, mais il a dû manger un truc vaguement radioactif ou prendre une sacré dose d'amphétamines pour sauter partout comme ça. Il a enlevé sa ceinture avec le flingue dessus (c'est moi ou j'ai frissonné ?), et s'est assis à coté de moi, une cigarette à la main. Question de sa part.

- Bah ouais quand même, j'peux même pas me torcher tout seul, j'vais pas aller me balader partout.

Et là, sa main sur ma cuisse.
Je marque un blanc. Je regarde sa main, et je me sens un peu désarmé. Comment dire... ? J'ai pas de mains ? Ah oui ça doit être ça. Ça me trouble qu'on me fasse un truc sexuel et que je puisse pas répondre (tel un obsédé en camisole de force pour pas tripoter les infirmières). Ou alors chez Shu, c'est spontané et naturel, de tripoter les gens. Y en a comme ça, leurs doigts ont l'air d'être bien que sur toi, et c'est pas forcément lourd en sous-entendus, c'est juste qu'il aime bien, c'est tout. Mais j'en sais rien, j'ai jamais trop compris ces choses là. Puis c'est vrai qu'on a couché ensemble, maintenant que tu le dis... J'en garde un bon souvenir.
Je bande d'ailleurs.
Alors oui, bizarrement, je suis gêné, parce que figurez vous que se mettre dans tout ses états pour une cuisse effleurée, c'est pas très classe, surtout quand le gars pensait pas à autre chose qu'un peu d'affection. Mais faut se mettre à ma place, ça fait une semaine que j'ai pas de main. C'est très long. Très. Donc là on joue à un deux trois soleil, et je pense bien gagner tellement je bouge pas tellement je suis gêné. Ah il est beau le Irvin là, il est magnifique, j'lui foutrait deux baffes si j'étais pas un lapin pris dans les phares d'une voiture, et je suis obnubilé par la pression dans mon pantalon. C'est très spécial comme sensation, de bander, tu trouve qu'il y a pas assez de place et tu es bien content que ça soit le cas parce que c'est bien agréable, mais je suis un peu maso. Les filles c'est plus crade, ça mouille (oui je le sais, étonnement je le sais parce que j'y ai jeté un bref coup d'œil). Mais alors comment elles ressentent le truc, j'en sais que dalle. J'ai pas posé la question à la seule conquête féminine de mon tableau de chasse, j'aurais peut être dû. Peut être que les filles c'est bien aussi dans le fond, je sais pas, je sais pas pourquoi j'aime pas ça, pourquoi tout leur bordel physique ne provoque chez moi qu'une vague envie d'aller ailleurs parce que je me fais chier. Ça à l'air d'un sacré truc pourtant, vu le nombre de gens qui kiffe ça grave, vu le foin qu'on fait autour. Tout ces trucs qu'on trouve sur les muses et tout ça, et c'est jamais des mecs, comme de par hasard. Ça doit être vraiment un sacré truc.
Mais j'préfère quand même Shu, avec sa poitrine plate, ses hanches plus fine, ses épaules plus large, sa mâchoire aussi. Son ventre ses cuisses son dos, tout à la fois. C'est le même bordel, mais arrangé différemment, et là il se passe quelque chose chez moi, comme tu as pu le constater.
Tout ça pour une pôv' main sur ma cuisse.

- Pas de bras, pas d'chocolat.

C'est marrant (enfin, marrant...), j'aurais bien aimé lui rouler une putain de galoche, quelque chose dans ce style, mais j'y arrive résolument pas. Lapin devant les phares d'une voiture way of life.
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeLun 30 Mar - 23:53

Je me relève aussitôt. J'ai tellement de mal à garder mon calme, c'est affreux. J'ai mon idée sur la question mais je vais vous laisser mariner encore quelques lignes histoire de bien vous embêter à tout lire avant que vous ne sachiez à quoi je pense avec une avidité certaine. Si je prends une clope maintenant, je sais que j'en prendrais une autre par la suite et ainsi de suite. C'est comme si je culpabilisais pour son état si misérable alors que je n'y suis techniquement pour rien. Mon regard vrille dans ta direction, les sens aux aguets. Tu m’apparais si vulnérable mais si désirable. Ton visage violacé m’insulte, ta dégaine me froisse mais je suis hypnotisé par ce mutisme dont tu fais preuve. J’hésite, je me tâte, je ne sais plus très bien quoi faire. Ou alors je le sais mais je n’ose me lâcher. Non pas que je doute du résultat mais plutôt que je m’interroge sur les répercussions. La vie n’est pas simple et elle demande sans cesse que l’on se pose des questions existentielles. Mais n’ai-je pas dit que je ne réfléchissais plus, que j’agissais sur des coups d’tête ? Alors, voilà, je mets en application.

Entre ici là, tu oublieras tes soucis. Vois, la vraie vie a le cœur qui bat, sacrifie-toi, signe ici et abandonne tout de ta vie.
Tout de ta vie. Réveille-toi.
Tu as faim, froid, tu ne dors pas mais tu y crois. L'élu c'est toi, l'amour fait loi, sacrifie-toi entre ici et abandonne tout de ta vie.
Réveille-toi.

Des nuits devenues blanches à se mordre les doigts, même plus d'instant de revanche ni goût à quoi que ce soit. Des gestes sans envies, pourtant qu'il faut faire pour au moins rester en vie ou croire que c'est nécessaire. Et ronger ces remords encore, et puis tout arrive quand on attend plus, et puis tout arrive sans rien voir venir. Savoir qu'il restait l'imprévu et tout ce temps qu'on a perdu. Des jours sans importance, des heures qui ne passent pas. Plus supporter le silence ni les autres qu'on revoit, des paroles inutiles, des conseils en l'air, des 'Comment ça va ?', des 'Quelle heure-est-il ?'. Tu sais, on m'a tellement fait comprendre que l'amour c'est l'enfer alors qu'on n'est pas mort encore. Et puis, tu es là toi et j'oublie ce que j'ai vécu de pire, toutes ces nuits où je voulais en finir, en mourir.

Mes pas me mènent à toi, je ne sais pas trop si je suis conscient de ce que je fais. Mais après tout, est-ce réellement important ? Il n'y a pas de temps à perdre, jamais. Je me place à califourchon sur ses jambes, pas le temps de voir sa réaction que je plaque mes lèvres sur les siennes. Rapidement, je franchis la barrière de ses lèvres, m'empare de sa langue, viens-là que l'on fasse un tour ou deux. Puis, mes mains passent sous ton tee-shirt, sur ta peau froide, me glaçant les doigts, me figeant quelques millièmes de secondes dans mon élan. Au contraire, cela m'engage à continuer, je ressens ce besoin irrésistible de te faire du bien. Parce que je suis comme ça, j'éprouve toujours ce sentiment de culpabilité qui ne s'efface vraiment que lorsque j'aide quelqu'un, peu importe pour quoi. Et là, c'est un peu ça que je ressens. Je le fais pour lui, je passe à côté et je suis à l'aise. Ouais, j'suis bien là, contre lui, à lui rouler un patin dans les règles de l'art, détraqué ou pas.

Une de mes mains descend... descend jusqu'à la bosse de ton pantalon où je la pose négligemment, un sourire satisfait aux lèvres. J'ai la preuve que ça lui plait (pour les plus ignards, il bande). Je presse légèrement ce désir victorieux et continue de marquer mon territoire sur ces lèvres offertes. Mais je ne m'arrête pas là, ce serait l'abandonner lâchement alors que le jeu vient seulement de commencer. J'ai encore quelques bons coups dans mon jeu et je ne souhaite nullement abandonner la partie pour le moment.
Ne parle pas, laisse-toi faire, fais-moi confiance.
Je t'allonge sur le lit, me plaçant au-dessus de toi, je dévie de tes lèvres à ton oreille pour te chuchoter :

"Avoue que c'est difficile d'y résister."

Détends-toi, Irvin. Je déboutonne ton jean, le fais glisser le long de tes jambes avec les chaussures et tout le bordel. Je prends mon temps, j'ai que ça à faire et j'me suis assuré que toi aussi. Tes hanches entre mes mains, je me sens si supérieur. Mais le sadomasochisme n'est pas de rigueur et je me contente simplement de t'embrasser de nouveau avant d'ôter ton boxer. Je ne vais pas te prendre, le plaisir en serait gâché. J'ai dit plus haut que j'avais plus d'un tour dans mon sac et mes lèvres enserrant ton sexe dressé en fait parti.

Des va-et-vients, lents, profonds puis rapides, saccadés, essouflés. Et le tour est joué.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMar 31 Mar - 20:42

HJ :
Les fabuleuses aventures d'Irvin la Quiche.


Shu se met à califourchon sur moi, normal, tranquille. Moi j'arbore toujours fièrement mon air de lapin effrayé, et quand il m'embrasse j'ai une violente giclée de sang qui me monte au visage. Mes bras entravés s'interposent entre nous, mais ça ne le gène visiblement pas, pas plus que mon visage de dalmatien multicolore. Ce qui est très con, c'est que moi, ça me gène, dans la mesure où je ne peux pas bouger, vous comprenez... Pendant une poignée de secondes, je me suis affreusement crispé, essayant de faire deux choses en même temps : Embrasser Shu parce que j'aime ça et esquiver les doigts qui exploraient sous mon T-shirt en me tortillant. Dans le fond de mon estomac se mêlent différentes attirances (et je crois que je peux dire que... C'est pas que sexuel...) et un malaise dû au fait que j'ai les bras attachés. Et d'un autre coté... Non j'en sais rien, mais en tous cas, dès que Shu part reprendre un peu de respiration et de salive, je me rapproche avec un air perdu et je bande comme un âne.
Je sais pas trop comment définir ça, j'ai pas envie de passer pour Marie la Pure, mais en même temps, je n'aime pas qu'il me prenne alors que je peux quasi pas bouger, mais y a aussi le problème que c'est bien beau de s'embrasser, mais que c'est pas chaud que je suis là, c'est hyper chaud. J'en suis à un point où j'ai besoin qu'il me touche partout. Alors bon, on va envoyer Marie la Pure se faire enculer dans une usine de glace et écarter gentiment les jambes une fois que Shu aura fini de m'allonger et de me retirer ce qui nous sépare (c'est à dire mes fringues). Je me laisse faire – ne pouvant pas faire grand chose mis à part assister au spectacle – et bizarrement, être attaché et vulnérable tout ça ben... Ça m'excite. Mais j'ai pas spécialement envie de me répandre là dessus en fait.
Ah, oh.
Alors, oui, pour le coup j'ai été surpris, ce qui s'est manifesté par un court gémissement. Pas trop l'habitude de ce genre de... Hum... Attention. Ou pas dans ces circonstances en tous cas, je sais pas trop. Pas au pieu alors qu'on me tenait par les hanches et que j'étais cul-nu... Je mets ma tête sur le coté, et je résiste à la grosse pulsion qui consiste à bouger (les hanches, pas les doigts) : Ça serait une Grossière Erreur. Déjà que c'est chiant de taper une pipe de bout en bout, alors en plus si tu t'étouffe parce qu'un abruti s'enfonce, t'as pas l'air con. Mais bon, comme je pensais jusque là que j'allais me faire visiter la boîte à Suchard dans la douleur et sur le ventre parce que je suis moche et pas beau, je m'en tire bien.

Oh oui que je m'en tire bien....

J'espère qu'il a pas « remarqué » que je me piquais parfois dans le coin – voir franchement dessus si on ne pratique pas la langue de bois – ou que je faisais un max de bruit (c'est presque gênant), mais je crois qu'il en a rien à foutre en fait de tout ça et du reste... Ah mais Shu il est comme ça, copain a froid, il le ramène dans sa piaule, copain veut une clope, il lui en paye une, copain prend un air de chaton en manque de lait, il lui fait un câlin, copain bande, il le suce. Shu way of life quoi. Je mords le draps, et j'ai la pulsion conne des débuts de ma sexualité (mais vraiment tout début) : Porter mes doigts là où ça fait tellement de bien que ça en est presque douloureux en gueulant arrête c'est trop. Dieu merci, je ne peux faire ni l'un ni l'autre, donc j'essaye de le prévenir que si il veut pas mourir étouffé (ou si il se sent capable de gérer comme un grand), c'est le moment de partir voir ailleurs.

...

Et là, c'est le grand moment de solitude de la pipe (enfin pas forcément), je suis cul nu sur le lit, en sueur et tout embrouillé dans ma tête, incapable d'aligner deux trucs ou de me redresser (sans les bras, donc abdos. Blasphème envers ma fatigue post-orgasmique), et Shu il est bien, tranquille, quoi qu'un peu ébouriffé peut être, vaguement. Pas fais gaffe. Je reprends mon souffle, j'ai un peu froid du coup, et j'ai chaud à d'autre. Je resterai bien là la queue humide pour l'éternité tiens, mais je crois que j'ai un commentaire à faire, quelque chose à dire, n'importe quoi. Mais pas « merci », surtout pas « merci », après une pipe ça serait malvenu. Je sais pas, je le prendrait pas très bien perso.

- ... Ouhou...

Voilà un digne commentaire, je penche la tête de l'autre coté et je tente toujours de reprendre mon souffle. Ouais, ça bouge pas, mais j'pense pas que au vu de ma minable condition physique, courir sauter comme un cabri dans les champs de fleurs soit envisageable, alors après un orgasme... Non, je suis mort pour l'éternité là, tant pis, adieu Irvin. Et si je suis pas mort, mes putes de jambes qui tremblent tellement doivent l'être, elles. Et est ce qu'on peut vivre sans jambes ? Non, donc je suis mort. CQFD.

- ... Waaaaah.

Alors d'habitude - sauf dans ce cas présent parce que je suis lancé dans un jugement de valeur à mono syllabe en ré mineur - je sais pas comment je fais, personne ne le sais, mais je parle plus qu'une armée de filles après la baise. Par contre faire un truc du style me lever, hors de question. Tenir debout ? Beurk ! Lire ? Double-beurk ! Sucer Shu ? Aaaah beurk beurk ! Oui bon OK c'est pas gentil, mais le moindre « effort » me rend tout foufou et tout fatigué en ce moment, c'est chelou. Mais promis j'lui renverrai l'ascenseur, là j'veux le tenir dans mes bras, ou un truc comme ça, même si ils me font mal et qu'ils sont couvert de bleus genre « j'vais tomber des épaules d'ici dix minutes connard tellement tu me maltraite ». Mes bras sont des ingrats. Et mes poignets aussi d'ailleurs, j'ai tellement tiré dans mes lien en joui... Faisant du tricot qu'ils me lancent méchant maintenant, mais il faut dire qu'il y a des plaies à vif sous les bandages, et qu'à cause d'une obscure carence (on ne peut pas se droguer et être au top de sa forme, hey oui) en je ne sais quelle vitamine (la K sans doute) bah mon corps il veut pas cicatriser, ni faire quoi que ce soit, comme repartir courir dans un champ de fleur tel un cabri sous amphétamine après une petite pipe.

- Shu... Tu veux pas enlever le truc sur mes bras ? ... Ça aura une touche bizarre comme ça, genre la couleur, mais si je le garde... pas... - là mon souffle est parti loin loin loin dans un iceberg - pas longtemps, ça devrait pas poser de problème.

J'veux un câlin, un truc comme ça, n'importe quoi, s'il te plaît.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeJeu 2 Avr - 7:56

HS - Comment t'en as d'la chance, j'ai bien failli ne pas pouvoir poster !



Me demandez pas pourquoi je l’ai sucé, j’ai agi sur un coup d’tête. C’est venu comme ça et j’l’ai fait parce que j’en avais envie. Oui, voilà, c’est ça, j’avais envie de lui donner du plaisir. Et il a pas refusé, j’crois même qu’il a apprécié, ou tout du moins, je l’espère fortement. Pourtant ces commentaires, quoique restreints, devraient me mettre sur la piste d’un possible contentement face à la pipe que je viens de lui faire. Mais je sais pas, si ça s’trouve j’ai pas été assez inventif ou un truc du genre. Bien sûr, j’vais pas aller lui demander, ça ferait con. Et non, mon but n’est pas de paraître con, ni devant lui, ni devant personne d’ailleurs. C’est maintenant que j’m’aperçois qu’on est sur le lit de Thorkel et qu’il vaudrait mieux pas qu’il débarque dans la chambre et qu’ils nous voient. Pas qu’il soit homophobe ou quoique ce soit, juste que c’est son lit et qu’on pourrait faire ça ailleurs. Oh et puis merde, ça s’est fait comme ça et tant pis si ça plait pas.

Je lui remets son boxer, histoire qu’il se choppe pas en plus une grippe ou une saloperie de ce genre et me cale contre lui, pour lui donner un peu de chaleur. Après l’effort, on a froid, c’est corporel voyez-vous. Par contre, je m’attendais pas à ce qu’il me demande de lui enlever ses attèles et tout l’tralala. Surtout que s’il traîne tout ça, c’est pour guérir donc logiquement, c’est pas pour les enlever et prétendre les mettre. Du coup, j’hésite comme un malade parce que j’ai pas envie de le vexer et d’être méchant avec lui, ce qui serait super paradoxal vu que je viens de lui tailler une pipe. Bref, vous remarquerez que je me prends encore la tête pour pas grand chose.

« T’es sûr que… enfin, j’veux dire ça va pas te faire mal ? Parce que si, c’est l’cas, j’fais rien parce que j’veux pas qu’t’aies mal… »

Voilà, c’est dit. Plus convainquant, tu fais pas, essaye pas de m’imiter, mon air très très sérieux, inquiet et doux est inimitable. Je suis le roi de la niaiserie à mourir servie sur un plateau d’argent, le serveur en costume pingouin et la musique d’opéra en fond. On se refait pas… Même qu’au final, je cède et te relève avec douceur. Tes attèles sont accrochées par des scratches dans le dos, alors pendant que je les enlève, je t’embrasse tantôt dans le cou, tantôt le long de ta mâchoire. Je veux avant tout que tu te sentes bien, avec moi, en c’moment. Et je détesterais savoir que tu souffres, pour quelques raisons que ce soient. Je laisse tomber les attèles par terre et regarde tes bras. Tu transpires la souffrance, et c’est comme si on m’envoyait un poing en pleine figure. C’est insupportable. Mes bras t’enlacent tandis que je me place sur toi et te rallonge sur le matelas. J’attends une réaction, j’appréhende puis je finis par te demander :

« Est-ce que ça va ? »

Un léger sourire vient colorer mes lèvres pour t’embrasser une fois de plus. J’ai la respiration haletante, comme si j’avais couru un cent mètres mais mon cœur ne suit pas cette course folle. J’éprouve le besoin de l’aider lui, plus qu’un autre. C’est comme une pulsion, comme une envie de fumer qui te prend d’un coup et qui ne te lâche vraiment que lorsque tu tires une taffe. C’est difficile à expliquer et en même temps, ça coule de source. J’vais le laisser respirer un peu, j’me décale pour ne plus être sur lui mais contre lui. Il est toujours dans mes bras et je l’ai pas lâché des yeux. J’le trouve beau comme ça, à moitié endormi, mal en point mais attirant. Y’a vraiment un truc phénoménal qui émane de lui. Encore une fois, ça s’explique pas, ça s’constate. Donc je contemple, en silence, parce que j’ai rien de mieux à faire que de le regarder, comme quoi la vie peut se résumer à pas grand chose.

Un vibreur sonne, je sursaute un peu. Je crois que c’est mon portable mais il est sur mon lit, c’est-à-dire loin, beaucoup trop loin pour que je fasse un quelconque effort de motricité. Du coup, j’le laisse sonner. J’me demande qui peut m’appeler, ça me paraît étrange mais c’est pas pour autant que ça m’donne envie d’aller voir. Là, je quitterais pour rien au monde les bras d’Irvin. Ca fait un peu accro sur les bords mais j’crois qu’on m’aime comme ça, au naturel. Subitement, je lui demande :

« T’as d’la famille dans l’coin ou t’es tout seul ? »

Sauf qu’en y réfléchissant bien, c’est une belle connerie de lui avoir demandé ça parce que s’il me renvoie la balle, je vais me sentir très con. En fait, j’aime pas dire aux gens que j’suis orphelin, que j’connais pas mes parents et que j’ai survécu comme un grand. Pourtant, j’devrais pas ressentir de la honte, c’est pas d’ma faute, j’l’ai jamais souhaité. Et puis, qui désirait ça ? Un soupir et j’enfouis ma tête dans le creux de son cou, effleurant légèrement sa peau avec mes lèvres.

Beaucoup de réconfort, un peu de tendresse, une pointe d'affection, c'est pas la recette pour une vie parfaite ?
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeVen 3 Avr - 8:44

Shu, c'est quand même pas un truc de pédé, faut être costaud pour résister et pas se mettre à pleurer comme un enfant parce qu'il est tout gentil, tellement qu'il te balance pas par dessus bord de son lit en te foutant une claque au cul, mais qu'il te prend dans ses bras en dégageant des vagues de compassion de tout son corps entier. C'est hyper impressionnant, et j'me prend tout dans la gueule. Je hoche de la tête pour dire que oui, je suis sûr, et que même si c'est tout pas bien tout ça, je veux qu'il m'enlève mes attelles, et il le fait. Gentiment. Avec douceur. C'est pas possible ça me tue je vais crever là, aaaarg. C'est tout mou dans mon corps, et je me laisse connement allongé, avec les yeux dans le vague et l'envie de me replier autour de la chaleur de son corps pour ne plus bouger pour l'éternité. J'ai les bras libres, je les fous donc autour de son cou, et il est au dessus de moi. Il me demande si ça va, et de loin, dans le cocon dans le lequel je suis, je m'entends répondre de loin un petit « oui », et je fourre ma tête dans son cou. Je l'entends respirer à mon oreille, fort, il est stressé ? Ouais, bon, à la limite je peux comprendre ça, merde, quand on a un gonze quasi inconnu accroché à son cou qui n'a pas l'air décidé à bouger de là, ça peut foutre mal à l'aise. Ou peut être que c'est pas ça. J'en sais rien, j'ai pas vraiment eu mon BTS deviner les sentiments des autres, en fait.
Il me refout sur le coté, et du coup je me décolle un peu de lui, il me regarde, je le regarde, et on joue à celui qui bougera le moins. Je suis désolé, mais je crois que c'est moi qui gagne là. Et j'ai un peu peur, un tout petit peu, parce que je sais pas trop dans quoi je m'embarque, et la seule envie que j'ai, c'est celle de pleurer. Mais j'le fais pas, question de dignité voyez.
Un bruit, je sursaute violemment.
C'est rien, un vibreur de portable, pas de quoi paniquer, allez coucouche panier Irvin. Je repose donc ma tête, oulà, faut que j'me calme tout ça.
Et le portable continue de sonner, mais Shu il bouge pas, tant mieux, ça m'aurait fait mal au cul qu'il bouge. Je le garde dans mes bras au cas où il aurait la mauvaise idée de se lever voir ce qui se passe hein, on sait jamais. Non j'ai pas mal à mes petits bras, oui je vais bien, merci beaucoup. Il sont juste un peu... Bleu. Et ils craquent si je les bouge trop vite, mais tout va bien, tout ça, et le reste aussi. Allez, réponds à la question du monsieur d'une voix chevrotante Irvin.

- J'ai une mère en France, mais ça fait longtemps que je l'ai pas vu, j'suis parti de chez moi à quinze ans, alors j'lui envois des cartes à noël.

Merci de cette remarque inintéressante Irvin, tu peux aller dormir. Je refous ma tête dans son coup, coté gauche, et je suis fermement décidé à ne pas bouger de cette place de choix. Je colle ma poitrine à la sienne, et je prend une de ses jambe en otage entre les miennes, et du coup pour respirer correctement ça devient folklorique, mais là j'ai tout les câlins que je voulais, et peut être même un peu plus. J'ai le droit à l'odeur de ses cheveux, de sa peau, et je trouve ça formidable. Vas y, adopte moi, je suis gentil, propre, et je rongerai pas les pieds des meubles,j'aboierai pas sur mamie et je serai affectueux, promis.

- Et toi ?

Dis je ma voix chevrotante et pas très forte. Oui je suis un peu fatigué, c'est normal, j'ai eu tout plein d'émotions et je suis tout bouleversé par ma vie, faut me comprendre, et tu comprends toi non ? T'as l'air vaguement content que je sois là, ou du moins dans tes bras, et tu me demande rien du tout. T'es un mec bien en fait, c'est fou, et ça va trop vite pour moi. En venant j'espérais au mieux un café, et tu me donne plein de truc sans que je demande rien. Je te caresse le dos d'une main distraite, et j'ai même pas la foi d'avoir honte tellement je suis bien, et pas bien en même temps. Je ferme les yeux.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeDim 5 Avr - 22:03

Je suis là, dans ses bras, tout contre lui, sans trop savoir quoi faire d’autre à part lui faire comprendre que je suis là, pour lui, en ce moment, et quand il veut. Il me parle de sa mère quelque part en France, de Noël aussi et quelque part, ça me réchauffe le cœur de savoir qu’il a une famille. Mais s’il a fugué, c’est qu’il s’y sentait pas assez bien ou alors qu’il avait un besoin de liberté inavouable. Tout ceci est assez confus dans ma tête, j’dois l’avouer. Et ça l’est encore plus quand il me retourne la question, comme si je m’y attendais pas.
Pourtant. Cette impression de vivre dans le vide, je la hais.
Voyez... on vit, et c'est tout. A la base, peu d'émotions, à part un bref contentement pour certaines choses. Pas de bonheur absolu.
Un désespoir qui grandit comme la nuit qui commence à s'étendre au crépuscule; on appelle la lumière, mais on sait que la nuit tombera, quoi qu'on fasse. C'est irrémédiable. Mais est-ce infini ? Je sais pas. Un autre jour m'attend peut-être... si la nuit ne m'achève pas.
Envole-toi, oiseau sans ailes. Si tu le peux, fuis au plus loin, avant que ne tombe la nuit car je crains que ta mort ne survienne dans ton sommeil. Cela t'empêche de dormir et tu attends le jour avec anxiété.
Seul fait marquant, je me souviens de mes rêves. Ils me tiennent toute la matinée. Pas de rêves fantastiques, de dragons et de monstres, non, mais plutôt des rêves de vie, des rêves où je sors, où je vois des gens que j'ai n'ai pas vu depuis un moment. Certains rêves, qui me laissent songeurs, sont les plus étranges. Je suis alors un enfant, moi enfant, mais différent, comme si mon esprit adulte était dans ce corps. Alors des choses se passent, je ne me souviens pas vraiment... des gens d'aujourd'hui que je rencontre enfant, souvent je suis en danger sans le savoir, et le plus souvent... je suis seul. Toujours cette chape de plomb qui assombrit mes jours depuis que je suis en âge d'en avoir conscience. Cette ombre, qui plane au dessus de moi, m'étouffe et me coince au sol, moi qui criait vouloir m'élever. Quelle pitié. Je me mépriserais presque, si c’était pas déjà le cas.
Comme un papillon de nuit, je sais que le jour me sera insupportable, car il m'apportera la douleur, et je sais aussi que le jour, dans toute sa splendeur m'abandonnera sans trop le savoir. Comme cette année, d'ailleurs. Sans trop que je sache pourquoi aussi. Un papillon doit-il louer le jour pour qu'il reste ? Qu'ai-je fait, pour que vous partiez ? Est-ce que vous vous êtes lassés ? Ou suis-je seulement un papillon exécrable, que l'on sait qu'il ne pourra rien parce qu'on lui a brisé les ailes ? Je suis juste un papillon de nuit qui ne peut voler par crainte de l'obscurité, et qui veut voir le jour, en sachant qu'il le tuera. Ma vie n'est qu'un rêve. Et un rêve est fait pour le rester.

Pourquoi se taire, quand on a irrésistiblement envie de parler ? Je suis resté silencieux beaucoup trop longtemps. Oh, combien d'année ont passé ? Combien de jours qui défilent sans un mot ? Je préférerais presque parler, avec le sentiment que l'on m'écoutera. Oh, combien de fois, faute d'auditoire, me suis-je tû ? J'ai envie de lui parler, et de l'écouter, puis de lui reparler. Oh, comme cela me manque, chaque fois que je me lève, que je marche, que je respire. J'ai envie d'être là, d'exister, enfin, pour que j'y laisse une trace, dans ce monde magnifique. Oh, comme j'ai envie de vivre, aujourd'hui. Plus que jamais, plus que toujours. J'ai envie de le crier, de le hurler, de lui parler, de lui dire, de l'exprimer, de le vivre.
Tout ça, enfin, me martèle le crâne. Et peut-être, pourrais-je sourire, à nouveau. Sourire vraiment, arrêter de serrer les poings, d'être énervé pour rien, de ne rien montrer aux gens. Je voudrais leur sourire, en plein visage, pour me moquer d'eux, et de leur dire... Moi aussi, j'existe. Et il faudra faire avec.

« Je… »

Les mots sont parfois de trop. Certaines circonstances font qu’on les perd ou qu’on les enfouit tellement profond qu’on est persuadé que ça suffira pour tromper l’interlocuteur. Mais la politique de l’autruche ne marche qu’un temps et bientôt on se trouve dans l’obligation de montrer son vrai visage et d’affronter ces peurs qui nous ont rongées et continuent à nous pourrir de l’intérieur. Un effort, juste un.

« Je connais pas mes parents. J’ai vécu dans un orphelinat jusqu’à mes dix-huit ans. »

Je crois que j’ai parlé très très vite et très très bas. Que j'ai essayé d'adopter un ton frôlant l'indifférence. Il est même évident que je t'ai serré un peu plus fort dans mes bras et que j'ai souhaité que tu n'aies rien entendu. Que j'ai enfoui ma tête dans le creux de ton épaule et que j'ai fermé les yeux. Et puis que j'ai ressenti un vif sentiment de honte, tout d'un coup, et de solitude, ce dernier a pris une place énorme.

Ce n'est pas grand chose, trois fois rien. Mais c'est mon passé résumé en deux phrases. Comment as-tu fait pour briser mes remparts ?
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMer 8 Avr - 4:22

[HJ : C'est bien, ça part pas dans tous les sens, c'est pas de la merde en tube =_=
Bizarrement, j'ai pas réussi à fairep lus court, j'y arrive bien pourtant d'habitude.]


- Je...

Là je sens arriver le gros truc, le modèle king size, le trente tonnes avec des grosses roues. Le machin qui va me laisser en petits morceaux sanguinolent au bord de la route, qui va m'écraser soigneusement, avec plein de demi-tours. Quand ça commence comme ça, par un « je » hésitant, avec une voix pareille, ça va chier. Forcément. Je ferme les yeux, je sens ses doigts se crisper sur moi, et j'écoute ce qu'il dit, pour comprendre. Juste comprendre pourquoi il prend cette voix là, cette attitude là, pourquoi il hésite, pourquoi il flanche.
Orphelinat ?
C'est un comble, il se fout même pas de ma gueule
Aussitôt, un tas de questions me viennent en tête, avec en guest star : Pourquoi tes parents t'ont abandonné ? C'est vrai quoi, c'est... Triste, cruel, quelque chose comme ça. Peut être qu'ils avaient pas le choix, genre un couple de toxico malade du foie (Shu est mon fils caché, merde), mais c'est un chouette gars, j'pense qu'ils le verraient maintenant, ils s'en mordraient les doigts d'avoir accouché sous X et tout ça. Je continue de lui caresser le dos d'une main, sans trop savoir quoi dire. Je sais pas, c'est la formulation de la phrase qui m'a tué sans doute (en plus du contenu). J'aurais pas dû dire « et toi ? », j'aurais pas dû, ça me regardait pas, il est tout mal maintenant... mais je pouvais pas savoir moi, sa réponse...
Shu aurait été quelqu'un d'autre, n'importe qui d'autre, je me serais foutu copieusement de sa gueule intérieurement. Pas par pure méchanceté gratuite, mais parce que généralement les mecs se la jouent bloc de glace imperturbable, et passer du bloc de glace au bisounours malheureux, c'est ridicule. Mais Shu, il est pas ce genre de mec, il fait pas celui qui s'en fout, il prend tout au sérieux, et là, en cet instant, le truc le plus sérieux du monde, c'est le fait qu'il ait pas de parents et qu'il ait grandit dans un environnement pas propice à l'épanouissement personnel (y paraît que les orphelinats, c'est pas Disneyland, du moins dans les livres et tout ça, regarder Hannibal Lecter les origine du mal si vous me croyez pas). Comme truc qu'il prend au sérieux il y a aussi mes bras, mais ça c'était avant. Bon, ça les empêche pas de me faire un mal de chien, mais là, c'est assez accessoire. C'était le sujet sérieux précédent, faut suivre un peu les gars. Voyez, Shu il prend des sujets sérieux là où tout le monde s'en foutrait (genre mes bras), et ça le rend excessivement vulnérable.
Peut être qu'il va souffrir d'un syndrome d'abandon (je sais plus comment ça s'appelle), enfin bref, il va me tester pour voir si je l'abandonne même si il est méchant en faisant des test genre en rongeant les pieds des meubles/en pissant sur mes fringues/en brûlant mes affaires/en se droguant avec ma drogue. Ça serait chiant, avouez, mais je crois que je vais prendre le risque de pas m'enfuir en hurlant tiens. D'ailleurs c'est même pas la première idée qui a traversé ma tête. Fou hein ? Alors j'vais rester là, j'vais le garder dans mes bras, même si les fondations de la vie de Shu sont construites en PQ modèle économique.
Je pousse sur mes pieds pour avoir la bouche au niveau de son front (et donc faire style j'suis plus grand alors que c'est pas le cas). Ça c'est pour essayer de jouer le rôle du mec protecteur et tout ça (un rôle de composition) en me foutant au dessus de lui. Mais j'ai jamais été très doué pour ce genre d'exercice. Il me manque la barbe naissante (je me rase, je suis pas sale), les muscles, et dix kilos de plus. Moi je suis le petit junkie homosexuel maigrichon qui a besoin d'une psychanalyse dans l'histoire. Une caricature quoi. Je suis très fort en caricature quand même non ? Le problème avec ce genre de chose, c'est que c'est tellement extrême qu'on arrive jamais à y rentrer tout à fait, et donc qu'on se crale immanquablement, et donc qu'on déprime, et donc qu'on se détruit. Soyons lucide : Je n'arriverai jamais à me prostituer (le truc ultime de la pédale junkie) parce que j'ai trop d'estime pour moi et de principes judéo-chrétiens pour ça.

- C'est...

Je peux pas dire triste, ça le ferait se sentir mal. Voyons, où ai je mis ma capacité à faire preuve de tact quand quelqu'un vous avoue quelque chose de douloureux ? Ah oui, dans le fond de mon cul. Bon dommage, on va faire sans.

- Pas facile, enfin j'sais pas... Voilà quoi.

Aaaarg.

- Enfin j'sais pas quoi dire, oublies la phrase précédente tiens. Enfin j'suis désolé quoi.

Bon là au moins ça vient plus du cœur, mais ça fait pas le super pote plein de compassion. Je sais réellement pas quoi dire. Et j'ai peur que ça le foute mal à l'aise, le fait que je sois incapable de réagir à sa révélation. C'est con la vie quand même des fois hein ? On va dire que c'est le manque d'expérience en la matière, quelque chose dans ce goût là.
J'ai pas envie de voir son visage.
Tant mieux, je suis pas placé pour, mais j'ai pas envie de voir sa réaction, ou de le sentir pleurer, ou quoi que ce soit d'autre d'aussi horrible que ça. Enfin non, je dis de la merde, aies une réaction excessive Shu s'il te plaît. Pète une crise d'hystérie, arrache toi les cheveux mets toi à hurler à la mort, quelque chose, n'importe quoi. Le Silence est plombant, j'aimerais le meubler mais je sais pas comment. Une action aussi violente m'obligerai à réagir. Mais c'est pas ton genre, et puis ça fait plus d'une vingtaine d'année que tu vis avec ça, c'est pas maintenant que tu vas craquer. Surtout pas avec moi, un gonze aux bras cassés pour de mauvaises raisons. J'ai pas envie de dire que je me suis fait tabassé parce que je me suis piqué, j'ai pas envie de dire que je me pique tout court d'ailleurs. La cocaïne c'est plus festif tu comprends ? Puis c'est moins gore que de l'intra-veineuse, ça pue moins la misère humaine et tout ça, ça fait plus élite jeune et dynamique, ça fait pas grosse loque perdue dans des vêtements trop grand en quête d'identité. Tout dans la caricature, dans l'image de soi qu'on renvoi aux autres (qu'on balance à la gueule avec une batte en fait), ma vie est formidable.
Je lui embrasse le front et je passe ma main dans ses cheveux parce que en fait, des fois, ouvrir sa gueule ça sert à rien. Les gestes c'est mieux, et puis je maîtrise plus. Y a moins possibilité d'ambiguïté. J'l'ai embrassé, j'lui ai pas donné un coup de pied au cul. Vous notez la nuance ? Y a de quoi en devenir mutique tiens avec une logique pareille.
Enfin bref.

Peut être parce que j'ai trop réfléchit, peut être parce que la fatigue alliée à ma faible constitution n'ont pas aidé à me maintenir à flot, en tout cas j'ai eu un blanc, j'ai somnolé, peut être même que j'ai dormi, ou alors je me suis évanoui.
En attendant je suis bien là, au chaud, contre Shu. J'arrive pas à avoir de pensée plus construite, je flotte un peu, j'ai plus mal. Et je tiens à ce que ça reste comme ça, donc je bouge pas, je parle pas.
Ah si, une chose.
J'ouvre la bouche, mais rien ne se passe, j'suis vraiment dans les vapes. Bon allez je retente.

- Je... Merci.

Pour tout.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeLun 13 Avr - 1:16

Il a essayé de s’excuser, comme si c’était sa faute, comme s’il y était pour quelque chose dans cette putain de machination qui a fait que j’me suis retrouvé tout seul au point zéro de ma vie. A quoi bon s’excuser ? Le mal est fait, on peut pas retourner en arrière et j’crois que c’est tant mieux parce qu’il m’est arrivé des trucs biens après, certes peu mais paraît qu’on fait avec c’qu’on a, même si c’est pas toujours génial. Alors ne sois pas désolé, c’est un peu ma faute. Il était évident qu’en engageant cette conversation, tu dirais ‘Et toi ?’. C’est moi qui a été trop con pour m’apercevoir que j’m’étais moi-même piégé avec splendeur. J’me suis planté avec brio, je mériterais la flagellation. Sérieux, j’suis invivable, j’voulais pas que tu te sentes coupable, pas toi, pas maintenant. Si tu n’avais pas déposé tes lèvres sur mon front et caressé mes cheveux, je crois que j’serais parti en vrille, du genre envoyé mon poing valser dans le mur pas loin. Une connerie de plus pour faire simple. Je m’en veux tellement. Et puis, le silence est bienfaisant, bienfaiteur, bien… Irvin ?

Ta respiration est lente, régulière, et ça me fait sourire. Ca me détend, juste parce que tu dors, sans doute est-ce moi qui t’ait épuisé, je me complais à le croire. Je me détache un peu de toi, j’ai comme des sueurs froides et la tête me tourne un peu. Mon regard capte le paquet de clopes et je me lève lentement pour aller le chercher. J’veux pas réveiller Irvin, il a besoin de sommeil, ça se sent. Du coup, j’m’assois sur mon lit et m’en grille une. J’me vois même pas la fumer que j’suis déjà sur le filtre. J’en allume une autre, comme un automatisme et je la fume tout aussi rapidement. Qui veut jouer à ‘Qui veut gagner un cancer ?’ Personne, c’est con. Humour noir à part, j’me sens vraiment pas bien. Encore moins bien que toutes les autres fois où j’me suis senti pas bien, c’est dire. Mes doigts frôlent un glaçon et je sursaute violemment… c’est mon arme de service.

Je saisis le flingue, le prenant bien en main. Le métal m’attaque de sa froideur et je frissonne, électrisé. Tant de choses me passe par la tête. Mon regard évasif vient dessiner les courbes de ton corps, caressant des yeux ton agréable silhouette. J’étudie ta poitrine se soulever de par ta respiration et ma prise se ressert sur l’arme. Une inspiration, je ne sers à rien. Une expiration, est-ce qu’au moins quelqu’un tient à moi ? Les questions défilent, le temps égraine les secondes et une Idée se précise dans mon esprit. Cette idée me chuchote des choses horribles et les yeux écarquillés, j’écoute : « Je serai l'accident sur le bord de ta route, la larme de poison cachée entre les gouttes. Je serai le napalm qui s'accroche à ta peau, tourne autour de ton âme, c'est moi le torero. Qui remue dans la plaie, je serai le couteau. Rien ne sert de t'enfuir, je te rattraperai; même en haut de ton empire nous, viendrons te chercher. Je serai le virus, comme une pourriture qui ne s'arrête pas. Au royaume du sombre, je serai comme une ombre à chacun de tes pas, comme une maladie qui frappe et qui s'en va. Tu peux faire ta prière, j'ai fini de jouer. Je serai avec toi; la clé et puis la chaîne, sous le chant des sirènes, à chacun de tes pas, je serai avec toi, le sang et puis le cœur qui ne s'arrête pas. Pour le mal que tu m'as fait, pour le mal que je te ferai... » Une inspiration, je ne dois pas mourir. Une expiration, je dois mourir. Tu sais, c’est un peu comme le jeu du pile ou face avec une pièce, jeu de hasard ou destin ? Ou encore comme quand on prend une pâquerette et qu’on l’équeute en murmurant « Il m’aime, un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout, … » à chaque pétale enlevée. Ta respiration sera le marqueur de ma mort, et je souris à cette pensée. Je ne sais plus très bien ce que je fais, ni même où je suis. Tout ce que je sais, c’est qu’à chaque inspiration et expiration de ta part, les mêmes phrases tambourinent mes tempes. J’ôte le cran de sécurité et caresse la crosse du revolver avec une délicatesse poussée.

Treize. C’est une expiration…
Je dois mourir.

Presque machinalement, je ferme les yeux et place le flingue contre ma tempe. Bientôt, je ne serais plus qu’un corps inerte sur un sol poussiéreux. J’aurais perdu tout intérêt ou peut-être, paradoxalement, en gagnerai-je. Le doigt sur la détente, il est temps d’en finir. Tout est noir, le monde est noir et blanc, je me noie, suffoque et finit par crever… un bain de sang, quoi de mieux pour une fin.

- Je... Merci.

Le flingue tombe au sol, lourdement, bruyamment. Et mentalement, je tombe avec. Je sors brutalement de ma torpeur, de cette transe machiavélique où j’allais y laisser ma vie quelques millièmes de secondes plus tôt. Je déglutis trop fort, te regarde avec trop de surprise, respire de manière trop saccadée. Mal au cœur…
Il paraît que dans un monde noir et blanc, seules les étoiles sont en couleur.
Es-tu une étoile, Irvin ? Je te contemple, totalement déstabilisé. Je sais qu’à terme, tu vas sortir de ta léthargie, que tu vas me regarder puis baisser les yeux et constater les faits comme ce flingue par terre et mon état plus que déplorable. Tu vas alors prendre peur, t’enfuir très loin et raser les murs en me voyant, quelque chose du genre. J’invente et j’aime ça. Parce qu’à cet instant, j’me dis que j’en vaux vraiment pas la peine et qu’en le côtoyant, je bousille indirectement sa vie. Comme possédé, je lâche :

« T’as un peu de coke sur toi ? Ou un autre truc plus fort ? »

La tête entre les mains, je laisse ce putain de mal-être m’envahir et montrer aux yeux de tous le fruit de ma décadence. Lorsque j'étais enfant, j'étais admiratif. On me croyait idiot parce qu'inoffensif. Non je ne pleurerais pas, j’ai trop pleuré, plus aucune larme ne viendra sillonner les vallées de mes joues jusqu’à l’embouchure de mes lèvres.
Mais je t’emmerde avec tout ça, toi aussi tu es mal en point et je m’amuse à jouer les égoïstes, je suis détestable. Et pourtant, je ne parviens pas à relever les yeux vers toi.

Je crois qu’on ne peut plus rien pour moi…
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeLun 13 Avr - 2:54

Le bruit de quelque chose de lourd et métallique tombant sur le sol. Imaginez la scène au ralenti : Je me mets sur le coude, je baisse lentement les yeux, l'information arrive à mon cerveau, et je remonte le regard vers Shu, totalement effondré sur ses avant-bras. Je prend une tête de... Quelqu'un de surpris, j'ai froid d'un coup, et je sens le vent de la solitude passer dans la pièce. Mon dieu, si je ne m'étais pas réveillé... Je veux même pas y penser, une grande mare de sang, un cadavre au milieu, et moi... Et Shu... Et puis tous morts quoi...
Je me rapproche de lui un peu, dans le vague, perdu, choqué, et il me demande si j'ai de la drogue dur dans un coin de mon cul, ou n'importe où ailleurs. Evidemment que j'en ai pas, mais c'est pas un problème, ma chambre est pas si loin. Le laisser seul ? Pas un problème, je veux fuir, tout mon égoïste et mon instinct de survie me le crie, et autre chose m'ordonne de veiller à ce qu'il n'arrive rien à Shu. Trop de voix dans ma tête, je coule.

- C'est... C'est dans ma chambre... je vais chercher et je riens d'accord ? Très vite. J'vais pas te laisser tout seul longtemps, promis.

Je l'embrasse sur la tempe en vitesse, en me levant, par un réflexe idiot. Style madame Smith va chercher le pain pour son époux qui lit le journal et lui fait un bisou avant de partir, sauf dans une version plus trash et plus dérangeante. Mais je peux comprendre que Shu ai envie de s'en foutre plein les veines, même si la coke me paraît pas des plus adaptés. Ouais, l'effet dure trente quarante minutes et ça te rend euphorique, pas l'idéal. Non ce qu'il faut c'est de l'héroïne, on regardera le bout de nos chaussures pendant plusieurs heures et on aura une redescente qui nous donnera des envie de suicide, parfait, absolument parfait. Je verrais l'apocalypse dans tes yeux et toi tu fixera ma bouche comme si il s'y trouvait une armée de cadavres, et le moindre de nos mouvement nous apparaitra soit comme totalement déplacé, soit on s'en rendra même pas compte parce que qu'on bouge le pied ou qu'on saute au plafond, tout ça n'aura aucune importance. Des démons graveront au fer rouge des choses dans l'intérieur de nos crâne, et on grattera nous mêmes avec nos ongles pour tout enlever de ces vilaines obscénités.
Allez, j'vais chercher tout ça.
Je prend le flingue en passant, regarde Monsieur Smith et part à l'aventure (après avoir enfilé mon jeans, je suis donc torse nu). Et puis je prends le temps de réfléchir. Filer une drogue dure à un mec qui déprime, est ce une bonne idée ? Pas tellement hein ? J'ai peur, je me rappelle ces mecs qui m'en proposait à une époque lointaine, pour m'accrocher à eux et à leur came (dans un but de proxénétisme, évidemment jeune naïf), mais jusque là je suis passé entre les gouttes. Et j'ai pas tellement envie de foutre Shu sur le trottoir donc ça va, ça m'y fait juste penser c'est tout. Et non, c'est pas pour l'attacher à moi sentimentalement, pas du tout, c'était juste qu'il me l'a demandé, j'y avait pas pensé avant, d'abord (j'ai pas d'idée aussi tordues moi). Et donc j'en viens à retourner ma chambre après avoir tapé un petit sprint qui m'a complètement essoufflé. Je crache tous mes poumons tandis que je balance la table de chevet par terre pour mieux voir ce qu'il y a à l'intérieur, la fin justifiant les moyens, tout ça. Ah, voilà, mon sac à malice (un vieux sac carrouf' réutilisable si vous voulez tout savoir). Allez let's go mon petit, retour à la chambre de Shu en courant et en foutant pas tout en bordel. Plus vite voyons, et crève pas en route c'est pas le moment.

- ... Me... Hhhhh... Revoilà !

Et peut être le choc et l'idée qu'il se « resuicide » en tête, je tombe à genoux, et je fouille dans mon sac, étalant un joyeux bordel d'héroïne, de seringues, de cuillères et d'une vieille ceinture devant moi. Je dis rien, parce qu'il y a rien à dire, Shu s'est forcément déjà pris des trucs comme ça pour me demander ça franco, il est donc sûrement impatient comme je le suis. Je finis de dissoudre le truc, je mets tout ça dans une seringue, première dose prête. Qui le premier ? Tu peux pas savoir comme ça me coûte de te voir défoncé avant moi, mais... je le fais quand même. Parce que je culpabilise de ne pas t'avoir consacré assez de pensées, pour prouver que je suis pas si dépendant que ça, sans doute. Enfin bref, je désigne ton bras, la seringue pointée vers toi, et je dis « je peux ? », pour te demander si j'ai la permission de te l'injecter. Tout va limite trop vite, ça me fout mal à l'aise de te donner de la drogue dure, parce que c'est pas bien, et puis j'me dit, tant pis. Je lui pose le garrot, et je pique, parce que je suis pro depuis le temps pour trouver les veines. Allez hop ça de fait, je repart pour me servir pour ma gueule, tout en regardant du coin de l'oeil que Shu claque pas. Bon, il a l'air d'aller bien, et je me pique dans le pied parce que mon bras gauche est saturé. J'avais hésité avec la jugulaire, mais j'ai eu peur qu'il panique, parce que c'est un peu impressionnant, le sang tout ça. Le problème du pied, c'est que c'est douloureux, mais après quelques gémissements, le produit monte.
Je rampe pour me coller à la poitrine de Shu, et je sens plus rien, ou pas grand chose. Un connard plein de cendres, je suis un connard plein de cendres. Oh oui que j'en suis un hein ? Un authentique. Je l'embrasse doucement, je sais pas trop dans quel état il est, mais moi je me sens mieux, comme quand je m'étais réveillé, juste les millième de secondes où ça a duré, où je croyais être près de lui, tout ça, où j'avais chaud, où j'étais bien. J'ai recrée cet état artificiellement, je mérite une médaille juste pour ça.

- 'va mieux ?

On se croirait dans une scène de Requiem for a Dream, vas y Shu on parle de l'avenir et tout ça, ton opinion a beaucoup d'importance à mes yeux tu sais, et puis tu fais des trucs sympa, j'suis sûr qu'on pourrait ouvrir une boutique en revendant de l'héroïne coupée au lactose tu sais, le deal ça rapporte, un emploi d'avenir, tout sera parfait tu sais, tout.
Je sais pas combien de temps on reste par terre, collés comme des sardines dans une boîte de conserve taille huit ans, mais j'suis bien, j'ai chaud, j'ai pas envie de baiser, et je veux rester là pour l'éternité au moins. J'embrasse Shu tout le temps, une vraie maladie, et on fini par former un mélange hétéroclite (c'est bien le seul truc hétéro chez moi) avec les couvertures du lit parce que j'ai envie d'avoir vraiment bien chaud. On escalade le lit telle une armée de cloporte avec nos bras et tout ça pour finir dans le pieu, et je me recolle à lui, et je dis rien parce que je suis incapable de rien dire. A un moment, je me suis allumé une clope, en tremblant, et je suis incapable de me rappeler à quel moment jue l'ai fait parce que la chronologie, c'est vraiment pas mon truc en ce moment, tant que tu bouge pas, je peux bien rester sur place pour l'éternité. Les bruits se répètent à l'infini et je suis merveilleusement calme, y a pas de cadavres qui sortent de ta bouche, et personne ne grave rien dans l'envers de mon crâne, tout est parfait dans le meilleur des mondes.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeLun 13 Avr - 23:57

L'héroïne provoque l'apaisement, l'euphorie et une sensation d'extase. Elle agit comme anxiolytique puissant et comme antidépresseur. Les effets recherchés peuvent traduire un mal-être psychique, une souffrance, un besoin d'oubli. Fais-moi oublier, Irvin. Je ne demande que ça. Et lorsqu’enfin la seringue s’infiltre dans la veine et que le liquide coule dans mon sang, je me sens renaître. Alors seulement, je me laisse aller contre lui, le regard dans le vague mais heureux. Un sourire béat s’accroche à mes lèvres tandis que je bouffe les tiennes de baisers.
Des remords ? J’ose avouer que j’en ai très peu.
Des regrets ? Je me demande à quoi ça sert de s’embarrasser avec tout ça.
De la peine ? Je préfère ne pas y penser.
En très peu de temps il me semble, je suis sur mon lit, avec Irvin qui me sert de radiateur. C’est agréable comme tout ce que je vis en ce moment. Il n’y a plus un bruit, juste nos deux respirations, comme au ralenti. Ca faisait un bail que j’m’étais pas drogué. J’avais convenu d’une trêve en mon for intérieur, je m’autoriserais que de fumer. Sauf que les règles sont faites pour être transgressées. Ca fait du bien, tu te sens libre. Un peu comme Icare lorsqu’il s’est jeté, corps et âme, dans le ciel. Je plane, je suis à trois cent mille lieux d’ici. Mes ailes frôlent le vent, jouent avec les masses d’air et se comparent à celles de oiseaux. Moi, je laisse faire, je me laisse aller, plus haut, toujours plus haut. Bientôt, je toucherais les étoiles et je ferais pleuvoir des astres de lumière. Dans un avenir proche, je bâtirais des murailles plus solides pour me protéger des assauts de tes vagues, de tes vents et de tes marées. Fais de moi l’être fort que je ne suis pas, rends-moi plus fort.

Un jour, un jour, bientôt peut-être, un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien. Je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements de fil en aiguille, vide de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier. A coups de ridicule, de déchéances (qu'est-ce que la déchéance ?), par éclatement. Par vide, par une totale dissipation – dérision - purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes mes semblables. Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une immense trouille. Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée - ambition m'avait fait déserter. Anéanti quant à la hauteur, quant à l'estime. Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité. CLOWN, abattant dans la risée, dans l'esclaffement, dans le grotesque, le sens que toute lumière je m'étais fait de mon importance. Je plongerai. Sans a priori dans l'infini-esprit sous-jacent ouvert à tous, ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée. A force d'être nul et ras et risible... on finit par crever. C’est du Darwinisme social. Les plus forts survivent au détriment des plus faibles. Ce n’est qu’une question d’adaptation, rien de plus.

Je me suis blotti contre Irvin, comme si ma vie en dépendait. Et puis, je l’ai enlacé et j’ai bloqué une de ses jambes entre les miennes. J'ai pas répondu à sa question, je crois avoir hoché la tête pour confirmer. Je me figure que tu es à moi et que tu ne me diras pas le contraire. J’ai pas envie de me poser plus de questions, d’ailleurs t’embrasser à moitié endormi ne me dérange pas plus que ça. Jusqu’à ce que je finisse par fermer les yeux et sombrer avec Morphée.

***


Je suis sur une plage, des gamins jouent à quelques mètres de moi. Une brise légère agite mollement le drapeau vert. Les vagues lèchent mes pieds nus et je me sens absorbé par la ligne d’horizon. La mer n'offre que l'intensité de ses coups, et de temps en temps une sensation de puissance. Il est vrai que, je connais pas grand chose à la mer mais ici en tout cas c’est comme ça. Et je sais aussi que dans la vie, le plus important n'est pas nécessairement d’être fort mais de se sentir fort et de se mettre à l’effort au moins une fois, de se retrouver au moins une fois dans la condition la plus archaïque de l'homme : affronter seul la nature aveugle et sourde sans rien pour vous aider ; si ce n’est vos mains et votre tête... Je m’approche des enfants, leur demande où sont leurs parents mais ils ne me répondent pas, ne me voient pas. Je suis invisible à leurs yeux et j’ai comme l’impression que ces gamins-là symbolisent la société. Alors j’entreprends de me déshabiller, la chemise, le jean. Je rentre dans l’eau glaciale et me laisse emporter par le courant, les vagues dévorant des centimètres de ma peau au fur et à mesure que j’avance dans cette immensité bleutée.
Et deux par deux, sans compter nos morts, qu'on laisse derrière des ébauches fanées, des secrets de carrière. Et trois par trois, dans nos cœurs essoufflés, des secousses se forment, on réfléchit plus tard, mais la plupart du temps, on préfère rêver. Et je ne sais plus à quoi penser, c'est dur d'être libre comme toi. On avale nos mots. C'est dur d'oublier ce que l'on connaît et ce qui imprègne nos peaux. On joue aux drogués et on peut partager le même lit.

***


Je me réveille brutalement, me relevant à moitié mais me rallonge très vite sur le lit. Il n'est jamais bon de se lever aussi vite, surtout quand juste avant, tu t'es injecté de l'héro par intraveineuse. Juste avant... ça fait combien de temps que j'me suis assoupi ? Mon regard se pose sur Irvin et un sourire très doux vient s'emparer de mes lèvres.

"Non, Irvin... merci à toi..."

Parce que sans toi, qui sait où je serais en ce moment.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMer 15 Avr - 0:34

Assez rapidement, il sombre, et je le regarde dormir. Ça ne m'empêche pas de continuer à l'embrasser doucement en fait, parce que je suis un peu un salopard. Mais j'le tripote pas trop, parce que je sais que je serais à sa place, je prendrais très mal qu'un connard me touche alors que je dors.
Il est mignon, je lui prends une main, tout doucement, et je l'examine soigneusement. La peau, comment c'est foutu et tout ça. Il a de jolies mains, je la pose sur moi et j'examine son visage, il a l'air détendu. Il s'est blottit contre moi, c'est mignon, il fait très vulnérable comme ça, enfin faut dire que bon, moi l'héro j'ai l'habitude, lui moins. Normal qu'il soit un peu dech' et qu'il soit si... Endormi. Je pose doucement mes doigts sur sa joue, monte vers ses paupières et fini sur son front. Il est beau, il est très beau, je sais pas si il en a conscience. Fin sans être trop maigre, un beau visage, et toute la gentillesse du monde dans son caractère. Même foutu en emo, il reste bien, et ça, c'est pas donné à tout le monde.
Je remets mes doigts sur sa taille pour un peu de sommeil bien mérité.

***


Bien entendu, je me suis réveillé avant lui. Il a pas l'air dans le coma, bon, je commence pas à paniquer. Puis j'ai trop la tête dans le cul pour commencer à courir partout ne hurlant, donc je vais me contenter d'une cigarette, que je fume. Je suis bien quand même, et j'espère qu'il est aussi bien que moi, là, dans son sommeil. Personnellement j'ai fait un beau rêve, je sais plus ce que c'était mais il était bien. Dans les tons blanc rose, très doux, avec de la chaleur. Bah comme en vrai quoi ! Je veux que toute ma vie soit dans les blanc rose, que ça soit tout doux, et qu'il fasse chaud. Oh ouais.

Plus question d'chercher du travail, on pédalait dans les nuages, avec les petits lapins....

Et là tac il se relève d'un coup d'un seul, alors que moi j'étais perdu dans une contemplation de sa personne, et il se recouche, visiblement fatigué. Et puis il me regarde, et il me sort une phrase bien, qui me fait sourire comme un niais avec les yeux qui brillent et tout. Je sais que j'ai de beau yeux, autant en profiter non ?
Je suis plus seul, on est totalement connecté par la dope, on est exactement dans le même état en même temps, et ça, c'est pas tellement courant. Il va rester avec moi hein ? Juste avec moi. Il est très bien dans mes bras, il a pas de raison de bouger, si ? Et si il a de nouveau envie de se suicider ? Oh non, si je lui fais un tas de câlins, il n'aura pas de raison de le faire. Je continue donc de le serrer contre moi, je l'embrasse sur la tempe, à moitié défoncé, tout content de moi. Je me sens pas trop en état de parler à vrai dire, donc je le regarde dans les yeux et je lui souris.
Je me mets en mouvement dans un grand bruit de draps pour me placer au dessus de lui, les tibias et les avant-bras appuyés sur le matelas, et je l'embrasse, tout content.

- On va se promener ?

Je sais pas, j'ai envie, c'est curieux. J'ai envie de marcher, ou de prendre la bagnole. Sortir dans une forêt ou un truc comme ça ? C'est une bonne idée. Je suis pas assez déchiré pour que ça soit impossible. Et puis comme ça, avec Shu, on pourra faire semblant qu'on a de la conversation et tout ça, qu'on se connait depuis un bail et qu'on a un million de chose à se dire. Tu es d'accord ? Jouons au papa et à la maman ! Je ferais ça bien, promis. De toute façon, je n'ai que ça à foutre. Pas de passion particulière, pas le moindre truc que j'ai envie de faire plus qu'autre chose. Je suis un peu creux, je ne vis que par votre regard, je n'ai pas la fibre artistique, et j'aime pas les trucs styles voiture et tout ça. C'est ça aussi d'être une caricature, je ne vis pas par moi même, ou alors je me fais chier, je déprime et je meurs. J'ai besoin qu'on me dise ce que je dois faire, ce qu'on pense de moi, j'ai besoin qu'on me dise que je suis quelqu'un de bien pour m'en convaincre.
Donc j'ai besoin de toi.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeSam 18 Avr - 15:12

HS - Dur dur, panne d'inspi... Oh et, hum, à un moment, j'te fais un peu jouer mais j'voyais pas comment contourner l'truc, donc...


- On va se promener ?

La question tombe comme ça, sans que je m’y attende. Mais bizarrement, j’en suis pas gêné ni surpris. Non, ça me paraît normal qu’il me propose ça, comme si c’était dans l’ordre des choses. Oui, voilà, tout est parfaitement correct et ça tombe sous l’sens, vous trouvez pas ? C’est d’ailleurs pour ça que je lui souris et, tout en posant mes mains sur ses hanches, réponds à son baiser. On est heureux, défoncés mais heureux et je crois que c’est ça le plus important.
Le mutisme n'est qu'une ombre pour la tristesse. Et sourire ne reste souvent qu'un masque sans saveur, mais nécessaire. Comme penser à respirer nous empêche parfois de le faire, penser à rire est bloquant, tout comme penser à sourire. Nous faisons de notre mieux pour être et paraître heureux, mais tous, nous savons que parfois il n'en est rien. Mais ce que les gens ne comprennent pas, c'est qu'on a souvent tendance à ne pas sourire pour qu'on nous remarque, qu'on nous demande ce qui ne va pas. Moi j'ai pensé à sourire, pour qu'on me demande ce qui va, au contraire. Et alors je répondrai : « Rien. » Et Rien sera leur réaction, Rien sera leurs pensées vers moi, et Rien sera mon destin.
Encore un baiser embrumé et un énième sourire au goût de paradis. Et puis, je me dis que vivre en vaut la peine, surtout pour vivre avec des gens comme toi alors sur un ton enjoué, je m'exclame :

"Super idée !"

Je me lève du lit, non sans quelques difficultés et replace mes fringues avec une grâce indéfinissable. Je choppe une veste, y fourre mon paquet de clopes, un briquet dedans, bref le nécessaire de survie et me voilà prêt ! Et puis, je peux pas m'empêcher de l'observer, du coin de l'œil seulement pour pas me faire passer pour le vicieux de service mais j'sais pas, j'aime bien sa façon de se mouvoir dans ma piaule (admirez le passage du soutenu au familier). On finit par sortir dans le couloir des gardiens, y'en a un qui traîne justement et qui nous salue au moment où l'on passe à côté de lui. Je lui lance un 'Ça va ?' tout joyeux auquel il répond par un hochement de tête. On passe dans la chambre d'Irvin et je le laisse prendre de quoi se réchauffer dehors parce que mine de rien, le vent souffle mes amis. Adossé contre le mur, j'épie le moindre de tes gestes, en silence, jusqu'à ce que je te demande :

"Tu veux qu'on aille autre part que la prison ?"

Je crois que tu as acquiescé et j'ai souri de plus belle. Je t'ai vu prendre tes clés de voiture et on est reparti dans le couloir. Il y avait peu de monde dans les parages, je ne sais pas l'heure mais je m'en fiche pas mal. Personne n'a besoin de nous dans l'immédiat, ce qui n'est pas pour me déplaire. Parce que j'ai envie de rien faire, à part d'être avec toi. On arrive dans la cour où je constate avec allégresse qu'il fait beau. Tu les entends pas les oiseaux chanter ? Avant de sortir, il faut signer une décharge. J'adresse au gardien un de mes plus beaux sourires et finalement, le pont-levis s'abaisse et nous voilà libres. La voiture d'Irvin n'est pas très loin et on n'est pas pressé. Ca fait longtemps que j'ai pas marché pour le plaisir de la marche. C'est comme une redécouverte et je me rends compte que ça fait du bien de s'oxygéner tout en admirant le paysage. Certes, celui devant nos yeux est loin d'être le plus beau, je vous l'accorde, mais quand on est shooté, on fait pas attention à ce genre de détails, aussi gros soient-ils. Donc on arrive devant la voiture et je t'attire contre moi. Après avoir consciencieusement passé ma langue sur tes lèvres, je te pose la question :

"Tu nous emmènes où ?"

N'importe où, du moment que c'est loin d'ici. Et c'est ainsi, comme tu avais dit que ce serait... la vie glisse sur moi, la plupart du temps. La plus courte histoire. Aucun amour, aucune gloire. Aucun héros dans le ciel. Je ne peux détacher mon regard de toi. Nous avons tous deux oublié la brise. Et les nuages peuvent bien se déplacer au gré du vent. Cela n'empêchera pas que... je ne peux cesser de penser à toi.
Il y a quelque chose d'inhabituel, quelque chose d'étrange. Qui finalement vient de pas grand chose. Mais je ne suis pas un miracle et tu n'es pas un saint. Seulement un autre soldat sur la route de nulle part.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeDim 19 Avr - 18:50

Nous étions tous les deux défoncés, calmes et heureux, et donc Shu trouva que se promener était une « super idée ! », c'est beau la jeunesse – je suis au trois quarts convaincu qu'il est plus jeune que moi. Donc allez, on y va, mais avec une sacrée dose de bisous et tout ça pour tenir le coup, histoire de pas être en manque le temps qu'on se rhabille et tout ça. Bouger pour attraper mes fringues est une expérience tout à fait psychédélique, j'ai trébuché plusieurs fois, absorbé par un élément du décor qui prenait une terrible intensité. Shu n'a pas l'air beaucoup mieux, quoique je ne me sois pas lancé dans une enquête approfondie.
Et puis trou de mémoire, on se retrouve dans ma chambre, et j'ai aucun souvenir du trajet. Je chope ma veste en skaï et de quoi droguer une armée d'éléphants pour six mois et en faire crever deux trois d'overdose. Ça, c'est au cas où les effets s'estompent, et que ça soit un peu trop difficile à supporter. En effet, l'héroïne a un bien bel effet qui fout la dépression à la sortie, et c'est franchement désagréable de se mettre à pleurer pour des conneries façon femme enceinte. Et vu que Shu, à jeun il tente déjà de se suicider... j'ai pas envie de tenter le diable, et puis je crois pas que je pourrais le supporter. J'ai un copain de drogue, j'ai pas envie de m'en séparé, donc je me colle à lui en marchant avec de petits bruits de gorge pour exprimer mon contentement. Oui mon très cher, nous irons ailleurs que la prison, parce que se promener en prison, c'est légèrement déprimant, et puis c'est là que je bosse, j'ai pas envie de voir ça. Et puis tout l'intérêt de la promenade dominicale après un bon repas de famille – en l'occurrence un bon shoot et une bonne pipe – c'est de fuir la maison de mamie Huguette et de voir le dehors, parce que le rôti/flageolet était vraiment dégueulasse et que ça fait vraiment chier de perdre son dimanche après-midi pour voir des cons pareils.
Donc allez, direction la voiture.
Encore un blanc, et je suis au volant de ma R5, la magie de la téléportation ! J'ai le goût de la salive de Shu sur les lèvres, j'en conclu donc qu'on s'est embrassé, et c'est assez terrifiant parce que je m'en souviens pas du tout. Question à cent mille dollars : Suis je en état de conduire ? Pas vraiment, voir pas du tout, voir même c'est du suicide si on écoute les avis des médecins et autres empêcheurs de tourner en rond. Shu, tu m'en veux si on finit dans un citronnier ? Je crois que je ne te poserai pas la question, et je tourne la clé sans hésitation, parce que j'me vois pas sortir de la caisse en hurlant « oh mon dieu je ne suis pas en état de conduire on va tous crever dans d'atroces souffrances les tripes à l'air et les yeux arrachés ! ». Donc, allez, on roule, tant pis pour toi, tu n'avais pas à me faire confiance de toute façon, et si tu l'as fait, c'est pour un motif qui me dépasse mais alors totalement tu peux même pas savoir. Dis Shu, tu es gentil avec tout le monde sans condition, ou c'est juste parce que c'est moi ? Et si c'est juste parce que c'est moi, est ce que c'est parce que je suis mignon et de sexe masculin, ou c'est pour autre chose ? Je sais que c'est pas à cause de ma conversation, parce qu'on a pas tellement parlé, mais c'est peut être à cause de ma façon de bouger, de mon odeur, parce que je suis gentil et que je souris bien, enfin bref, pourquoi tu me suis toi ? J'veux dire, me casse pas dans mes élans de romantisme et tout ça, je m'en remettrai pas. Un peu façon chien battu qui sort de sa niche pour aller vers la main tendue, sauf que moi on m'a pas battu. Dis est ce que quand je parle je t'impressionne ou est ce que j'ai l'air d'un chien qui se racle le cul sur le bitume pour enlever la merde qui est restée collé suite à sa dernière chiasse ?
Je me poserai la question plus tard.
Je roule, et je cherche une forêt, il doit bien en avoir une dans le coin non ?

Petit train, où t'en vas tu ? Traine la mort, mais que fais tu ?

Ah bah oui, me semblait bien qu'il y avait une forêt pas loin ! Après dix minutes de bagnole dans un silence de mort ou ma principale activité se résuma à taper un rythme inconnu sur mon volant avec mes deux index, on arriva sur un genre de parking pour aller dans un sentier bien propre d'une forêt.

- Une forêt, ça va ?

Bon, à vrai dire ça me saoule de conduire dix plombes, donc une forêt où on risque pas de se perdre, c'est très bien. Même si ce genre de sentier de trois mètres de large et avec du gravier est chiant comme la lune. Barf, allez, y a bien des petits sentiers auxiliaires ! Et puis c'est plein de feuilles mortes, et les feuilles mortes, c'est cool. Donc d'enthousiasme, je m'allume une clope, fier de mon idée brillante. Je ferme ma voiture et je pars pendu au bras de Shu, très content et moins défoncé qu'il n'y paraît.

- C'est joli les forêts, c'plein de feuilles !

Bon OK si un peu quand même.

- Y a un sentier à droite plus petit qui est moins chiant que les sentiers à gravier perpendiculaires les un aux autres, on court au travers jusqu'à ce qu'on crève d'une crise cardiaque ? On fait la course ?

Et fermement décidé à crevé d'une crise cardiaque plus vite et plus loin que Shu, je pars au quart de tour, le plantant là au milieu des graviers et des crottes de blaireaux. Je cours à toutes pattes en faisant voler les feuilles mortes et en respirant difficilement, ma cigarette à la main, dans un grand bruit de skaï agité. Et comme le sentier me fait chier, je le quitte. C'est agréable de courir, mine de rien, sauf quand on se prend du houx en pleine gueule, comme maintenant.

- Rah putain connard de houx de merde !

Je lui montre mon majeur, et puis hop je repars.
Je cours à toute pompe comme si j'avais le feu au cul, et puis au bout d'un moment, je m'arrête, fatigué. Enfin je marche, et j'ai même pas chercher à savoir si Shu me suivait ou pas, j'en sais que dalle, là je suis au prise pour avancer au milieu des fougères. La forêt est nettoyé, mais quand même. Enfin je fais le con quoi.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeLun 20 Avr - 0:51

J’me souviens plus si j’ai fait des commentaires pendant le trajet. Si c’est le cas, ça devait pas être intéressant ou alors frisant la banalité exaspérante. Je sais pas, comme dit plus haut, j’m’en souviens plus. Tout ce que je sais, c’est qu’on se retrouve devant une forêt et que j’en éprouve un bonheur indicible. Tout ce vert me transcende et j’acquiesce de la tête lorsqu’il me demande si ça convient. C’est même parfait ! Pour vous décrire un peu mieux mon état actuel, je peux vous dire que je ne soulève même pas la remarque d’Irvin, qui est un peu… comment dire, stupide ? Mais ça rentre bien dans le contexte, ça fait pas de vague. On marche quelques mètres ensemble…

Et il me plante là, sur cet autoroute forestier. Je crois avoir capté qu’il voulait qu’on court. Où ? Je sais pas, c’est une bonne question. L’information a d’ailleurs du mal à remonter jusqu’à mon cerveau parce que j’ai pas démarré au quart de tour comme lui. Je reste quelques instants sur le chemin, les yeux dans le vide, un peu comme si j’venais d’avoir une apparition de la Vierge Marie, bénie soit-elle, qu’elle demeure dans son coin celle-là. Et puis, j’me rends compte que j’observe méticuleusement l’écorce d’un tronc avec une certaine satisfaction peu commune. Ca suffit à me faire revenir parmi les vivants. Je tourne la tête dans tous les sens, me posant une seule et unique question : De quel côté Irvin s’est-il barré ? Si je n’avais pas un semblant de veste à travers les branches, je crois que je serais resté là comme un con, à m’enraciner. Bref, mû par une force dont je ne me savais pas capable, une poussée d’adrénaline agite mon cerveau qui envoie le message à mes muscles, ce qui fait que ô miracle je me mets à courir, et vite en plus ! Soyez impressionné, ça arrive pas tous les jours les miracles, merde. J’essaie de suivre Irvin mais c’est pas d’la tarte, parce qu’il passe par les fougères, les ronces, les branches de houx, les orties et j’en viens à me demander s’il le fait pas exprès pour m’embêter. Habituellement, ça m’aurait pas fait marrer mais là, j’ai un de ces sourires béats et idiots scotché sur la bouche, même que c’est super sincère et que le sparadrap se voit pas.
Finalement, j’arrive à le rattraper parce qu’il s’est arrêté. Et j’lui saute pas littéralement dessus mais presque. Enfin, je le prends par derrière et j’le fais tomber au sol. Bien sûr, je prends soin de ne pas lui faire mal à l’arrivée, j’aimerais pas lui péter le poignet. Ses bras ! Miséricorde, que la foudre s’abatte sur moi, flagellez-moi, je ne mérite plus de vivre… Ahem, il semble aller bien, tout du moins il en donne l’apparence. Le flip total. J’suis sur lui, dans les fougères et j’éclate de rire. Ouais, parce que c’est censé être une blague, enfin un truc marrant quoi. Et puis, j’sais pas, ça s’y prête bien encore une fois. Tout content de moi, je l’embrasse en y mettant la langue parce que j’ai une soudaine envie de le sentir plus proche encore. J’vais finir par lui faire peur avec mes conneries. Même que j’en profite un peu en caressant ses flancs avec l’intime conviction que ça lui plait tout autant que ça me plait. Bref, j’vous fais pas un dessin, je suis un mec qui préfère oublier dans la drogue et le sexe, ha merde j’vous ai fait un dessin… Y’en a qui choisissent l’alcool, je sais c’qui est le mieux. A vrai dire, je m’en fous un peu, je me contente de vivre avec ce que j’ai : mon honneur, mes rencontres, mon amour propre, mes relations, mon autosatisfaction, hum c’est un peu répétitif tout ça.

Je finis par me relever et je te choppe la main pour t’aider à faire de même. Tu remarqueras sans doute cette fois-ci que je ne te lâche pas des yeux. Je crois que j’ai peur que tu te volatilises d’un moment à l’autre et que je reste seul comme un con. Ou alors je trouve ça trop beau pour être vrai, le fait que j’sois avec quelqu’un qui ait l’air de m’apprécier et avec lequel j’me sente à l’aise. Ou alors j'ai l'impression que je suis en train de rêver et quand je me réveillerais, je serais face à la dure réalité, celle où je suis seul et au bord de tout. C’est tellement écœurant de voir à quel point les gens se concentrent sur leur petite vie et en écartent les autres. La carte de l’égoïsme apparaît comme la solution propice pour se construire un monde où nos désirs règnent en maîtres. Seulement, l’humanité n’est pas une personne mais une infinité. Il faudrait réapprendre aux gens ce qu’est le partage, le respect et la solidarité avant de penser à tous ces sentiments de haine, d’amour ou de regret qui nous entourent et nous enserrent dans un étau d’indifférence. L’un en face de l’autre, mon regard est planté dans le tien. Je ne souris pas, je suis inexpressif. Presque instinctivement, je te demande :

« Tu sais où on est ? »

Mais, à la seconde même où je te pose la question, je comprends que je m’en fous. Oui, ta réponse n’aura aucun intérêt qu’elle soit positive ou négative. Parce que ce qui compte c’est que tu sois là, à mes côtés. Il y a des choses essentielles à ne pas louper dans la vie. Et Irvin, tu fais parti de ses choses que je considère comme essentielles. C’est bizarre à dire, je sais mais je n’en démordrais pas. Je me sens tellement bien. Peut-être trop bien d’ailleurs. Une autre poussée d’adrénaline sans doute, en tout cas, je te prends dans mes bras et te serre avec toute la douceur possible. Enlacés, se traîner, sous des horizons noirs, l’avenir devant nous et l’univers entier. Et se perdre comme toujours, se donner notre amour et rêver de te retrouver un jour si l’avenir décidait de nous séparer.
Une de mes mains remonte le long de ta colonne vertébrale, vient effleurer ta nuque puis se perd dans tes cheveux. J’ai perdu ton regard, la tête dans le creux de ton épaule. Mais tu existes bel et bien, je te sens sous mes doigts qui tremblent. Ou alors n’est-ce qu’une illusion ? Cela me fait peur.

Si tu broies du noir, si toi aussi tu rêves de t’enfuir, alors rêve d’un monde plus beau, avec des fleurs et des oiseaux.

Et puis, je me détache, un peu perdu. Je tremble encore mais je ne sais pas de quoi, je ne veux pas le savoir. Mes doigts cherchent une cigarette, mes lèvres l’accueillent, mes poumons se repentent de cette fumée qui les tuent. Deux ou trois bouffées de nuages toxiques et je commence à me calmer. Je bafouille un peu, cherche mes mots et puis finalement, murmure simplement, comme si ça tombait sous l’sens :

« Excuse-moi… »

C’est tout ce que j’ai trouvé à te dire. Admire cette virilité déchirée et crache sur cet homme que j’essaye de jouer.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeLun 20 Avr - 8:04

Alors que je gambadait joyeusement dans la forêt du bonheur, Shu me tombe dessus et on finit tous par terre, sans douleur pour ma part, et je me fais sauvagement embrasser. Pas vraiment farouche, je me tortille de plaisir sous ses doigts. J'aime les pulsions de tendresse de Shu, on se connait pas très bien, mais d'un coup d'un seul il a envie de te prendre dans ses bras, de te rouler une pelle, de te tripoter ou je sais pas quoi. T'as même pas peur d'avoir l'air con parce qu'il sera de toute façon soulagé. Donc confiant et détendu, je continue de l'embrasser et je lui caresse le dos, en entendant les feuilles mortes crisser sous mon dos. Visiblement, on est suffisamment viril et masculin pour défouler nos petits muscles en courant dans la forêt et se jeter l'un l'autre par terre, mais pas assez pour que ça bascule dans la bastonnade amicale tel des adolescents en manque de Tekken. Dommage, l'idée me plaisait bien, et quand il me relève, j'en profite pour défouler un peu l'énergie débordante de mes biceps en me relevant par leur seule force. Aïe. La douleur me parvient à travers un écran (une conséquence de l'héroïne, la douleur la faim et les autres joies de l'existence n'existent plus vraiment), mais elle me parvient quand même. Je grimace discrètement en espérant que Shu ne chope pas du coin de l'œil l'expression physique de ma douleur, et mes épaules me renvoient de longues vagues de souffrances.
Shu me fixe, je ne le quitte pas des yeux, et on joue à un un deux trois soleil version défoncé. Il ne dit rien, n'exprime rien, mais me regarde juste. Mal à l'aise sous ce regard, je m'agite un peu et baisse les yeux pour matter très fixement la manche droite de sa veste. Jolie veste, c'est sympa cette euh... Couleur. Et puis la texture aussi, et puis euh... Mais me regarde pas comme ça ! Je tire une taff nerveuse sur ma cigarette, et Shu continue de me regarder comme si j'étais en sucre et qu'il pleuvait. Puis il me pose une question con et c'est finit, il me fixe plus aussi intensément. Ouf, c'est pas que je commençait à stresser mais un peu quand même.

- On est dans une forêt.

Ma réponse me paraissant assez pertinente, je ne vais pas plus loin dans l'investigation.
Et il me prend dans ses bras comme si j'allais m'évanouir dans le vent et qu'il fallait me retenir. Moi je bronche pas, et je tremble un peu quand il fait remonter ses doigts le long de ma colonne vertébrale pour finalement finir dans mes cheveux, en faisant un passage obligatoire par ma nuque. Grand dieu, j'aurais rencontré Shu quelques années plus tôt, il m'aurait traumatisé avec sa manie de tripoter les gens comme ça. Peut être que je serais devenu moine ou un truc comme ça, et qu'on aurait plus entendu parlé des déboires sexuels – excusez moi, mais si c'est pas des histoires de coucheries que je raconte, je sais pas ce que c'est - d'Irvin Durand. Frère Irvin, ça le fait comme blaze ?
Et moi je fais pas gaffe à Shu, mais il m'a l'air d'essayer d'avoir un contact divin avec le dieu de la Déprime et du Vide Personnel. Et merde. Il s'allume une cigarette, tout tremblotant, et s'excuse platement de je ne sais quoi.

- Tu t'excuse de quoi ... ?

Et moi aussi d'un coup, je me mets à trembler et je me prends le spleen du siècle en pleine gueule – parce que me droguant régulièrement, je souffre plus de la rechute. C'est pas le manque, c'est juste le truc qui retombe, et moi je sombre avec. J'ai envie de tomber par terre, et je l'aurais sûrement fait si Shu n'avait pas été là. Et qu'est ce qu'on fait dans ce cas là ? Ben on reprend un autre truc, et si j'avais une surface lisse dans le coin, je me serais fait un rail. Malheureusement le seul truc disponible c'est le dos nu de Shu, et je suis pas sûr qu'il comprenne le délire (ça se fait de se tailler un rail sur le dos d'un copain pourtant). Donc je m'assois en tailleur, tout tremblant, et fermement décidé à me faire une autre dose sans prendre en compte la moindre donnée extérieur, tel un autiste en phase terminale de surdité.
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Shu
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeSam 25 Avr - 20:03

- Tu t'excuses de quoi ... ?

C’est vrai ça, c’est pertinent comme question, je dirais même plus c’est crevant de sens. Pourtant, j’en sais rien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je sais pas du tout pourquoi je m’excuse. J’ai dû le savoir mais j’l’ai très vite oublié. Du coup, j’ouvre et ferme la bouche comme une carpe, c’est la classe. Et j’me sens con, mais je crois que c’est inutile de le préciser. Je me contente donc de fumer en silence. Répondre à sa question, à quoi bon ? Les yeux au sol, je cherche un moyen de me fondre dans le décor et vite parce que j’me sens mal à l’aise. Il doit me trouver tellement bizarre que je m’en veux intérieurement d’être ce que je suis. Et puis, je finis par relever le regard mais tu n’es plus dans mon choix de vision. Je m’affole un peu, regarde de droite à gauche et laisse tomber mon regard sur ta silhouette assise sur le sol. J’ai paniqué pour rien, encore une fois. Je frissonne et continue à fumer, il me reste rien d’autre à faire de toute façon.
Je m’assois, à côté de lui, sans le toucher. Sérieux, il va me prendre pour un pédophile à force, ou quelque chose dans c’genre là. J’sais pas, j’ai besoin de contact, peu importe la nature. Et j’vous jure que c’est dur de réfréner cet instinct. J’ai beau bloqué mes bras et me concentrer sur ma clope, je peux pas m’empêcher de le lorgner du coin de l’œil. S’en suit un silence, pesant, le truc qui plombe l’ambiance. Je déglutis difficilement et lâche :

« Toutes mes manies te dérangent pas ? »

Il fallait que je dise quelque chose pour casser ce silence, c’est fait. Bon, pas dans les règles de l’art, certes mais j’pouvais pas sortir mieux. Enfin, j’crois que j’avais rien d’autre en stock. Et c’est pas la joie. Promis, la prochaine fois, je penserais à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. D’ailleurs, en parlant de ça, j’ai bien envie de l’embrasser, rien que pour le faire sourire parce qu’il a adopté un masque qui me convient pas. Non pas qu’il est pas beau comme ça, juste que je suis intimement persuadé que c’est ma faute s’il tire la tronche.
Oh et puis merde !
Je penche la tête vers lui et dans mon élan, mes lèvres butent contre l’os de sa mâchoire. Je le parcoure, embrassant doucement chaque parcelle de peau puis je descends dans son cou où je mordille certains endroits. Un trait de salive plus loin, mes lèvres prennent possession des siennes. Une main glisse dans son dos tandis que l’autre s’empare de sa nuque. Tout ça pour le faire basculer au sol et me placer sur lui. J’en profite pour attraper sa langue et la faire danser le temps d’un slow. Et je te délivre, j’ouvre la cage, haletant un peu, mon regard perdu dans le tien. Je ne sais pas très bien c’que je ressens à cet instant précis, juste que j’ai envie de toi. En même temps, des tas de questions se bousculent dans mon esprit et laissent peu de place au désir que j’éprouve. Aussi, je me demande ce à quoi tu penses et c’est essentiel dans ma réflexion. J’ai l’impression d’être sur un fil et jouer les funambules. Sauf que je suis sans cesse balader par les coups de vent et qu’en dessous, il n’y a aucun filet.
Qu’importe. Je repose mes lèvres sur les tiennes, ne pouvant me passer trop longtemps de ce contact… intime ? Ce mot induit tellement de choses que je préfère l’écarter immédiatement. Je remonte un peu ton tee-shirt pour glisser mes doigts le long de ta peau. Je n’ai plus envie d’avoir peur ou de m’embarrasser avec des contraintes qui ne me feront que reculer ou m’effacer. J’exige de prendre des risques et de me démerder si ça tourne mal. Il suffit juste que je prenne sur moi et que je relativise. C’est simple comme bonjour en gros.
Tss, j’t’en foutrais de la simplicité.
Mes doigts s’attardent sur ton nombril, redessinant le contour, puis desserre la boucle de ta ceinture. Je déboutonne ton jean et passe ma main dedans, frôlant ton sexe à travers le tissu. Mes lèvres se promènent sur ta peau au gré de leurs envies, tantôt sur tes lèvres, tantôt dans ton cou. Elles expérimentent en recherche de la zone qui te soutirera le plus de soupirs. Je ne vais pas plus loin. Je crois que j’ai envie que ce soit toi qui prenne les devants.
Je me redresse, enlève mon tee-shirt avec une certaine lenteur dont je ne me savais pas capable. Et je me replace contre toi, dans l’espoir d’avoir tes mains sur ma peau. Par contre, je reprends tes lèvres dans un baiser… enfiévré ?

Ma main reprend sa place d’avant. J’espère que mes attouchements te plaisent, Irvin. Ou veux-tu plus que de simples effleurements ? A toi de décider, fais-moi esclave de tes envies.
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Irvin Durand
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeSam 25 Avr - 22:29

J'ai mal.

- Tes... Manies ?

Petite voix faible, je le regarde de mes grands yeux cernés, passablement surpris. Il a dû mal interpréter ma tête de déterré, le prendre pour lui. Putain d'hypersensible, j't'en foutrais moi d'la manie, dans tes fesses même. Ça a rien à voir avec toi mec, c'est juste que j'ai pas ma dose, c'est tout. C'est pas possible, faut que je sniffe un rail sur son dos, faut avoir des priorités dans la vie, et celle du moment c'est : Foutre Shu sur le ventre.

- Nan, à vrai dire je vois même pas de quoi tu parle comme manie.

Bon, un mensonge de fait, maintenant : Le foutre sur le ventre. Si je pouvais sniffer sur ma main, je le ferais, malheureusement elle est pas assez large, j'en mettrais partout sauf dans mon nez, ce qui serait bête.
Heureusement, ce con m'aide, il se jette sur moi comme un jeune éléphant en rut, et je grimace quand il me pulvérise la mâchoire par un trop plein d'enthousiasme. Il m'embrasse, il me mordille, il me lèche, et moi je pense juste : Le foutre sur le ventre. A un moment il s'attaque à mon pantalon, et je suis près à hurler si il me dessape, pour la simple et bonne raison que je suis pas en état de niquer. En tous cas, je me laisse prendre au jeu à un moment de distraction, mais une crampe douloureuse dans mon ventre me rappelle aux réalités immédiates : Foutre Shu sur le ventre. Je reste totalement passif face à ses tentatives de préliminaires, et je souffre, je bande aussi, mais ça me fait mal aussi. J'ose pas dire à Shu pourquoi je fais la gueule, j'ai peur qu'il ne comprenne pas, il est là à s'agiter aui dessus de moi, et je simule un peu. Quelques soupirs ou des machins comme ça, et mes contractions musculaires ne sont pas dû à des frissons de plaisir ou de l'orgasme anticipé, rien à voir, c'est nerveux, c'est de la douleur. Je ne tiens plus, j'en peux plus. Je lui fais un rapide baiser parce que je sais qu'il y accorde de l'importance, et je lui dis :

- Excuse moi deux secondes, faut que je fasse un truc sur ton dos, ensuite je suis tout à toi.

Mécanique, les formules de base, mais mon esprit est déjà sur ces trente quarante minutes d'euphorie et de puissance qui vont arriver. Je mets doucement Shu sur le dos, je lui remonte son haut, et je sort mon matos. Hop je fais la ligne, ça ne devrait pas lui être trop désagréable normalement, il se peut même que ça l'excite, enfin y en a a qui ça fait ça. Enfin bref, je colle ma narine à sa peau et j'aspire rapidement. Je me masse la narine, et je me fais un autre rail pour l'autre narine. Et voilà, tout de suite on se sent mieux.

- Désolé, je pouvais pas profiter autant de ta présence que je l'aurais voulu sans ça...

Et là ce que je est vrai, je le pense. Je lui souris, je l'embrasse, et je prie tous les dieux que je connais qu'il me pardonne ça, une utilisation purement technique de son corps. Je colle mon entrejambe au sien, j'ouvre sa braguette, enfin bref, je fais toutes ces choses qui se font quand on est content d'être avec quelqu'un. Enfin Shu en particulier, parce qu'il y a des gens que j'aime bien, et je les tripote pas la queue pour autant. Je serre sa poitrine contre la mienne, avec une brusque envie de chaleur humaine dans le sang.

- Vraiment désolé...

Je lui chuchote ça à l'oreille, et je suis comme paralysé par l'idée qu'il m'en veuille pour ça, que j'ai utilisé son dos pour ça, je sais que ce n'est pas ce à quoi tu pensais, j'en suis désolé, je veux te rejoindre dans ton délire maintenant, je regrette, j'avais besoin... S'il te plaît.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMar 28 Avr - 0:12

J’ai pas trop compris ce qu’il s’était passé. C’est comme un gros trou noir pendant lequel j’me suis retrouvé le nez au sol et Irvin sur moi. J’ai pas cherché à comprendre, j’ai pas bougé non plus, j’ai juste exécuté ce qu’on me demandait de faire et tu vois, je sais rester docile. J’crois qu’on m’a bien apprivoisé, ça doit être ça. Et puis, j’ai l’impression, vague certes mais une impression quand même, que tu t’es servi de moi.
Je suis las de toutes ces conneries, sur ma vie, mon passé, mon présent, mon futur. Pourquoi ne pas tout envoyer en l’air dès maintenant ? C’est vrai, qu’est-ce qui me retient à cette putain de vie ? Il n’y a personne. Je me sens tellement seul. Ils ne peuvent pas comprendre, tous ces gens autour de moi virevoltent sans se rendre compte que je vais mal. J’aimerais leur cracher à la figure toute cette haine que j’ai en moi. Sortir mes tripes et leur présenter pour qu’enfin ils s’intéressent à ma personne, qu’ils daignent lever les yeux vers moi. J’existe ! Aussi fou que cela puisse paraître, je suis vivant, je respire. Et pourtant, rien n’y fait, je meurs à petit feu. Chaque pas consume ma poitrine, la toux arrache mes poumons, je me sens partir très loin, trop loin… Je tombe, le sol est dur. Le froid s’empare de mon corps, lèche ma silhouette décharnée et se repaisse de mon agonie. Laissez-moi souffrir en paix. Je veux ressentir ce mal-être jusqu’à en crever et me dire que simplement, je n’en valais pas la peine. La plaie de mon cœur est béante, le sang coule à en perdre haleine. Où suis-je ? Je ne me souviens plus, je n’en ai même aucune idée. Ma vision se trouble, les yeux brouillés, je regarde alentours affolé. Où sont-ils ?
Ce n’est pas la drogue ou en partie, je ne sais pas, mais je ne sens plus mes bras, ni mes jambes. Je suis comme rembourré de coton, un pauvre ours en peluche que l’on aurait jeté à la benne. La face contre le sol, je suis pris de nausée. Puis, de vertige, ça tourne, tangue et fermer les yeux n’arrange rien. Peut-on parler d’une belle mort que de mourir de dépit dans une forêt ? Je veux cracher du sang, qu’il me colle au visage, imbibe mes cheveux noirs de jais. Comment en suis-je arrivé là ? Je ne m’en souviens plus. Comme beaucoup de choses en ce moment. Je ferme les yeux, fébrile. C’est la fin.

Tu es un connard, Irvin.

Mais tu sais, j’suis habitué. A force, j’ai compris qu’on ne pouvait pas aller contre sa nature et ma nature, c’est d’être faible. De toujours me faire marcher sur les pieds, quelles que soient les raisons, de me faire manipuler, d’obéir à tout ordre, de respecter chaque loi, d’être généreux, aimant, attentif avec tous ceux que je croise. J’aimerais aller contre ça mais comment lutter contre nous-même ?
J'ai compris que je suivais cette voie, la voie du Solitaire. C'est dans ma nature d'aimer à être seul, et parfois de faire en sorte que je sois seul, même si ça me rendra triste. Je me demande parfois si je suis condamné à rester seul, de cycle en cycle, d'année en année, quoi que je fasse. J'ai peur que ça recommence toujours selon cette logique qui m'échappe.
Tôt dans ma vie, on a implanté en moi les graines de la solitude, et aujourd'hui les racines en sont ancrées au plus profond de mon être. Je parle peu. Je ne sais plus trop d'où ça vient. Je me suis réfugié dans le mutisme, j'ai créé un mur du silence qui me protège tout comme mon masque. Je prive peut-être les autres de moi-même, mais qu'ils apprennent à écouter mon silence, qu'ils le comprennent, et alors je parlerais. Je ne suis pas très bon question communication. Pour moi, le silence est nettement plus bruyant que des cris. Alors si je veux faire du bruit, autant faire silence.
Tu sais, c’est comme un cycle. On recommence toujours au même point et ça n’en finit jamais. Alors j’enclenche le système et j’me laisse aller. Faites gaffe. Risque de déprime à fort taux. Mise en attente pour 168 heures. Fonction de communication sociale : Off. Fonction d'attachement à la vie terrestre : Off. Fonction du sourire, rire, émotion bloquante : Off. Fonction de détachement de la réalité, de stress moral : On.

Allez, vas-y, utilise-moi encore une fois. J’aime tellement ça. Frotte ton corps contre le mien. Et puis mets ta langue où tu sais, non ne t'arrête pas. Continue de lécher, que j'aime quand tu fais ça. En totale soumission, en total don de toi-même, fais monter l'excitation pour l'amour et la haine. Ca fait du mal, ça fait du bien… Mets ta langue où tu sais, plus profond que ça. Continue de bouger, j'aime quand tu fais ça. Et ma main qui enserre ton sexe, tu la sens qui remonte et redescend ? Pas besoin d’effort pour jouer ce jeu, encore une fois c’est d’une banalité déconcertante. Tu n’en sauras rien de ma colère, ni de ma putain de mélancolie. Parce que mon visage ne trahit aucun de mes sentiments passagers et que je sais si bien esquisser un sourire lorsque la situation en demande un. Tu sais, Shu ou le mec qui sourit tout l’temps, bah c’est moi ! C’est pratique, ça peut être jouissif si t’y réfléchis bien. D’ailleurs, j’crois que t’as éjaculé. Juste après, j’me suis décalé et j’me suis allongé au sol sur le dos, à côté de toi. Je regarde la cime des arbres, ayant l’intime conviction que si j’entrais en connexion avec le ciel, je pourrais m’envoler et quitter cette terre qui m’entrave.
A moitié désapé, je sais pas si j’ai fière allure. Mais si j’te donne envie, surtout n’hésite pas, j’suis tout à toi, entièrement à toi. Sers-toi, j’te revaudrais ça. Ca fait un peu pute, mais j’ai pas l’âme d’un grand philosophe. J’me restreins aux sphères de la chair et je laisse de côté celles de l’esprit. Donc fais-toi plaisir et si tu t’sens d’attaque, fais-nous grimper au septième ciel, j’aimerais bien voir les nuages de plus près.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeMer 29 Avr - 15:44

[HJ : Désolé c'pas très long.]

Shu, je suis un connard.

Oui, je me sens coupable, et la culpabilité et le sexe en général, soit ça fait très bon ménage, soit ça le fait pas. Dans mon cas, ça le fait, et je jouis donc. Très rapidement, peut être même trop parce que du coup toi tu le fais pas. C'est le coté « je m'en veux d'être une petite chiennasse, han han » qui joue la dedans je crois, un truc un peu sadomaso. Et le pire c'est que je sais même pas ce que tu pense parce que tu fais pas de commentaire sur la coco et que tu souris. Peut être que si je t'avais expliqué, peut être que tu l'aurais pas pris si... Nan mais écoute, ton sourire, il est déplacé là, tu m'as même pas demandé pourquoi j'avais fait ça, et ça me pourris ma dose de C. tu sais de me faire sentir mal comme ça. Ça te fait plaisir c'est ça, de me faire la gueule ? Non, tu ne me la fais pas, effectivement, mais ce manque de réaction par rapport à ton retournement hâtif m'affole, c'est un peu comme si je découvrais que tu simulais.
Sois mon copain pour la vie, pourquoi tu veux pas ? Parce que la personne qui est censé te soutenir, t'aider, et t'apporter du lait chaud quand t'as mal à ton petit bidon n'est pas là ? Parce que je fais passer ma prise de cocaïne avant ton confort ventral ? Mais t'arrives pas à comprendre à quel point j'en ai besoin putain ou quoi ?! ... oui bon tu m'as fait aucun reproche, je me monte à un char à cause de mon sentiment de culpabilité et je t'adresse des excuses mentales, voilà.
Voir même mieux, je crois que je vais te mentir, ou disons manipuler la vérité.

- Attends j'vais chercher mon sachet de C. – à prononcer « cé » - dans ma poche, parce que si tu redescend de l'héro tu vas angoisser et voir le mal partout en fait, te monter des chars sur des conneries ou des machins comme ça. Je m'allume une cigarette. Donc pour contrer ça, la C., c'est bien. Par contre vu qu'il y a pas vraiment de surface plane en forêt, y reste mon dos s'tu veux.

Merci à Shu et à sa probable non-connaissance de tous les tenants et aboutissants de la drogue (moi aussi je suis pas très calé sur le sujet à vrai dire). Enfin là ça passe pour un médicament obligatoire à prendre, un truc convivial. D'ailleurs j'en ai pas assez pris je crois, je vois pas le début d'une pointe d'euphorie pointer son nez.
Et donc je pars à la recherche de ma veste et de son contenu, et là, c'est le drame.

* BAM. *

Un peu de foutre, un caillou lisse, mon talon, et c'est le bonheur ! J'essaye lamentablement de rattraper ma perte d'équilibre en faisant des moulinets avec mes bras, mais ça m'empêche pas de tomber lourdement sur le dos. C'est fou comme il y a des feuilles mortes et de l'humus dans une forêt quand même (ça amortie la chute), et je regarde le ciel d'un air un peu sonné. Je prononce un vague « mais quel con » parce que glisser sur son propre foutre, faut le faire quand même, et je regarde voir où est ma veste. Bon, à portée de bras, je chope, je tends le sachet à Shu et je reste dans la contemplation de ma propre connerie.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeDim 3 Mai - 1:36

Je l’écoute déblatérer toutes ces conneries à propos de telle ou telle drogue mais j’ai la tête ailleurs. Du coup, je capte quelques mots, en omets d’autre et je reçois qu’un message troué à la fin. Je n’ai rien compris mais je me garde bien de lui faire remarquer. Promis, j’évite d’en rajouter une couche, je crois que c’est pas l’moment. J’ai pas le courage de me relever, ni même de le regarder. Fermer les yeux me suffit. J’ai mal au cœur, physiquement parlant, du genre un point dans le cœur qui fait pas du bien du tout. J’ose pas le dire parce que ça ferait mauviette mais j’en pense pas moins.
BAM.
Ce bruit-là, c’est pas bon signe. Je sursaute violemment et me redresse aussitôt après. Je te vois au sol et c’est comme si je m’étais coupé la peau, que j’avais placé deux fils électriques dans la plaie et que je l’avais branché à une prise. Le même effet (même si techniquement, j’l’ai pas vécu et si c’était le cas, je serais pas là pour vous en parler, bref). Je me lève avec précipitation et me jette à tes pieds. Ca fait un peu kitch, j’en ai bien conscience mais, malgré la rancœur passagère que j’éprouve à ton égard, je ne souhaite ni ton mal ni ta mort. Le pire, à mes yeux, c’est qu’il ose me tendre le sachet de poudre blanche, mine de rien. Si je m’étais pas retenu, je lui aurais collé une torgnole. Alors, je saisis le paquet, non sans animosité, et le jette plus loin. Oui, j’ose le jeter ! Que les dieux infernaux me damnent et brûlent mon âme dans les flammes de l’enfer pour un tel crime !
Rien à foutre. Ils peuvent bien venir me chercher, j’ai pas peur. De toute façon, j’ai peur de rien, même pas de la mort. De rien ! Je suis pas un héros, j’en ai pas l’étoffe, j’veux juste être quelqu’un sur lequel les gens peuvent se reposer, en lequel ils peuvent avoir confiance. Ca paraît banal comme souhait mais en réalité, la tâche est dure et j’ai vraiment du mal à imposer cette image de moi. Shu, grand pacificateur.

Donc voilà, j’ai accouru jusqu’à lui, aussi gracieux qu’un hippopotame coursé par un guépard (la comparaison est admirable, je sais). Certes, je n’ai fait que trois pas, bon d’accord un trois quart mais ça a suffi pour m’essouffler. Tout ça se passe en quelques secondes seulement. Et pendant ce laps de temps, je me maudis d’avoir été si peu vigilant. Je devrais pourtant commencer à le connaître, Irvin, savoir qu’il est un peu maladroit ou pas très bien dans sa peau. Au fond de moi, je suis persuadé qu’il me veut du bien. Juste qu’il l’exprime à sa façon, ce qui n’est pas toujours la meilleure. Mais c’est lui, et je l’accepte tel qu’il est, avec ses défauts et ses qualités. Il faut se faire une raison, personne n’est parfait. Il n’échappe pas à la règle, moi non plus d’ailleurs. Mon regard affolé se pose sur lui, croise son regard. Et puis, je peux pas empêcher toutes les questions qui me brûlent les lèvres de fuser :

« Est-ce que tu vas bien ? Tu ne t’es pas fait mal ? T’es tombé à cause de quoi ? Tu veux que je t’aide à te relever ? S’il te plait, dis-moi quelque chose, n’importe quoi… »

Ma voie s’est brisée. Je baisse les yeux, persuadé d’être un être indigne et de ne pas avoir le droit de poser mon regard encore une fois sur lui. Finalement, mes yeux sondent ton visage sans s’attarder sur tes yeux verts, si captivants… trop captivants. Une de mes mains vient caresser doucement ta joue.
Je suis toi, tu es moi, je veux que souffrir. Tu es si triste, terriblement fou, c'est trop dommage, tu vaux mieux que ça. Je suis aveugle mais n'y prête pas attention, en déclin en déni. Je veux de l'amour, je le veux en moi. Pluie d'acide, élans de douleur dans mon visage. Je suis le salaud, je bois la tasse. Sois méchant, c'est le seul remède contre moi. Je te veux, tu ne me veux pas, j'ai besoin de toi, rapproche-toi. Je suis si triste, terriblement fou, c'est trop dommage, c'est tout ce que je suis capable de faire. Tu es aveugle, mais n'y prête pas attention, tu es divin, ne m'assassine pas. Je suis stupide. Je suis moche. Je suis insensible. Je suis tordu. Je suis diabolique. Je suis creux. Je suis un salaud, n'y prête pas attention. Je suis mauvais. Je suis terrifiant. Tu es blessé, est-ce que je suis désolé ? Je m'ennuie. Je suis facile. Bientôt je serai mort et je m'en fous. Mais avant ça, je veux que tu sois heureux alors je voudrais te rendre heureux, il faut que tu me confies comment je peux réussir à te faire sourire chaque seconde de cette misérable vie. Pour que tu es le sentiment que ta vie a valu la peine d’être vécue. J’aimerais participer à ça, pour toi. J’arrêterais d’être égoïste et je me concentrerais sur les problèmes des autres. Je m’oublierais, m’effacerais pour n’être présent que pour les autres.
Je me relève, choppe ta veste, remets le sachet dans une des poches. Une larme a le temps de couler, je la chasse brutalement. Je suis con. Puis, je reviens vers toi. Oh non, je ne t’ai pas oublié, au contraire. Je m’agenouille et passe mes bras sous ton corps, un pour soutenir tes épaules et l’autre pour caler tes genoux. Je n’ai pas l’allure d’un athlète, je dirais même que je m’essouffle beaucoup trop rapidement, que j’ai du mal à récupérer mon souffle. Mais je m’en contrefiche. Un médecin m’a soutenu que je faisais de la tachycardie quand je m’agitais trop. Je laisse ça de côté et me concentre sur ta personne, je te soulève du sol. Je n’ai pas non plus l’étoffe d’un prince charmant, excuse-moi. Je ne sais pas à quel personnage de conte de fée ou autre on peut m’assimiler, je suis sûr que tu trouveras quelque chose.
Avec toi dans mes bras, je nous ramène à la voiture. J’ai su retrouver le chemin assez intuitivement, ça relève du miracle. Je finis par te déposer au sol, gardant mes doigts enlacés aux tiens au cas où tu t’évanouirais soudainement. Il faut que je dise quelque chose, tout ce que je trouve, c’est :

« Je vais conduire, t’es pas en état. »

Je soupire, je suis pathétique.
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MessageSujet: Re: Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu]   Les Fastes de la Solitude ! [PV Shu] Icon_minitimeDim 3 Mai - 14:41

Il me regarde tout pas content, et balance ce que je lui tends. Effet de surprise passé, je suis choqué. Il me déteste voilà, bam. Mais heureusement, Super Corps-Chétif arrive à la rescousse pour faire son grand numéro, et visiblement, ma position allongée le panique tout ce qu'il peut puisqu'il arrive sur moi en me posant un tas de question. Bon, de toute évidence, j'ai pas vraiment l'air en forme. Ça me tracasse ça, faudrait que j'aille chez le me... Ah ah ah, le pauvre, je le tuerai si il savait. Non bon je suis tout seul, et je crève sur pied, tant pis !

- Non mais j'ai juste trébuché, t'inquiète.

Mais non, monsieur ne cesse pas de s'inquiéter, et il me... Porte. Il prends mes affaires, et il me porte. Oui voilà vous avez bien lu, et je me sens tellement pas la foi de bouger que je proteste pas. Petite bête fragile, je fais ça bien. Il passe un bras sous mes épaules et l'autre sous mes genoux et je décolle du sol. Mon bras droit fait le tour de ses épaules, et voilà, je comate, je vole. Miracle, il arrive à retrouver le chemin, mais j'ai pas envie de rentrer à la voiture, je suis bien à voler moi ! Je ferme les yeux, la tête dans la poitrine de Shu, je profite de son odeur et tout ça, pour l'ambiance tu vois. Mais il me repose, et je tiens debout. Sonné, j'ai pas l'aisance naturelle de bouger qui coule en moi, mais j'avance quand même, silencieux, et un peu honteux aussi. J'ai la conscience aiguë que je suis en train de mourir, et je fais rien contre ça. En fait, je sais pas trop comment réagir à la donnée, ça me paraît pas concret comme truc, je sens pas mon cœur s'arrêter, tout ça. Ça va pas assez vite pour que je panique, c'est tout doucement que tout s'écroule. J'ai grandit comme ça même, ne pas pouvoir courir cinquante mètres sans m'écrouler d'épuisement ne me gêne plus, je prend des stimulants et ça va mieux. C'est plus des béquilles médicamenteuses que j'ai, c'est un fauteuil roulant. Et donc je m'écroule dans la voiture, et je moufte plus. Je suis assommé, et j'ai même pas le courage de remercier Shu, parce que je serais peut être resté un moment écroulé par terre avant de me relever. Mais je crois que j'ai très honte là en fait.
La voiture démarre, et je me recroqueville sur le siège passager. J'ai froid. Je suis content que Shu soit là, je vais pas mourir tout seul comme un con. Mourir ? Non non, pas tout de suite, je suis juste un peu fatigué. Je ferme les yeux, la lumière à travers les feuilles fait des tâches sur mes paupières. La cocaïne était un peu forte je crois, et je vais bousiller Shu avec mes conneries. Ça me stresse parce qu'il le mérite vraiment pas, et que même si on se connait depuis pas longtemps, il a l'air de se soucier de moi. Je lutte contre le sommeil parce que si je m'endors, il va me croire évanoui et il va flipper. J'ouvre les yeux donc, et ils ont intérêt à rester tel quel. Shu m'a pas l'air assez solide pour supporter de trimbaler un cadavre en bagnole, en fait il a pas l'air assez solide pour me supporter tout court d'ailleurs. Pute borgne, à peine lever, j'ai déjà envie de dormir. Je déprime parce que je viens de me prendre comme une claque dans la gueule la réalité suivante : Je crève, et j'en suis désolé. Je veux vraiment pas faire flipper Shu, parce que visiblement il a les foies, rien que le fait que je trébuche le rend tout malade à poser un tas de question. Auquel j'ai pas super bien répondu. Putain que c'est chiant.
Je regarde par la fenêtre le paysage défiler, oh un arbre, encore un arbre, et puis un autre arbre, et tiens, encore un ! Bon c'est un peu lassant certes, voir... Soporifique.
Je me suis endormi les yeux ouverts.

Hein quoi comment on est arrivé ? Ah oui, la voiture est à l'arrêt. On est devant la prison. J'ouvre la porte, et je sors un peu dans les désordre, c'est à dire la tête avant les pieds, je tombe par terre, je me relève spontanément d'un bond.

- J'vais bien j'vais bien t'inquiète.

Ouais bon OK on dirait un mec qui a eu une attaque cérébrale et qui trouve plus ses pompes, mais je vais bien ! Je me dirige vers Shu en essayant de m'appuyer le plus discrètement possible sur le capot et je tombe dans ses bras. Je craque, j'en ai marre, je me fous de sa gueule, c'est trop visible, je le mérite pas et il devrait se casser fissa au lieu de me subir. Mais je vois pas comment lui dire ça délicatement sans avoir plus idiot que j'en ai déjà l'air.

- J'suis désolé, je fais trop le con, je devrais rentrer au lieu de t'emmerder.

Ouais OK, si seulement j'arrivais à marcher tout seul sans finir par terre, genre mec bourré avec l'oreille interne bouleversée.
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