Cendres et Flammes
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Cendres et Flammes

Un univers carcéral violent et sans limites où les prisonniers n'ont plus aucun droit.
 
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 N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]

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Vladimir Prokofief
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MessageSujet: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeDim 19 Oct - 3:58

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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeMar 21 Oct - 17:15

Un conflit dans la cour et personne pour le voir. C’est une bagarre bruyante, des éclats de violence un peu partout, et les coups qui tombent, réguliers et inexorables sur ceux qui sont à terre. Ici, la pluie n’est pas comme chez moi. La Terre Brûlée refuse l’ondée fertile. Le souvenir du feu rend l’eau plus douloureuse encore. Il veut garder son aridité, sa stérilité comme une cicatrice. Cette terre désolée c’est son reproche au monde d’avoir laissé faire ça. Peu importe que personne ne s’en rende compte, la terre, elle, ne veux pas céder. Les gouttes martèlent sans pitié les pierres du pénitencier. Elle creuse le joint entre les pavés, elle lave les souvenirs les plus superficiels et montre le cœur à nu. Il est inutile de se dissimuler à cette charge furieuse, elle sait.

Je suis trempé. Mon uniforme colle à ma peau pour se protéger de l’humidité. Mes cheveux dégoulinent, raides et collant sur mes épaules. Sur mon visage coulent des larmes qui ne sont pas les mienne, traçant des sillons sur ma peau claire. Je bats souvent des cils pour les soulager du poids de la tristesse du ciel. Au dessus de ma tête c’est la même brume grise que dans mon cœur. L’atmosphère est lourde de chagrin et d’abandon. J’aime cette sensation de fin, surtout que je suis le seul ici. Il fait trop mauvais pour que les autres sortent. C’est un coup à attraper la mort. Savent-ils que je l’appelle ?

Un bruit de chaîne me tire de ma rêverie. On baisse le pont-levis pour une nouvelle arrivée. Ma tête se tourne comme mon cœur espère. Encore. Toujours. Pourquoi as-tu remit l’espoir en moi dit moi ? J’aurais préféré rester impassible devant ce que pouvait m’apporter l’extérieur mais maintenant je ne peux m’empêcher de t’attendre et d’espérer. Viendras-tu ? Peut-être. Je ne sais pas si je le souhaite ou le redoute. Une silhouette derrière la grille. Trop grand. Trop massif. Trop masculin. Ce n’est pas toi. Aucun intérêt.

Je retourne dans ma rêverie sans mots et sans objets lorsque j’entends quelqu’un m’appeler. Je me retourne et la regarde, mes joues encore dégoulinantes de pluie. Elle a un dossier qu’elle me tend et me demande de bien vouloir accueillir le nouveau. Il y a une rixe chez les prisonniers et ses collègues ont besoin d’elle. J’hausse les épaules. Rien n’a plus d’importance maintenant. Elle me regarde, inquiète mais je pose ma main sur son épaule et cela semble la calmer.

Je coince le dossier sur ma poitrine, (il sera trempé, tant pis) et me dirige vers l’entrée. Je n’ai pas accès à la grille bien évidemment mais de toute façon ce n’est pas moi qui ouvre la porte. Je dois rester au milieu de la cour, bien en vue et trop loin pour toute tentative. C’est un peu ridicule, le pont-levis est déjà relevé et la douve dangereuse. Si je veux vraiment mettre ma vie en danger j’ai d’autres moyens. Il est occupé à ennuyer le surveillant. J’attends donc patiemment qu’il termine ses affaires. Il est seul. Ce n’est donc pas un autre prisonnier. En Allemagne je trouvais étrange que les prisonniers puissent servir de guides aux nouveaux gardes mais maintenant je ne réagis plus. Ils doivent manquer de personnel.

Je regarde donc ce nouveau représentant de l’ordre et de l’autorité. Finalement il n’est pas si grand, ou en tout cas pas autant que moi. Par contre il est large, presque trois fois aussi lourd. Je le regarde. Il fera bien le premier pas. Je le regarde. Le carton du dossier est gorgé d’eau. Je le regarde. J’ai tout mon temps.
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Vladimir Prokofief
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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeMar 4 Nov - 1:00

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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeVen 7 Nov - 4:23

Il prend le temps de finir sa cigarette et de jeter le mégot dans les douves. Pauvres poissons affamés s’empoisonnant au goudron. Les hommes sont décidément vraiment cruel. Le pire c’est qu’ils n’en ont pas conscience. L’homme n’a sûrement pas voulu faire du mal aux poissons en lançant son mégot. Non. Il voulait juste avoir les mains libres. L’indifférence et l’aveuglément sont deux des pires fléaux de l’humanité et une de ses plus grande force. A agir comme un conquérant, il arrive que l’on convainque son entourage qu’on en est un. Je ne vois pas d’autres raisons de la suprématie de l’homme dans le règne animal. Après tout nous sommes moins rapide, moins endurant, moins fort et moins résistants que bon nombre d’espèces. Moins bien organisés socialement également puisque personne n’a jamais trouvé de prisons chez les abeilles ou les fourmis.

Mes yeux sont posés sur lui mais je ne le regarde pas vraiment. Je suis tout à mes pensées sur la place de l’homme dans l’univers. Je ne comprends pas comment on en est arrivé là. Pourquoi il a fallut que l’on détruise et pourquoi cette même destruction nous a élevé au lieu de nous punir. Pourquoi regard-t-il le combat. Je sors de mes pensées et profite que les siennes soient attirées ailleurs pour analyser l’image inversée que m’envoient mes yeux. Il est fort, sur de lui, cela se sent dans sa démarche. Il bouge la tête et me regarde. Aussitôt mes yeux redevinrent vide. Je vais mieux mais les vieux réflexes ont la vie dure. Je ne veux pas montrer au monde qu’il m’arrive de m’intéresser à lui ou le monde me jettera de force dans la réalité. Et c’est hors de question. Je risquerais de perdre Sarah à jamais…


-Je vous suis

Je hoche la tête, lui tend son dossier et lui tourne le dos. Il n’a pas dit de mots inutiles. Peut-être n’est-il pas aussi terrible que je le pensais de prime abord. Peut-être. Ou alors il est de ceux qui méprisent trop les prisonniers pour leur parler humainement. Peu importe. Moi non plus je n’ai pas dit bonjour. Le jour est loin d’être bon. Le jour pleure la disparition des arbres et la terre refuse son offrande de toutes ses forces. Les jours sont rarement bons ici. Pour autant que la notion de bien et de mal signifie quelque chose.

Nous arrivons rapidement à la porte, un gardien sort pour examiner le nouveau venu. C’est pour éviter que des complices préparent des évasions je crois. J’ai du lire ça quelque part. Enfin. Il ne semble pas être un complice puisqu’on le laisse entrer et lui donne son uniforme et une carte de je sais pas quoi. Ce n’est pas un prisonnier. Mais ça je le savait déjà. Le gardien m’informe également de son numéro de cellule, la 3ème, et nous reprenons notre marche à travers la prison silencieuse. Mes pieds font du bruit dans mes chaussures. Une sorte de floc, floc, assez désagréable. Je m’arrête soudain et me baisse pour les enlever. Je suis mieux pieds nus même s’il fait froid. J’aime sentir les vibrations de la pierre en moi. Nous passons devant la tour de garde et je prends la parole. Pour la première fois.


« Visite. »

Je ne mentionne pas la laverie, aucun intérêt et continue la route jusqu’au cœur du château. Pour aller du côté des Employés, soit dans l’aile Sud, il y a deux chemins possibles. Le plus court qui consiste à s’y rendre directement en passant devant la tour de Garde, ou le plus long qui permet une visite en profondeur. J’hésite. Damara m’aurait tout fait visiter mais je ne suis pas la Gardienne. Je ne suis que moi. Et il n’est pas moi. Il est… peu importe, il est.

Je tends mon bras gauche.


« Tout »

Je le repose, tend a présent le droit.

« Chambre. »

A lui de choisir. Je ne vois pas comment être plus clair.
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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeDim 23 Nov - 3:53

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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeMer 3 Déc - 2:12

Le froid fait mal mais c’est une douleur douce, à peine dérangée par celle de la pierre sous mes pieds. Le sol est parait lisse de loin mais lorsque l’on marche dessus l’on peut sentir toutes les aspérités et les irrégularités qu’il présente. Ici comme partout ailleurs, l’uniformité n’est qu’une illusion. Nous avons tous le même uniforme mais nous ne sommes pas identiques pour autant. L’égalité n’existe pas, même au sein des fourmis. Il faut être bêtement humain pour imaginer un concept pareil.

Nous marchons en silence ce qui m’est très agréable. C’est rare de voir quelqu’un qui n’essaie pas à tout prix d’établir un semblant de conversation ou prend mon silence pour une offense personnelle. Ma deuxième impression est donc plutôt bonne. Il n’a pas l’air centré sur lui-même ou bêtement destructeur. Ce qui va à l’encontre du premier contact et me rend perplexe pendant une seconde entière. C’est plus long que l’on croit. Puis je chasse ce genre de pensées stériles et idiotes de mon esprit en un haussement d’épaule mental et reprend mes esprits. Il a dit qu’il voulait faire le tour avant de voir sa chambre. Bon. Je pose donc mes chaussures dans un coin (sont lourdes à porter) et en profite pour remonter le bas de mon pantalon pour ne pas marcher dessus. Sans vraiment m’en rendre compte, j’enlève mes chaussettes, vérifie que ma chemise ne tombe pas n’importe comment et me passe la main dans les cheveux. L’apparence c’est important. Une question de respect parait-il. Même lorsqu’on est pieds nus et trempé. Je lui jette alors un coup d’œil, voir s’il me suit toujours et reprend ma marche dans le couloir et tombe sur une porte que je pousse. Il y a deux moyens de se déplacer ici. Par le chemin de ronde mais c’est interdit pour moi, et par la cour. La cour est bien. Sauf quand il fait beau mais par chance ce n’est pas le cas aujourd’hui. Il pleut toujours. Pauvre ciel.

Une fois arrivé dans la cour, je fais quelque pas en dehors de l’abri relatif d’un chemin protégé et montre le chemin de ronde à mon invité pour expliquer le principe.


« Gardiens. »

Puis je retourne sur la piste, ignorant les regards étonnés des deux gardes sur le chemin de ronde en face.

« Tous. »

Et je commence à marcher. La pluie rythme ma respiration, les battements de mon cœur et le rythme de mes pas. Je ne vais pas trop vite, économisant mes mouvements pour ne pas forcer sur mon cœur. Non, je n’ai pas de problèmes cardiaques (les problèmes sentimentaux sont-ils cardiaques ? ) mais il y a encore un peu de marche à faire et j’ai envie de prendre mon temps. Il n’a pas l’air pressé derrière. Ou s’il l’est, il me le dira assez vite.

Autre tour, autre porte, nous entrons à nouveau, cette fois dans la tour Ouest. Je ne connais pas trop cette partie de la prison. Il s’agit de la partie commune ce qui, je pense, explique tout. J’avoue n’y aller que pour travailler ou dormir. Trop de monde ici, trop d’individualités et trop de souffrance. Je n’aime pas.

Nous prenons le couloir et croisons en effet un certain nombre de personnes qui ne m’adressent même pas un regard. Je suis un fantôme ici, je n’existe pas. Comme ils sont incapables de voir Sarah gambadant à mes côtés, ils ne voient pas qui je suis vraiment. Juste un grand type étrange qui se ballade parfois avec le chien d’une gardienne, et qui ne dit jamais rien. Le bibliothécaire. Je ne les intéresse pas, ils ne m’intéressent pas, bref, tout va bien.

Nous passons quelques portes. La première arbore fierement la mention de « Salle de Sport » aussi je me contente de lui montrer le panneau. Ça dit bien ce que ça veut dire je pense. Tiens, je me demande si le mot sport, identique en français et en anglais, ne vient pas du SPQR des romains. Après tout, à l’époque, le Q et le O étaient les mêmes lettres… a creuser… ou pas… je crois que j’en parlerais à mes parents lors de ma prochaine lettre. Nous n’avons rien à nous dire aussi faut-il trouver des sujets de conversation lorsqu’ils viennent me rendre visite. Nous continuons à marcher. Refectoire. Je ne veux pas y aller. Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas.

Mes pieds se sont arrêtés devant la porte à deux battant. Une odeur mêlée de nourriture de masse et de produit désinfectant m’agresse les narines. Immobile et silencieux, j’interroge le nouveau du regard. Tu n’as pas vraiment besoin de visiter les tables… si ?
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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeMer 24 Déc - 1:04

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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeLun 12 Jan - 18:36

Au dessus de nous, le néant. Ni dieu, ni diables pour nous surveiller. Pas parents immuables à la sagesse légendaire, nous sommes seuls. Les hommes prient dans le vide, leurs paroles se perdant dans l’immensité qui les entoure. Le vide est le seul salut possible. Le vide est ma religion et c’est donc vers le vide que j’envoie tous mes espoirs.

Silence. En même temps, il est inutile d’espérer quoique ce soit, aussi il est assez logique que le nouveau venu pousse les battants de la porte et pénètre dans l’antre blanche et nauséabonde. Je le suis. Un pied, puis l’autre, sans vraiment faire attention à ce qui se passe autour de moi. Un plateau est laissé à l’abandon, trainant, orphelin, sur les « rails » du self. Mes yeux notent son contenu comme ils notent tout ce qui peut donner cours à un dessin. J’imagine déjà la natur morte, les épinards dans l’assiette le sandwich qui fait un angle et le verre dominant la scène. Noir et blanc ou vert et gris. Aucune différence, le bicolore peut se teindre comme il lui plait, il ne reste qu’un mélange entre lumière et obscurité à mes yeux.

Quelque chose dans ma main. Un sandwich. Quelqu’un devant moi qui me cache la lumière venant des fenêtres, le gardien ou autre membre du personnel. Nous sortons de la pièce et je respire tandis qu’il porte un cigare à ses lèvres. J’aime l’odeur du tabac. Je me souviens des heures que je pouvais passer juste à La regarder fumer. Lire les messages de la fumée sur le plafond et les volutes se dessinant dans l’air immobile. Ses yeux derrière un rideau de brume. J’ai mal à la poitrine, au niveau du cœur. Une vague de larmes montent dans ma gorge mais reflue avant d’atteindre mes yeux. Les pierres nous gardent et veillent sur notre route. Plusieurs portes passent sans qu’on ne s’arrête. Je ne sais pas ce qu’il y a dedans mais elles sont en bon état. Le bois est vieux, épais, chaud dans cet univer gris. Ma main en caresse lentement le grain et mes doigts s’attardent sur les veines et les nœuds. Il n’est pas mort. Pas plus que je ne suis vivant. Et mon invité parle.


« 571428. Silver. »

Un rire me fait tourner la tête. Un prisonnier rit en nous regardant. Sa bouche grimace, c’est limite s’il ne montre pas les dents. Les comportements humains sont à l’image de leur pensée, confuse. Dehors l’argent coule toujours à flot, frappant les vitres comme pour les briser. Certaines pierres suintent d’humidité et je sens des gouttes sous mes doigts. L’eau arrive toujours à son but. Quoiqu’il arrive, elle s’adapte et se fraye un chemin à travers les substances les plus dures. Je me suis arrêté, pensif, devant une fenêtre.

« Vous ? »

Il faut bien faire des efforts parfois. Enfin c’était ce qu’Elle disait. Ma main attrape la poignée de métal. Le froid me brûle la paume mais je ne sourcille pas et fait pivoter le verre pour passer mon autre main à travers les barraux. Précautionneusement, je pose le sandwich sur le bord. Pitance pour les corbeau. Personne n’aime ces charognards mais il faut avouer que sans eux, la terre serait bien moins belle. Qu’y pouvons nous s’ils personnifient l’une des angoisses les plus anciennes de l’homme.

Je m’écarte des pierres et du froid. Demi-tour vers une autre porte de bois. Trois pas. Traverser le couloir puis une nouvelle poignée mais cette fois c’est la porte de la salle commune qui pivote et révèle ses trésors. Rien de très différent de Sad’ ou de toute autre salle du même genre. Je n’y ai jamais mit les pieds jusque là mais je pense qu’il va vouloir visiter. Il n’y a, par chance, personne. La décoration reste à désirer. Des divans, une télé, des jeux et des journaux. L’essentiel du superflu en somme…


Dernière édition par Siriel Silver le Ven 13 Fév - 18:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeJeu 12 Fév - 23:09

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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeMer 25 Fév - 19:02

Les animaux sourient mais l'homme est le seul à montrer les dents quand il exprime sa joie ou son amusement. C'est également le seul à feindre ses sourires. Oh, ce n'est pas le seul à savoir mentir, je ne suis pas naïf à ce point mais ils feignent sur autre chose. Jamais la joie. Or l'observateur n'est pas heureux, cela se voit derrière son masque grotesque. Nous passons, échangeons même des paroles sans intérêt. Que m'importe son nom au fait ? Il a une consonance slave. Je revois les icônes byzantines, l'art à la fois opulent et sévère de ces contrées. Les objets que mes parents étudiaient le soir avant de faire cours. J'ai grandit entouré de couronnes d'or et de sceptre sertis de pierres précieuses. Personne n'en sait rien. Quelle importance au fond que la beauté ait fait partie de mon quotidien. Je n'ai jamais trouvé de réconfort dans l'art.

Son poison se termine, lui emprisonnant peu à peu les bronches. Il semble totalement à la merci de ces rouleaux de feuilles séchées. Je trouve ça un peu dommage. Que le cigare se termine je veux dire. Il sentait bon. Mon invité sourit lui aussi. Encore quelque chose de forcé dans son regard. On ne passe pas sa vie à dessiner les hommes sans savoir lire dans leurs yeux. Et là, je sais qu'il ne pense pas un mot de la sympathie ou de la joie qu'il affiche. Cela m'est égal évidemment et je ne cherche même pas à savoir ce qu'il veut cacher, seulement cela m'attriste un peu. Je n'aime pas sentir le mensonge. Curieux non, quand on sait que les êtres qui me sont les plus chers passent leur vie à mentir. Ma Dryade, Elle, Sarah. Trois mensonges, trois vies, trois êtres. Trois femmes pour un homme seul. Que du bonheur isn't it ?

Sa voix s'élève à nouveau, pour de nouvelles instructions. Je prend un moment pour réfléchir. Nous sommes à l'exact opposé des quartiers des gardiens. Dois-je finir le tour, prendre la voie la plus directe jusqu'à destination ou revenir sur mes pas ? Que veut-il réellement ? Je le regarde. Il fume. Il a l'air de s'en foutre totalement. Soit. Je me remets en marche, toujours aussi tranquillement pour me diriger vers l'accès le plus proche de la cour que je connaisse. La tour nord, celle des prisonniers se trouve à notre gauche. Je la désigne du doigt.


"Cellules"

La pluie a diminué mais est toujours présente. Je sens à nouveau ses gouttes fraiches sur ma fievre. Ce combat entre métal et eau, toujours présent à chaque instant de notre existence. C'est je crois la plus ancienne guerre du monde. Personne n'a réussi encore à déterminer un vainqueur. Et ils continueront à combattre, dans le silence et l'oubli, jusqu'à la fin de temps. Pourquoi est-ce que mes pieds se sont arrêtés cette fois encore ? Je ne me suis pas rendu compte de ma soudain immobilité. Mon uniforme, qui commençait juste à sécher boit de nouveau avec avidité cette humidité venue du ciel. Je reprend ma route, un peu plus vite cette fois. J'ai hâte d'en avoir fini avec ce spécimen d'humanité derrière moi. J'aimerais retrouver mon silence, ma solitude et mes ombres. Je voudrais pouvoir m'évader sans avoir l'air impoli.

Nous entrons dans la tour Sud. Les chambres défilent, guère différentes des cellules du côté Nord. Je passe celle de ma Gardienne avec une légère hésitation. J'espère qu'elle va bien, que personne ne lui a fait de mal dans cette rixte. Mais je sais qu'Inu veille sur elle aussi je ne me fais pas de souci. Finalement, j'arrive devant la porte numéro 3. Je n'ai pas les clefs aussi je m'éfface, pour laisser passer l'homme qui me suit. Il ne me reste plus rien à faire qu'à attendre qu'il me libère de cette corvée. Qu'il me dise de partir. Je n'attend même pas un remerciement. Voyez, je me suis libéré de l'espérance. Enfin ça c'est ce que j'essaie de me faire croire parce qu'au fond, j'espère encore qu'Elle se trouve derrière cette porte. Après tout, rien n'est impossible.


"Vous êtes arrivé"

De l'impatience peut-être ? Pourquoi pas au fond ?
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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeSam 21 Mar - 21:38

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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitimeMar 31 Mar - 22:24

Les gonds grincent un avertissement que je ne prends pas la peine d’écouter. Je l’entends toutefois et je note ses réticences. Mais je ne vois pas ce qu’il veut me dire. Les ferrures de cette aile sont plutôt en bon état comparées à celles de nos cellules. Ici, le fer est encore noir, loin du roux oxydé qui frotte et qui se plaint de la négligence des hommes. Il est curieux de voir à quel point même les portes arborent des distinctions sociales. Nous ne pouvons nous empêcher de tout compartimenter. Des milliers de petites boîtes bien rangées dans le carton des convenances

L’homme – m’a-t-il seulement dit son nom ? Oui je crois, lorsqu’il m’a demandé le mien mais j’avoue l’avoir oublié. Quelle importance finalement de connaître les noms des gens ? Ce ne sont que des mots, une somme d’espoirs placés par les parents sur le nouveau né. Ils sont pratiques, certes, lors des rassemblement mais absolument inutiles lorsque, comme moi, on ne cherche pas à communiquer. Whatever. L’homme, donc, entre finalement dans sa chambre. Imperceptiblement, je me détends. Mon rôle de guide s’arrête ici et je vais enfin pouvoir retrouver ma solitude tant aimée. Il est arrivé à bon port, me prend très certainement pour un idiot fini, tout va pour le mieux.

Ou au moins c’est ce que je voudrais croire en le regardant. L’expression de son visage à un peu changée, tant mieux pour lui, et il s’approche de moi (si ça l’amuse hein). Pour ma part je n’ai pas bougé d’un cheveu. A peine si mes yeux expriment un début de surprise lorsqu’il plaque son énorme main dans mon dos pour me pousser vers l’avant avec vigueur. Je ne suis pas lourd et je n’ai pas opposé de résistance aussi suis-je littéralement projeté vers l’intérieur de la cellule. Je mets quelques pas à retrouver mon équilibre tandis qu’il ferme la porte à clef. Je ne bouge plus, immobile au milieu de la chambre. Je ne comprends pas ce qu’il veut, même si j’avoue que je ne cherche pas vraiment à deviner. La pièce à une drôle d’ambiance. A la fois vierge (inoccupée pendant un laps de temps trop long j’imagine) mais avec également quelque chose de poisseux comme… je ne sais pas, du sang ou une plaie mal cicatrisée. C’est difficile à définir et n’a probablement rien à voir avec le nouveau venu. Il n’est pas là depuis assez longtemps pour avoir un impact sur les pierres mais les précédents occupants ne devaient pas être des anges. J’ignore si je pourrais dormir dans un tel endroit personnellement. Par chance, ma cellule ne dégage que souffrance et douleur. Avec peut-être un rien de folie mais je pense qu’il s’agit de la mienne.

Le type a enlevé sa chemise en me regardant étrangement. Il est maintenant torse nu, visiblement musclé et en bonne santé. Mon regard glisse sur lui sans m’arrêter, les vivants ne m’intéressent pas, tandis que les murs, eux, ont des choses à raconter. Enfin ils en auraient si cet idiot ne couvrait pas tout avec une succession totalement incompréhensible de mots barbares.

Comment ça dommage de se quitter si vite ? Qu’est ce qu’il veut dire par là ?

Ça y est, il a gagné mon attention, pour ce que cela veut dire. Je le fixe un moment, silencieux puis me décider à formuler ma requête. Et comme je veux une réponse, je fais un effort supplémentaire pour la dire deux fois. Une en anglais, une en allemand. Pour être sur qu’il saisisse bien le fond de ma pensée.


« Je ne comprends pas. »

Mes yeux le jaugent, descendant sur son torse, remontant de ses pieds à ses cheveux clairs en passant par son sourire étrange. Ses affaires jetées négligemment un peu partout. Sa chemise à côté. Vladimir (je viens de me rappeler de son nom, peut-être parce qu’il m’intrigue finalement) n’a aucun respect pour ses possessions. Je commence à me dire qu’il n’en a pas plus pour la vie. Dehors, il pleut toujours. J’aimerais être la pluie. Elle au moins ne se pose pas de questions.
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MessageSujet: Re: N'importe où sauf là-bas [PV Siriel]   N'importe où sauf là-bas [PV Siriel] Icon_minitime

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