Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Can you feel my heartbeat ? Pv Shu

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AuteurMessage
Shu
0210 Sadness is Madness
Shu


Masculin Nombre de messages : 405
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Emploi/Crime : Gardien.
Date d'inscription : 01/10/2008

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MessageSujet: Re: Can you feel my heartbeat ? Pv Shu   Can you feel my heartbeat ? Pv Shu - Page 2 Icon_minitimeMer 19 Aoû - 14:50

HS - Dernier post de mon côté. Libre à toi d'y répondre =)

Se taire, tu m'en as tant dit, plus rien ne m'étonne. Se faire des serments muets, des promesses aphones. Les mots de trop, il faut se taire. Nos langues se fatiguent, ménageons-les pour se faire langue contre langue un dialogue de sourd. Parfois, crois-moi, on doit se taire. Garde ta salive que je puisse enfin la faire couler dans ma gorge comme un doux venin. Nos lèvres sont sèches et nos bouches ont mieux à faire que se prendre au mot, que se prendre au jeu.

« J’pourrais tomber amoureux de toi. »

Silence radio.
Je suis autre part. Pas dans un lit. Mais je suis avec lui, c’est sûr. Dans un monde où je me suis senti projeté à l’instant même où ses quelques mots tombaient tel un couperet. C’est fou comme de simples mots peuvent vous transporter lorsqu’ils sont mis côté à côté. Tu les vois ces étoiles dans mes yeux ? Tu l’entends cette sourde mélodie qui émane de mon cœur ? En fait, j’ai toujours cru aux sentiments mais je n’ai jamais voulu en voir la couleur. Je me suis construit une barrière en béton armé pour ne plus avoir à souffrir de nouveau. Et tu l’as pulvérisée beaucoup plus facilement que je l’ai construite. A présent, je suis aussi nu mentalement et ça fait bizarre. Mon regard cherche le tien et le retrouve avec plaisir.
J’aimerais lui dire que ça sert à rien que l’on emploie des manières détournées pour s’avouer nos sentiments et pourtant, je suis pareil que lui. Le mot ‘Je t’aime’ va croupir encore un bon moment dans mon for intérieur.

Maintenant que le tumulte a cessé, on peut prendre son temps et bien regarder, observer attentivement cette forme d’une seule coulée que les mots ont dressées. On dirait qu’ici des mots éparpillés en désordre la brouillent. Il faut les déplacer... qu’ils restent emprisonnés dans des contours d’une parfaite netteté. A les examiner plus attentivement, ils font plutôt penser à des coquillages, des petits cailloux lisses et ronds qu’un fil traverse. On peut les changer de place et observer l’effet. On peut en trouver d’autres que ceux qui spontanément se présentent. D’autres qui donnent à la forme qu’ils tracent plus de force, plus de pureté. D’autres dont on est certain qu’il n’est pas possible de les changer, on aurait beau chercher, on ne parviendrait pas à en trouver qui soient capables de prendre leur place. Ils se déploient, le fil qui les traverse se tend, ils vibrent... J’écoute comme s’épandent leurs résonances... Seul avec eux, je m’enchante de leurs mouvements, les place et les déplace pour qu’ils forment des arabesques plus savamment contournées. Leur vibration s’amplifie, c’est maintenant une musique, un chant, une marche scandée, les rythmes se créent les uns les autres, des mots comme attirés arrivent de toutes parts... je suis, fasciné, leurs mouvements, ils montent, descendent, s’élancent encore et retombent. Je les guide avec précaution. Les voilà maintenant comme habitués qui se soumettent tout seuls à un certain rythme... Ils se pressent, s’élèvent... J’attends le moment où parvenus à une certaine hauteur d’eux-mêmes ils retomberont. Les mots maintenant ont plus d’éclat, il s’en présente toujours d’autres, plus rares, plus exquis, les jeux de leurs nuances, de leurs miroitements sont plus subtils, leur mélodie est plus savante, elle se fait toujours plus ample, comme produite par un concert d’instruments... C’est le moment où il convient de s’arrêter. Prendre un peu de repos. Une limite a été atteinte. On peut, avec cela qui vous attend, courir au-dehors, plein d’énergie inemployée, en gaspiller joyeusement quelques parcelles, s’ébattre... sauts, bonds, cabrioles, rires contagieux... jeux d’enfant protégé, insouciant. Seul ici de nouveau, je regarde les mots couler, s’attirer, se chercher... J’ai acquis, depuis que je les a quittés, encore un peu plus de témérité. Je les déplace, les remplace, laisse où je suis venu me poser ce mot qui répand autour de moi des lueurs vacillantes de veilleuse... l’ombre qui l’entoure est traversée de vibrations à peine perceptibles, de frémissements... il est parfait. Celui-ci projette un faisceau étroit de clarté qui aveugle. Il faudrait le remplacer par un mot plus terne. Il s’en présente un aussitôt, mais il ne convient pas, il est trop effacé. D’autres se proposent, d’autres encore... il faut attendre, chercher, bien prospecter partout... mais décidément je n’en découvre aucun qui conserve assez d’éclat... cette stridence... impossible de me résoudre à y renoncer... il faut juste l’adoucir un peu accolant à ce mot celui-ci, opaque, éteint. Je suis là derrière les mots pareil à vieille servante au regard gris, aux mains usées, qui tapote un pli de la robe aux lourdes broderies, remet en place, pique sur le corsage une fleur toute simple, tandis que ses jeunes maîtresses s’impatientent, s’arrachent à ses mains, prennent leur envol pour le bal. J’étends le bras... juste encore cela... Mais il faut savoir s’arrêter, il faut du naturel, un certain air de négligence... Se garder surtout des manies, des excès, si dangereux, de soins. Les mots maintenant sont comme des particules d’acier qui viennent s’aligner le long des contours aimantés d’un dessin. D’une forme gravée en moi depuis longtemps. D’elle irradie une certitude, un apaisement. Les mots sont ses souverains. Leur humble sujet se sent trop honoré de leur céder ma maison. Qu’ils soient chez eux, tout est à eux ici, ils sont les seuls maîtres... Qu’ils s’abandonnent à leur fantaisies de grands seigneurs, qu’ils étalent partout pour ma joie, pour ma fierté, leur désinvolture, leur insolence savamment concertée.

Morphée a eu raison de moi.
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