Cendres et Flammes
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Ian Lane

Ian Lane


Masculin Nombre de messages : 39
Age : 32
Date d'inscription : 04/10/2008

Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Empty
MessageSujet: Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]   Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Icon_minitimeMer 29 Oct - 18:06

Le ronronnement apaisant du moteur. Voilà à peu près tout ce dont je me souviens du trajet. Je suppose donc que j’ai du dormir. Et les gardiens assis à côté de moi m’ont laissé dormir. Peut être ne savaient-ils pas que je dormais ? Après tout mes yeux sont plus souvent fermés qu’ouverts. D’ailleurs après un bref coup d’œil circulaire je les refermes. Il y a toujours un gardien assis à côté de moi, il y a toujours quatre cloisons qui ferment cet espace exiguë et il n’y a toujours pas de fenêtres. C’est dommage j’aime bien les fenêtres, même quand il y a des barreaux et heureusement car elles le sont toutes, pourvues de barreaux. Mon regard peut se perdre dans le paysage qui s’étale derrière et mon esprit dériver facilement vers une époque révolue. Tant pis, je me contenterais de la vue de l’intérieure de mes paupières comme souvent. Je repose ma tête contre une paroi et repart là où je m’appelle encore Lou.

Une embardée violente probablement due à un nid de poule me projette sur le côté et ma tête cogne une surface dur. Un peu sonné, je reste là où je suis tombé. Le problème étant que je n’ai pas l’impression au touché que je ne sois tombé que contre une cloison. Mais le gardien se contente de me ré assoir à ma place sans même faire de commentaire. Je crois qu’il est gardien dans la prison d’où je viens, il doit en savoir suffisamment sur moi pour estimer peu probable que j’ai tenté de l’attaquer et puis il doit surtout avoir ressenti le choc lui aussi. Je n’aime pas l’idée qu’il puisse me connaitre parce que ça voudrait dire que j’ai attiré l’attention d’une façon ou d’une autre… Mais en fait il a simplement remis en place quelque chose qui était tombé et qu’il devait garder voilà tout. Pas de quoi m’affoler… Rien ne doit m’affoler. Les yeux toujours clos j’ai la tentation de frotter une zone douloureuse de mon crâne, je me retiens difficilement. Ne jamais montrer que j’ai mal sinon ils essaieront d’en profiter…

Le tremblement continu du véhicule semble montrer qu’il traverse un terrain accidenté ou une piste… Légèrement brinquebalé, j’essaye de ne pas y prêter attention et de me replonger dans mon monde mais il semble que je n’y parviendrais pas. En effet je ressens le ralentissement puis les virages qui indiquent que nous sommes en train de nous garer. On est arrivé ? je ne sais pas. Le voyage serait donc passé si vite… Quoique de toute façon ma notion du temps est singulièrement distordue. Il semble bien que nous soyons arrivés d’après l’air soudain plus frai déplacé par l’ouverture des portes.

« On est arrivé. Oh ! allez réveil toi et viens là ! T’es pas pressé d’entrer dans ta nouvelle cellule ? Ben t’as raison parce que… »

Ce n’est pas la voix du gardien qui a passé la majeur partie du voyage assis à côté de moi. Je suppose que c’en est un autre ou le chauffeur peut être, qu’importe… Ce qu’il dit ne m’intéresse pas, ça restera un bruit de fond sourd relativement peu gênant, je n’ai qu’à lui obéir. J’obéis donc, je me lèves et me diriges gauchement vers ce son.

« Non mais tu te fous de ma gueule ou quoi ? Regarde moi quand je te parles ! »

Ah lui ne doit pas avoir l’habitude de mes paupières closes… Bon et bien j’ouvre les yeux et dirige mon regard dans sa direction, vers la lumière qui pénètre à l’intérieure par l’ouverture formée par les portes arrières. Il peut m’obliger à regarder dans sa direction pas à le voir. Je laisse mes yeux dans le vague et continue de me rapprocher de la sortie d’un pas mal assuré. Toute cette luminosité m’éblouit et retrouver la position debout après tant de temps passé recroquevillé sur un banc ne se fait pas sans mal. Heureusement que mes poignets sont menottés devant je peux ainsi mieux m’équilibrer.

« Eh oh ! Tu pourrais répondre quand on te pose une question ! »

Il m’a posé une question ? Je n’écoutais pas, c’est très imprudent de ne pas écouter il aurait pu m’ordonner quelque chose et je ne l’aurais même pas su. Enfin avant qu’il ne me fasse remarquer et regretter ma désobéissance bien sûr… Mais s’il s’agit d’une question ça ne change pas grand-chose que je l’ai entendue ou pas. Je vois bien à son teint de plus en plus rouge et à son regard furieux qu’il est contrarié mais qu’y puis-je ? Je suis maintenant tout proche de lui comme il me l’a demandé et je vois son bras s’armer et son regard se durcir. Je referme rapidement les yeux, plissant douloureusement les paupières. Mais la voix de l’autre gardien doit avoir désamorcé son geste.

« Laisse tomber il est muet. »

Muet. Oui c’est vrai qu’ils utilisent ce mot pour me désigner maintenant. Le suis-je vraiment ? Si je voulais parler le pourrais-je ? En suis-je encore capable ? Mais qu’aurais je à dire de toute façon… Les mêmes mots inutiles et si vides de sens ? Les mots ne sont rien quand il n’y a personne pour les prendre en compte. Ils sont inutiles et blessant, je n’ai pas besoin d’eux. Je me méfis d’eux, ils sont dangereux.


« Et un peu taré aussi… »

Ces paroles sont prononcées tout bas alors que je sens sa main se refermer sur mon bras pour me trainer vers l’avant. Si ces paroles n’étaient destinées qu’à son collègue et pas au chauffeur qui attend un peu plus loin elles ne m’étaient sans doute pas destinées non plus. Me croit-il également sourd ? Ou considère-t-il que je ne peux les comprendre du fait de mon statut de simple d’esprit ? Je ne pense pas être fou, je suis mort c’est tout. Mais là aussi peut être me trompais-je. Le bras qui m’entraine vers l’avant sur un terrain inconnu ne me laisse pas d’autre choix que de regarder devant moi pour ne pas m’étaler par terre victime d’une anfractuosité vicieuse. Je saisis donc le regard à présent perplexe plus que menaçant posé sur moi avant de me concentrer exclusivement sur le chemin qui se déroule devant mes pieds.

« Je suppose que la prison les rend tous plus ou moins dingues… Enfin encore plus qu’ils ne l’étaient déjà je veux dire. »

Le ton est passé de perplexe à légèrement méprisant ou dégouté peut être. Je sens plus que je ne vois le haussement d’épaule de mon guide. Ca y est, pour l’autre aussi je suis devenu sourd, ou incapable de comprendre… En tout cas il parle comme si je n’étais pas à moins d’un mètre de lui. Si cette réplique m’avait été destinée elle aurait été remplie de plus de fiel ou de moquerie. Je ne réponds pas donc il a abandonné l’idée de me parler, ça marche toujours aussi bien. Les pas de mon guide ont stoppé. Je m’immobilises aussi. Je supposes que nous sommes réellement arrivés à destination cette fois.

« Allez traverse. »

Le doigt me désigne un chemin plus loin que l’extrémité de mes pieds où sont fixés mes yeux. Je suis son prolongement et découvre du bois. Je me décide alors à promener mon regard un peu plus haut et découvre… des pierres. Mes yeux sont attirés vers les hauteurs et je découvre stupéfait les hauts murs d’un château. Tandis que je suis du regard le contour des murailles sans comprendre je sens une main me pousser dans le dos et, mécaniquement, je place un pied devant l’autre pour ne pas tomber. Un soupir agacé se fait entendre à côté de moi et je réalise avec effroi que l’on m’a ordonné de traverser ce qui doit être un pont levis et que je n’en ai rien fait. Mais il semble qu’ils aient décidé d’être indulgent pour cette fois et la seule conséquence est qu’un des gardiens me tire par le bras pour me faire avancer. C’est bien un pont-levis, entouré de vraies douves. On se croirait au moyen âge si les hommes que j’ai aperçu là haut étaient armés de quelque chose qui ressemblerait plus à un arc que ces fusils. Le gardien me lâche et se détourne pour repartir. Sous mes pieds se trouvent à nouveau la terre ferme ou en tout cas de la pierre et non pas une sorte de pont. J’entends ses pas résonner sur le bois avant de cesser. Il me laisse seul ici ?

Je m’interdis néanmoins de me retourner même quand le grincement des chaines se fait entendre. Devant moi se trouve une grille ou plutôt une herse au vu de sa taille et de sa solidité et derrière moi se referme le pont levis. Je reste seul au milieu de ces deux géants, vulnérable et exposé. Je ne veux pas être ainsi en pleine vue. Je veux disparaitre, me fondre dans l’ombre et n’attirer l’attention de personne. Je me blotti maladroitement dans la protection toute relative de la proximité du mur et clos les paupière à la recherche d’une sérénité qui m’échappe. Finalement ce transfert m’angoisse. Les habitants de ce lieu qu’ils soient gardiens ou prisonniers ne sont pas habitués à mon silence et pourraient prendre mon mutisme pour une provocation ce qu’il n’est pas, n’est ce pas ? Tout comme ils pourraient également assimiler mon absence de réaction à de l’insolence, alors que ce n’est que de l’indifférence. Peut être mon indifférence est-elle insolente ? Je tente de me calmer en me disant que même si c’est le cas leur colère s’épuisera. Oui ils se lasseront comme les autres… Il faudra juste supporter ce petit temps d’adaptation. Le bruit du bois qui claque contre la pierre. Le grincement des chaines s’est tut.
Revenir en haut Aller en bas
Thorkel Daarkenwald
3126 Les griffes de la vengeance
Thorkel Daarkenwald


Masculin Nombre de messages : 672
Age : 46
Emploi/Crime : Gardien
Loisirs : plaisir des sens
Date d'inscription : 30/09/2008

Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Empty
MessageSujet: Re: Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]   Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Icon_minitimeMer 5 Nov - 19:27

Mes mains poussent fermement dans le dos d’un détenu qui avait une fâcheuse tendance à faire le contraire de ce que je lui disais. A peine était-il arrivé qu’il voulait établir sa loi, c’était sans compter que dans ce château nous avons la notre. Celle-ci est bien particulière, il a pu en prendre note. Une petite correction et tout revint dans l’ordre.
Il s’étale de tout son long sur le sol froid de sa cellule. Passe les commentaires virulents et les injures de ce pauvre type. Je crois que nous allons bientôt nous revoir, ce n’est pas une constatation mais bien une promesse. La porte se referme sur mon visage haineux, je déteste les réfractaires. Et j’aime qu’ils le sachent.
Ce travail fait, je repars vers la porte, c’est là que je suis de garde aujourd’hui. C’est bien l’un des boulots que je n’aime pas trop accomplir. Moins réjouissant et un peu monotone. Tout dépend des détenus en faite. Certains ont plus l’agressivité, la violence et la cruauté dans leurs regards que d’autres. Ceux-là c’est de la résignation, pas ou peu intéressant pour moi. Ma préférence se porte vers le face à face dur et sans pitié. Que faire d’un soumis, certes beaucoup de chose, mais un minimum de révolte est la bienvenue. Même avec eux je ne prends pas de gants pour autant, je ne suis pas là pour jouer les nounous. Sauf … Sauf une fois, il y a bien longtemps … Ailleurs.
Cette fois là aussi je ne jouais pas les nourrices, mais je l’avais pris avec moi. C’était avant la fermeture, avant de ne plus avoir de nouvelles. C’est du passé, l’avenir est ici, dans ce château, tout le monde à la même enseigne. A quoi bon ressassé une fin, de savoir ce qu’il est devenu, ou il se trouve en ce moment. Non, j’ai tourné la page sur ce meurtrier de grande envergure, enfin c’est ce qui est marqué dans son dossier.

Mes pas résonnent dans ce grand couloir de pierres. C’est une sensation très étrange, de faire parti intégrante de ce lieu. J’appartiens à cet endroit, corps et âmes. D’ailleurs c’est un peu le cas. Les différentes époques se rejoignent depuis la réouverture du château, une autre résurrection. J’aime à penser à cela, la magie certainement.
Une main posée sur mon éternel sabre suspendu à ma ceinture, j’arrive en prenant tout mon temps. Cela ne plait pas à mon collègue qui est en charge d’un prisonnier mais je n’en ai que faire. je lui tend même un sourire, ironique cela va de soi.

- Un autre convoi ne devrait pas tardé à se pointer. Je te le laisse Daarkenwald. T’avais qu’à être là avant.

Ce gardien est d’un navrant affligeant. Pour qui il se prend. Je déteste ce comportement supérieur, enfin si on peut le juger ainsi. Il m’indiffère, je ne relève même pas, se serait une perte de temps. Il part avec l’homme qu’il a réceptionné pendant que je faisais de même peu de temps avant. L’attente du convoi peut varier, mais j’ai pris ce qu’il me fallait, un bon livre. Par contre, je dois avant tout regarder qui vais-je accueillir. J’inspecte le bureau, les papiers doivent être bien quelque part. Après avoir mis un foutoir pas possible, je me rends compte que l’abruti de service a décampé avec la liste. Je fais vraiment équipe avec un gros con. J’espère qu’il sera de retour avant que le détenu débarque, ça ne fait pas tellement professionnel tout ça.
Le téléphone sonne, déjà agacé, je m’empare du combiné, et cri un" Allo ! " Qui aurait fait fuir les plus coriaces. C’est la vigie, le garde m’apprend que le camion et son prisonnier était en vue. Ils n’ont pas tardé ceux-là, et me voilà sans savoir le nom du détenu qui va entrer dans nos murs. Le comble. Enfin, je vais faire avec.
Je demande à un autre garde de baisser le pont levis. Le bruit des chaines se fait entendre, sinistre. Puis c’est au tour de la grille de se lever. C’est à ce moment que j’aperçois le véhicule venir vers moi. Les portes claquent, et enfin le prisonnier descend, il en met du temps. C’est clair que de se retrouver une nouvelle fois derrière les barreaux n’enchantent personne, mais personne n’était enchanté de mourir de sa main non plus. Peu importe, j’attends patiemment qu’il passe le pont levis, en croisant les bras. Je profite pour le détail, certes un peu de loin, mais d’ici je commence à avoir un aperçu.

Ce n’est pas croyable comme les prisonniers sont de plus en plus jeunes. Celui-ci ne doit pas avoir vingt ans ou alors il ne les fait pas. Bon sang, si je pouvais avoir cette liste j’aurais eu son dossier sous les yeux du même coup. Pas la peine de maudire le collègue, il a déjà été habillé pour l’hiver. De toute façon le gars passe lentement, il faut bien l’avouer, le pont. Il a l’air de prendre encore plus son temps. Monsieur se permet de regarder autour de lui, il examine le château, il veut peut être que je lui fasse une visité guidée. Bien sur qu’il va l’avoir, en bonne et du forme par mes soins. Il commence à m’agacer royalement, mon pied tape le sol d’énervement. Je suis prêt à aller le chercher par le fond de son pantalon. A ce stade de son avancée, je le distingue parfaitement bien.
C’est ainsi que je les repère. Leurs visages se gravent dans ma mémoire pour y rester. Mes yeux le fixe, ces jeunes traits sont superbes. La jeunesse a du bon parfois. Seulement …. Seulement, ils me sont familiers. Non, je dois faire erreur sur la personne. Graduellement mon énervement se dissipe, mon cerveau se vide, mes bras se décroisent et retombent mollement le long de mon corps, ballant. Jamais je n’aurais pensé le voir ici. Dire que je songeais à lui il y a un instant. Une transmission de pensée certainement ou un truc du genre. Maintenant je n’ai plus besoin de cette foutue liste. Son nom est incrusté dans ma mémoire tout comme son visage. Il y a deux ans, deux années sans avoir pu le revoir une seule fois, pas même avant mon départ. Des questions s’étaient alors imposées à moi. Du genre, qu’allait-il devenir ? Allait-il s’y faire ? Et si on s’en prenait à lui ?
Bref, il était tant que je me l’ôte de la tête. Même si j’avais de doutes sur son inculpation, il était là sans espoir d’en sortir.

Sans savoir pourquoi, je m’avance vers lui. Jamais je n’accueille une personne ainsi. Le plus souvent j’attends qu’ils viennent jusqu’à moi. Sauf cette fois, il y a une exception à la règle. Je me plante devant lui, pose une main sur son épaule. Mon corps se penche légèrement, il fait si petit devant ma taille. Se rappelle-t-il franchement de moi ? Je fais parti de ceux que l’on aimerait bien oublier à tout jamais.

-Bonjour Ian Lane. Cela faisait bien longtemps …
Revenir en haut Aller en bas
Ian Lane

Ian Lane


Masculin Nombre de messages : 39
Age : 32
Date d'inscription : 04/10/2008

Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Empty
MessageSujet: Re: Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]   Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Icon_minitimeVen 28 Nov - 16:46

Je tente sans succès aucun mais avec acharnement d’entrer dans le mur de pierre froid. Mon épaule se presse fortement contre lui faute de s’y enfoncer mais ça ne me fait en aucun cas disparaitre comme je le voudrait dans l’épaisseur des murailles. Et pourtant je continue de me blottir contre la pierre, incapable de faire autre chose tant mon instinct me dit que ma position est dangereuse. Avec le grand panneau de bois que j’imagine derrière moi et l’espace exiguë entre les deux murs quiconque ce trouvant derrière la grille a peu de chances de me rater. Juste ce que je ne veux pas. Je ne veux pas qu’ils me remarquent qu’ils me gravent dans leur mémoire alors que je viens juste d’arriver. Je veux qu’ils oublient que je suis là ou même qu’ils ne le sachent jamais. Mes bras viennent enserrer mon torse dans une vaine tentative de me faire paraitre moins visible.

Je ne voulait pas changer de prison en fait, surtout pas. Est-ce que c’est mal ? Est-ce que c’est arrogant de penser que j’ai droit à la tranquillité maintenant que je suis mort ? Sans doute puisque je n’ai aucun droit. Il faut que je cesse de penser à quelque chose qui me serait dû, car le seul droit que j’ai est celui d’obéir, j’ai perdu tout les autres en commettant des crimes affreux. Mais quels crimes ? Ca je ne sais pas mais ça ne m’empêches pas de devoir les expier… Alors je le leur obéis du mieux que je peux ainsi ils m’oublient et je peux cesser d’exister. Mais ici je ne sais pas ce qu’ils veulent ce qu’ils attendent de moi et ça m’angoisse. Là que devrais je faire ? M’éloigner de ce mur et aller quelque part ? mais où ? Et je ne peux me résoudre à ouvrir les yeux. Alors je chasse toutes ces questions inutiles de ma tête et les légères rides d’inquiétude de mon front disparaissent enfin. On m’a dit de traverser, je l’ai fait. Maintenant je n’ai plus qu’à attendre qu’on m’ordonne autre chose, en attendant je peux partir. Mon épaule reste appuyée sur le mur mais sans plus forcer dessus et mes bras se détendent pour pendre à nouveau le long de mon corps, amorphes. Oui rien n’a changé, dans cette prison ou une autre c’est égal.

Des pas. J’entends le bruit des pieds qui heurte le sol relativement avec douceur et ce bruit se rapproche de moi. Quelqu’un arrive donc. Cette information m’intéresse peu, l’émoi provoqué par mon transfert et déjà derrière moi et je me sens prêt à supporter une période difficile de nouveauté car en réalité je ne serais pas là, je suis déjà partit. J’ai l’impression que mon ouïe c’est affinée du fait de ma « malvoyance ». c’est pour ça que je suis sûr qu’il y a quelqu’un juste devant moi, je le sais. Et je m’en fiche. Un contact sur mon épaule, sa main probablement. Je me recroqueville un peu avant de bannir toute sensation que cela pourrait m’apporter, ce n’est qu’une information sans importance d’un monde que j’ai quitté.

-Bonjour Ian Lane. Cela faisait bien longtemps …

Non. Surtout pas. Je ne veux pas qu’on me reconnaisse. Je ne veux pas qu’on me connaisse. Je me crispe sous sa paume. Lui il ne sait peut être pas que je suis mort alors peut être qu’il va vouloir me punir. Arrêtez de me faire du mal. J’ai peur. Même si je n’en ai pas le droit, s’il veut me punir c’est que je le mérite. Je reste un instant figé ainsi sans savoir quoi faire, comment répondre à cette injonction ? Mais cette voix, cette voix je la connais. Possible bien sûr, mais ça fait pourtant longtemps que j’ai cessé d’enregistrer toutes ces voix qui m’insultent. Je les entends mais je ne les écoutent pas, elles me traversent sans m’imprimer. Alors pourquoi ? Pourquoi est ce que je me souviens de celle là ? son ton ne contient ni menace ni moquerie ni mépris ni même dégoût… Tellement inhabituel… Je pourrais ouvrir les yeux rien qu’un instant, rien qu’un et je pourrais peut être savoir… mais, non ! Je ne dois pas ouvrir les yeux, pas un seul instant, surtout pas et encore moins pour assouvir une curiosité inappropriée. Si j’ouvre les yeux de mon propre grés et non pas sous ordre c’est que je suis vivant je ne vois pas. Pourtant cette voix, il suffirait d’un seul instant une seule ridicule seconde…

Cédant à cette envie qui me tiraille le ventre –depuis quand n’ais-je pas eu envie de quelque chose ?- J’entrouvre les paupières dans l’intention de jeter un bref coup d’œil à mon vis-à-vis, toute petite entorse à mes règles… Mes yeux s’ouvre d’un coup tout grand sous le coup de la surprise et mes yeux se voilent de larmes supportant difficilement un retour aussi brusque à la lumière. Ma tête se tourne définitivement vers LUI. Lui. Bien sûr. C’était évident en fait. Qui d’autre ne m’avait pas insulté pas une seule fois depuis mon procès ? De qui d’autre aurais je bien pu me souvenir sans ressentir une terreur glacée. Lui évidemment. Mes lèvres se triturent un instant ma bouche s’entrouvre puis se referme sans émettre un son. Lui avait écouté mes mots à défauts de les croire mais ça ne suffirait pas, ils seraient toujours aussi morts, comme moi. Je voudrais dire quelque chose mais c’est impossible. Cela m’apparait comme une tâche incommensurable, beaucoup trop dure, beaucoup trop lourde… alors mes lèvres gigotent encore un peu avant de s’immobiliser. J’ai la réponse à ma question alors ? C’est vrai, muet est un terme qui me sied sans doute parfaitement, je serais bien incapable de parler avec la grosse boule que j’ai dans la gorge.

Je me rends alors compte que si mon corps est bien resté dans la position immobile qu’il devait garder, mon cou est tordu vers lui et mes yeux grands ouverts comme ils ne l’ont plus été depuis des mois peine à se réadapter au contact de l’extérieur. Qu’ais-je fait ? Aussitôt mes paupières retombent, protectrices, et ma tête retourne à la position qu’elle n’aurais jamais dû quitter. Bien sûr lui ne m’a jamais fait de mal mais cela peut changer si facilement, surtout si je me montre aussi impertinent. Je courbe le cou vers l’avant espérant fortement qu’il ne me frappera pas, pas lui, pas lui… Espérer ? Depuis quand ne me suis-je pas permis une telle chose ? Il faut que j’arrêtes, que j’arrêtes immédiatement ! Les espoirs n’existent que pour être déçu. Pourquoi quelqu’un devrait-il ne pas faire sentir à quel point il le méprise un criminel comme moi ? Surtout quelqu’un comme lui. Si seulement je pouvais me souvenir de ce que j’ai fait de si terrible, peut être que j’accepterais enfin…
Revenir en haut Aller en bas
Thorkel Daarkenwald
3126 Les griffes de la vengeance
Thorkel Daarkenwald


Masculin Nombre de messages : 672
Age : 46
Emploi/Crime : Gardien
Loisirs : plaisir des sens
Date d'inscription : 30/09/2008

Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Empty
MessageSujet: Re: Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]   Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Icon_minitimeMar 6 Jan - 18:58

[désolé, j'ai été très long à te répondre, et en plus c'est court T_T]

Qui peut être le plus surpris des deux, lui ou moi. Bien que je lui parle, il n’a pas l’air de se rendre compte de ce qu’il se passe. Pas de réponse, même pas un signe de tête. Je fus aussi étonné de son manque de réaction. M’a-t-il seulement entendu ? Est-il parti dans ses rêveries ?
Non, ce n'est pas lui ça, je me souviens de l’avoir vu pleurant, griffant, me sire quelque mots, d’en dire d’avantage sur le pourquoi il était en prison de haute sécurité. Mais pas ça, pas cette chose inerte, une boite vide. Ce petit bout d’homme que j’ai serré dans mes bras pour le réconforter après un cauchemar. Celui à qui j’ai tenté d’assécher ses pleurs, ses déchirements. Je ne comprends pas ce qu’il se passe, je crois que c’est pire quand arrivant à Sadismus. Que c’est-il passé pendant ces deux ans ou je ne l’ai pas croisé ?

A le voir, je penserais que son âme a quitté son corps. Ian doit sans doute marcher en dormant, il a les yeux fermés. Comment fait-il ? Est-il conscient, malade ? Je ne saurais le dire, mais une chose est sur, je n’aime pas du tout le retrouver dans cet état.
Puis reprenant une certaine lucidité parce qu’il est arrivé ou une personne l’interpelle, il ouvre les paupières. Ian comme à immerger. Ces yeux se lèvent, s’ouvrant au jour et voyant enfin que quelqu’un attendait devant lui.

Encore deux secondes et son visage est tourné vers moi. Ses pupilles sont aussi vides que son corps. Je ne saurais pas formuler ce que je ressens, pas pour l’instant. J’en ai vu ces regards hagards comme celui-ci. Pourtant ce n’est pas pareil, je connais mieux ce petit. Petit, qui a vraiment grandi, c’est un beau jeune homme à présent. Si seulement, il n’avait pas cette expression.
Maintenant, c’est à son tour d’être étonné, enfin un signe qu’il est bien parmi nous. Soudain je me demande s’il n’a pas été traumatisé, là d’où il vient. Je sais très bien comme se comporte des gardiens face à des détenus spéciaux. Ceux qui ont des peines très lourdes et qui paraissent si frêles. Et s’il avait perdu une partie de sa raison ?

Non, ça je ne veux même pas y songer, d’ailleurs il ne serait pas ici autrement. Je reviens vers lui, je le vois ouvrir la bouche. Ian ressemble à un jeune poisson sortit hors de l’eau. Je soupire, une légère tristesse m’envahit. Je ne vais quand même pas tomber là dedans. Au moins que je fasse quelque chose de constructif. Et puis je ne suis pas un Saint-bernard, par contre je l’ai aidé un peu une fois, pourquoi ne pas recommencer ? Cette question ne se pose même pas, je l’aurais fait de toute façon. Parce que c’est lui et pas un autre.

Sa tête est penchée sur le coté, il me fixe toujours mais je vois ses yeux se fermer. Que se passe-il encore ? Il me semble si bizarre que je me dis que sa raison en pris un coup. Et si ce n’était que de la fatigue ?

Plus de question, mais de l’action. Je ne fondrais pas qu’il s’évanouisse sur le pont levis. Assez rapidement, je me place à coté de lui, et lui enserre la talle de mon bras. En le serrant contre moi, je l’invite à me suivre. Enfin si c’est le cas … Je l’agrippe tellement que je n’ai pas l’impression que ces pieds touchent le sol. J’aurais mieux fait de le prendre directement dans mes bras. Le seul hic, se sont les autres, que se soit gardiens ou détenus. Des abrutis pour l’emmerder en plus ne feraient pas son affaire.

-Allez courage Ian, tu es arrivé, je vais t’aider. Mais qu’est-ce qu’il t’arrive bon sang ? Qu’est-ce que tu as ? Quel est le con qui t’as rendu comme ça ?

Lentement mais surement, nous entrons dans sa nouvelle prison. L’injustice y règne en maitre, beaucoup ne pourront faire face. Et Ian ? Survivra-t-il à cet enfer ?
Ce n’est pas le moment de penser à ça. Je dois l’emmener dans sa nouvelle cellule. Et après ?
Revenir en haut Aller en bas
Ian Lane

Ian Lane


Masculin Nombre de messages : 39
Age : 32
Date d'inscription : 04/10/2008

Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Empty
MessageSujet: Re: Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]   Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Icon_minitimeDim 12 Juil - 13:58

Non non non, je ne dois pas je ne dois pas. L'espoir surgit toujours à l'improviste et il est toujours difficile à refouler pourtant il le faut. Le refouler avant qu'il ne soit déçu, brisé, avant que je souffre encore plus. Si je n'espère plus rien, si je ne ressens plus rien, je ne souffre plus mais c'est bien difficile à réaliser. Alors ce serait pour ça ? Pour ça que je m'eforce chaque jour un peu plus de me fondre dans mon environnement, de disparaitre. Pas pour repondre à leur désir de me voir mort. Pas pour me punir. Mais pour moi, parce que j'en ai assez de souffrir et pas assez de courage pour mettre un terme à ma vie définitivement. Ou peut être que malgrès tout j'espère encore un peu et que ça m'empêche de commettre l'irréparable. Enfin de toute façon doué comme je suis pour le meurtre même si j'essayais avec toute ma bonne volonté je ne suis pas sûr de réussir à me suicider. Et après ce serait pire. Une tentative de suicide montre une souffrance et il n'y a rien de mieux pour eux que de me voir souffrir... Rien ne leur fait plus plaisir. Mais pas lui, pas lui... Et à cause de lui, de tous les sentiments qu'il fait naitre en moi qui ne devrait rien ressentir, je sors de ma léthargie malgrès tous mes efforts pour y rester parce que c'est trop tard. Je ne peux pas faire abstraction de lui. Pas alors qu'il me sert contre lui en m'entrainant à sa suite avec force... mais sans violence. Sa presence s'impose à moi et me force à voir ce que je n'avais pas la moindre envie de savoir. Me force à réflechir vraiment. Je crois que j'avais oublié ce que c'était et je ne suis pas sûr que cela me manquait.

J'ai beau crisper mes paupières au point d'en avoir mal aux yeux, recroqueviller mes épaules et suivre mécaniquement le mouvement, par simple habitude d'obéir peut être, la chaleur qu'il deverse en moi ne se laisse arrêter par rien. J'ai plus l'impression de voler, mes pieds ne touchant que rarement le sol, ce qui renforce mon impression d'être en plein rêve. Il n'y a que dans un rêve que je pourrais me sentir si bien n'est ce pas ? Il n'ya que dans un rêve que cette chaleur douce pourrait exister, n'est ce pas ? Il n'y a que dans un rêve que je puisse éprouver un quelconque sentiment de sécurité.

-Allez courage Ian, tu es arrivé, je vais t’aider. Mais qu’est-ce qu’il t’arrive bon sang ? Qu’est-ce que tu as ? Quel est le con qui t’as rendu comme ça ?

Il n'y a que dans un rêve que quelqu'un m'encouragerai, que quelqu'un voudrait m'aider. Mais même mes rêves se sont montrés plutôt pauvre en ces éléments ces dernier temps, même mes rêves ne sont pas irréalistes à ce point. Alors peut être que je ne dors pas, peut être que je suis éveillé et que je me suis plongé dans mon monde plus profondement que jamais, au point de perdre tout contact quel qu'il soit avec la réalité. Si c'est le cas que j'y reste ! Oh oui que j'y reste. Je me décrispe petit à petit jusqu'à ouvrir les paupière. Je le regarde. Ma mémoire a-t-elle vraiment pu le reconstituer si parfaitement ? Au point d'y ajouter quelques subtiles petites différences qui marque le temps pendant lequel nous avions été séparé ? Combien de temps cela fait-il déjà... Je ne sais pas, je ne sais plus. Ma notion du temps est bien trop brouillée, trop tordue pour que j'en ai la moindre idée. Longtemps. Voilà c'est à peu près tout ce que je pourrais en dire et encore peut être est-ce simplement moi qui ai cette impression sans que cela ait le moindre fondement.

Mais quand même c'est etrange. Je ne connais même pas la signification d'un des mots qu'il a employé. Est ce que c'est possible si c'est moi qui ait tout imaginé ? C'est un juron qu'ont utilisé frequemment certains gardes il me semble... C'est étrange. Mais peut importe au fond que ce soit un rêve ou autre chose. J'y suis autant le vivre voilà tout.

Vivre.

J'ose à peine croire que je viens de penser à ce mot s'appliquant à moi... Comment est-ce possible ? Mes yeux s'ecarquille et mon poul s'affole comme si mon coeur tentait d'appuyer mes pensées, de me déclarer définitivement vivant que je le veuille ou non. Mais c'est effrayant. Tellement effrayant. Je m'accroche avec force à lui-ou en tout cas toute la force que je peux rassembler, ai-je vraiment toujours été aussi faible ?- saisaissant de mes deux mains ce que je peux attraper à portée. En l'occurence un pan de son uniforme et son bras. J'essaye de m'accrocher à lui avec mon regard autant qu'avec mes mains voir plus encore. Je commence à avoir le tournis. Je voudrais le lui dire, je voudrais lui demander de s'arrêter ou peut être simplement repondre à ses questions même si en vérité je n'ai aucune idée de ce que pourrait bien être la réponse. Je voudrais lui dire quelque chose. N'importe quoi mais quelque chose. Peut être juste que je l'ai reconnu ou son nom ou même une onomatopée ou rien qu'une lettre, un son...

Un pitoyable gémissemnent. Voilà donc tout ce que je suis capable de produire ? Le premier son que j'emet depuis, depuis... je ne sais plus. Je ferais mieux de ne plus essayer de contabiliser le temps. C'est une entreprise vouhée à l'echec. Un pitoyable gémissement certe et certe j'en suis un peu dépité. Mais... mais j'ai émis un son c'est vrai je l'ai fait ! Je l'ai entendu j'en suis sûr ! J'en suis donc toujours capable, je le sais à present. Ils peuvent bien continuer à me qualifier de muet, peut être que c'est un mensonge oui peut être que j'en suis toujours capable si je fais des efforts. Et ça j'en suis capable, de faire des efforts. C'est une des seules choses qu'elle ne pouvait pas me reprocher, j'ai toujours été extrênement tenace. Continuer à essayer encore et encore, ça je peux. D'ailleurs je vais réessayer tout de suite. Mon coeur cogne contre mes côtes et je respire comme si j'avais courut un marathon. Ca aussi ça créé un son d'une certaine manière. Je suis sûr que je peux y arriver.

Mais rien ne se passe. J'essaye encore et encore jusqu'à m'essoufler totalement mais ma résolution ne faiblit pas. Je suis un être tétu. Et enfin, après un énième essai infructueux, un nouveau gémissement et même plus sonore que je premier s'echappe de mes lèvres. Je lève à nouveau le regard vers mon gardien. Un regard radieux. Malgrès mon essouflement ou peut être à cause de lui mes pommettes sont rouges et mes yeux brillants. Je le savais ! Je le savais! Je réussirais à lui parler, à lui dire au moins un mot. Pour lui dire que je l'ai reconnu ou plutôt pour lui dire merci. Oui ce sera ça mon premier mot. Toute méfiance envolée pendant un court instant, je lui fait un grand sourire.

Il sera temps plus tard de songer à tout ce que j'ai perdu et qui ne reviendra jamais. De songer à ma carapace que mes efforts sont en train de détruire bien plus sûrement que n'importe lequel de leurs sévices. De la douleur qui va revenir m'attendre doucereuse et vengerresse sans que je n'ai plus rien pour la tenir à l'eccart. Oui il sera temps plus tard de briser ce moment d'euphorie à me sentir vivant. Plus tard. Mais pas tout de suite.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Empty
MessageSujet: Re: Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]   Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Toutes les prisons se ressemblent... [Thorkel]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Thorkel Daarkenwald au rapport
» La Question ? Le temps de l'Inquisition est toujours de mise ? [PV Thorkel]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Cendres et Flammes :: Derrière les Murs [Zone RP] :: Dehors :: Devant les Portes-
Sauter vers: