Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 Emie d'Ermesson

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Emie d'Ermesson
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MessageSujet: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeSam 25 Oct - 1:01

Ca, c'est mon père.

C'était mon père, plutôt. Enfin... La dernière image que je garde de lui. Une photo que je garde précieusement. Le début de mon existence véritable. C'est une photo plutôt réussie, ne trouvez-vous pas ? Le cadrage est parfait. Il montre la pluie qui s'abat sur le sol déjà trempé de sang, et cette boule de papier froissé... Dernier objet que ses mains ont tenu, dernière préoccupation d'un presque vieillard sur le point de mourir.
Mon père était quelqu'un de détestable. Il ne me prenait pas au sérieux. Les autres ne l'intéressaient pas, il n'y en avait que pour sa personne. Et puis... Il n'avait pas confiance en moi, sa propre fille. Je n'ai jamais regretté sa mort. La police a classé l'affaire, faute de pistes sérieuses. Ce n'est pas moi qui pourrais les aider. Ils m'ont soupçonné, à un moment donné... Moi, sa fille ! Moi, cette enfant pas encore adulte complètement éperdue de chagrin. Mais ils ont vite renoncé à cette folie. Je sais me montrer angélique quand les circonstance le demandent.

Drôle d'entrée en matière, me direz-vous.
Mais comme vous êtes mes nouveaux collègues, j'estime que vous devez en savoir un peu plus sur moi et sur mes origines. Normal, non ? Bon, allons-y avec vos questions maintenant...

Je prends la feuille que l'on me tend et commence à répondre.


Dossier médical


Nom et prénom : Emie d'Ermesson
Sexe : Je suis une femme, évidemment.
Age : J'ai 30 ans.

Traits physiques : C'est quoi l'intérêt de la question, là ? Une photo suffirait, non ? Bref, j'ai pas envie de perdre de temps avec la paperasse, donc allons-y. Je ne suis pas spécialement grande, pour commencer. Je mesure 1m64. Certes, on peut trouver plus petit. Mais on peut trouver plus grand aussi. Je pense être dans la moyenne. Je ne suis pas bien grosse, mais j'entretiens mon corps, donc on peut dire que je suis musclée. D'ailleurs je peux vous le prouver si vous osez émettre un doute là-dessus. À titre d'information, je pèse 57 kilogrammes sur lesquels il n'y a presque pas de graisse. Juste le nécessaire pour avoir des formes agréables (parce que je n'ai pas envie que l'on m'insulte pour une bête histoire de formes et parce que j'ai envie de pouvoir me regarder dans un miroir). D'autant plus que mes muscles sont fins, tirés. Ils ne déforment donc pas ma silhouette de manière désagréable. Voilà pour l'allure générale.
A part ça, j'ai les cheveux plutôt courts et épais, noir de jais avec quelques reflets bleutés selon la luminosité. Ils sont parfaitement lisses, bien entretenus. Et pour y mettre un peu de couleur, j'ai une ateba rouge et noire à l'arrière. Il paraît que c'est triste, sans ça... Enfin je m'en fous un peu, remarquez. C'est surtout pour les autres. Non que je m'attache énormément au jugement des autres, loin de là, mais en plus c'est sympa je trouve. J'ai des yeux vert olive qui sont, paraît-il, plutôt beaux – d'après mon dernier petit ami, mort dans des circonstances un peu étranges... Je reviendrai à ce type plus tard. Et pour finir, j'ai des traits fins, des formes féminines, des mains douces – tout ce qu'il faut pour être une femme épanouie. Je ne suis pas un canon de beauté, mais je suis dans la moyenne. Et ça me convient parfaitement.
Au niveau du style vestimentaire, mes goûts sont simples, sobres. Plutôt sombres aussi. Je porte généralement un jean un peu gris au bas évasé, ainsi qu'un haut de type marcel blanc ou un t-shirt noir, ce genre de choses. Et juste histoire de mettre un peu de couleur dans tout ça, j'ai une écharpe de la couleur de mes yeux que je porte assez souvent, en particulier en hiver. Pour finir, je porte des sortes de bottes en cuir (pas vraiment des bottes, mais plutôt des chaussures de type Dr. Marteen, moi j'appelle ça des bottes).

Taille : 1m64, je l'ai déjà dit.
Poids : 57kg, idem.
Handicap ou maladie physique : J'ai une tête à être handicapée ?
Autres : J'ai une voix plutôt grave, pour une femme, mais qui est loin d'être celle d'un homme. Le premier qui me fait une remarque risque d'avoir affaire à moi. Et puis moi, au moins, je chante juste, même si c'est vraiment rare que je chante.


Dossier psychologique


Qualités : Eh bien... Je suis sûre de moi, pour commencer. Je pense que vous l'avez remarqué. Et si ça n'est pas le cas, vous le remarquerez bientôt. Je vous assure. Je sais reconnaître une défaite quand elle est là, également. Mais en cas de défaite, il y a toujours une revanche. On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement que d'un témoin gênant. Même quand je suis justement un témoin gênant. Je suis autonome, inutile d'essayer de me materner. Je pense être assez créative, artiste. Pour preuve la photo de mon père, n'est-ce pas ? Je suis plutôt efficace, et lorsque j'ai décidé de faire quelque chose, je m'arrange pour y parvenir dans les temps que je me suis fixés. Mon père me disait rusée, parfois... Mais je doute que cela soit un compliment, venant de sa part (je considère toutefois ça comme une qualité). Je n'ai jamais compris pourquoi mon père ne m'aimait pas. J'étais une gentille gamine, au fond... Pardon ? Ah, oui, je m'égare. Revenons à mes qualités. Bon, je ne suis pas un génie, mais je suis suffisamment intelligente pour, par exemple, si je vois des types se refiler de la drogue, ne pas leur hurler à tue-tête que je suis là et que je vais les dénoncer. Ouais ouais, j'ai des éclairs d'intelligence, parfois. Je suis relativement polie avec ceux qui le méritent, autrement dit avec mes supérieurs. Parce que j'ai des intérêts à défendre, quoi... Normal. Et puis parfois aussi avec des gens qui ne sont pas mes supérieurs... mais la plupart du temps, c'est intéressé. Sauf si je suis particulièrement bien lunée. Ensuite, je suis optimiste. Ça ne se voit pas toujours, mais voici ce que j'entends par optimiste. Disons que j'estime que chacun doit être maître de sa vie, et qu'il peut en faire ce qu'il veut. Autrement dit, je méprise les déchets qui se lamentent à longueur de journée sur leur pauvre sort. Ils n'ont qu'à se lever et avancer, ce n'est pas bien dur, tout de même.

Défauts : On me dit froide, calculatrice, parfois violente. Mais je ne considère pas cela comme véridique. Je suis simplement juste. Si tu mérites que je te frappe, alors je te frappe. Point. Je ne cherche pas à éviter le combat s'il est inévitable, tu vois. Je ne suis pas méchante, je n'éprouve simplement pas assez de pitié pour pardonner l'impardonnable. Je suis susceptible, aussi. Même si je ne le montre pas toujours, je retiens chacune des critiques que l'on m'adresse. Et il m'arrive d'entrer dans des rages assez violentes. Toutes justifiées, évidemment. Il paraît que je suis un peu trop imbue de moi-même. Je n'en suis toutefois pas franchement convaincue. Non, c'est vrai... Vous trouvez vraiment que j'ai l'air imbue de moi ? Si c'est le cas, il faut me le dire, hein... A vos risques et périls, bien évidemment.
Ceci mis à part... Non, je crois que c'est tout. Je n'ai pas beaucoup de défauts, je suis « quelqu'un de bien ». Pas une sainte, n'exagérons rien. Mais je suis respectable.
Ah si, j'ai oublié un défaut. Le plus important, à mon sens. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » pourrait être un adage me caractérisant. J'ai en effet tendance à ne pas faire ce que je conseille (que dis-je ? Ce que j'ordonne) aux autres de faire... Mais bon, est-ce véritablement un défaut ? Je ne sais pas trop...

Aime : Pour commencer, dites-vous bien que je m'aime. Je suis bien dans ma peau, je m'apprécie. C'est ma philosophie. On ne peut pas vivre sans s'aimer. La vie n'a aucune saveur lorsque l'on passe son temps à se fustiger et à se plaindre. Et je suis d'accord avec moi là-dessus, donc tout va bien. D'ailleurs, j'aime parler de moi, aussi. Mais uniquement quand je l'ai décidé et à qui j'ai décidé de parler. Et si ça vous dérange que je parle, c'est simple, vous me le dites, je me la boucle. En gardant un petit peu de rancœur au fond de moi, quand même. Cette rancœur qui peut se transformer en désir de vengeance, s'il y en a trop.
J'aime abattre des gens, aussi... Mais mieux vaut peut-être éviter de le marquer. De toute façon, tous ceux que j'ai tués (et ils ne sont pas nombreux !) le méritaient. C'est sans doute pour ça que j'ai aimé. D'autant plus que je n'en ai pas tué beaucoup... Une poignée, pas davantage. Si tuer me procure du plaisir, je ne tue pas pour ce plaisir. Le plaisir n'est pas une fin. C'est un 'plus'. En revanche, pour ce qui est de planter un corps... Ça me plait, bien que je ne le fasse pas très souvent. Si j'ai bien compris, les gardiens ont tous les droits sur les prisonniers, ici...Je risque de m'amuser.
J'aime que l'on me fiche la paix, aussi. Si je suis en train de corriger un prisonnier, alors personne n'a le droit de me le prendre ni de me dire quoi faire. Je sais utiliser tout ce dont j'ai besoin : poignards, couteaux, autres. C'est un fait. Et là encore, si vous avez un doute... je suis à votre disposition pour des explications claires, nettes, précises. C'est simple. Tu me fiches la paix, je te fiche la paix. Ça marche comme ça, avec moi. C'est un fonctionnement assez simple, j'espère qu'il rentrera dans la tête de mes collègues.
Continuons sur quelque chose de nettement moins important, la culture (bien qu'on ne puisse absolument pas dire que je suis quelqu'un de très cultivée). J'aime les livres d'anticipation bien futuristes et les films du même genre. Et en ce qui concerne la musique, j'écoute des choses assez violentes, généralement. Des choses qui défoulent, en somme.
Pour finir, j'aime bien l'alcool et fumer des cigarettes (des roulées ou des indus, tout dépend de mon humeur momentanée et de ce qui me tombe sous la main). Ça me détend.

N'aime pas : Beaucoup de choses. J'espère que vous avez prévu assez de papier.
Pour commencer, je n'aime pas que l'on me fasse chier. Que ce soit en me posant des questions déplacées (ou que je juge déplacées sur le moment, tout simplement) ou autre. Parfois, il suffit de se mettre au milieu de mon chemin pour m'énerver. Mais rassurez-vous, c'est rare. Enfin tout dépend de qui est au milieu de mon chemin. Si c'est déjà quelqu'un qui m'énerve, alors le fait qu'il se trouve là où il ne devrait pas se trouver m'exaspère au plus haut point. Et ça dépend aussi de l'humeur. Si ce jour-là je suis mal lunée, pas de chance. Sinon, ça peut passer. Ensuite, je n'aime pas que l'on me juge ou que l'on ne me prenne pas au sérieux. J'entends me faire respecter, voire me faire craindre. Parce que je le mérite. Et pour commencer, il est hors de question qu'un prisonnier me tutoie. Hors de question que l'on me croie faible parce que je suis une fille. Hors de question que l'on essaie de me marcher sur les pieds. Je vous assure que je peux paraître méchante si l'on commence à m'énerver.
Je n'aime pas les gens faibles, en manque de confiance en eux. Je les trouve pathétiques. Et je n'ai aucune envie de les aider, de les conforter dans leur connerie. Avec eux, je suis généralement acerbe. Ou froide. Ou violente en paroles. Ce genre de choses. Ces gens-là me saoulent sérieusement. Ils me dégoûtent, en fait. C'est pas dur de se secouer, merde ! Alors les geignards et compagnie ont intérêt à se tenir à bonne distance de moi s'ils veulent que notre relation se cantonne à l'indifférence totale (normal si l'on ne s'est jamais rencontrés, me direz-vous). Je n'aime pas non plus les gens qui ne sont pas francs avec moi, en particulier lorsque c'est évident qu'ils ne le sont pas. Mais je n'aime pas non plus que l'on soit trop franc si c'est pour me dire des choses désagréables. En fait, le mieux c'est de ne pas penser du mal de moi ou même penser le contraire de ce que moi je pense... Comme ça la franchise n'est pas source de colère. L'idéal. Aimez-moi et dites-le, ce sera parfait. Je vous laisserai tranquille. Non, parce qu'être énervé n'est pas franchement ce qui me plait le plus, tu vois. Si je peux fumer une clope tranquille, ça me convient aussi. Planter des gens me fait jouir, certes, mais je ne passe pas ma vie à ça et j'en ai pas envie non plus. Ça me lasserait, à la fin.
Je n'aime pas tout ce qui a trait à l'amour ni au sexe. C'est simple, j'ai tout ça en horreur. Ça ne m'excite pas, ça ne m'amuse pas, ça ne m'émeut pas. Ça m'ennuit simplement. Ce n'est pas une sorte de dégoût ou quelque chose comme ça, non. Juste de l'ennui. Je ne ressens pas de plaisir physique lors de l'acte sexuel. Un truc hormonal, peut-être... Ou pas. Les armes blanches, elles, m'excitent largement plus.
Je n'aime pas beaucoup manger. Je mange parce que c'est vital. C'est tout. Les sucreries, les bons petits plats, les gâteaux, très peu pour moi. Un repas équilibré et sans aucun goût me convient parfaitement. Équilibré parce que je veux être en forme. Histoire de tout pouvoir contrôler. Ne pas me retrouver à ne plus savoir utiliser mes armes la trentaine passée. Ne pas mourir trop jeune, accessoirement.
J'aime pas les nanas qui passent leur vie à se maquiller, à se faire belles et à draguer les mecs. Ça donne une image de nous assez pitoyable. Et quoi, s'envoyer en l'air, c'est tout ce qui vous intéresse ? Il y a d'autres choses dans la vie. Et puis c'est d'un ridicule ! Moi je me maquille, certes. Mais juste un peu. Histoire de rehausser mon regard. Parce que c'est important, le regard. Comment imposer le respect avec un regard de vieille fille un peu paumée et à moitié endormie ou avec des cernes ? Non, c'est pas possible. Donc, maquillage de temps à autre, quand c'est nécessaire. Mais il ne faut pas dépasser les limites, non plus. A partir d'un certain stade, ça devient des pots de peinture, les filles.
Bref, je crois qu'on a fait le tour. J'en oublie certainement, mais à la limite on s'en fout de mes goûts. Je suis pas là pour vous faire une conférence sur ce que je n'aime pas, je suis là pour mater des prisonniers appartenant à la caste de la vermine. Donc on va arrêter là. De toute façon il y a tant de choses que je n'aime pas qu'il faudrait des heures pour les énumérer. 'Suis une fille difficile à contenter, tu vois.

Comportement avec les gens : « Si tu me fais pas chier, je te fais pas chier. » Oui, je sais. Je l'ai déjà dit. Mais c'est un principe fondamental chez moi. Ça vaut en particulier pour les autres gardiens. Je pense que je serai plutôt froide avec eux, mais parfois encline à discuter un peu. Pas de douceur, pas de pitié pour les faibles. Mais si on partage une clope ou un peu d'alcool et qu'il ne parle pas trop pour ne rien dire, ça ira. S'il me respecte, cela va de soi. C'est simple. Quant aux prisonniers, il faudra qu'ils marchent au pas s'ils ne veulent pas apprendre à connaître ma colère. S'ils filent doux, ça devrait bien se passer. Je cherche pas la merde. Sauf quand je suis énervée. Mais c'est relativement rare, je crois...
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Emie d'Ermesson
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeSam 25 Oct - 1:02

Valeurs : Désolée, je ne crois pas être en mesure d'inscrire quoi que ce soit à cet endroit.
Tics : Aucun, à moins que fumer ne puisse être considéré comme un tic.
Handicap mental : J'ai la joie de vous annoncer que je suis en pleine possession de mes moyens mentaux. Et j'espère que vous n'émettrez pas le moindre doute à ce sujet.

Passé : Afin de vous évoquer mon passé malheureux, je vais vous parler des gens de mon entourage qui ont tragiquement disparu. Et il y en a beaucoup (trop, en tout cas), à croire que je suis maudite. *Hum, pas très crédible, espérons que ça leur suffira. *

Mon enfance a été une enfance relativement normale. Mes parents étaient des gens normaux. Mon père s'attachait encore à un vieux titre de noblesse, dont le seul témoin visible était la particule qui marquait mon nom. Ma mère m'aimait, bien qu'elle se montrât parfois un peu trop protectrice. Étouffante, devrais-je dire. C'est pourquoi je m'éclipsais dès que possible pour aller jouer au parc. L'ambiance chez moi était plutôt ennuyeuse. J'ai eu une scolarité à peu près normale, malgré une propension à m'emporter un peu vite, au point de participer de temps à autre à des bagarres. Mais rien d'exceptionnel, l'on ne me remarqua pas particulièrement. J'étais juste... active, dirons-nous. Et je ne me battais que contre des gars réputés comme violents, donc on me passait la plupart du temps mon comportement. Ce n'est qu'à la fin de l'école primaire que la liste des tragiques disparition commença à s'écrire.

La première personne de cette liste est une gamine que j'ai connue lorsque j'avais dix ans. Elle avait dix ans, elle aussi. Je l'ai rencontrée dans un parc. Ce jour-là, elle s'est moquée de moi, selon elle j'avais une voix de garçon. Je n'ai pas vraiment apprécié la remarque, d'autant plus qu'elle me croyait incapable de monter au sommet de l'un des grands sapins. J'avais beau lui répéter que j'en était capable – je suis même montée pour le lui prouver –, elle a continué de me railler sans regarder ce que je faisais. Elle refusait simplement d'admettre que je lui étais en tous points supérieure. Il n'y avait personne d'autre que nous deux, cet après-midi là. Le lendemain, son corps a été retrouvé dans la boue. Elle avait été battue à mort. Je ne la connaissais pas, personne n'a pensé à moi. Les flics ont pensé à un sadique. Et voilà. C'en était certainement un. Il va de soi qu'elle était encore bien vivante lorsque je l'ai quittée. Évidemment.
Ma mère, ensuite, est morte alors que j'avais quinze ans. Je l'aimais bien, de temps en temps. Mais elle était un peu trop... étouffante. Je n'avais pas d'espace, aucune liberté. Un jour, en rentrant de l'école, je l'ai retrouvée morte, égorgée. Je me suis évidemment empressée d'appeler le SAMU. Il y avait ses empreintes sur le poignard utilisé, et uniquement les siennes. J'étais la plus proche d'elle. J'expliquai donc à la police ce que je savais, à savoir qu'elle déprimait un peu ces temps-ci. Et que j'étais effondrée par sa perte. Suicide, enquête terminée. J'imagine encore la lame s'enfonçant dans sa chair, son regard déchiré de désespoir mais dénué de peur. Une symphonie de sensations dans mon être. Ce doit être ce qu'on appelle bonheur.
Quelques années après, alors que j'étais âgée de dix-huit ans, c'est mon père qui disparut. Lui, il était froid avec moi. D'après ce que j'ai compris, il avait l'impression que j'étais l'assassin de ma mère. Quelle drôle d'idée ! Ha ha. Il est mort alors qu'il pleuvait, comme si le ciel savait ce qui allait arriver et qu'il pleurait pour lui... Belle image, j'en suis très fière. Comme du cliché que j'ai tiré ce jour là. Je vois encore la balle se loger dans sa tempe... Puis le pistolet tomber à terre, lâché par cette main amorphe... Là encore, suicide. Cette fois, j'ai été soupçonnée. Mais j'ai réussi à leur faire comprendre qu'il était désespéré depuis la mort de ma tendre mère. Ils m'ont crue. Je ne sais pas comment j'ai fait pour leur échapper aussi facilement. Ils avaient du mettre des débutants sur l'affaire. Je ne vois pas d'autre explication. Ou alors je suis comme une anguille, capable de me faufiler entre les mailles de leur filet en ruines.

Bref, à dix-huit ans je n'avais plus de parents. J'ai donc hérité. Je n'ai de noblesse que le nom. Mon père avait quelques dettes, je n'ai donc hérité que d'une baraque à moitié en ruines mais qui appartient à ma famille depuis des générations, paraît-il. De toute façon, je ne m'attendais pas à devenir riche. Je me contrefiche de l'argent. Tant que j'ai de quoi manger, ça me suffit. Je n'avais qu'un bac C en poche, mais il fallait que je travaille. Je ne pouvais plus étudier. Étant donné que j'étais déjà musclée à cette époque, je me suis engagée dans l'armée. Ça forge le caractère, dit-on. Et puis je ne m'intéressais pas à grand chose, alors ça ou autre chose...
A l'armée, je me suis montrée plutôt docile. Calme, non. Mais j'obéissais. Ça suffisait à mes supérieurs. Ils étaient satisfaits. D'autant plus que j'avais une bonne condition physique.
A l'armée, j'ai rencontré un type qui me faisait la cour. Je suis à peu près persuadée qu'il ne s'intéressait à moi que parce qu'il pensait que j'étais riche. Il n'était pas très intelligent, du reste. Heureusement, il avait son physique pour lui. Il m'a un peu trop harcelée à mon goût. Alors j'ai fini par accepter de sortir avec lui, en attendant le moment opportun pour... le calmer.
Mais ce moment n'est jamais arrivé, parce que lui aussi s'est suicidé. C'était un moment magique. Imaginez une corde entourant le cou d'un jeune homme encore frais et rempli d'un amour faussé par celui de l'argent. Imaginez la corde qui se serre, le cou qui se rétracte. L'air ne passe plus. Il n'y a plus la place. Et l'homme étouffe peu à peu. Vous entendez sa respiration saccadée, ses suppliques silencieuses. Sa terreur emplit l'air, m'environnant de sa douceur. Magnifique.
Ce qui est fâcheux, c'est que la police a commencé à trouver qu'il y avait un peu trop de suicides dans ma famille. Un inspecteur un peu plus fin que les autres a commencé à me surveiller, à me poser des questions indiscrètes (auxquelles je répondais avec bon cœur et gentillesse, cela va de soi), à fouiller autour de moi. Lui n'est pas mort. Étonnant, n'est-ce pas ? Comme si c'eût été louche qu'il se suicide. Ah ah. Quoi qu'il en soit, j'ai finalement pu m'en sortir en me mettant à pleurer lorsqu'il a évoqué la possibilité que j'étais une meurtrière. Fin, mais pas assez. Il a cru en mes larmes. Quel idiot. Affaire classée, mais on me tient à l'œil. Au cas où.

Finalement, j'ai quitté l'armée. Ça commençait à m'ennuyer sérieusement. Je voulais voir autre chose. J'étais formée, ça me suffisait. J'avais vingt-cinq ans. Après avoir passé le concours de surveillante de pénitencier, j'ai commencé à travailler dans une prison de France, d'où l'on m'a renvoyée au bout de deux ans pour des crises de colère un peu trop violentes au goût d'un inspecteur du travail. J'ai erré un peu, videur dans une boîte pendant quelques mois, gardienne d'une autre prison, puis à nouveau videur – à chaque fois je me faisais renvoyer, ou bien je démissionnais. Et puis j'ai vu une annonce de recrutement pour une prison en Allemagne. Son nom avait quelque chose de fascinant (Sadismus, tout un programme !). Et ça me ferait voir d'autres choses. Je n'ai pas hésité un instant, j'ai foncé. D'autant plus que mes quelques accès de violence n'avaient guère plu à l'inspecteur qui me surveillait de temps à autre. Il recommençait à douter de moi. Un fouille-merde, ce flic. Alors j'ai préféré m'expatrier, dans un endroit d'où l'on ne devait pas beaucoup parler.

À Sadismus, tout se passa pour le mieux. Je n'ai pas eu le temps de rencontrer grand monde, car la prison a fermé très peu de temps après mon arrivée. Cela m'a un peu déçue, mais qu'à cela ne tienne. Je sais rebondir, retomber sur mes pattes. Comme un chat, oui. Un peu. En tout cas, je m'en suis remise sans trop de problème. Je n'avais pas vraiment d'attaches dans cette prison. Je n'ai même pas eu le temps d'expérimenter les sous-sols qui m'avaient pourtant l'air vraiment intéressants. Tant pis.

En deux ans, je n'ai pas fait grand chose. Je suis restée en Allemagne, parce que je savais que l'inspecteur ne manquerait pas une occasion de me suivre à nouveau, si je retournais en France. Et vu que j'avais pas envie de le tuer (ça aurait été un peu trop louche, quand même), eh bien j'ai évité de le croiser. J'ai donc appris l'allemand, que je parle maintenant à peu près couramment. Et puis... Eh bien j'ai travaillé comme videur dans une boîte, pour changer. Je fais ça bien, et puis ça paye à peu près correctement. D'autre part, ça me permet de me faire respecter. Un peu de pouvoir, ça ne fait pas de mal... N'est-ce pas ? Bref. Au bout d'un certain temps, j'ai commencé à me lasser. Je me suis installée dans un studio miteux que je payais avec les économies que j'avais faites et avec le chômage que je touchais (vive l'Europe). J'ai alors passé mes journées à améliorer ma forme physique et à visiter la ville dans laquelle je vivais. J'ai rencontré une bande de voyous dont je suis devenue le chef après quelques mois de démonstration de mon assurance et de mon agilité avec les lames (ainsi que ma parfaite maîtrise de mon Beretta). Eh non, je ne suis pas la plus fréquentable des femmes... Ça vous en bouche un coin, pas vrai ? J'ai appris à ces idiots à rester relativement discrets, 'cause je ne voulais pas me faire remarquer. J'étais déjà dans le collimateur de ce français, je ne voulais pas m'attirer d'ennuis à l'extérieur des frontières.

Je ne m'étendrai pas sur les activités de ce groupe. Ma vie en son sein ne fut pas des plus passionnantes pour vous, et nous n'étions pas perpétuellement dans la plus absolue des légalités. Mais cela n'est pas bien grave, n'est-ce pas ? J'ai cru comprendre que de nombreux gardiens de Sadismus étaient largement pires que moi. Quoi qu'il en soit, depuis la fermeture de Sadismus, deux personnes autour de moi se sont encore suicidées assez mystérieusement. Une femme et un homme. La première qui, je dois l'avouer, avait été fort désagréable avec moi... Et qui a décidé un jour qu'elle ne voulait pas que je sois le chef. Une espèce de clodo, la police n'a pas fait grand cas de sa disparition. L'enquête a du durer dans les deux semaines, grand maximum. Mais je n'oublierai jamais la sensation qui m'a envahie à l'instant où la vie la quittait. Le second était un type qui a commencé à me harceler (lui non plus n'aimait pas l'idée que je commande au gang, en passant). En fait, il voulait se hisser plus haut que moi en me séduisant puis en me manipulant. Ah ah. La bonne blague. Il n'a rien compris à ce que j'étais. Et il est mort d'une overdose. Une seringue qui pique et s'enfonce. Douleur, peur. Mais plaisir... Suite à ces deux malheureux incidents, je dois dire que je n'ai plus été ennuyée par mes hommes. Et c'est tant mieux.

Près de deux ans ont passé depuis la fermeture de Sadismus. J'ai appris un peu par hasard (dans un journal quelconque où le journaliste critiquait la violence qui régnait dans certaines prisons) qu'une nouvelle prison un peu comme Sadismus allait ouvrir. Une prison de haute sécurité, dans laquelle seraient enfermés les pires dangers du monde. Mon impulsivité me donna envie de tout lâcher et de me rendre au Luxembourg pour me faire embaucher. D'autant plus que je commençais à me lasser de ma vie. La liberté ne me dérangeait pas, loin de là. Cependant, commander à un groupe de junkies un peu paumés perdait peu à peu de son intérêt. J'étais crainte, j'étais respectée, parfois enviée. Mais au-delà de ça... Bref, l'envie de tout planter était bien là.
Cependant, j'hésitai durant quelques temps, sans qu'il y ait une raison précise à cela, du moins sans que je puisse la connaître. Je n'avais pas vraiment de scrupules à abandonner mon gang. Ils ne m'effrayaient pas ni ne m'émouvaient. Je restai pourtant avec eux durant quelques temps encore. Apparemment, je ne m'étais pas complètement lassée de ma vie de petit chef. Mais peu à peu, l'envie de postuler dans cette nouvelle prison du Luxembourg prit une place de plus en plus grande. C'était un désir impérieux, contre lequel j'eus toujours plus de mal à lutter.

Jusqu'à ce que l'occasion d'en finir avec ma vie ennuyeuse se présente. Mes hommes se trouvaient tous dans notre QG, une baraque un peu miteuse. J'entendais des voitures de polices, on nous avait trouvé. Une erreur commise par un noob un peu idiot. Je savais que c'en était fini de notre règne, de mon règne. Mais il était hors de question que je plonge avec eux. Je leur ai raconté que j'allais faire le guet, je les ai enfermés. Ils avaient confiance en moi. Moi je n'avais plus rien à faire d'eux. Certains gardaient au fond d'eux une sorte de rancœur à mon égard, parce que je me sentais supérieure à eux et que je le montrais. D'autres étaient des imbéciles, des boulets. Ils étaient six dans la baraque. Je suis sortie, quelqu'un a fait passer de l'essence par une fenêtre qu'ils ne pouvaient voir. Et puis cet inconnu a foutu le feu. Cette fois-ci, je n'ai pas vraiment eu le loisir d'apprécier. La police n'était pas loin, et puis je n'avais pas envie de rester là à cramer avec eux... Mais je savais qu'au fond, la souffrance devait être importante (qui ne s'est jamais brûlé, même légèrement ?), et cette seule idée me faisait du bien.
J'ai donc mis les voiles au plus vite, pressée de mettre de la distance entre moi et les flics. Je ne savais pas si de quelconques soupçons pesaient contre moi, mais je ne voulais pas le savoir. J'ai donc mis le cap vers l'ouest, d'abord à pied puis en stop, à nouveau à pied... Il me fallut près d'une semaine pour arriver à Luxembourg (les automobilistes sont souvent vraiment très méfiants). Là, j'ai trouvé tant bien que mal où se trouvait la prison dont j'avais entendu parler. Je me suis dit que la méthode la plus simple pour postuler était sans doute de me rendre directement là-bas, quitte à attendre une réponse dans le camping ou l'hôtel le plus proche puisque, de toute façon, je n'avais plus d'endroit où aller.

Et c'est ainsi que je fus acceptée, après quelques jours seulement, comme gardienne dans cette prison, bien décidée à expérimenter les salles intéressantes, cette fois. La Question me connaîtrait bientôt.

Autre : Rien à ajouter, à part peut-être que je parle le français, ma langue maternelle, donc, et un peu l'anglais, que j'ai appris à l'armée – eh oui, il n'y a pas que des brutes sans cervelle, là-bas (mais il y en a quand même un grand nombre, j'en ai fait l'expérience). J'ai amélioré mon anglais durant mon séjour en Allemagne, et j'y ai également appris l'allemand.
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Emie d'Ermesson
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeSam 25 Oct - 1:03

Dossier d'emploi


Matricule : 0000
Rôle dans la prison : Gardienne
Chambre :
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Armes : Pour commencer, j'ai un petit assortiment de couteaux que j'affectionne tout particulièrement, cinq en tout. Le plus grand se trouve dans ma botte droite, les autres sont répartis dans ma tenue (, l'un se trouve dans mon soutien gorge, très pratique, les autres à ma ceinture). À part ça, j'ai un Beretta 92 dans mon holster, que je manie parfaitement. Pour finir, il faut savoir que j'ai appris à utiliser à peu près tout et n'importe quoi comme arme (un peu à l'armée, et tout le reste du temps quand j'étais chez moi...).
Avatar : Je l'ai trouvé sur DeviantArt... Le dessin s'intitule Twelve Thirty Three et a été réalisé par Acid Lullaby. Quant à l'image utilisée pour la photo du père, elle est de Lin-I Chen.


[Désolée pour le flood, quand je m'en suis aperçue le mal était fait -_-]
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Pythagoras de la Flaam
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Ch/Cel : Dans mes appartements privés...
Emploi/Crime : Directeur de la Prison
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeDim 26 Oct - 12:21

Très belle fiche. Désolée que tu ais tant attendu. Tu es, bien évidemment, validée !

Tu seras dans la chambre 6.

Bon jeu.
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeDim 26 Oct - 15:25

Merci beaucoup ! super
Le dirlo a écrit:
[...] bien évidemment [...]
Genre ! ><
*S'en va guillerette*
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeVen 7 Nov - 4:50

J'aurais du le faire avant mais bon... Bienvenue compagne de cellule. Je ne sais pas du tout si on va s'entendre. C'est fun.
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeSam 8 Nov - 18:17

Merci ! Very Happy
Effectivement, je sais pas trop si nos persos vont pouvoir s'entendre... Il me semble avoir dit quelque part qu'Emie ne t'aime pas des masses, pour le moment lol!
Quand tu veux pour un rp, en tout cas siffle
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitimeSam 8 Nov - 18:20

* mode Kaj* Ah ouais ? Faut que j'aille lire ça alors !!
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MessageSujet: Re: Emie d'Ermesson   Emie d'Ermesson Icon_minitime

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